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lundi 14 janvier 2008

BABYSHAMBLES ~ L'Olympia. Paris.












Première Partie : Second Sex


Ce qu’en a pensé Vik :

« Chouchou de la presse people pour ses frasques, vivant sa vie comme un roman écrit au jour le jour, ex-co leader des Libertines, Pete Doherty est ce soir à Paris, pour soutenir son deuxième album avec Babyshambles, "Shotter's Nation", sorti le 1er octobre dernier, produit par Stephen Street (The Smiths, Blur), des photos signées Anton Corbjin, No.5 dans les Charts UK avec un premier single Delivery qui cartonne un peu partout... Gros effet d'annonce... et public en conséquence pour voir cette tête d’adolescent, un poète en Levi's crade, avec un reste de crack, héroïne, cocaine et sex party : le tourneur Alias a rempli l’Olympia et ouvert une autre date de concert au Zénith. Malgré des souvenirs pénibles des concerts des Libertines, avec un son assez « à chier », et après l’écoute de ce nouvel album (agréable mais loin d’être le disque de l’année), et malgré les spécificités du genre, je me suis décidé d’assister à cette prestation live, ma première de 2008. Un album sympa à défendre, un retour, un Pete « en désintox », des live reports positifs sur la tournée anglaise et sur le concert de Lille,... bref, la soirée s’annonçait belle, aussi me rendé-je avec plaisir et enthousiasme à mon lieu de rendez-vous avec Gilles B., face à cette façade de la rue de Capucines, toujours prétexte d’une photo souvenir. Placement habituel en mezzanine, pour cet événement qu’on ne pouvait vraisemblablement pas rater, dans une salle peuplée de fans de tous bords, impatients de voir la légende monter sur les planches. Des lycéens déchaînés en bas, des trentenaires attentifs en haut. Une « ado shamble » dans la fosse est déjà en extase avec son t-shirt portant en rouge les mots : "Pete Doherty, i love you".

20H09 : La soirée commence par le quatuor parisien, les Second Sex. 4 jeunes garçons encore au lycée, belles gueules, nerveux, hautains, dans un style de sous- Libertines avec une petite sauce Cramps, formatés pour un rock garage punk débridé : d’un intérêt limité, mais qui plait beaucoup au rédacteur en chef de Rock & Folk, nostalgique d’une époque, qui en parle souvent dans son magazine « branché » et n’a pas perdu de temps pour une nouvelle interview (obligation de mécénat et sponsor, ou simple copinage ?). Lookés jeans cigarette "skinny" et blousons de cuir noir, mèche très étudiée, pompes pointues, Fenders et Greitch à la main, attitudes rappelant de loin The Clash, à classer avec Naast, BB Brunes, Shades, Tatianas et autres groupes français actuels faisant partie de cette scène indé émergente, avec une belle énergie, mais un jeu des guitare sans imagination, suivant la section rythmique basse-batterie, sur des compositions tellement fadasses qu’elles m'en laissent pantois. Bref, musicalement ce n’est pas terrible du tout, avec en plus un mauvais chanteur, sans aucune originalité. Aucune chanson (portant chacune des influences pas encore bien digérées) ne sort du lot... ils jouent, c’est vrai, la musique que leurs parents aiment, et même si, dans leurs têtes, ils se sentent ce soir des « nouvelles étoiles du rock » dans cet endroit mythique, ils ont encore besoin de travailler dur. Je me demande de plus en plus ce qu’ils font là. Soyons honnêtes, c’est mieux que la Star Ac ou Nouvelle Star, tristes symboles de la chute de l’actuelle industrie musicale dans notre pays, mais il ne faudrait pas trop donner de rêves de lendemain à ce groupe dans son état actuel. Dans la salle, malgré tout, nombre d’ados et jeunes groupies-furies en minijupes, génération mp3, hurlent, s’amusent, dansent, font des pogo, apprécient... Le groupe, qui bouge aussi, semble sincèrement prendre un juste plaisir à se trouver là pour les faire se trémousser. De ce set d’une demi-heure, je retiens seulement le sympa Lick My Boots en dernier... et je jette le reste dans une poubelle ! On peut parfois un peu exagérer… c'est quoi être rock en 2008 ? Je crie, je panique, je m'affole. Je me pose des questions ! Lorsque la lumière se rallume, durant l’entracte, la surprise est grande de voir que la salle n’est pas remplie alors que le concert affiche complet : ils doivent être au bar, boire une bière pour oublier cette tristesse... ?

