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mardi 3 juillet 2007

ARCTIC MONKEYS ~ Le Zenith. Paris.











 Première partie :


Ce qu’en a pensé Eric :
« C'est quand j'ai vu Alex Turner jeter rageusement sa guitare par terre (et, en passant, l'exploser) parce que les roadies l'avaient mal accordée - avoir une guitare parfaitement accordée est l'une des obsessions de ce "charmant" ado, qui n'hésite pas à arrêter le concert à plusieurs reprises pour vérifier l'état de sa 6 cordes - que je me suis dit : "Putain ! (passez-moi l'expression...), quel petit con, ce mec !". Il faut dire que cela faisait déjà pas mal de temps que son attitude incroyablement dédaigneuse envers son public (pas un sourire pendant une heure quinze, seulement des petits gestes à la foule en liesse, exigeant ni plus ni moins des applaudissements ou des cris) me courait sur le haricot. Clairement, les centaines d'adolescentes en transe à mes côtés ne partageaient absolument pas mes sentiments pour cette épouvantable tête à claque de collégien anglais, que, allez savoir pourquoi, j'ai passé la soirée à m'imaginer jouer - du côté de Slytherin, bien sûr - dans le prochain Harry Potter ! Mais revenons un peu en arrière...

Cette entrée de concert restera dans les annales, et je n'oublierai jamais le regard fier de Gilles lorsqu'il touchera le premier la barrière des premiers rangs après un sprint hallucinant, devançant la horde de groupies hululantes qui le talonnait : il aurait mérité une médaille, si l'on homologuait aux J.O. cet indéniable sport extrême qui consiste à atteindre le premier rang d'un concert d'Arctic Monkeys, malgré les quatre cent quarante huit filles qui étaient arrivés avant lui (avant nous) dans les files d'attente. Impressionnant, le Gilou, dans sa foulée d'athlète et son intuition de grand fauve ! Une heure d'attente et deux heures et demi de concert ensuite (45 minutes pour The Coral, 1 h 15 pour Arctic Monkeys, avec l'entracte au milieu) qui s'avérèrent parmi les plus difficiles de notre vie de "rock'n'roll motherfuckers", tant nous fumes, même au premier rang, broyés et ballotés : l'une des jeunes fans des Monkeys, luttant pour sa dernière gorgée d'oxygène avant que le ressac ne l'emporte définitivement hors de notre vue, me demandera : "Vous qui semblez avez avoir de l'expérience de ce genre de choses, est-ce que c'est souvent comme cela ?", d'un air aussi fier que désespéré, et je dois dire que, ayant consulté Gilles du regard, j'ai eu un peu de mal à me souvenir d'une telle pression. Bon ! les Arctic Monkeys sont un groupe PO-PU-LAI-RE, d'ailleurs tout le monde a chanté en choeur pendant une heure quinze TOUTES les paroles de TOUTES les chansons, couvrant quasiment totalement le son du groupe, qui était notoirement sous-amplifié ce soir, ce qui est une vraie gageure quand on connaît les textes à rallonge, plus "rap" que "rock", de Turner. Mais revenons un peu en arrière (bis)...

Cette attente ne sera d'ailleurs pas désagréable, malgré la foule, grâce à une conversation sympa avec un type de la sécurité (qui nous confirmera d'ailleurs les exigences hallucinantes de la production des Monkeys : pas de photographes dans la fosse, pas d'appareils photos dans la salle - mais je me suis débrouillé ! -, pas d'eau pour le public pendant que le groupe joue, etc.), et à l'étonnement d'avoir une... naine au premier rang à ma gauche (NDLR : Véridique !)... naine qui, broyée contre la rambarde aussi haute qu'elle, sera évacuée avant même que The Coral ait joué une seule note... The Coral qui aura été pour moi LA grande découverte de cette soirée aussi pénible que musicalement remarquable : 3/4 d'heure de pop malicieuse, gaie et enlevée, de rythmes "western" parodiques mais entraînants, un bain d'intelligence et de talent, au point que je me suis demandé pourquoi je n'avais jamais encore écouté ce groupe, qui a déjà plusieurs années de vie. Il faudra retourner les voir dans de meilleures conditions, c'est sûr !

Arctic Monkeys, c'est autre chose : une énorme hype - le premier groupe fait par Internet, propulsé aux sommets sans que personne n'ait pu faire quelque chose, ni pour ni contre -, qui a bien monté à la tête de leur petit con de leader (again). C'est aussi une musique finalement assez difficile, ambitieuse dans sa recherche d'une forme actuelle - disons mi-rock à guitare, mi-rap (l'école The Streets) -, pour conter, avec beaucoup de talent, le quotidien de l'Angleterre de ce début de siècle. Que l'on aime ou pas (et certaines des chansons sont finalement assez faibles et répétitives), il est indéniable que les Monkeys sont un groupe important, illuminés par ce statut de représentants "naturels" - et doués - d'une jeunesse à la recherche de sa voie (et de sa voix).

Le concert sera donc impeccable, voire même impressionnant, malgré le régime de terreur que Alex Turner fait visiblement régner parmi ses copains (?). Of course, "I Bet You Look Good on the Dance Floor", peut-être la meilleure déflagration punk depuis les Sex Pistols, sera terrassant, l'un des plus grands moments de cette année de concerts à mon humble avis. Et "Brianstorm", et "Fake Tales of San Francisco", et tant d'aures hymnes paradoxales, impeccablement balancées par un groupe qui, avec la maturité qui viendra forcément, a tout d'un grand. On appréciera particulièrement la nouvelle élasticité conférée à leur musique par le nouveau bassiste, Nick O'Malley, dont le talent emmène les morceaux des Monkeys vers le dance-floor, justement. On sera heureux de voir Matt Helders, le batteur, jubiler en chantant à tue-tête, ce qui nous change de la grise mine de Turner et de l'air angoissé de son guitariste, Jamie Cookie Cook, qui fait visiblement là et quand Alex lui dit de faire. On sortira donc de là tout-à-fait ravis, malgré les courbatures et la grande fatigue, d'avoir vu LE groupe qui a été, en 2005, BIGGER THAN THE BEATLES (NDLR : Véridique !). Une chose est certaine, ce soir, le Rock'n'Roll n'est pas mort. Et c'est une (très) bonne nouvelle... »





photos de eric


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