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mercredi 4 juin 2008

RAGE AGAINST THE MACHINE (RATM) ~ Le P.O.P. Bercy. Paris.













Première Partie : Saul Williams



Ce qu’en a pensé Vik :


« La rumeur courait, puis vint la confirmation officielle… RATM à Paris Bercy le 4 Juin ! Explosion de joie ! Et le vendredi 8 février 2008, à 10h00, je réserve ma place pour ce concert, complet en 15 minutes ! Le groupe, avec son style inimitable et inégalé de rap/métal en fusion, qui a marqué une génération, s’était séparé fin 2000, pour les deux raisons habituelles : mésentente et carrière solo du chanteur. Toutes leurs chansons sont interdites de diffusion, depuis les attentats du 11 septembre 2001, en USA. Ma dernière rencontre, sur 5 en tout, avec RATM, s’était passée au Zénith, le 3 Février 2000 : un concert mythique, plus qu'excessif, avec une annonce qui fait partie de l’histoire : « Good evening, we are Rage Against The Machine from Los Angeles, California, and we're here tonight for the Battle of Paris ». Mémorable souvenir… trempé de sueur des pieds à la tête… hallucinant ! Aujourd’hui, 8 ans plus tard, il y a toujours un grand vide, mais j’ai un peu d’appréhension quant à cette reformation, sans album pour le moment. J’arrive à Bercy à 15h30, et première constatation : beaucoup de monde, assez hétéroclite, des trentenaires, des quadras, mais aussi des ados, au look de guerilleros, à la recherche de la rage ou simplement des sensations fortes procurées par les bains de foule (dans la fosse…). Beaucoup de T-shirts, chaque album est représenté, avec la fameuse étoile rouge sur fond noir, mais aussi d’autres groupes, tels que Fishbone, Faith no more… que des groupes de fusion ! J'arrive devant la grille et je ne bouge plus. Les gens, naturellement, s’agglutinent et s'entassene devant les entrées, montrent leur impatience… Puis, à 18h30, c’est l’ouverture et la course pour avoir les meilleures places. Comme d’habitude pour moi, les gradins, O 24, le premier rang ! L'attente continue sur du hip-hop en fond sonore.

20h30 : les lumières s'éteignent, et c’est la déception : en première partie, on croyait tous à Cypress Hill, puis à Serj Tankian (leader du groupe System of a Down)... eh non… la scène est occupée par Saul Williams, un rappeur black US, archétype d’indien avec son crane rasé de Mohawk emplumé, un ami de Zach De La Rocha. Il est assisté par un claviériste en cape noire, un guitariste aux cheveux en broussaille, tendance hard, et un batteur. C’est un nom qui me parle, grâce à la production de Trent Reznor (NIN). Son show s’avérera conceptuel et étrange, avec bruitages, électro, flashs… du hip-hop, expérimental avec des sonorités métal, un mélange de n'importe quoi, une répétition d'effets de lumière, du slam sur le flow ravageur de cette bête de scène… ce n'est pas terrible, ça laisse à désirer. Un set sacrifié de 40 mn, sifflé et hué, pas loin du naufrage intégral pour ce pari plus que risqué, une cacophonie qui à provoqué un mécontentement général... Dans ce bouillon de musique, à un certain moment, j’ai cru reconnaître une chanson de Bjork… Declare Independance (?)… encore plus étrange ! Les lumières, enfin… et la salle continue de se remplir, l’attente ce soir est vraiment longue.

21h45 : absence totale de lumière « … All hell can't stop us now !.. ». Un projecteur illumine l’étoile rouge zapatiste, avec un bel effet de relief, symbole du groupe et célébration du communisme, sur un drapeau noir au fond d’une scène baignée de rouge : ce sera le seul décor... Et le les quatre membres de Rage Against The Machine arrivent, sans autre lumière, se placent immobiles au centre, au son de « …Vstavaj prokljat’em zaklejmennyj, Ves’ mir golodnyx i rabov! Kipit naš razum vozmušc’ennyj… » : L’Internationale, en version originale russe. Le public, transporté dans le passé, gesticule, et est chaud, très chaud : main droite en l’air avec le poing fermé, tout le monde reprend aussi en chœur l’hymne mais en français… « C'est la lutte finale, Groupons-nous et demain, L'Internationnale, Sera le genre humain… ». Un grand moment d’émotion sur 1 minute et 20 seconds, un grand moment de rage. Le choix politique du groupe est clairement annoncé, et dix-sept mille personnes soupirent : l’attente est enfin terminée. Lumière sur la scène, hurlement énorme de la foule qui semble avoir un orgasme multiple, un petit roulement époustouflant de batterie par Brad, et Zach, le chanteur, crie tout en effectuant son premier saut : « We are rage against the machine of Los Angeles, California »… un riff monumental de Tom, en chemise militaire et casquette kaki avec une étoile rouge, qui éclate comme le tonnerre, suivi immédiatement par la pression vrombissante du bassiste Tim, torse nu avec ses muscles et ses tatouages… « The movie ran through me, The glamour subdued me, The tabloid untied me I'm empty please fill me… » les mots, du grand classique Testify (du 3ème album), sont lancés, criés, exaltés, comme un seul coup de poing d’une grande puissance. En face le public, touché de plein fouet, explose. C’est le chaos dans la fosse, la foule se mettant en mouvement sur un énorme pogo, du jamais vu, sans repères. Zach, chemise granita mais sans dreadlocks, a une une forme éblouissante, il est tellement emporté par ses mouvements que la scène de Bercy en devient petite. La section rythmique écrase tout, monstrueuse, avec des breaks qui éclatent comme de pétards. C’est de la folie, le public des gradins est debout et saute comme sur un trampoline faisant bouger toute la structure métallique. La sécurité est débordée. Tom, 44 ans, charismatique, avec sa Fender hors commerce, élu guitariste de l’année 1997, avec ses riffs très subtils et enragés, avec son flanger d'effets (distorsion, wah wah compression,…), est survolté : il saute lui aussi, volant presque la vedette à Zack. Frissons, puis coups de marteau et poings levés au ciel. La chaleur commence à rendre l’air irrespirable, et ce n’est que le début. L'ambiance de feu est là, on sent que l'esprit RATM est déjà sur nos têtes, ce son inébranlable que tu reçois en face et en plein ventre, sans échappatoire, qui te réduit en miettes.