21h10 : La salle est maintenant chauffée à blanc pour le groupe de Pete Doherty, icone "le renouveau du rock" (sic). Niveau décor : néant, pas de frais inutiles ! Seulement une batterie avec trois amplis Vox, 1 Richenbaker, 1 Fender et 1 Gibson. Les derniers réglages de sonos effectués, une petite torche pour signaler le départ, une console qui donne son feu vert, les lumières de la salle s'éteignent. Les fans sont rassurés, et, en première ligne crient leur joie dans une immense clameur, se bousculant devant l’estrade. Des cris hystériques de fans retentent dans la salle, tandis que les retardataires courent pour ne pas en rater une miette.

Pete Doherty, avec son éternel chapeau et un manteau, dans un regain de ponctualité, entre sur scène - sans tituber - suivi de son groupe Babyshambles : Mick, nouveau guitariste, également avec un grand chapeau, est très cool, le bassiste irlandais Drew, imperturbable, en imperméableavec aussi un chapeau, et le batteur discret, Adam, en polo, sans chapeau (lui !) s’installe rapidement derrière sa caisse et démarre une intro sur un rythme répétitif de martellement de tambour. Pete s'empare de sa guitare Gibson Epiphone, il a l'air dérouté, un peu ailleurs... c’est vrai qu'il a une certaine allure, en revanche le reste du groupe n'a aucun charisme. La fosse exulte. Un « Bonsoir Paris » de Pete et d’entrée de jeu un très bon départ, avec un morceau plein de charme du nouvel album, Carry on up the morning : la voix est claire, le son mélodique me fait penser immédiatement aux belles années des Libertines... «In the morning where does all the pain go, The same place the fame goes straight to your head…», le show est lancé, la fosse exulte, «…It wasn't easy gettin you outta my head, Ah, it’s too easy gettin out my head…»…Stop !!! …A peine une minute et dix secondes de musique, et le concert entre en pleine zone de turbulences: Pete s'arrête, se tourne vers son groupe, discute… mes sourcils se sont froncés d'eux-mêmes. Des détails techniques ? Bizarre ! Personnellement, je n’entends rien de gênant ! Petite pause, mais bon, la reprise vient et… « Some serious monitor problems », nouvel arrêt, suivi d’une autre pause de vingt secondes. Mais c'est quoi, ce bordel ? Je ne sais pas encore s'il faut en rire ou en pleurer. Des roadies interviennent en cherchant à comprendre le problème. Ils se posent en vain des questions ! Sifflets de circonstance ! Ça me semble interminable et la crainte qu’elle ne s’éternise monte en moi… Ce n’est ne pas sérieux ! Le morceau est abandonné !

