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mercredi 27 février 2008

Andre Williams - La Maroquinerie. Paris.








Première Partie:
THE FLASH EXPRESS

Ce qu’en a pensé Gilles :

« Retour à la Maroquinerie pour une curiosité ce soir, Andre Williams : un survivant, un pionnier du Rhythm'n'blues, ayant fréquenté Stevie Wonder, Ike & Tina Turner, bref une pointure ! Andre, je l'ai découvert il y a juste 10 ans, devant les caméras de Canal+, et j'avais alors été scotché par sa prestation. J'ai acheté par la suite « Silky », un album blues version garage, puis « The Black Godfather ». Et depuis, rien jusqu'a cette programmation inespérée à la Maroquinerie. Gilles P est de la partie ce soir, j'arrive vers 18h40, tranquillement, il n'y a personne... Gilles débarque 10 mns plus tard. Et bonne surprise, l'ami Philippe M fait lui aussi son apparition, la soirée sera sympa ! Je ne sais pas trop s’il y aura du monde, mais en tout cas, lors de l'ouverture des portes, on ne se bat pas pour entrer dans la salle. On se place comme d'habitude légèrement décalés sur la gauche, a priori pas il n’y aura pas de première partie... Le public est bien sûr plutôt âgé, quoique... on est toujours surpris de voir pas mal de jeunes, c’est en tout cas encourageant, la diversité musicale étant toujours une bonne chose.

Il doit être environ 20 h quand les lumières s'éteignent, et ce n'est pas pour Andre Williams, mais pour le groupe l'accompagnant sur scène, The Flash Express. On sent les vieux briscards du rock, les gars qui ont bourlingué, du solide quoi ! Le guitariste met tout de suite les choses au point : « We play loud, sorry... ! ». T'excuse pas, nous, ça serait plutôt pour nous réjouir. Et effectivement le trio ne fait pas dans la dentelle. C'est du blues rock pur jus qui nous est proposé, retour aux 70’s assuré, mais avec un son actuel, pas une musique nostalgique ! On bat simplement la mesure avec la tête, les musiciens (et particulièrement Brian Waters le chanteur guitariste) sont excellents. out cela fleure bon la sueur, la poussière et la bière, une musique bien grasse qui us décalamine pourtant les oreilles, pas la peine de connaître les morceaux tant l'impression de déjà vu est là, mais cela fait du bien de se replonger dans une musique basique et surtout interprétée avec autant de conviction. 45 minutes de concert approximativement, l'avis est unanime parmi nous, c'était sacrément sympa et agréable.

La salle est bien remplie maintenant, il y a toujours pas mal de filles dans la salle comme d'habitude, sur scène il ne se passe pas grand chose vu que le matériel est déjà sur place. Enfin c'est l'arrivée tout d'abord des musiciens, le groupe The Flash Express donc, augmenté d'un guitariste supplémentaire. Le groupe démarre et d'emblée, Brian Waters annonce l'arrivée de la edette principale d'une manière presque identique à celle des concerts de James Brown (mais en beaucoup moins long heureusement) en répétant à maintes reprises The Godfather !! The Godfather !! Et on voit arriver sur scène, très lentement, la démarche hésitante et lente, le Godfather Andre Wiilllliiams, 72 ans au compteur... il en fait malheureusement 10 de plus, le visage légèrement déformé par une sorte de tic, on a l'impression qu'il mâche quelque chose d'imaginaire, un oeil presque clos, l'autre dévisageant la foule d'un air lubrique (si si) mais c'est quand même un choc : l'Andre, il est pas au mieux de sa forme, il me semble ! Immobile au centre de la scène, je me demande quand est-ce qu'il va commencer à chanter. Et d'un coup un son grave, on ne comprend rien, il ahane plutôt qu'il ne chante. Et par moments, il arrive à faire quelques gestes brusques et soudain puis il retombe dans une sorte de léthargie, cramponné à son micro. Mais heureusement, le groupe est la derrière pour assurer le principal, Brian Waters vient souvent lui glisser un mot à l'oreille. On se regarde avec Gilles et Philippe, l'impression est la même, on se demande si Andre va finir le concert !!! Chaque fin de morceau est l'occasion pour lui d'aller s'asseoir sur les quelques marches donnant l'accès à la scène, je le regarde dans ses moments-là et j'ai de la compassion, le bonhomme semble vraiment fatigué et au bout du rouleau. Il faut dire que ses excès ne l'ont pas arrangé.

