Blogger Template by Blogcrowds

samedi 26 avril 2008

The Long Blondes – La Maroquinerie. Paris.









+






Ce qu’en a pensé Gilles :

« Beaucoup de temps s'est écoulé depuis la sortie du 1er album des Long Blondes, et leur concert en décembre 2006 à la Maroquinerie. Nous étions resté sur notre faim après une prestation malheureuse en 2007 où Kate Jackson était malade. Cette fois-ci, j'espérais bien revivre l'ambiance de folie qui nous avions eue au même endroit, lors de cette cette fameuse édition des Inrock Indie Club de Décembre 2006. Le gros hic - et l'inquiétude qui en résulte - vient de la sortie il y a quelques jours du second opus du groupe, "Couples", qui malgré des critiques favorables m'apparaît toujours bien faible après 6 à 7 écoutes complètes. Un changement de style déroutant, surtout quand le chemin musical ne semble pas du tout correspondre à l'image du groupe. Mais surtout, c'est la faiblesse des morceaux qui est inquiétante. Et, mis à part 4 chansons, le reste n'est pas très bon. Mais mon espoir réside dans le live, j'attends et j'espère voir ce soir une chaude ambiance pour cette dernière journée parisienne de la 11ème édition des Femmes S'en Mêlent. Nous arrivons, Eric et moi, aux alentours de 18h15, quelques jeunes sont déjà là, mais il n’y a pas trop de monde encore. Gilles P nous rejoint une demi-heure plus tard, nous sommes au complet. Ouverture plus tard que les 19h indiqués sur le billet, premier rang sur la gauche. Attente peinarde en compagnie de Robert et Brigitte. Après une grande bière, je me sens bien, légèrement euphorique même, Robert nous annonce le forfait du groupe IPSO FACTO : on ne sait pas trop ce qui se passe mais le groupe ne semble pas vraiment vouloir jouer en France ce soir, c’est assez bizarre.

On commence donc la soirée avec Helluvah, une jeune artiste française accompagnée de sa seule guitare acoustique. Je suis VRAIMENT inquiet au bout d'un morceau, je sens le désastre venir, et puis non, je ne sais pas trop ce qui se passe mais d'un coup, je devient attentif, j'écoute et, petit miracle, j'apprécie. Assez surprenante, ce petit bout de femme, elle est assez drôle sur scène, maniant un humour qui n'est pas sans me faire penser à celui de Tender Forever, autre artiste solitaire. Et la musique n'est pas mal, de l'émotion parfois et un résultat assez surprenant. Elle nous jouera 11 morceaux au lieu des 10 prévus à l'origine, chapeau c'était sympa. On la compare parfois avec PJ Harvey, je ne suis pas sûr que cela soit tout à fait exact, mais dans l'esprit peut être...

Longue attente maintenant pour les Long Blondes, l'horaire prévu de leur passage est même dépassé, c'est pas vraiment de bonne augure. Ce qui me surprend le plus, c'est le calme relatif de la salle, et surtout le fait que la Maro n'ait pas fait le plein ce soir, même si la salle est confortablement garnie. Le concert débute enfin, Kate Jakson est cette fois vêtue d'une robe noire « fifties » assez sexy, chaussures à talons, toujours le look pin-up. Le concert débute par Century, le morceau qui ouvre l'album Couples, pas vraiment une réussite, l'ambiance est relativement morose dans la salle. Mais ce qui m’étonne ce soir, c'est la tristesse du groupe sur scène. Pas de passion. Même Dorian Cox d'ordinaire assez excitant (il avait sauvé le groupe du naufrage au Trabendo) est ce soir, me semble-t-il, pas vraiment concerné, mâchouillant devant nous son chewing gum, le regard ailleurs, absent. Quant aux deux potiches - car malheureusement il faut bien employer ce mot -, aux deux potiches disais-je qui occupent les deux extrémités de la scène, je n'arrive toujours pas à comprendre leur mollesse, voir leur utilité. On les sent pas du tout concernées par le concert. Seule Kate Jakson fait son possible pour raviver la flamme, mais même elle, je l'ai trouvée beaucoup moins frivole, j'allais dire coquine dans le bon sens du terme. Elle se contentera de rester derrière son micro pendant presque tout le concert. Malaise donc, et je n'aime pas cette impression. La set list ? Une grosse moitié concernera le nouvel album, dont on sauvera Guilt et Couples. Pour le reste (c'est là que le bas blesse vraiment), j'ai trouvé les interprétations des titres de « Someone To Drive You Home » assez pathétiques, sans aucun entrain, cela sonnait creux. Mais où est passée l'excellente impression que j'avais eue il y a 16 mois ? Disparue ! Fini ! Je ne donne hélas pas cher de la peau du groupe qui me semble engagé dans une très mauvaise voie. De plus, un concert d'une petite heure, presque la même durée qu'en 2006 avec un album en plus, c'est vraiment léger. Le groupe n'était même pas sorti de scène que les lumières étaient déjà rallumées...