Pete, sans un regard ni un petit, mot passe directement à la chanson suivante, son single et tube Delivery. Bon, on y va… une nouvelle vague d’enthousiasme saisit la foule, mais vingt cinq secondes après… Pete crie de nouveau « Stop », faisant arrêter le groupe. Le son ne lui plait pas, et soit disant, il n’entend pas Mick, son guitariste ! Nouvelle pause de trente secondes! Je suis partagé entre le rire et la consternation. Reprise…nouvel arrêt après vingt quatre secondes, avant même le refrain… ça commence à être gonflant… nouvelle pause de vingt trois secondes... le public siffle et voilà mon morceau préféré, avec sa vision nostalgique très Kinks, coupé comme un vulgaire saucisson ! Mais c'est quoi, cette merde ? Une nouvelle reprise arrive alors… on redémarre, les jeunes fans s'emballent en chœur, mais la transition est mauvaise car Pete joue un peu maladroitement et ne chante pas très bien. J’essaye de bouger de la tête comme un teckel sur une plage arrière, mais impossible, quelque chose m’énerve… le morceau est devenu inécoutable par rapport à la version de l’album, je dirais bâclé : un véritable gâchis. Dommage ! La fusion, la frénésie électrique et cette délicatesse émotionnelle du disque ne sont plus là. Que va-t-il se passer maintenant ? Pete se fout de nous, visiblement défoncé,… inadmissible ! Et tout cela sans la moindre pensée pour le public présent ! La vérité est que le groupe n'a pas fait la balance qui lui aurait permis de vérifier le réglage du son ! Impossible à ce moment de revenir dans le concert malgré un public acquis, mais surpris, qui se force un peu à l’enthousiasme. Echaudé, je me trouve dans l’impossibilité de me concentrer sur la musique ! Au bout de quelques chansons, je constate que c'est mauvais, très mauvais, pour ne pas dire nul !! Ça, ce n’est pas l’esprit punk, mais du grand foutage de gueule intégral ! Il y a parfois une esquisse de refrain, un bon gimmick, mais l'ensemble ne tient vraiment pas la route. Je ne peux pas alors m’empêcher de penser au triste spectacle donné, il y a quelque mois, par Amy Winehouse, jamais à la hauteur de ses chansons.

Pete enchaine les huit morceaux du nouvel album avec peu de conviction, fait trois chansons jamais entendues dont un instrumental, de qualité moyenne et sans grand intérêt, limite piano bar. Il discute avec ses musiciens approximatifs. Si on juge le concert sur la musicalité ou la technicité, évidemment, ça ne vaut pas grand-chose. Pete enlève sa veste, les jeunes filles, coiffure à frange, semblent en transe. Il boit quelque chose qui ressemble à une bière ou une vodka orange. Il commence à tituber sur scène, semble se demander ce qu'il y fait, au milieu de nulle part, et ce qu'il doit faire ce soir : une catastrophe ambulante. Aucune émotion ne transpire. La guitare de Pete domine, souvent désaccordée, se fait bien entendre (la magie de la Gibson), mais le jeu des autres membres ne donne pas aucun relief ni réelle identité au son, rien ne ressort de leurs instruments, c’est mou, sans aucune montée en puissance. Le grand problème vient dans la voix de Pete, trop souvent couverte par la musique. La soirée baigne entièrement dans une atmosphère d’improvisation totale. J’ai l'impression qu'ils se connaissent pas, qu’ils se sont donné rendez-vous dans cette salle, qu’ils jouent ensemble pour la première fois et qu'ils n’ont jamais été éprouvés par des répétitions laborieuses, comme si quelqu'un avait décidé que c’était une perte de temps. Pete, absent, chante faux... mais ça fait partie de son style aussi. Il perd, chaque fois, du temps pour accorder sa guitare à l'oreille, sans y parvenir, le son de sa guitare restant désaccordé et n'apportant pas grand chose à l'ensemble. Les spectateurs, à l’exception des « ados shambles » toujours enthousiastes, se sont vite rendu compte qu’ils assistent plus à un soundcheck privé qu’à un véritable concert. J’attends encore quelques coups d'éclats, plus excitants... mais en vain. En même temps je ressens un grand malaise : le concert devient pénible, l’ennui et la lassitude surgissent, ce groupe commence à m’agacer de plus en plus. Un triste bordel mélodique ! Du n'importe quoi !