Où je suis relativement surpris, c'est par la tournure musicale, je m'attendais à un show beaucoup plus blues que rock. Mais c'est clair que l'aspect très rock à guitares permet de cacher les absences vocales d'Andre Williams. Un mot sur sa tenue : il est arrivé vêtu comme un Texas Rangers, la veste avec les boutons nacrés, le pantalon rouge et le chapeau. Il enlèvera et remettra sa veste à plusieurs reprises (toujours au ralenti), laissant apparaitre une chemise en soie rouge. J'ai beaucoup de mal à reconnaitre les morceaux faisant partie des deux seuls albums en ma possession. Beaucoup d'extraits de « Silky » notamment seront interprétés (Pajamas, Pussy Stank, Agile Mobile et Hostile), mais toujours avec un traitement complètement différent des versions originales. Le public, lui en tout cas, est ravi, je suis surpris d'ailleurs que tant de gens connaissent Andre Williams, et pas seulement des personnes d'un certain âge. Mais le concert est loin d'être mauvais tout de même, il flotte simplement un sentiment assez irréaliste de voir cet artiste sur une scène, alors que manifestement, il vaudrait mieux pour lui et pour sa santé qu'il prenne tout simplement sa retraite. En tout cas, l'ambiance monte d'un cran pour Bacon Fat.

Fin de la 1ère partie du concert, les musiciens reviennent rapidement, et c'est reparti pour théoriquement 6 morceaux. Le final sera à l'image du reste du concert, avec peut-être un Andre Williams plus présent (à plusieurs reprises, il viendra passer la main dans les cheveux d'un jeune fan de 11 ou 12 ans se trouvant devant en plein milieu de la scène), et pendant ces quelques instants, on verra un vrai sourire sur son visage, une sorte de passation de pouvoir entre lui et la jeunesse. Le final sera assez chaud avec Jail Bait, le groupe invitant les spectateurs à monter sur scène, belle ambiance, une femme ira jusqu'a embrasser Andre sur la bouche. Il s'éclipsera avant la fin de la chanson... le groupe a assuré sérieusement et a réussi à faire de ce concert une bonne réussite, bravo aux Flash Express ! Quand à Andre Williams, j'ai quelque part de la peine pour lui, car j'ai senti quand même que c'était particulièrement dur, ne serait-ce que de chanter...

Les set lists sont en notre possession, on attend que la salle se vide pour sortir tranquillement (moi, j'aime toujours traîner quelques minutes devant la scène après un concert). Philippe en profite pour acheter les CD de The Flash Express, on ressort à l'air frais avec en gros le même avis sur ce concert. En tout cas, si vous aimez le blues, non pas le blues traditionnel, plutôt celui bien salace rempli de motherfuckers, achetez l'album intitulé « Silky », vous ne serez pas déçus ! »



photos de philippe midy


Figure de légende du rhythm’n’blues, Andre Williams a, entre autres instants de gloire, co-écrit avec Stevie Wonder ou Marvin Gaye, produit Ike & Tina Turner et participé à l’aventure Parliament/Funkadelic. Aujourd’hui à 71 ans, cette personnalité complexe, à la voix grasse, ne s’attarde guère sur les excès d’une vie passée, mais poursuit sa quête impossible d’un blues sale et désespéré. Il est le pape du Rythm & Blues, à la voix grasse et bien sale, comme sa vie, qui se résumerait à un mélange de provocation, de drogue, de sexe et d'excès en tous genres.

Il a inspiré bon nombre d'artistes, des rappeurs actuels (d'après certains il aurait créé le style en 1957 avec The Greasy Chicken) aux groupes de rock déjantés (The Cramps lui vouent un vrai culte). Paroles réalistes, pleines d'insultes (jamais entendu autant de 'motherfuckers' dans une chanson de Rythm & Blues), André Williams parle des femmes comme un vrai mysogine, il aurait même été proxénète.





La durée du concert : 0h00

AFFICHE / PROMO / FLYER





Andre Williams & The Hot - Club live on stage at the Gloria, Cologne, 09-16-2006