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dimanche 20 avril 2008

The Hives - Le Zénith. Paris.










Première Partie :

Ce qu’en a pensé Eric :

« Grand fan de "Gypsy Punk" depuis ma découverte il y a quelques mois de l'album de SixNationState, mon niveau d'excitation vis à vis de cette soirée au Zénith était soudainement monté d'un cran avec l'annonce que Gogol Bordello assurerait la première partie, avant nos Suédois chéris de The Hives ! La fête assurée ce soir, avec deux groupes des plus enragés sur scène, chacun dans un genre différent, une soirée "MAXIMUM ROCK'N'ROLL", pas pour les coeurs défaillants ni les âmes sensibles (... mais pour tous les autres, pas de problèmes : on verra même un fauteuil roulant arrivé au premier rang, au plein milieu du chaos total, faisant littéralement halluciner les mecs de la sécurité de chez Radikal !)...

J'ai donc passé une bonne partie de l'attente avant le set de Gogol Bordello à pester contre moi-même, pour être arrivé à peu près 1/2 heure trop tard au Zénith, alors que trop de (jeunes, très jeunes) gens étaient déjà là, ce qui nous avait privés Gilles B et moi d'une place plus décente au premier rang : nous voilà relégués très à gauche, juste devant la sono, notre vision d'abord un peu compromise par une sorte d'avancée de la scène. Mais il va vite s'avérer - en fait dès le début du concert de Gogol Bordello - que nous sommes très bien placés : d'abord le son est parfait, dantesque en fait, les basses nous coupant à proprement parler le souffle (Gilles B et moi avons en core perdu un peu d'ouïe, mais qu'importe !), et ensuite les musiciens viendront très souvent faire leur show sur cette avancée très proche de nous, nous offrant poignées de mains généreuses et possibilité de gros plans...

Bon, je vais commencer par vous avouer que, après les 50 minutes de concert de Gogol Bordello, j'étais personnellement... 1) en transes 2) complètement persuadé d'avoir vu mon concert de l'année (so far...) 3) prêt à rentrer chez moi parce que parfaitement comblé 4) admiratif quand même de l'inconscience des Hives qui laissent un tel ouragan dévaster la salle avant leur passage. L'Ukrainien Eugene Hültz - look indescriptible, regardez plutôt les photos - et sa bande d'allumés des plus hétéroclites (un bassiste noir qui nous a destroyé les tympans, un violoniste casquetté qui m'a fait penser à Bill Murray, un guitariste rock pur et dur, deux choristes asiates super sexy et surexcitées - ah le moment où les deux furies ont déboulé sur scène au milieu d'une chanson en poussant des hurlements ! -, l'ajout d'un rappeur bon teint sur un morceau, etc.) ne peuvent que plaire à ceux qui, comme moi, ont aimé The Clash, la Mano Negra ou les Bérurier Noir, et le mélange improbable entre folklore tsigane d'Europe de l'Est et punk contestataire (ou reggae/dub dans la plus pure mouvance "Sandinista") fait un véritable malheur. La musique est régulièrement dévastatrice, accélérations endiablées, refrains évidents à hurler de joie tous ensemble, romantisme larmoyant du violon tsigane, réminiscence bouleversante de la rage politique millésimée 77, mais le show permanent d'Eugene est LE bonus qui tue : Eugene boit une bouteille de vin au goulot, mais par l'oreille ; Eugene étrangle un membre du service d'ordre - qui n'avait rien demandé, le pauvre ! - avec le fil de son micro ; Eugene vient faire de gigantesques doigts d'honneur au public (donc à Gilles et moi, par la même occasion) de notre côté de la scène, parce qu'il nous trouve trop mous (il viendra se racheter à la fin avec de grandes poignées de main !)... pas de répit pour Eugene, pour nos tympans et pour le public. Le plus beau moment, qui m'a fait littéralement hurler de plaisir, fut donc un superbe morceau reggae/dub joliement rappé donc par un gros black, qui a fait ressurgir dans nos mémoires la gloire intacte du Clash du début des années 80 (je ne connais pas encore les titres, désolé ! mais j'ai acheté l'album à la sortie, donc je vais rattraper cela !). A un moment, j'ai eu l'impression que Gogol Bordello reprenait un titre de Dalida ("Wear purple for me", quelque chose comme ça), avec deux couplets en français et plusieurs références à la chanteuse... A la fin, Gogol Bordello a fait exploser tous les potentiomètres rock avec son "Fuck Globally" vengeur. Mais, moi, j'étais déjà conquis. Derrière moi, une blonde du même âge que nous, donc dénotant au milieu des kids fans de The Hives, a appelé un videur pour demander la set list - "Je suis venu spécialement pour eux", a-t-elle juré, pour expliquer son insistance. Comme elle avait la foi, la dame, le videur a été assez sympa pour aller la lui chercher, cette set list, et du coup, a été m'en chercher une aussi pour moi. Sympa, Radikal !