Killamangiro, le single du premier album me réveille un peu, car la salle est couverte par les cris hystériques des ados… « Ohhh ohhh ohhhh, Why would you pay to see me in a cage?,... ». Surprise, une bonne chanson, rythmée, dansante, suivie par les chœurs. La version ne dégage pas beaucoup de puissance, est chaotique, n’a rien d’exceptionnel, mais c’est un morceau sympa et un bon moment du concert. On enchaîne avec le très énergique There She Goes... Puis les frissons retombent peu à peu, le concert reste brouillon, parfois inaudible, et Pete et ses amis, peu engagés, ont du mal à lui donner du punch. Le son est cradingue, la batterie faible, avec une tendance à rater les temps... et toujours cette impression de voir un groupe encore en rodage. Il est d’ailleurs dommage que certains ne sachent écouter un concert au lieu de lancer sur la scène des sous-vêtements, chaussures, cravates, soutiens-gorges et toutes sortes d’objets ! Le groupe commence une chanson, Pete va se balader pendant l'intro, et tout d'un coup fait un petit bond sur le côté, saisit le micro au vol et chante, avec une désinvolture senseulle, What Katie Did, le tube des Libertines. Puis, à la fin... la provocation arrive : il donne un violent coup de pied dans le micro, qui se casse, et le balance dans le public, à la grande joie des ados. Maintenant déchainé, il essaye ensuite d'extirper de la fosse un jeune hystérique pour le faire grimper sur scène, pendant l’intervention de la sécurité... Puis il décrète que sa Gibson est mauvaise, puisqu’il n’arrive pas à l’accorder et que son ampli Vox ne marche pas. Malgré le changement rapide de l’ampli par les roadies, et le prêt d’une nouvelle guitare par Mick, Pete décide de se contenter de chanter. Il discute de nouveau avec ses musiciens, allume une cigarette (devant son public ravi), prend un peu de plaisir dans la fumée, et entame Pipedown, qui provoque une nouvelle hystérie collective... Pete claque dans ses mains, avant de nous gratifie d’un excellent et magistral Fuck Forever en guise de final. Un Fuck à son public, car le morceau n’est pas encore terminé que Pete renfile déjà son manteau et son chapeau… et il s’en va comme il était venu, sans adieu ou merci. Une sortie digne d’un film pathétique. Les lumières de la salle se sont rallumées sans qu'on ait le temps de réaliser. Il n’y aura pas de rappel, malgré l’ovation et les « Pete, Pete, Pete » des « ados shambles » (15 ans max), qui ne voient pas encore la différence entre un bon et un mauvais concert !

Ce soir il n’y a pas eu cette étincelle signe d’un bon concert, il s’est vraiment rien passé… c’était simplement un concert de merde ! Le genre de soirée que l'on n’oublie pas de si tôt ! Pete Doherty : très mauvais sur scène ! A éviter dans le futur ! Un concert frustrant et affligeant, pas du tout à la hauteur de l’album ! 45 € pour assister à une vague répétition, une arnaque ! Je me pose une question : s’agissait-il d’une performance brillamment déjantée, d’un magnifique caprice de star pour alimenter sa légende, dans le but d’exciter son public et de faire une page dans la presse people ? On peut aussi se poser des questions sur la crédibilité de la presse rock telle que Rock et Folk ou les Inrocks intellos, qui soutiennent ce type de groupes au détriment de tant d’autre bien plus talentueux. Je connaissais bien l’album et j’avais dit à Gilles B. que cela justifiait le déplacement. Eh bien c'est l'inverse qui s'est produit. Finalement, Babyshambles c'est vraiment sans intérêt ! Un conseil : économisez votre argent et n'allez pas les voir ! Ce concert est à classer rapidement dans ma «Black List » avec celui d’Amy W. Je me tourne vers Gilles B., dans l’espoir de quelques phrases de lui qui me feront voir les choses un peu plus positivement. Inutile, il n’a pas de mots ! Il faut maintenant sortir de la salle, car dehors les parents attendent leurs petits (les ados shambles). L'année 2008 a mal commencé... putain de concert ! Et ce refrain qui reste dans ma tête… « Why would you pay, Why would you pay… »





photos de




« Quelques concerts auront suffi aux quatre lycéens survoltés et harangueurs de Second Sex pour se faire une jolie notoriété dans le milieu du rock, parisien d'abord, puis national. »
(Source : www.linternaute.com)


