Blogger Template by Blogcrowds

vendredi 16 mai 2008

Nits - L'Alhambra. Paris.











Première Partie : YULES

Ce qu’en a pensé Eric :

Découverte d'une nouvelle salle sympa ce soir : l'Alhambra, fraichement rénové (pas encore fini, en fait, d'ailleurs il manque... Raaahh... le bar !), à deux pas de la place de la République. Ce soir, pour les Nits, des fauteuils, et un public familial et modérément âgé, signe que les jours glorieux sont loin derrière. Time waits for noone, Henk !
Première partie, une courte crainte devant la perspective de 30 minutes d'un groupe français jouant en semi-acoustique : heureusement, Yules, c'est leur nom, un peu mystérieux (hommage à Doug ?), ont un vrai talent... Plusieurs vraies belles chansons, avec des crescendos délicats et des changements de rythme bien vus, des mélodies discrètes mais bien amenées, une belle voix du chanteur, entre Tom Yorke (très à la mode, le spleen Radiohead !) et... disons, au hasard, Don McLean pour un certain héritage folk classique. Deux morceaux sortent du lot : "Desperation Land" et surtout "Carry On", et on retiendra l'humour sympa du groupe, pas lourd ou démago comme c'est souvent le cas avec les groupes français débutants. A suivre !

La scène, comme souvent avec les Nits, est décorée avec originalité et cette touche d'humour qui a toujours ensoleillé leur musique : pour cette tournée, nous avons droit à une multitude de lampes "de maison", depuis la lampe de chevet la plus ringarde à celle de salon la plus moderne. Petite surprise quand les Nits entrent en scène, Henk va s'asseoir sur un tabouret et entame la première chanson, déchaîné sur sa guitare électrique... mais assis ! Il expliquera plus tard qu'il a "le pied comme un éléphant", et qu'il est donc cloué sur sa chaise "par solidarité avec nous". La première chanson, justement, une version magnifique - sans aucun doute la plus belle que j'aie entendue - de "Two Skaters", subtile, déconstruite, puissante, à la fois abstraitement mélancolique et menaçante : bref, les Nits comme on les a toujours adorés sur scène (bien plus que sur disque...!), virtuoses, intenses et élégants tout à la fois.

La suite, après cette introduction assez radicale, est à la fois plus conventionnelle et pourtant surprenante : ce soir Henk, Robert et Rob vont nous jouer la quasi intégralité de leur dernier album, à peine ponctué d'assez rares (8 en tout) interprétation de "classiques"... tous magnifiques ("Cars and Cars", sublime, "Dutch Mountains" puissant, "Nescio" tout en grâce et en subtilité, "Adieu Sweet Banhoff" en douceur pour faire chanter la foule...). Ce dernier album, qui m'avait laissé plutôt froid - il y a tant de merveilles de nouveaux artistes qu'il n'est pas facile de continuer à suivre la carrière d'un groupe formé en 1974 ! - gagne clairement à être interprété en live, avec humour, émotion, flamme parfois... mais il est indéniable qu'il y a une poignée de titres qui ne sont pas impérissables, et qui font retomber "l'ambiance" (pas terrible l'ambiance, d'ailleurs, le public étant remarquablement calme face à la jolie énergie des Nits !).

Henk, dont le visage me semble de plus en plus marqué par la souffrance au fur et à mesure que la soirée avance, réussit quand même à être gentiment drôle, en contant la genèsede certaines chansons : on n'oubliera pas de si tôt la rencontre de Louis XIV (dont on reconnaît le pouvoir au fait que Ikea vend encore "ses chaises" aujourd'hui) et d'Elvis dans les cuisines de Versailles, ni celle du batteur d'Uriah Heep (groupe très poli dont les roadies ressemblent à des orques... déjà morts !) soucieux de sa mise en pli avec un loup-garou allemand dans une cathédrale sous-terraine ! Les Nits, c'est aussi beaucoup ça, cet humour décalé, magique même, qui porte la musique vers "autre chose", de plus délicat parfois, de plus absurde certainement.

Deux rappels qui creusent obstinément le même sillon, consacrés encore à "Doing the Dishes" : à noter une reprise atmosphérique des "Nuits", et une surprenante version très rock de "Twins", consacré aux Kray Brothers - d'après Henk, quelque part entre les Sopranos et The Kinks. Presque 2 heures 10 de concert, on sent que Henk n'en peut plus, et ce n'est pas la peine d'espérer un troisième retour. Au final, malgré la salle trop calme (l'effet "sièges", mais aussi ce public assez bizarre, que j'ai senti moins passionné qu'il y a quelques années quand les Nits avaient un groupe important de suiveurs fanatiques, et clairement pas concerné par l'aspect "rock" de leur musique), et le choix courageux de ne pas jouer la carte de la nostalgie ce soir, les Nits ont encore prouvé qu'ils vieillissaient élégamment, qu'ils restaient toujours un groupe exceptionnel - certaines de leurs compositions pouvant même prétendre au panthéon de la pop music -, même si toujours (et sans doute à jamais) confidentiel.





photos de eric

Nits - L'Alhambra. Paris.










