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lundi 20 octobre 2008

CYNDI LAUPER ~ Le Bataclan. Paris.











Première Partie : Robots In Disguise



Ce qu’en a pensé Vik :
« Lundi après-midi, jour de semaine, 17h45, au 50 du Boulevard Voltaire : un rendez-vous incontournable pour tous les passionnés des années 80's, un concert unique en France et naturellement sold-out pour d’éventuels retardataires. Ce soir c’est un événement, une plongée dans les souvenirs, avec le grand retour sur Paris de Cyndi Lauper, icône pop, après 21 ans d'absence. Promotion aussi, pour la sortie (le 12 septembre dernier) du nouvel album, "Bring Ya To Bring", plus électro-danse, novateur, un virage musical qui peut néanmoins surprendre. Quoi de plus normal que d'être là, devant la façade de ce music-hall, avec un peu de soleil amical, une température agréable, et un temps idéal pour patienter, en attendant l'ouverture des portes vitrées ? Quand on aime Cyndi, même l'attente devient agréable. Étonnement, car tout le monde est arrivé tôt, aujourd'hui, et une longue file d'attente, tranquille, d'environ 100 personnes s'étend sur toute la rue, les spectateurs se pressant pour être au premier rang. L'atmosphère est joyeuse, avec quelque T-shirts oubliés, décolorés par les lavages répétés. Je ne reconnais pas les habitués, mais par contre il y beaucoup d'Italiens en groupe compact, arrivés en TGV et avion, et pressés de voir leur idole (il n'y a pas de date de tournée en Italie), au lieu de se poser tranquillement au bar. L'âge du public est assez hétéroclite, et devant, en première ligne, il y a le fan club de "cyndilauper.it". On a des flashbacks de Paris, du concert de l'Eldorado du 14 Mai 1987 et de la tournée mondiale de "True Colors" avec le fameux concert du Zénith du 12 Mars 1987 (aujourd'hui visible en DVD : "Cyndi Lauper in Paris"), dont le show avait été joué et rejoué du fait d'un problème de caméra. Et on commente bien sûr de l'éventuelle set-list de la soirée, on échange nos impressions sur le nouvel album (son 12ème), dans ce nouveau style qui peut faire penser à Madonna et à Kylie. Le temps, même si l’attente est longue, passe vite, car on est en bonne compagnie. Un peu de bousculade pour l'entrée et la course habituelle pour être bien placé. Les Italiens s'installent à droite de la scène, enthousiastes comme des gamins, moi je réserve une place à droite pour Gilles B., resté en arrière de la file. Dès son arrivée en courant, lui aussi, je m'installe à gauche, côté colonne, en haut des marches, avec une vue plongeante sur la scène.

20h00 : la première partie est assurée par un groupe féminin anglais, Robots In Disguise, formé par deux jeunes femmes, Sue à la basse, et Dee à la guitare, accompagnées d'une batteuse et d’une boite à rythme. Habillées en garçon (revendiquant leur statut), elles nous livrent un rock endiablé, teinté garage et électro. Sympathique au mieux, inégal et creux du fait du manque de qualité des compositions, trop banales et linéaires. Ça me fait penser, mais sans aucune comparaison à Le Tigre, un groupe que j'aime. Malgré leur énergie, indiscutable, elles n'arrivent pas à captiver entièrement l'attention du public et à chauffer la salle, ni avec Turn It Up, ni même avec You Really Got Me, la reprise de Kinks, chantée à deux voix. C’est un groupe avec des instrumentations simples, fait pour danser et faire la fête, auquel je donne la mention « passable », et pas indispensable. C'est certes jovial, divertissant, mais sans charisme, monotone. Un set de 30 minutes, que j’ai donc vécu dans un certain ennui…

Un groupe gay, à coté de moi, commence à s'impatienter, ils sont venus exprès pour écouter les chansons phares de leur juke-box souvenir. J'apprends que le 7 novembre à 23h45, Canal+ diffusera La Nuit Gay 2008 avec Cyndi comme présentatrice d'un programme HOT. Bien que marié avec des enfants, Cyndi est apparemment une icône gay, militante pour les droits des gays, des lesbiennes et des transsexuels. Le public, ce soir, semble étonnamment intégrer toutes les tendances. Les roadies envahissent la scène comme des fourmis, débarrassent le matériel de la première partie et terminent l'installation et les derniers réglages de la balance. Ce qui me frappe, de prime abord, c'est ce décor hallucinant qui minimalise l'espace : une toile noire au fond, pas d'écran vidéo, un clavier à ma gauche, sur une estrade, une batterie au milieu, une guitare et une basse, quelques amplis et des spots pour la lumière. Volontairement années 80, vingt-cinq ans après son premier album « She's So Unusual ». Les fans italiens réclament Cyndi dans des vagues d'acclamations. Une attente interminable pour certains et une impatience de plus en plus grandissante, la salle semble prête.