 
Babyshambles est un groupe de Indie Rock, Acoustique et Garage Rock britannique fondé en 2003 par Pete Doherty, ancien leader de The Libertines. Babyshambles et l'idole de la génération, Pete Doherty, la rock star la plus sulfureuse du moment, s'impose maintenant comme l'un des plus grands phénomènes du rock. Ils reviennent avec un deuxième album, solide et convaincant : Shotter's Nation.

(http://www.babyshambles.net/)
(http://www.myspace.com/babyshamblesofficial)
(http://fr-fr.facebook.com/babyshambles)



Down in Albion (2005)
Shotter's Nation (2007)


 BABYSHAMBLES



Pete Doherty (Singer/Guitar)
Mick Whitnall (Guitar)
Drew McConnell (Bass)
Adam Ficek (Drums)



La Setlist du Concert
BABYSHAMBLES


 

Carry On Up The Morning (Shotter's Nation – 2007)
(interrompu pour problèmes de son... ?,Time 1.10, et non terminé)
Delivery (Shotter's Nation – 2007)
(également interrompu 4 fois... !!!, puis repris)
Beg, Steal Or Borrow (The Blinding Ep – 2006)
Pretty Sue (* New Song)
Baddies Boogie (Shotter's Nation – 2007)
Unstookie Titled (Shotter's Nation – 2007)
Side Of The Road (Shotter's Nation – 2007)
Unbilo Titled (Shotter's Nation – 2007)
Boy David (* New Song)
Babyshambles Instrumental (* New Song)
Killamangiro (Down in Albion – 2005)
There She Goes (Shotter's Nation – 2007)
You Talk (Shotter's Nation – 2007)
Albion (Down in Albion – 2005)
Back From The Dead (Down in Albion – 2005)
I Wish (The Blinding Ep – 2006)
What Katie Did (The Libertines – 2004)
Pipedown (Down in Albion – 2005)
Fuck Forever (Down in Albion – 2005)



 
La durée du concert : 1h21



 La Setlist du Concert
SECOND SEX

 Le Monde Est Silencieux
Love's Gone Bad
Baby Doo
Dis Moi Qui Je Suis
I'm Ready
J'ai couché Avec le Diable
Mon autre coté
Fille Facile
Lick My Boots


 
La durée du concert : 0h29


AFFICHE / PROMO / FLYER




































Babyshambles - Carry On Up The Morning


Babyshambles - L'Olympia. Paris.





Première Partie : Second Sex



Ce qu’en a pensé Gilles :

« J'hésite... Oui, j'hésite vraiment pour donner un titre à cette chronique. Est-ce "Chronique d'un désastre attendu" ou alors "La plus grande escroquerie du rock'n'roll" ?

Mais avant cela, pourquoi suis-je allé à ce concert ? Tout d'abord Babyshambles et moi, c'est 4 années qui vont de déceptions en déceptions. Après la parenthèse Libertines (encore un "grand groupe" ceux-la !) arrive 2004, je découvre le groupe (première mouture) sur scène en Angleterre par le biais de plusieurs vidéos. Un désastre. Et puis l'album, des morceaux écoutés par ci et par la, aucune accroche, pas de talent dans ce groupe. Puis Rock'n'Folk qui nous inflige tous les mois (ou presque) des photos ou des articles. Ou est donc la musique la dedans ? Un ou deux DVD de concerts, dont le Glastonbury 2007, où surnagent péniblement un ou deux morceaux. Enfin un second album péniblement repêché par un Delivery rescapé des années 60. Mais il fallait que je vois de mes yeux, que j'écoute surtout... et quoi de mieux que l'Olympia pour se forger définitivement une opinion ? Dernier argument, la diffusion il y a 3 ou 4 semaines de l'émission Taratata, où Doherty m'est apparu comme un gamin plutôt sympa, paumé certainement, mais drôle (il faut bien l'être devant les questions stupides de Nagui). Bref j'ai eu de la compassion pour le personnage (la prestation live suivant l'interview étant proche du désastre).