Je sais que, après ça, je vais avoir du mal à me mettre aux Hives, mais il ne faut jamais oublier que Howlin' Pelle Almqvist et sa bande font le meilleur garage punk de ce côté-ci de l'an 2000, et ont plus d'énergie après 15 ans d'activité (putain, 15 ans !) que la quasi totalité du mouvement punk des années 76-77. Et, de ma part, ce n'est pas un mince ompliment. Dès leur entrée sur scène, c'est gagné : la fosse du Zénith prend littéralement feu, nous sommes broyés par la pression des fans au premier rang, et l'heure et 10 minutes qui va suivre va être un combat continuel pour survivre au milieu du déluge de décibles de la sono et des hurlements des fans surexcitées (à côté de Gilles B, une hurleuse brandit un panneau "Free Hugs", sans qu'on puisse savoir si c'est une référence à la campagne publicitaire sur le SIDA ou si c'est une invitation "groupiesque" à se faire lutiner par le beau Suédois). Les Hives enchaînent leurs chants de furie avec leur habituelle bonne humeur, c'est le dernier show de leur tournée et ils se donnent à 120% (mais n'est-ce pas toujours le cas ?). Les Hives sont le seul groupe qui, après 4 chansons jouées à fond la caisse, alors que, physiquement, la fosse a déjà crié grâce, peuvent dire : "maintenant, nous allons jouer un morceau RAPIDE"... et le faire, prouvant ainsi qu'ils peuvent toujours jouer plus fort et plus vite. Pelle a bien progressé avec son français, et nous fait bien rire avec ses habituelles harangues délirantes ("les Hives sont les meilleurs", etc.), Nicholaus Arson est toujours l'un des guitaristes les plus allumés qu'on puisse contempler sur une scène, ses yeux bleux brillants régulièrement d'une folie littéralement furieuse, les riffs sont sanglants, le son est colossal, le Garage Punk est LA musique de la joie et du plaisir, on s'abandonne dans ces torrents brûlants d'énergie, on ne pense plus à rien, juste à hurler à chaque nouveau riff d'intro, à chanter en choeur chaque mini-classique du répertoire maintenant impressionnant des Hives. Pour moi, qui suis un grand fan du dernier album, le plus pop à ma avis, mes plus grands plaisirs seront mes favoris "Won't Be Long" (tout le monde hurle le refrain dans des cris suraigus), l'explosif "Tick Tick Boom", et, inévitablement, cette superbe machine rock qu'est "Bigger Hole to Fill", chewing gum mélodique indépètrable, justement promu en rappel (au Bataclan, ils avaient attaqué par cette chanson...). Gilles B, lui, reste un convaincu de l'hyper classique "Hate to Say I Told You So", il en faut pour tous les goûts !

Au final, je me rends compte que j'ai plus apprécié encore ce concert que celui du Bataclan, malgré un son forcément moins clair au niveau des guitares, sans doute parce que l'énergie apportée par une foule plus grande, en parfaite osmose avec l'énergie des musiciens, était encore plus sensible, plus terrassante.

Comme dit Gilles B., une putain de grande soirée de Rock'n'Roll ! »



photos de eric



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