Zack fait monter la pression avec Bulls on Parade (du 2ème album), encore un classique, suivi de People of The Sun, devant une fosse transformée en un océan de chair. Puis… « Ughh! Hey yo, it's just another bombtrack...ughh! Hey yo, it's just another bombtrack...yeah! It goes a-1, 2, 3... », le morceau Bombtrack attaque, c’est la ligne dure d’un cerveau qui milite. Les rimes tranchantes de Zack sont criées par les fans… « Burn, burn, yes ya gonna burn !.. »… et encore un maxi-pogo, aussitôt enchaîné avec Know Your Enemy. On a l’impression que RATM ne s’est jamais séparé, que Tom a été toujours là pour jouer le riff de Bullet In The Head, pendant lequel il fait tourner sa main gauche en dessous de sa guitare tel un exhibitionniste funambule, et se sert de son jack comme s’il devait faire du scratch sur un vinyl. Pratiquement sans interruption, avec cette section rythmique infernale, avec ces éclairs psychédéliques de guitare de Tom, et avec les visions révolutionnaires de l’imprécateur Zack, RATM a une présence scénique hors norme, et charme son public avec Born Of A Broken Man, Renegades of Funk, Guerrilla Radio, Down Rodeo, Calm Like A Bomb, Sleep Now In The Fire et War Within A Breath, autant de bombes lancées sur une foule sans défense… avant un petit repos, de quelques minutes, bien mérité. Pour les spectateurs, ce sera « une bouffée de vent dans une chemise trempée de sueur » (Wim Wenders).

Le lien de RATM avec son public est fondamental, cela fait partie du spectacle : plus la foule crie, plus ils sont chargés en adrénaline, et plus ils sont ainsi, plus les fans crient. Petit cercle vicieux, mais vertueux. Les morceaux, ce soir, sont exécutés presque comme sur les albums, avec peu de ces variantes dûes habituellement au direct, interprétés à la vitesse de la lumière, avec la voix, restée inchangée, de Zack, qui a maintenant 38 ans. Il réussit toujours son aussi rap rapide, sans fautes et entraîne littéralement un public enflammé. Chaque chanson est une incitation à la rébellion, pour les peuples d’Amérique du Centre et du Sud, ou pour les ouvriers du Nord, pour les renégats de chaque époque, pour celui qui a le courage de témoigner et contre le racisme et contre la discrimination. Peu des formalités, pas de mots entre les chansons, il n’y a ce soir place que pour cette musique explosive qu’est la fusion. RATM, avec son air enragé, reste toujours un extraordinaire et unique mélange de hip hop et de métal, de funk et de punk-rock. Ce soir, c’est une époustouflante démonstration de cohésion, avec une intensité d'énergie absolument bouleversante.


Le rappel, avec Freedom, ahurissant morceau culte, en medley avec Township Rebellion, creuse ainsi dans les réserves d’énergie d’un public désormais épuisé. Puis enchaîné d'un même souffle, c’est le hurlement final de Kipling in the Name… « Some of these that were forces are the same that bore crosses… »… C’est le dernier sursaut pour cette vague des têtes qui bougent. C'est la dernière chance, le moment de se réveiller, de s'épanouir pleinement, de retrouver encore une intensité émotionnelle, une sorte de rage reprise en cœur, qui explose, bras droit et poing levé… « Fuck you I won't do what you tell me... » fait littéralement devenir fou le public, et c’est un vrai spectacle de voir fosse et gradins en émeute, jusqu’au riff final, sous un Bercy en pleine lumière. Tom détache rapidement sa guitare et la lance à un roadie, qui attendait ce geste et qui l’attrape au vol, pendant que Brad envoie ses baguettes à la foule. Les quatre, l’un à coté de l’autre, saluent avec le poing, et le public répond pareillement en hurlant. La révolution, ce soir, est terminée, et ils s’en vont avec un sourire. Applaudissements sans fins. Le public continue de crier sa joie avec le poing levé. C’est vraiment fini ! Réhydratation d'urgence pour tout le monde. Je sors de la salle, il est 23h25 !