Et me voici donc devant le fronton de l'Olympia pour ce premier concert de 2008, j'attends Vincent, j'en profite pour assister à l'ouverture et à la ruée des ados dans le long couloir menant à la salle proprement dite. Des ados formatés, même coupe de cheveux, même jean étroit, la cigarette au bec, se voulant branchés quoi ! Mon Vincent arrive enfin, direction l'Olympia (le café pas la salle) pour se préparer à notre concert. Arrivée 5 minutes après de Philippe Manœuvre, chaperonnant les membres du groupe Second Sex, ca promet... 19h30, on rentre dans l'Olympia, non sans avoir préalablement pris la traditionnelle photo du fronton illuminé en lettres sang et or. Mezzanine, légèrement sur la gauche, troisième rang, les places sont bonnes, la fosse commence à se remplir... par contre, le balcon est aux 3/4 vide. Sylvie nous rejoint, elle sera légèrement derrière nous.

20H09, apparition a la fois sous les applaudissements (les premiers rangs) et les sifflets (les derniers rangs) de Second Sex. On aimerait avoir de la sympathie pour ces jeunes gens mais franchement c'est impossible : la musique, l'attitude, tout est formaté. On veut nous faire croire que c'est cela le renouveau du rock, allons donc ! 29 minutes chrono, des morceaux qui s'enchaînent sans que l'on puisse les différencier, une attitude frime, quoi dire d'autre, assez consternant, suis pas vraiment fier de cette nouvelle scène française, malheureusement à mille années lumières de la scène anglaise ou US. Second Sex et compagnie, c'est la Star Académie du rock'n'roll, malheureusement ! Avec dans le rôle du directeur un Philippe Manœuvre pitoyable et malheureusement de plus en plus à coté de la plaque. Les 200 fans des premiers rang sont contents, le reste de la salle s'en fout complètement, de toute façon la majorité des gens sont juste venus pour voir le phénomène de foire Pete Doherty, le reste n'étant qu'un prétexte.

Ah Doherty, depuis Taratata, j'éprouve de la tendresse envers ce gamin, juste lui, pas sa musique, un mec un peu paumé, sourire enfantin, un môme quoi, un môme frondeur mais touchant quand même. On verra ce que donnera le concert, pourquoi pas un miracle, le déclic, le concert qui vous prends aux tripes, qui vous donne l'envie de hurler, on verra bien... Les gens autour de nous arrivent en dilettante, cela m'énerve toujours, ils s'en foutent de manquer la première partie, je n'aime pas cette attitude, ce n’est pas respectueux envers les artistes : même si c'est Second Sex aujourd'hui, il faut les respecter... Même si on n'aime pas, au moins il faut voir pour pouvoir juger. Bref, vous l'aurez compris, le public de la mezzanine est tout sauf un public rock, juste des gens pour qui ce concert est une occasion de sortir, rien de plus, ils se moquent bien de manquer le début, ils préfèrent aller chercher leur bière, souvent plusieurs fois pendant le concert, comme cela ils nous emmerdent à passer devant nous, nous forçant à nous lever, ou à discuter sans arrêt (et généralement pas du concert).

