Blogger Template by Blogcrowds

lundi 21 janvier 2008

Cat Power - Le Bataclan. Paris.










Première partie : Appaloosa

Ce qu’en a pensé Gilles :


« Je suis fasciné par Chan Marshall (alias Cat Power) depuis le moment ou j'ai téléchargé, sur Winmx je crois, la vidéo de He War : c'était en 2003, sa voix rauque mariée à une musique lancinante, obsessionnelle et inquiétante m'avait conquis. Puis ce fut Nude As The News que je découvris quelques temps plus tard et qui, encore une fois, me fit chavirer d'émotions... Rarement une voix comme la sienne m'avait à ce point bouleversé. Quelques années plus tard je me décidais enfin à acheter « You Are Free » qui reste à ce jour mon album préféré de Cat Power. Mais la belle Américaine avait cette réputation d'être ingérable en live (peur de la scène, penchant pour l'alcool, concerts chaotiques...), et je n'avais pas vraiment eu envie de la voir lors de ses précédents passages à Paris. Mais là, c'était décidé, et dès la mise en vente des places vers la fin décembre, j’achetai de suite la mienne : bien m'en pris d'ailleurs, le concert étant sold out assez rapidement. Et puis, après avoir vu Amy Winehouse et Babyshambles, je ne craignais plus grand chose dans le genre show déjanté !

Me voila donc devant le Bataclan, seul encore une fois... mes camarades ayant malheureusement décidé de prolonger leur hibernage hivernale (eh eh....). 18h10, seulement une vingtaine de personnes sont déjà là, dont des américains. Heureusement il ne fait pas froid, je prends donc mon mal en patience en attendant l'ouverture des portes. Entrée tranquille et direction le premier rang, pas de barrières nous sommes directement au contact de la scène. Un salut à Robert qui est là aussi ce soir. Le public est assez jeune, pas mal d'étudiants, une moyenne de 20/25 ans d'âge. Je prends encore une fois mon mal en patience en attendant l'arrivée de la première partie.

20 heures, une blondinette arrive sur scène, très court vêtue, grosse ressemblance avec Rosanna Arquette, elle est accompagnée d'un acolyte du nom de Max faisant le DJ derrière son Laptop et jouant quelques notes de Moog par ci par là. Le groupe (?) opère sous le nom de Appaloosa. Dès le début, on sent que cela foire grave, la chanteuse (enfin, c'est un bien grand mot !) nous débite des textes moitié en Français moitié en Anglais sans que l'on sache s’il s'agit des lyrics d'une chanson ou si elle s'adresse au public. L'ordi de l'ami Max ne démarrant qu'au bout de plusieurs minutes... Début d'un show chaotique : c'est quoi exactement Appaloosa ? De la techno ? De la Dance ? Sais pas, je ne comprends pas trop. Une troisième acolyte viendra faire le tour de la scène sur des patins à roulettes, affublée d'un masque de lapin. Toujours pas compris, moi, ce que cela signifiait ? Pas grave, notre Rosanna Arquette (je vais l'appeler comme ça) continue sans trop se soucier du public, on a presque l'impression que cela l'emmerde de chanter, que l'on n'est pas vraiment digne de son « art ». Mais le meilleur arrive rapidement, l'ordi « bug » et ne redémarre pas, et s'ensuit une période d'une quinzaine de minutes absolument irréelles, pendant les quelles Max, débordé par les évènements, essaie de rebouter son PC : peine perdue ! Le public ne comprend pas, surtout l'attitude de notre Rosanna pour qui on aurait pu éventuellement avoir de la sympathie, mais qui continue à se moquer des spectateurs par son attitude. Bref, lorsqu’enfin le PC de l'ami Max redémarrera, on aura droit à une quinzaine de minutes de techno ? Triste et catastrophique. Je veux bien être gentil et admettre que chacun puisse pratiquer un art selon son désir mais là, quel intérêt y a-t-il de faire venir ce soit-disant groupe sans aucun talent ? On s'est bien moqué de nous ce soir ! Ah oui, notre Rosanna Arquette s'appelle en fait Anne Laure.

Le calvaire est fini, j'attends maintenant avec impatience la belle Chan Marschall. Comme je l'avais annoncé à Gilles P, je ne crois pas ce soir à un grand concert, mes lectures sur les précédentes prestations scéniques de Cat Power m'incitant plutôt à une certaine prudence. 21h20, le groupe (Le Dirty Delta Blues) fait tout d'abord son apparition sur scène, c'est apparemment le même je crois que celui qui joue sur le dernier disque. "Jukebox". Son nickel, musiciens pro et affutés - faisant un peu trop musiciens de studios sans doute, mis à part le clavier. Arrivée enfin de la diva, sous les acclamations du public, la très belle Chan Marshall, simplement vêtue d'un jean, d'une chemise kaki assez moche, de chaussures dont l'une sans lacets. Moi qui ne l'avais jamais vue, c'est vrai qu’elle est quand même zarbi sur scène, avec sa manière de chanter en tenant son micro comme si c'était un esquimau, de faire des grimaces et de danser assez bizarrement.

