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samedi 15 novembre 2008

The Ting Tings ~ Cajun Dance Party ~~ La Cigale. Paris.






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21éme EDITION




Ce qu’en a pensé Eric :

« Jouer de la guitare sèche en utilisant une perceuse comme "archet", sangloter en serrant contre soi une guitare électrique en plastique rouge, lire les textes d'une chanson au fond d'un cageot, faire du "hip hop" composé uniquement d'onomatopées inintelligibles ou presque ("police", "fuck", bruits de flingue), être "désolé" de jouer une "chanson d'amour" construite en fait sur des bruits "physiques" à peine audibles, j'en passe (beaucoup) et des meilleures... Non, le meilleur, c'est bien que tout ça dépasse nettement le niveau de la parodie pour être de la vraie musique, entre ritournelles électros atmosphériques et frénésie folk lo-fi. On rit beaucoup, on un peu inquiets aussi (cela relève-t-il de la psychiatrie ? Du foutage de gueule ?), et au final ce sont 25 minutes de vrai plaisir. Ah oui, c'est français et ça s'appelle Gablé.

Amazing Baby (de Brooklyn) sont de grands (par la taille) américains qui jouent du rock comme on n'ose plus en faire depuis 30 ans et plus, et comme on en voit en regardant une vieille cassette VHS de "Spinal Tap" : déluge de notes à la guitare, titres à rallonge en forme de bouillie, look seventies vintage, pédale wah wah à gogo pour faire garage psychédélique, et bien entendu, une sorte de morgue insupportable (ils sont grands, beaux, américains, ils jouent bien,... Ils emmerdent le monde, qui n'a qu'à parler américain - pourquoi se forcer à communiquer, d'abord ? -, et les organisateurs du festival qui ne leurs ont pas attribué le temps qu'ils méritent, vu leur immense talent ! Alors ils jouent dans le noir (on est "rock", on dit merde aux photographes !), et sont certainement persuadés d'être le meilleur groupe du monde. Heureusement, Gilles B et moi, placés comme on est, on se prend la guitare suramplifiée en pleine tronche : ça fait passer le temps. Bon, tirons la chasse : Amazing Baby ne mérite pas mieux !

Black Kids : un black (au look polynésien) à peine encore kid qui chante comme une pâle andive anglaise, mais joue plutôt bien de la guitare psychédélique, une musique indiscernable, mélangeant joyeusement tous les genres pourvu que ça soit dansant, deux choristes (black and white) grasses comme les vraies Américaines, pas celles du ciné et des séries TV... Et surtout surtout une musique aussi puissante que gaie, rapidement irrésistible. Trois petits quarts d'heure de joie enfantine (logique...), ça ne se refuse pas ! Une groupie monte sur scène faire un petit bisou timide à Reggie Youngblood, le chanteur, avant de sauter à pieds joints dans la fosse (eh, lolita, le slam, tu connais ?). Ali, la plantureuse choriste black - et soeur de Reggie, apparemment - m'ébouriffe les cheveux en passant. Le chanteur balance des vacheries sur les "Amazing fucking baby" (ils savent se faire des amis, ceux-là !), on rigole bien. C'est simple, le bonheur... simple comme les Black kids !

Entracte : Jules-Edouard Moustic (oui !) vient faire un petit sketch bien vu sur les rockers vieillissants ("J'ai appelé mon chat Philippe Manoeuvre, parce qu'il est tout blanc avec des gros yeux noirs", excellent !). Bon esprit, ce soir !

Cajun Dance Party ont leurs fans (je ne sis pas bien pourquoi...) et ils sont là ce soir, indiscutablement. Daniel Blumberg, le chanteur, anorexique et exalté, dégage incontestablement quelque chose (mais quoi ?), et arrive régulièrement à générer une vraie intensité scénique... Le problème pour moi, c'est une vague impression de vide, comme si la forme - pas mauvaise - ne cachait qu'un sinistre et déprimant déficit d'idées, pire de substance : est-ce le manque certain d'originalité (la voix évoque Robert Smith, la musique gothico-romantique lorgne du côté de Placebo ou de Bloc Party) ? est-ce une totale insignifiance mélodique ? Au mieux, j'ai du mal à accrocher, au pire, je trouve ça vaguement irritant. Ceci dit, le finale, "The Next Untouchable", leur premier single et leur meilleur morceau, fut - enfin - un peu intéressant, et Cajun Dance Party quittera la scène en (relatif) triomphe.



















Je n'attendais pas forcément un miracle du concert des Ting Tings, après un bel album d'electro-pop jetable mais maligne. Quelle ne fut donc pas ma surprise d'assister à un show ultra frénétique de 50 minutes, où chaque chanson a été prétexte à une poussée d'hystérie, soit à coup de riffs de guitares ("We started Nothing", avec les roulements de batterie qui tuent pour ponctuer le riff : un morceau presque parfait, le sommet du concert à mon avis, d'ailleurs, à mon côté, mon ami Gilles est parti en vrille...), soit à coup de percussions apocalyptiques : jusqu'au beau finale avec un "That's Not my Name" qui n'en finit pas de monter, voici un show de pur plaisir, soutenu par un public plus
qu'enthousiaste. The Ting Tings est aussi un joli couple : Elle, Katie White, a tout pourréjouir mon ami Gilles, à jamais marqué par la blondeur pin-up de Debbie Harry, même si, vue de près, Katie paraît plus que son ãge déclaré, et est beaucoup moins baby doll qu'on pourrait croire. Ah ! Signalons qu'elle est quand même très à l'aise à la guitare, ce que, personnellement, je n'attendais pas. Lui, Jules de Martino, batteur bestial, insuffle la vie derrière les bandes et samples indispensables (?). The Ting Tings : de la pop squelettique, mais encore drôle. Sans parler d'une nouvelle preuve que le duo est le présent du rock ! Quant à nous, au premier rang, plantés devant la beauté blonde, nous avons eu évidemment droit au traitement de choc : piétinés, bousculés, martelés de coups, écrasés contre la scène, toute la gamme habituelle des plaisirs des concerts hystériques, sans quoi, quelque part, le rock - électro ou non - ne serait pas le rock ! »





photos de eric

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