Triste de voir un groupe devenir mauvais, et si je n'ai pas parlé des versions de Giddy Stratospheres et Lust In The Movies (unique morceau en rappel), c'est tout simplement qu'elles étaient plus que décevantes. Le public d'ailleurs est resté particulièrement calme ce soir, cela ne bougeait pratiquement pas, et il fallait presque se forcer pour applaudir. Grosse déception donc pour ma part, et comme je l'ai dit, j'envisage mal l'avenir du groupe. Je ne sais pas si je retournerai les voir lors de leur prochain concert parisien, je leur laisserai certainement une dernière chance mais honnêtement, j'ai du mal à y croire. Voila c'était mon septième concert d'affilée, demain repos !!! »




Jeune niçoise qui monte mintenant sur scène pour mettre à vif, à nu ses chansons en anglais. Entre rock, brut et dépouillé, et folk, rage et douceur, Helluvah, Camille, propose des mélodies qui prennent aux tripes, quelque part entre PJ Harvey et Catpower.


The Long Blondes est un groupe de rock indépendant originaire de Sheffield (Yorkshire). Ils dégagent une image de « punk glamour », symbolisé par leur chef de file Kate Jackson. Suite à son référencement dans la « cool list » du NME, Kate Jackson remarqua dans The Guardian que c'était « sans doute parce qu'ils n'avaient pas assez de filles ».






























Camille (guitars and vocals)














Kate Jackson (Chant)
Dorian Cox (Guitare, Claviers, Chœurs)
Reenie Hollis (Basse et chœurs)
Emma Chaplin (Guitare, claviers et chœurs)
Screech Louder (Batterie)











Century (Couples - 2008)
Here Comes The Serious Bit (Couples - 2008)
Weekend Without Makeup (Someone to drive you home - 2006)
Autonomy Boy (Imagine the Shapes - Compilation - 2006)
The Couples (Couples - 2008)
You Could Have Both (Someone to drive you home - 2006)
Round The Hairpin (Couples - 2008)
Once And Never Again (Someone to drive you home - 2006)
Separated By Motorways (Someone to drive you home - 2006)
I Liked The Boys (Couples - 2008)
Too Clever By Half (Couples - 2008)
Guilt (Couples - 2008)
Erin O'Connor (Couples - 2008)
I'm Going To Hell (Couples - 2008)
Giddy Stratospheres (Someone to drive you home - 2006)

ENCORE

Lust In Movies (Someone to drive you home - 2006)





La durée du concert : 1h00
AFFICHE / PROMO / FLYER



























Helluvah - Throw myself



The Long Blondes - Weekend Without Makeup



The Long Blondes -Lust In The Movies




The Long Blondes - Century (Promo Video)

The Long Blondes – La Maroquinerie. Paris.








+






Ce qu’en a pensé Eric :

« Sujet du jour : "Faut-il aller voir les groupes qui viennent de sortir un très mauvais album ?" Vous avez une heure de concert de Long Blondes avant de rendre votre copie.

"Les Femmes s'en Mêlent" font leur festival ce soir à la Maroquinerie, mais l'un des trois "groupes de femmes" (réducteur, non ?), Ipso Facto, censé passer en seconde première partie, est perdu quelque part entre Amsterdam et Paris, et justifie son absence à coup d'excuses plus ou moins bidon (crevaison du camion, problème de passeport - euh, quelqu'un leur a parlé de Schengen ?). Du coup, Helluvah (ça sent le pseudo !) jouera 35 minutes, avec des titres aussi intéressants que "Frankie Goes to Bollywood" ou "It's Hard to Be Elvis". La petite Française, en solo, a un peu la voix de Tender Forever, mais on sent une inspiration du côté Patti Smith / P J Harvey, ce qui est des plus louables. De bonnes compositions, une bonne voix, ne manque à mon avis qu'un groupe pour mettre tout ça en valeur. Seule à la guitare acoustique électrifiée, c'est un peu en-dessous de ce que ça devrait être.

C'est la pause, Robert fait circuler des bruits dans la salle (info ou intox?) sur la progression de Ipso Facto, qui joueront. Ou pas. Qui seront au bar. Ou pas. On rigole bien, les deux Gilles parlent de Black Sabbath dans les années 70 et de Mireille Mathieu. Moi, je suis assis sur la scéne entre deux retours, un peu éteint par l'arrivée tardive du printemps, attendant - avec peu d'espoir, quand même, que les Long Blondes éveillent mes vélléités rock'n'rolliennes... Les Long, on sait "qu'elles" sont là, vu que les membres du groupe (sauf la belle Kate Jackson) ont profité de cette fin d'après-midi quasi estivale à écluser à la terrasse du bar de la Maro, tout près de nous, mais les tergiversations sur l'apparition (ou pas) de Ipso Facto empêcheront l'installation du matériel plus tôt. Et nous priveront d'un concert potentiellement plus long, plus fourni en titres du premier album... Encore que, comme dit Gilles B, il n'est pas sûr qu'on aurait eu droit à plus, tout cela sentant fort le minimum syndical : une heure pile, rappel d'un titre compris (le fulgurant "Lust In the Movies", toujours le seul vrai grand titre de la discographie des Long Blondes), livrée sans passion ni panache. Une heure qui commence terriblement mal avec le triste "Century", aussi rasoir martelé en scène que "synthésizé" sur le pitoyable second album des Anglais, et qui ne s'améliore guère avec une version plate du pourtant entraînant "Here Comes the Serious Bit" : Robert, qui prend des photos juste derrière moi, me glisse "On peut se faire rembourser tout de suite ?", ça veut tout dire ! A ce moment-là, le concert se redresse (un peu) avec "Weekend without Make-up", jolie réminiscence d'un premier album qu'on avait à l'époque trouvé brillant. Et le reste du set sera à l'avenant, ennui poli sur les chansons récentes - nous aurons même droit aux catastrophiques "Round the Hair Pin", d'un manque d'intérêt total, et "Too Clever By Half", d'une laideur honteuse, indigne d'un groupe qui a eu autant de classe à ses débuts !

La classe, Kate Jackson en a toujours à revendre, et elle a tout pour elle : un beau physique de femme épanouie, sensuelle, gracieuse - quelle jolie manière de bouger sur scène, est-ce l'effet talons hauts et jupe serrée ? -, et une belle voix grave et agressive quand il faut - sous-mixée ce soir d'où nous sommes, au premier rang, malheureusement. On sourit quand Kate nous explique combien elle est heureuse d'être à Paris ce soir, sans son épouvantable "stomach pain" de la dernière fois (nous non plus, on n'a pas oublié, Kate !). Mais cela ne va pas suffire à notre bonheur, d'autant que l'élégant Dorian Cox lui-même ne fera pas preuve d'une brillance particulière à la guitare, et que le reste du groupe est toujours aussi insignifiant, voire inutile (je pense en particulier à Emma Chaplin, qui toujours le même air d'une poule qui a trouvé un couteau avec sa guitare à la main) ! Le pire pour moi sera le manque de conviction tragique avec lequel une bombe potentielle comme "I'm Going To Hell" (le seul titre excitant du second album) sera désamorcée : rien, il ne se passera décidément rien ce soir avec les Long Blondes !

Bref, sans jurer que les Long Blondes soient "finies", je sors de la Maroquinerie littéralement épuisé de tant d'insignifiance, craignant très fort que ce groupe n'ait été finalement que l'un des ces éclairs brillants, mais terriblement éphémères qui éclairent la vie du rock'n'roll motherf*** : quand ils se sont éteints, l'obscurité n'en est que plus profonde. »



photos de eric