Je dois reconnaître que le début du concert m'a laissé légèrement perplexe, j'entendais très peu la voix, couverte par l'orchestre. Et j'ai vite compris que ce soir, ce ne serait pas un concert intimiste, mais plutôt un show dédié aux reprises, mais aussi au blues rock avec un son très early seventies. Heureusement, la voix est devenue peu à peu audible laissant apercevoir cette fêlure si particulière qui charge son chant d'émotion. Je dois bien avouer que je ne connais aucun morceau, même si ce ne sont que des reprises, mais petit à petit, je rentre dans le concert. Chan demande plusieurs fois à l'éclairagiste de modifier les lumières, enlever le blanc, mettre le bleu, elle se débrouille pas trop mal en Français. J'ai une pensée pour Robert qui se trouve lui plus sur la droite de la scène, l'éclairage ne va pas l'aider car Chan est rarement, voire jamais éclairée de face : son visage est la plupart du temps dans l'ombre, est-ce par pudeur ? Je ne sais pas, mais,c'est un peu dommage. Quelqu'un dans le public lui souhaite son anniversaire, eh oui, Chan Marshall a aujourd'hui 36 ans...

Et puis le concert s'emballe, Cat Power joue déjà depuis plus de 40 minutes, et tout se met en place... harmonie entre elle et les musiciens, je suis quelque part hypnotisé, elle va et vient sur tout le long de la scène, s'arrêtant parfois devant nous pour se mettre presque à genoux, avec toujours toutes ses mimiques plutôt étranges, on la sent fragile, certainement psychologiquement assez perturbée, mais cela fait partie de son charme. La fin du concert est assez endiablée, avec bien sûr une bonne interprétation de Satisfaction, meilleure que celle que j'avais pu voir d'elle précédemment. Chan s'éclipse en coulisses suivie de minute en minute par chacun des membres de son groupe, excepté le batteur qui continue à maintenir le tempo, et m'a fait d'ailleurs penser à Charlie Watts : pas spectaculaire mais diablement efficace. Le groupe revient, toujours sur le tempo de la batterie, Chan porte cette fois un t-shirt blanc, le rappel comportera 3 ou 4 morceaux, avec en final un superbe I've Been Loving You (Otis Redding, mon cher Gilles P !). Les musiciens s'éclipsent, mais Chan reste sur la scène, elle distribue quelques roses blanches puis va prendre toutes les set list quelle balancera dans la foule, on la sent bien, pas vraiment décidée à partir, ce ne sera que plusieurs minutes plus tard qu'elle quittera la scène du Bataclan... sans oublier de récupérer son paquet de Gitanes posé sur un chevalet ! Pour, hélas, ne pas revenir malgré l'ovation d'un public satisfait je crois. Je reste devant la scène, regardant par ci par là, et bien m'en prends, car le préposé à la console jette un’ultime set list sur la scène, que je m'empresse de ramasser...

Alors oui, j'ai bien aimé ce concert, j'avais surtout peur que cela soit chaotique, dérangé et foutoir, mais non : le show était agréable, bon, l'éclairage était bizarre mais ce n'était pas trop grave. Quelques regrets quand même, le fait qu'elle n'interprète plus ses anciens morceaux, et ça, cela m'a vraiment manqué (...surtout ceux de l'album « You Are Free », j'aurais vraiment aimé voir Chan au piano pour quelques morceaux). Espérons que la prochaine fois, Cat Power puisse intégrer dans son show la partie qui faisait que l'on tombait amoureux d'elle, c'est à dire son côté intimiste, que l'on n'a pas pu voir ce soir. Mais cette soirée fut, comme je l'ai déjà dit, une agréable surprise... Je sors en jetant un coup d'œil au t-shirts, ils sont hideux, cela fera toujours 20 euros d'économisés. Certainement le meilleur de mes 3 premiers concerts de ce début d'année... en attendant la suite. Ah oui j'oubliais, le concert aura duré 75mn. »

Chan Marshall, mieux connue sous le nom de scène Cat Power, est une chanteuse et parolière américaine originaire d'Atlanta (USA). La musique de Cat Power a la particularité d'être relativement minimaliste et extrêmement dépouillée.





Chan Marshall
: Vocal, Guitar, Piano

&
Dirty Delta Blues:
Judah Bauer - Guitar (Ex Jon Spencer Blues Explosion)
Gregg Foreman - Piano/Organ
Erik Paparazzi - Bass
Jim White - Drums








Don’t Explain (Cover Billie Holiday) (Juke Box - 2008)
Theme From "New York, New York" (Cover Frank Sinatra) (Juke Box - 2008)
Ramblin' (Wo)man (Cover Hank Williams) (Juke Box - 2008)
Silver Stallion( Cover Lee Clayton) (Juke Box - 2008)
Lost Someone (Cover James Brown) (Juke Box - 2008)
Aretha, Sing One For Me (Cover George Jackson) (Juke Box - 2008)
Naked If I Want To (Cover Moby Grape) (The Covers Record – 2000)
Metal Heart (Moon Pix -1999) - (Juke Box - 2008)
She’s got you (Cover Patsy Cline) (Juke Box - 2008)
Woman Left Lonely (Cover Janis Joplin) (Juke Box - 2008)
The Tracks Of My Tears (Cover Smokey Robinson & The Miracles)
Could We (The Greatest – 2006)
(I Can't Get No) Satisfaction (Cover The Rolling Stones) (The Covers Record – 2000)
Willie (The Greatest – 2006)
ENCORES
Where Is My Love? (The Greatest – 2006)
I've Been Loving You Too Long (Cover Otis Redding)


La durée du concert : 1h15

AFFICHE / PROMO / FLYER



























Cat Power - "He War"

Aucun commentaire: