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vendredi 21 mars 2008

Moriarty - La Cigale. Paris.








Première Partie: Don Cavalli +Lenni Jabour


Ce qu’en a pensé Gilles :

« Bienvenue dans le monde étrange de Moriarty, pourrait-on dire. Oui, Moriarty, ce nom qui évoquait plutôt un personnage de Sir Arthur Conan Doyle est en passe de devenir l’un des phénomènes musicaux les plus intéressant de cette année 2008. Concert sold out depuis plusieurs mois, encore un groupe qui, à l'instar d'Alela Diane, remplit les salles sur la force de leur talent et pas par l'intermédiaire d'un quelconque matraquage médiatique. Pas de candidat pour m'accompagner ce soir (une petite pensée pour Flo quand même qui aurait aimé être là). Il est à peine 18h quand j'arrive à la Cigale. 30 minutes plus tard ouverture des portes, alors que nous ne sommes qu'une petite dizaine à attendre. Direction le devant de la scène, presque plein centre et là... je vais vivre pendant 45 minutes d’intenses moments de solitude ! Imaginez-vous tout seul dans la fosse de la Cigale pendant ce laps de temps, alors que le concert est annoncé sold out depuis belle lurette !! Je me suis demandé si tout était vraiment normal, si je ne m'étais pas trompé de date ! Enfin quelques spectateurs arrivent dans la fosse, alors que les balcons, eux, se garnissent plus rapidement.

19h30, la première partie débarque devant une salle presque vide : c'est Don Cavalli, un Français qui joue un blues rock d'une excellente facture, très roots, d’inspiration américaine très forte. Il est assisté ce soir d'un batteur et d'un bassiste (qui s'avérera faire partie du groupe Moriarty...). Franchement on a passé un excellent moment, il n'en fait pas de trop, c'est juste et bien interprété, les compos sont très bonnes. Si vous êtes amateur de blues rock, Don Cavalli se produira plusieurs fois à la Maroquinerie dans les jours qui viennent. Bon accueil du public, la salle est maintenant confortablement remplie, presque pleine... mais ce n'est pas encore au tour de Moriarty de faire leur apparition.

Nous avons droit à une seconde "première partie", avec Lenni Jabour, une artiste canadienne, amie des Moriarty. Seule au piano, avec une voix très classieuse, elle nous fera un show très cabaret, entrecoupé de petites anecdotes qu'elle nous déclinera d'un ton très châtié (son renouvellement de passeport à l'ambassade canadienne...). Et une petite surprise, avec l'interprétation – car, comme elle le dit, « nous sommes dans un concert de rock » -, l'interprétation donc de I Love Rock’n’Roll dans une version très années 30 !! Je vous laisse imaginer... mais c'était sympa, de la bonne humeur et de la dérision, tout cela était bien.

Un grand rideau rouge est maintenant tiré sur le devant de la scène pour permettre l'installation du matériel de Moriarty. Après une courte attente, le rideau s'écarte, révélant une scène dépouillée, un paravent, un fauteuil rouge, une vielle malle surmontée d'une machine à écrire, et, juste devant moi, une tête de chamois empaillé ! Ambiance étrange... Les musiciens font leur apparition, dobro, guitare, contrebasse, harmonica et batterie (bizarre ressemblance du joueur de dobro avec Didier Bourdon, et du guitariste avec Dustin Hoffman !). Et enfin, Rosemary fait son apparition dans une robe couleur bordeaux, elle est grande, un peu forte mais dégage une grande sensualité... et évidemment, lorsque elle se met à chanter, c'est tout simplement magique. Mais la magie avec Moriarty, c'est le concept dans son ensemble. On n'assiste pas à un simple concert de rock. C'est très bizarre, il y a peu d'éclairage, parfois un seul projecteur braqué sur le groupe ou sur Rosemary, également peu d'amplification, on en revient au tour de chant originel, quand les micros n'existaient pas : l'effet et saisissant, la salle est attentive et complice en même temps. Une version sublime de Private Lily, Loveliness et son accompagnement à l'harmonica. Cet instrument donne aussi une touche très « terroir », et très cinématographique. En effet, moi, quand j’écoute l’harmonica, j'ai immédiatement des réminsicences de musiques de films des années 60 / 70, d’autant que l'utilisation de la guimbarde ne fait qu'accentuer cet aspect.