Première Partie : YULES


Ce qu’en a pensé Gilles :

« Quel intérêt à aller voir les Nits en 2008 me direz vous ? Eh bien pour trois raisons, la découverte d'une nouvelle salle (l'Alhambra), le plaisir d'accompagner Eric, fan du groupe depuis leurs débuts, et puis tout simplement la curiosité de voir ce groupe hollandais, que je n'avais pas revu depuis 1984. Par précaution, j'ai cette fois pris les transports en commun, laissant ma voiture à Pereire. L'Alhambra se trouve près de la République, dans une petite rue tranquille… Un petit hall d'accueil, où les quelques personnes déjà présentes et moi-même attendons, car dehors la pluie tombe fort. Pas de service d'ordre, c'est le personnel de la salle qui s'occupe de l'ouverture des portes, et, après avoir franchi une petite salle où se trouve le stand (bien fourni) de merchandising, un escalier descendant aux toilettes (encore en rénovation) et un autre pour accéder au balcon, on se dirige tout droit pour entrer enfin dans la salle, par son côté.

On se décide pour le premier rang, plein centre, on s'assoit dans des fauteuils rouges qui ne sont pas de la première jeunesse. La salle est sympa, pas très grande, 450 places assises avec le balcon peut-être ? Assez cosy, on est à l'aise. Le public n'est pas très très jeune, ni très rock'n'roll, mais en tout cas, c'est un public connaisseur et passionné, preuve en est ma voisine qui me dit avoir vu les Nits plus de 20 fois.

Première partie assurée par Yules, encore un nouveau groupe Français que l'on découvre… et, si l'on pouvait être inquiet au premier abord, la suite va nous démontrer que ce groupe a de quoi séduire, des compos soignées et assez originales, une pop folk de très bonne allure avec des morceaux comme Desperation Land. 40 minutes d’un concert bien accueilli par le public, voilà un groupe à suivre.

Sur scène maintenant, c'est une anarchie de lampes et autres lampadaires et accessoires d'éclairage, non, ne sommes pas au rayon luminaires d'une grande surface, mais tout simplement dans l'univers baroque et chatoyant des Nits. On se sent bien ce soir, la chaleur de la salle et cette scène pleine de teintes chaudes fait que l'on est à l'aise. Et les Nits arrivent, dire que je me souviens d'eux serait mentir, mais je suis quand même frappé par l'aspect comment dire… par l'âge avancé de ses membres. C'est vrai que le groupe affiche maintenant près de 35 années d'activité ! Et ma grande surprise ce soir sera dans le déroulement de ce concert, avec un Henk Hofstede assez diminué, contraint de faire tout le concert assis en raison d'une mystérieuse maladie affectant son pied (« j'ai un pied d'éléphant », nous confira-t-il). J'avais un vague souvenir du groupe dans une teneur assez pop, il semble que cela ait légèrement changé aujourd'hui. Plus en finesse certainement, leur style est difficile à décrire : de la chanson à textes certainement, un style assez "baroque", beaucoup de contact avec le public sous formes d'anecdotes (moi, j'ai bien aimé celle sur Louis XIV et celle avec Jane Birkin), tantôt en français, tantôt en anglais. Voilà un groupe singulier, quoi, hors du temps et de toutes modes. D'après Eric, expert en la matière, le dernier album aura été joué dans sa plus grande partie, ne laissant qu'une petite place aux anciens morceaux. Concert donc bien agréable quoique j'aurais aimé parfois un peu plus d'énergie, car sur la longueur, j'ai eu des périodes ou je me suis assoupi. Pas grand chose à dire de plus, les musiciens sont tous trois très bons, de Ron Kloet derrière son imposante batterie Orange à Robert Jan Stips debout derrière ses claviers.

2h05 de concert, une bonne soirée pour finir la semaine. »





photos de gilles


Nits ou "The Nits" est un groupe pop originaire d'Amsterdam créé en 1974, dont la créativité, infaillible depuis ses débuts, se double d'un succès public, modeste mais réel, à l'échelle de l'Europe continentale. Leur style musical a beaucoup évolué durant leur carrière. Enfin, leurs nombreuses prestations scéniques, superbement mises en scène depuis leurs débuts par Paul et Tom Telman, respectivement pour le son et les lumières, valent à elles seules le détour. « Doing the dishes », 2008, est sans conteste l'un des plus riches, denses et mélodiques album des Nits. Un disque de retrouvailles.


Henk Hofstede (chanteur, guitariste)
Rob Kloet (batteur-percussionniste)
Robert Jan Stips (claviers)


YULES


La durée du concert : 0h30


THE NITS

Two Skaters (In the Dutch Mountains - 1987)
Three Sisters (Alankomaat - 1996)
Mrs. Sunlight (Doing The Dishes – 2008)
Cowboys & Indians (Doing The Dishes – 2008)

Lenin And The Wounded Angel (Doing The Dishes – 2008)
Sugar River (Giant Normal Dwar – 1992)
Cars & Cars (Ting – 1992)
Ice Princess (Giant Normal Dwar – 1992)
No Man'S Land (Doing The Dishes – 2008)
In A Play (das Maedchen Im Pelz) (In the Dutch Mountains – 1987)
Yesterday (Doing The Dishes – 2008)
Da Da Da (Da Da Da – 1994)
On Dutch Fields (Doing The Dishes – 2008)
The Flowers (Doing The Dishes – 2008)
Five & Dime (Doing The Dishes – 2008)
Nescio (Omsk – 1983)
Heart (Doing The Dishes – 2008)
Pelican & Penguin (In the Dutch Mountains -1987)
In The Dutch Mountains (In the Dutch Mountains -1987)
Moon Dog (Doing The Dishes – 2008)

ENCORE 1

Grr...To You (Doing The Dishes – 2008)
Adieu Sweet Banhof (Adieu Sweet Banhof – 1998)

ENCORE 2

Les Nuits (Les Nuits – 2005)
The Twins (Doing The Dishes – 2008)


La durée du concert : 2h05

AFFICHE / PROMO / FLYER




NITS -In The Dutch Mountains - 1987



Nits - The making of Doing the Dishes