21h08 : les lumières s'éteignent plongeant la salle dans l'obscurité totale, la fosse est pleine à craquer et l’ovation unanime. Cyndi Lauper, belle et souriante, déboule du côté droit, sur cette scène intimiste, en même temps que ses quatre musiciens et sa choriste. Elle salue le public, sous l'accueil assourdissant d'un tonnerre d'applaudissements. Des hurlements et des cris d'amour nostalgiques des fans italiens « Cyndi, ti amo », mélangés de quelque « Je t'aime, Cyndi ! », sont déposés à ses pieds. Non, moi j'ai n'ai pas crié, mais je suis resté un instant à la regarder : je l'ai trouvée ravissante, toujours avec ce même charme étrange. Les Italiens se bousculent pour la voir de plus près, avec une poignée d'adjectifs superlatifs. Toute vêtue de noir, coiffée d'un chapeau melon laissant apparaître une longue mèche blonde platine à gauche, le sourire aux lèvres, elle porte une élégante chemise de soirée, longue et satinée, avec des manches volumineuses resserrées sous les coudes, une ceinture équipée d’un microphone et des émetteurs à distance, sur un pantalon serré en cuir et avec des santiags aux pieds. Un morceau de carton dans la main droite et un marteau (!!!) dans l'autre, elle se met à genoux et en frappant sur le sol marque le beat ! Le show commence, la musique démarre, l'ambiance s'installe... pied au plancher, sûr d'elle, les premiers mots s'échappent de ses lèvres : « Here I am, Just like I said I would be... » de Change Of Heart, revenu de la lointaine année 1986, pour faire exploser la salle. Nous y voilà enfin, l'ambiance devient immédiatement festive, on chante, on tape dans les mains et on danse sur cette musique, jouée néanmoins un peu trop rock FM, dominée par les nappes du clavier. Sa voix acidulée et aiguë (le New Yawk squawk, comme ils disent, les Américains), peut être agaçante mais reste tout aussi étonnante, elle n'a pas changée. Malgré les années, je constate qu'elle est toujours débordante d'une énergie contagieuse et vaillante. Elle se donne à fond, se ballade sur la scène de long en large, même si elle semble un peu tendue dans l'ensemble, la chaleur des projecteurs de poursuite l'obligent à s'éponger le visage dès les premières minutes et à enlever ses Santiags pour poursuivre le show pieds nus. Elle commence à parler, à dire qu'il fait HOT et apprendre par le public le mot "Chaud", qu'elle retiendra finalement en rigolant. Un spectateur lui tend son éventail avec des plumes rouges.

Pas le temps de se remettre de la chaleur et du choc, voilà Set Your Heart, elle serre avec plaisir quelques mains, brisant ainsi ce mur invisible entre elle et ses fans. Puis c’est Grab A Hold, du nouvel album dance "Bring Ya to the Brink". Une version moins électro, donc moins fidèle, transformée par un arrangement des '80s, pour ne pas trop créer de différence musicale et ne pas trop marquer les années écoulées depuis les anciens tubes : c’est un implacable appel à la danse. Finalement, ces morceaux récents semblent dans la continuité parfaite du passé, et on le voit, le public ne semblant pas faire la différence. La foule retrouve ses esprits, explose encore en applaudissements. Cindy sourit, et avec son regard qui te laisse sans voix, prend une guitare (un spectateur crie « Ciao Cyndi, I Love You »), tape du pied pour marquer le départ aux musiciens : c'est elle qui commande ! Une autre chanson pour passer rapidement à la vitesse supérieure, le hit When U Were Mine, une reprise de Prince. Le show décolle maintenant en flèche, comme une fusée, et traverse la salle en éclats. La foule l’acclame, et on enchaîne par le She Bob, ode controversée à la masturbation... « We-hell-I see them every night in tight blue jeans, In the pages of a blue boy magazine... », à la guitare acoustique, en version bluesy – extrait de son album "Body Acoustic" : la magie prend, chaque mot de la chanson est scandé. Ce qui est le plus remarquable avec Cyndi, ce n'est pas sa voix (qui est superbe), mais son attitude sur scène : c’est de l'énergie non-stop. Une fois de plus, elle s'approche de la foule du premier rang pour un moment intime avec ses fans, elle sait aussi être drôle comme s'ils étaient de vieux amis, elle serre des mains et s’écroule sous les cadeaux : bouquets de fleurs, roses rouges, messages d'amour, elle reçoit même un drapeau italien dédicacé et un Rainbow Bridge (le drapeau de la communauté gay). Elle parle beaucoup avec le public, elle rigole tout le temps, avec des éclats de rire communicatifs, et cette voix cristalline qui pourrait animer sans problème un personnage de Looney Tunes ou d'Hanna-Barbera. Tiens, une femme à ma gauche, avec un visage d'ange, a la même coiffure avec les cheveux blonds platine !