Mais l'impression la plus forte, c'est cette atmosphère bizarre, quelque peu baroque. mais tout simplement réelle, avec une grande communion avec le public (à la demande du groupe, toute la salle s'essaiera à des bruits d'oiseaux divers et variés...). Et, plus le concert avance, plus on est subjugué par ce collectif (ils s'appellent tous Moriarty). Surprenante (c'est le maître mot ce soir) sera la reprise de Enjoy The Silence (Depeche Mode), dans une version épurée et troublante. Et que dire de la version de Jimmy ! Absolument magnifique, toute la troupe autour d'un seul micro, éclairage réduit, et toujours la sublime voix de Rosemary, la Kelly McGillis de Moriarty (oui la ressemblance m'a semblée frappante). On verra aussi l'harmoniciste nous interpréter un morceau à la machine à écrire (Jaywalker). Un petit mot sur les musiciens, tous excellents du dobro à la contrebasse. On ne sait plus de quelle origine est ce groupe. Ils semblent tous parler aussi bien l'anglais que le français, mais ce qui m'a surpris et touché, c'est la timidité de Rosemary : cela ajoute encore à son charme. Bref, vous l'aurez compris, cette soirée fut magique, un concept inhabituel pour un concert de "rock", mais mon dieu que cela fait du bien ! Petit point noir quand même, alors que le cadre est intimiste et et la proximité est palpable, il est gênant qu'un imbécile au deuxième rang derrière moi se croit obligé de chanter (mal) toutes les paroles (enfin souvent dans un anglais chewing gum), et couvrant presque la voix de Rosemary. Stupide et imbécile, il n’y a pas d'autres mots. Pour le rappel, les deux premières parties sont de la fête, avec une reprise de Presley (Mystery Train si je ne m'abuse).

1h25 de concert, on ressort apaisé et quelque part irradié par toute cette simplicité et cette beauté. Je discute avec une jeune femme que j'avais déjà vu à maintes reprises lors de différents concerts, nos opinions se rejoignent. Voilà, je quitte la Cigale, dehors il fait un froid de canard mais peu importe... Moriarty ? indéfinissable, hors du temps, folk baroque ? des parfums de musique de cabaret d'avant guerre ? du folklore américain ? Je ne sais pas, c'est un melting pot original et sans équivalent, je pensais à tout cela en regagnant ma voiture. Encore une soirée magnifique pour mon quatrième concert d'affilée, et la fatigue, je ne la ressens même pas ! »






Le groupe Moriarty s'est formé en 1995 autour de six musiciens d'origine américaine, française, suisse et vietnamienne inspirés de blues américain des années 30. Une voix exceptionnelle et une atmosphère envoûtante sont les premières évidences pour parler de cette surprise ! Cabaret folk déglingué tissé autour de la voix profonde de cette diva sortie d’un autre temps. La musique de Moriarty est un carnet de voyages et de réminiscences, un cabinet de curiosités, une sorte de folk nocturne et nomade. Leur premier album, Gee Whiz but This Is a Lonesome Town, est sorti et il n'est donc pas étonnant de retrouver désormais Moriarty là où le héros de Jack Kerouac, à qui ils ont emprunté leur nom, s'est fait le sien : sur la route.











Rosemary Moriarty: La Diva
Charles Moriarty: Lord à la guitare
Arthur Moriarty: Cowboy a la guitare
Thomas Moriarty : Kid à l'harmonica
Zim Moriarty: Professeur à la contrebasse
Vincent Moriarty : Boss frappant sur des valises










Animals Can’t Laugh (Gee Whiz But This is a Lonesome Town - 2007)
Private Lily (Gee Whiz But This is a Lonesome Town - 2007)
Motel (Gee Whiz But This is a Lonesome Town - 2007)
Oshkosh Bend (Gee Whiz But This is a Lonesome Town - 2007)
Tagone - Ura (Gee Whiz But This is a Lonesome Town - 2007)
Jimmy (Gee Whiz But This is a Lonesome Town - 2007)
Enjoy The Silence (Cover Depeche Mode)
Cottonflower (Gee Whiz But This is a Lonesome Town - 2007)
Lovelinesse (Gee Whiz But This is a Lonesome Town - 2007)
Jaywalker (Gee Whiz But This is a Lonesome Town - 2007)
Whiteman’s Ballad (Gee Whiz But This is a Lonesome Town - 2007)

Encore 1

Hanoi Blue
Bacon
Mystery Train

Encore 2

Long Is The Night

La durée du concert : 1h25

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Moriarty - Jimmy


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