Bon, mon coup de gueule est fini, restons calme en attendant les Babyshambles. Vincent descend 3 rang plus bas pour mieux capter le concert, il est 21h10 environ et l'ambiance monte d'un cran sous les hurlements des ados en folie (beaucoup de garçons cette fois par rapport à certains concerts). On se lève, Pete est habillé traditionnellement d'un grand manteau et porte bien sûr son chapeau, qu'il enlèvera d'ailleurs assez rapidement. La scène est assez dépouillée, juste les amplis et l'estrade où est juchée la batterie. Premiers riffs, hurlements, et puis Pete regarde les techniciens, fait signe au groupe de s'arrêter : faux départ, que se passe-t-il ? On ne sait pas, en tout cas Pete réamorce le concert... mais cette fois-ci, ce n'est pas le même morceau, c'est l'intro caractéristique de Delivery que l'on entend et... mais non, cela s'arrête une fois de plus, c'est quoi ce boxon ? Je commence à me poser des questions... cela repart pour s'arrêter quelques secondes plus tard. Bref, le morceau commencera seulement à la 5ème tentative. Sans que l'on sache ce qui s'est véritablement passé, mais je pense très sincèrement qu'ils n'ont pas répété, qu'ils ne savent pas vraiment ce qu'ils vont jouer, bref ils sont là en touristes quoi ! Et hélas le plus inquiétant, reflétant malheureusement ce que j'avais déjà vu plusieurs fois auparavant, c'est tout simplement l'interprétation catastrophique de cette chanson : bâclée, on dirait que la version est ralentie, comme un 45 tours joué en vitesse 33 tours. Et puis le reste sera du même tonneau, un groupe insignifiant sauvé seulement par l'aura de Doherty et encore... Le gros problème de Babyshambles, c'est que les morceaux, pratiquement TOUS les morceaux sont faibles, très faibles : il n’y a pas de compositions qui ressortent, on ressent une monotonie, puis une véritable irritation due au fait que l'on a l'impression d'entendre un orchestre bastringue, désaccordé, qui plombe toutes les interprétations. Le son est très moyen, voire pas terrible pour l'Olympia, sûrement le plus mauvais depuis que la nouvelle salle existe (je n'ose pas imaginer ce que cela aurait donné à l'Elysée Montmartre...).

Bon, Doherty gesticule bien un peu, mais il n’y a pas d'émotions, c’est la routine, il doit se demander ce qu'il fout là, à la limite. Moi j'étais venu pour subir un choc musical, il n'a pas eu lieu. Pas grave, Pete va bien nous faire un truc bien rock, bien branché, bien Eudelinien, une petite ligne de coke sur scène ? Même pas !! C'est quoi, ce bordel ?! C'est zéro musicalement, et on n'a même pas droit à un petit scandale ou quelque chose de bien trash ? Merde je suis déçu, moi ! Je passe quand même le temps on regardant une partie de la fosse onduler (toujours la partie gauche), évidemment beaucoup d'évacuations par le service d'ordre (quelques adolescentes sont même sorties évanouies). Petit baston au centre de la salle qui passe inaperçu aux yeux du service d'ordre. Ah oui le service d'ordre, parlons en !! Edifiant de connerie ! Le sport ce soir, c'est la chasse aux photographes amateurs, armés de leurs petits appareils compact !! N'importe quoi ! Et lorsque l'on pense que ça doit venir du management du groupe, ce n’est pas brillant... Bon, je m'ennuie toujours ferme, mais il y a enfin un truc qui me fait sourire. Cela fait 3/4 d'heure que le groupe joue, et Pete décide de s'en griller une petite. Et ce que je n'avais jamais vu et qui relève de l'exploit, c'est de voir un mec la cigarette aux lèvres et chantant en même temps !! Du jamais vu !! C'est vrai que cela m'a fait sourire car c'est le seul moment ou j'ai trouvé Doherty cocasse et original, essayez donc vous de faire la même chose, vous verrez ! Le concert se poursuit dans la même routine, autour de nous ce n'est pas vraiment le délire, l'ambiance au balcon est plutôt tiède. Le groupe, lui, continue dans sa lancée, il se concerte souvent avant chaque morceau, dos au public : « on joue quoi maintenant ? » « Ben je sais pas ... » « Delivery ? » « Ben non Pete, rappelle toi, on l'a déjà joué tout à l'heure. » « Ah oui, t'as raison ! Choisis donc, toi ! » « Un morceau des Libertines ? » « Ah oui, bonne idée !! »... Et cela repart, toujours sur le même tempo lancinant et fatiguant. L'exception viendra quand même de la fin du concert, des 2 derniers morceaux pour être plus exact. Pete a délaissé sa guitare (et tout compte fait, j'ai trouvé cela mieux) et j'ai pu enfin entendre quelque chose, non pas de cohérent, je ne suis pas venu pour cela, mais quelque chose qui me faisait enfin vibrer (enfin un petit peu). Oui, ce fut un assez bon final, avec ce que j'ai cru être Killamangiro mais qui était en faite Pipedown, et surtout un bon Fuck Forever pour clôturer le concert (Pete cassera entre temps un micro et le balancera à la foule). Il remet son chapeau, enfile son manteau et disparaît de la scène, on attend le retour du groupe, mais Sylvie me donne un coup de coude, et me dit qu'ils ont rallumé la salle, je lève les yeux et effectivement, les lumières sont bien là, signe que l'on va maintenant rentrer à la maison. Avec un drôle de sentiment, celui de n'avoir rien vu, en cherchant à comprendre ce qu'il y a d'intéressant dans ce groupe, hormis les frasques personnelles de son leader.