Les compositions du nouvel album s'écoulent, reçues avec le même enthousiasme par la fosse. Arrive Echo, belle chanson avec son refrain mélodique, puis le rythme s'accélère avec Into The NightLife (sans la vidéo sulfureuse, dommage, qui montre dans la pénombre d'une discothèque, gays et lesbiennes dansant, et s'embrassant). On continue avec l'excellent Through The Night... la musique démarre quand Cyndi se retourne faisant un geste, pour s’arrêter brusquement, et puis un nouveau démarrage : elle entendait trop le batteur, preuve évidente de son souci pour la qualité du son. Les titres s'enchaînent vite et bien, I Drove All Night est parfait pour s'éclater, puis Money Changes Everything, encore un grand cru de 1983. De l'énergie à l'état pur et tout le monde chante. Le groupe (des mercenaires ?) ne bouge pas beaucoup sur scène, hormis Cyndi qui est partout, elle ne peut pas rester en place, sauf si elle joue de la guitare. Un joli duel, une voix essayant de couvrir l'autre, avec sa choriste qui se termine par la mise à terre de celle-ci, écrasée par un cri puissant de Cyndi « Moneeeeey! ». Un geste de main et... déjà, pas possible ? 48 minutes de set et les musiciens disparaissent de la scène, après seulement dix morceaux, annonciateurs d'un show court. On se console en se disant que le meilleur, c'est pour la fin. Quelques minutes plus tard, le temps de placer un tabouret au milieu de la scène, l'inévitable rappel peut commencer.

Cyndi revient seule sur scène, sans marteau cette fois, mais tenant une Dulcimer, son instrument de choix, de sa main droite. Elle remercie tout le monde, s'assoit, entourée d'une douce auréole crée par un projecteur, son instrument de musique posé sur ses genoux, pour un moment acoustique. La Vie En Rose, la chanson de Piaf qu'on trouvait déjà sur l'album des reprises "At Last", démarre en douceur, avec un son de clavier à l’arrière, le tout dégageant une simplicité désarmante. Pour terminer, le morceau qui vous donne des frissons Time After Time, avec un arrangement folk et une voix triste, et et son de Dulcimer. Une partition vocale superbe et grand moment d'émotion, une sensibilité à fleur de peau. Le plus grand moment de cette partie de concert en acoustique. Inutile de préciser que les premiers rangs, encore les Italiens, connaissent toutes les paroles par cœur. Dans la pénombre, les musiciens reviennent, sans faire de bruit, et tout le monde commence à s'agiter, Sisters Of Avalon est lancé. Puis c’est l’enchaînement avec le très électro Rocking Chair (sous les manettes de Basement Jaxx) : montées sur scène pour les refrains accrocheurs du grand finale étincelant, les filles de Robots In Disguise sont là en backing vocals… Quelle que soit l’orientation sexuelle, après 60 minutes de cris, de danse et de battements de mains, tout le monde chante ensuite le tube mondial, l’ode à l'émancipation, Girls Just Want To Have Fun (voici un morceau culte). Le Bataclan est en folie et Cyndi complètement déjantée, elle monte sur le podium du keyboard, puis saute sur celui du batteur, avant de se mettre à danser comme en 1987. En duo avec la jeune inconnue, la choriste sexy Elaine, elle se donne au maximum, l’excitation est sans limites. Un finale en apothéose, tout le monde qui chante et danse. C'est la fête !

Quelques minutes pour reprendre son souffle et un nouveau rappel arrive, ce qui, compte tenu de la durée du set, est plus que mérité. Cyndi revient, seule avec le Dulcimer, une bouteille d'eau à la main pour un merveilleux Rain On Me, le premier couplet et le refrain chantés a cappella : c’est plein d'émotion, entrecoupé par le cri d'amour d'un fan. Suit un magique True Colors, en acoustique, empli de sensibilité, vocalement fantastique, fait pour faire pleurer et pour transformer les dernières minutes de ce concert en un grand moment d'émotion... « I see your true colors and that's why I love you... ». Ah cette voix, qui nous a vraiment manqué depuis 1987 ! Derniers saluts, joli sourire, un merci pour avoir appris un seul mot en français ("chaud"), une longue ovation. Les Italiens et les autres expriment leur bonheur dans un joyeux bordel, entrecoupé par un tonnerre d'applaudissements. Cyndi quitte la scène, laissant le public crier son nom sous une standing ovation, pour un autre rappel frénétique qui ne viendra jamais. Les lumières se rallument et éclairent de nouveau la salle pour nous indiquer que le concert est bien fini. Je regarde autour de moi et je vois que beaucoup sont en sueur…