Quoi dire de plus de ce concert fantastique, très attendu, et qui rentre tout droit dans mon top perso. Un set court sans nouvelles chansons, mais épuisant, avec un gros son, géant, énorme même ! Un grand délire! Un concert qui restera dans la mémoire collective. Rébellion + colère ! « To set off for the road again », a dit Zack. Une éternité que je ne levais pas, aussi souvent, le poing en l’air ! Je n’ai plus de soufle, plein de courbatures et il me faut encore un moment pour respirer. Ebloui, stupéfait, radieux, d’avoir passé une telle soirée de retour aux années 90, dans la fosse de l’Inferno de Dante Alighieri avec des âmes folles. Le délire était prévu, et délire il y eut ! Non, celui qui n’était pas à ce concert, ne peut pas comprendre… comme en 2000, trempé de sueur des pieds à la tête… hallucinant ! Trop bien, la révolution. Hasta siempre señor Zapata ! Yeah ! Come on !

« Fuck you, I won't do what you tell me / Fuck you, I won't do what you tell me / Fuck you, I won't do what you tell me… ». Avec le poing fermé, à la prochaine revolution, dans la fosse de “Rock en Seine”, en Août à Saint-Cloud, avec plus de Rage encore. »



photos de aftershow - jmenichini


 
Rage Against the Machine (alias Rage ou RATM) est un groupe de rock californien mélangeant le metal, le rap et le funk, originaire de Los Angeles formé en 1990 par Tom Morello et Zack de La Rocha. Avec l'arrivée de Tim Commerford et Brad Wilk, le groupe va marquer les années 1990 jusqu'à sa dissolution en 2000. Le groupe se reforme en janvier 2007 pour le festival de Coachella. Le groupe se caractérise principalement par la rythmique des paroles signées de La Rocha, les effets de guitare de Morello et les prises de position politique dans et en-dehors de la sphère musicale (contre le racisme, le capitalisme et la mondialisation). Plutôt orienté vers l’extrême gauche, RATM est connu pour ses nombreuses revendications et son appui à différents mouvements de revendication sociaux et musicaux.

Les Rage Against the Machine sont les précurseurs, avec les rappeurs Cypress Hill et Ice-T, d'un style mélangeant rap et metal apparu au début des années 1990. C'est un peu la version violente et hip-hop du « rock fusion » inspiré par les Red Hot Chili Peppers. En mixant rudement un rap incisif aux textes très politiques, inspiré directement de la virulence et du pouvoir de contestation de Public Enemy, avec les riffs d'un metal tétanisé (hérité des grands maîtres du genre : Black Sabbath, Led Zeppelin) et les rythmiques d'un funk puissant et combatif, le rock incandescent des RATM devient un modèle du genre.

(http://www.ratm.com/)
(http://www.myspace.com/ratm)
(http://www.facebook.com/pages/Rage-Against-the-Machine/104068139628664)






































Rage Against the Machine (1992)
Evil Empire (1996)
The Battle of Los Angeles (1999)
Renegades (2000)





Tim Commerford – bass guitar, (1992–2000) (2007 – present)
Tom Morello – guitar (1991–2000) (2007 – present)
Zack de la Rocha – lead vocals (1991–2000) (2007 – present)
Brad Wilk – drums (1991–2000) (2007 – present)



La Setlist du Concert
RAGE AGAINST THE MACHINE

Intro (L'Internationale en VO Russe)
Testify (The Battle of Los Angeles - 1999)
Bulls On Parade (Evil Empire - 1996)
People Of The Sun (Evil Empire - 1996)
Bombtrack (Rage Against The Machine - 1992)
Know Your Enemy (Rage Against The Machine - 1992)
Bullet In The Head (Rage Against The Machine - 1992)
Born Of A Broken Man (The Battle of Los Angeles - 1999)
Renegades of Funk (Cover Afrika Bambaataa) (Renegades - 2000)
Guerrilla Radio (The Battle of Los Angeles - 1999)
Down Rodeo (Evil Empire - 1996)
Calm Like A Bomb (The Battle of Los Angeles - 1999)
Sleep Now In The Fire (The Battle of Los Angeles - 1999)
War Within A Breath (The Battle of Los Angeles - 1999)

Encores

Freedom > (Rage Against The Machine - 1992)
> Township Rebellion (Short Version) (Rage Against The Machine - 1992)
Killing In The Name (Rage Against The Machine - 1992)



La durée du concert : 1h19


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