Vincent nous rejoint, furieux et exalté, je n'arrive pas à en placer une, il est véritablement en colère et c'est rare ! Mais je le comprends. Moi, franchement je ne m'attendais pas à un miracle, j'aurais bien aimé, mais il ne faut pas rêver. Le balcon est déjà presque vide, la salle ne proteste même pas énormément à cette fin plutôt tronquée. Babyshambles, c'est bien quand on a 15 ans, à 18 on passe déjà à autre chose, ce groupe n'est juste qu'une image éphémère. Voila, c'est un concert qui ne restera guère dans nos mémoires, mais je suis certain que dans quelques semaines, un certain magazine de rock nous en dira le plus grand bien en nous affirmant avoir vu l'un des meilleurs groupe du moment, et les mômes de 15 ans y croiront pendant quelques temps, avant de se réveiller et de découvrir, je l'espère, l'immense richesse musicale que la scène rock dans sa globalité nous offre à tout les instants.

Ce soir, je repars même pas déçu. J'ai vu et voila tout. »



Babyshambles est un groupe de Indie Rock, Acoustique et Garage Rock britannique fondé en 2003 par Pete Doherty, ancien leader de The Libertines. Babyshambles et l'idole de la génération, Pete Doherty, la rock star la plus sulfureuse du moment, s'impose maintenant comme l'un des plus grands phénomènes du rock. Ils reviennent avec un deuxième album, solide et convaincant : Shotter's Nation.



Pete Doherty (Singer/Guitar)
Mick Whitnall (Guitar)
Drew McConnell (Bass)
Adam Ficek (Drums)





Carry On Up The Morning (Shotter's Nation – 2007)
(interrompu pour problèmes de son... ?,Time 1.10, et non terminé)
Delivery (Shotter's Nation – 2007)
(également interrompu 4 fois... !!!, puis repris)
Beg, Steal Or Borrow (The Blinding Ep – 2006)
Pretty Sue (* New Song)
Baddies Boogie (Shotter's Nation – 2007)
Unstookie Titled (Shotter's Nation – 2007)
Side Of The Road (Shotter's Nation – 2007)
Unbilo Titled (Shotter's Nation – 2007)
Boy David (* New Song)
Babyshambles Instrumental (* New Song)
Killamangiro (Down in Albion – 2005)
There She Goes (Shotter's Nation – 2007)
You Talk (Shotter's Nation – 2007)
Albion (Down in Albion – 2005)
Back From The Dead (Down in Albion – 2005)
I Wish (The Blinding Ep – 2006)
What Katie Did (The Libertines – 2004)
Pipedown (Down in Albion – 2005)
Fuck Forever (Down in Albion – 2005)




La durée du concert : 1h21

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BabyShambles - Delivery