Je ne peux empêcher le sentiment d'avoir assisté à un concert trop court, malgré une performance charismatique, pleine d'énergie et malgré de véritables perles jouées en acoustique. Je regrette de ne pas avoir entendu The World Is Stone, If You Go Away, Unchained Melody, Smile… mais une chose est certaine, j'ai bien aimé, j'ai apprécié son dynamisme, sa présence scénique. La gamine de "She's So Unusual" n'est plus là, mais Cyndi en femme reste toujours l'une des grandes voix pop, drôle, émouvante, excitante, assez séduisante... et sûrement l'icône gay par excellence. Quinze titres, eh oui ce n'est pas beaucoup, ce set n’est simplement pas suffisant pour ma faim, mais il n’y a eu aucun déchet, avec seulement les tubes du premier et du dernier album à l'honneur. L'attente a été longue, 21 ans, et une question me passe par la tète rapidement : « Si Cyndi est de retour, quand est-ce qu'elle revient, de nouveau ? »… Puis un mot, en résumé : « I'm still having fun, ... true colors are beautiful like a rainbow. »



 
Cynthia Ann Stephanie Lauper Thornton, dite Cyndi Lauper, est une chanteuse américaine et elle est l’icône rock des années 80. Sa carrière débute vraiment en 1983, lorsqu'elle obtient un contrat avec Portrait Records. She's So Unusual, le premier album solo de Cyndi, sort en fin d'année et connaît un grand succès : près de cinq millions de disques vendus aux États-Unis. Aux côtés du populaire Girls Just Want To Have Fun, acidulé et sautillant, se trouvent Time After Time. Le succès acquis, Cyndi passe la majeure partie des années 1984 et 1985 en tournée mondiale. Cyndi conservera une image de fille exubérante et décalée. C'est cette image qu'elle cherchera à effacer avec la sortie de l'album True Colors en 1986, qui est, une fois encore, un succès. Le titre phare, True Colors, deviendra plus tard un hymne de la communauté gaie et lesbienne. Cyndi revient en 1989 avec son album A Night to Remember, aux sonorités plus rock. Six singles en seront tirés. S'ensuit alors une période plus calme pour la chanteuse, qui décide de se retirer quelque temps de la musique. Dans le même temps, elle interprète The World Is Stone, pour la comédie musicale Tycoon, version anglophone de Starmania. La chanteuse reste toujours une figure incontournable dans le monde de la musique comme l’illustrent ses deux derniers opus « At Last» (2003) et «Shine» (2004).

(http://www.myspace.com/cyndilauper)
(http://fr.youtube.com/user/cyndilauperTV?ob=1)









































Steve Gaboury - Keybords
William Wittman - Bass & Back Vocals
Knox Chandler - Guitar
Elaine Caswell - Back Vocals
Sammy Merendino - Drums



Change Of Heart (True Colors - 1986)
Set Your Heart (Bring Ya to the Brink - 2008)
Grab A Hold (Bring Ya to the Brink - 2008)
When U Were Mine (She’s So Unusual - 1983)
She Bob (She’s So Unusual - 1983)
Echo (Bring Ya to the Brink - 2008)
Into The NightLife (Bring Ya to the Brink - 2008)
All Through The Night (She’s So Unusual - 1983)
I Drove All Night (A Night To Remember - 1989)
Money Changes Everything (She’s So Unusual - 1983)

Encore 1

La Vie En Rose (Cover Edith Piaf)(At Last - 2003)>(first verse and chorus, with keyboards)>
Time After Time (She’s So Unusual - 1983)
Sisters Of Avalon (Sisters Of Avalon - 1996)
Rocking Chair (Bring Ya to the Brink - 2008)
Girls Just Want To Have Fun (She’s So Unusual - 1983)

Encore 2

Rain On Me (Bring Ya to the Brink - 2008) >(first verse and chorus, accapella)>
True Colors (True Colors - 1986)

La durée du concert : 1h17
AFFICHE / PROMO / FLYER






Cindy Lauper - 1985 live japon




Cyndi Lauper - I Drove All Night



Cindy Lauper - The World Is Stone



Roger Waters/Cindy Lauper - Another Brick in The Wall -




Cyndi Lauper - Into the Nightlife (Jody Den Broeder Remix)


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