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vendredi 6 juin 2008

Awesome Color ~ Bagio & Art - errorist ~~ Le Point Ephémère. Paris.





BAGIO &










Ce qu’en a pensé Philippe M. :

« Il y a quelques jours, en compulsant le site du label Ecstatic Pieces, je constate la venue prochaine à Paris de mon groupe favori, à savoir Awesome Color dans le cadre de la deuxième édition du Festival Filmer la Musique : j'y serai. Vendredi, fin d'après-midi, j’arrive au Point Ephémère et j'assiste dans les salles aux projections du jour, toutes consacrées à différents projets cinématographiques. Il y a déjà pas mal de monde, et je me dirige vers le bar pour faire une pause... et c'est là que je croise Allison, je lui dis bonjour, nous parlons du concert de 2006, et décidons de nous revoir un peu plus tard. Deuxième rencontre inattendue, Derek, au volant d'un van immatriculé en République Tchèque, il a du mal à se frayer un chemin au milieu des nombreuses personnes présentes sur le quai devant la salle. Je le laisse se garer et je m'approche, poignée de mains, puis il m'emmène backstage où je vais rester avec le groupe pendant plus d'une heure jusqu'au début du concert. Au début, je suis seul avec lui, nous évoquons les tournées qu'ils font au USA avec Dinosaur JR, Sonic Youth, Radio Birdman, puis les autres arrivent, en premier Michael qui a maintenant une grosse touffe de cheveux, présentations, arrive ensuite Allison. Sont aussi présents deux amis qui font office de roadies et de vendeur du merchandising. Nous regardons ensemble et commentons les photos que je leurs ai offertes de leur passage au même endroit, quand ils avaient joué avec Lee Ranaldo et Two Dollar Guitar, le groupe de Steve Shelley. C'est une bonne partie de rigolade, que nous arrosons de quelques bières et de chips. Ils aiment beaucoup « Uncle Lee », comme le dit Allison, et le 13th Floor Elevator, que sa mère lui faisait écouter en voiture. Le régisseur vient les informer qu'ils commenceront à 20h40, l'excitation se fait sentir à ce moment là, et tout le monde se prépare.

A l'heure dite, je les suis sur scène, et redescends dans la salle par l'escalier. Je suis à peine arrivé dans le public qu'ils démarrent à toute vitesse un set de 40 mn qui laissera sur les genoux bon nombre des spectateurs présents. Leur musique est un mélange savamment dosé de Psychédélisme, de Rock Garage, avec une touche de Stooges (ils ne sont pas originaire du Michigan pour rien !). La dynamique de chaque instrument déchire les tympans, ils jouent au maximum, les potentiomètres sont dans le rouge et c'est bon. Les morceaux enchainés sans temps mort, Eyes Of Light et Already Down du nouvel album « Electric Aborigines ». Suivent Grown, Ridin' puis Free Man sans oublier Hat Energy, etc… le tout dans un cocktail savamment mesuré de larsens de fuzz et de distorsions au bord de la rupture. Il faut les voir jouer tous les trois avec cette énergie débordante, ils le font avec un tel plaisir que c'est communicatif, la salle ne s’y trompe pas : c'est le chaos. Les solos excitant de Derek donnent une sensation de violence et les cris de sa voix si particulière finissent de vous achever, j'en suis moi même ébloui... Ce n'est pas la première fois que je les vois, mais la prestation est encore plus aboutie que la précédente : ils se lâchent vraiment sans retenue. Puis c'est la fin, pas de rappel mais un set sans interruptions. J'en suis époustouflé ! J'aurai du mal à redescendre sur terre ce soir. Je les retrouve ensuite, congratule Derek et Michael, qui m'offre une bière pour me remettre de mes émotions... Nous trinquons, j'achète le nouveau cd et en cadeau j'ai droit à une cassette de Weirding Module, groupe dans lequel il a joué.

Pendant la pause, la salle se vide : direction le bar pour une partie du public. Dernières mises au point pour Art-Errorist, le batteur est installé sur scène, le guitariste multi-instrumentiste sur la gauche quand on est face à celle-ci, tous les deux forment le duo Allemand Bagio, originaire de Hambourg. Enfin pour terminer nous retrouvons Jean-Hervé Péron au centre de la salle, son matériel assez imposant est fait de divers objets et instruments : guitares, basse, percussions, trompette. Le public réapparaît, et la performance démarre, Jean-Hervé Péron arrive muni d'une tronçonneuse, dans un déluge de bruit il s'approche d'un piano droit et commence à entailler celui-ci avec sa lame. Il regagne sa place prend une guitare et le morceau se poursuit, accompagné de Bagio... C'est un mélange de voix, de percussions, de guitare, de mégaphone. C'est très expérimental, il y a une trame avec par-dessus il me semble une partie improvisée. Les spectateurs se déplacent d'un musicien à un autre, certains photographient, d'autres filment, c'est le thème du festival « filmer la musique ». Pendant une bonne heure et demi, ils vont dérouler leur show avec en point d'orgue un morceau où le guitariste, qui s'est déshabillé et est complètement nu, utilisera la sonorité d'un aspirateur branché simultanément à son instrument, le batteur dans un tonnerre de rythme imprimera le tempo, une musicienne s'installera au piano et pendant quelle jouera, Jean-Hervé Péron le démolira avec une hache, des morceaux seront projetés un peu partout... Il retournera vers ses instruments, et des spectateurs à tour de rôle munis de la hache finirons de le détruire. Je retrouve le trio d'Awesome Color éparpillé dans la foule, très attentifs à ce qui se passe, nous nous serons croisés plusieurs fois pendant le set au gré de nos déplacements, parfois munis d'une bande magnétique que chacun se passe de l'un à l'autre en créant une sorte de grande toile d'araignée. C'est un peu le bazar, mais ce n'est pas inintéressant, aussi bien musicalement que dans la démarche artistique. A la fin des fumigènes sont prévus, mais un problème inattendu les enflammera, la fumée dégagée sera tellement épaisse qu’elle plongera la salle dans un brouillard si dense que l'on ne verra plus rien. Je me trouvais vers le marchandising quand on nous demandera d'évacuer les lieux, la fumée étant toxique à une telle concentration.

Je reste à l'air frais et croise Derek qui voudrait bien retourner à l'intérieur, il a un client qui veut lui acheter un cd. Je rentre à coté du bar, dans une autre salle où John Sinclair accompagné d'un guitariste chante de la Poésie et du Blues, j'assiste à la prestation, ce personnage est assez étonnant : poète un temps manager du MC5, puis leader d'un mouvement de défense des droits civiques, il fera même de la prison et obtiendra le soutien de gens comme John Lennon, Steve Wonder, Archie Shepp et Allen Ginsberg. Je revois une dernière fois Derek et Michael, ils espèrent revenir en Novembre ou en fin d'année, j'en serais ravi. Il est presque 1h du matin quand je regagne ma voiture, cette soirée à laquelle j'ai assisté est pour moi parmi les plus marquantes de ces derniers temps. Je ne suis pas près de l'oublier, la prestation d'Awesome Color magistrale et d'une telle puissance, la curiosité qu’a éveillée ensuite Art-Errorist. »





photos de philippe m


Jean-Hervé Peron est le leader de Faust, groupe allemand phare des années 70. Avec ses complices de Bagio, il investira la salle de concert pour un concert-performance, une création exclusive pour le festival : dispositif scénique atypique, piano massacre, et autres surprises inspirées par la radicalité sombre de Faust…

http://www.myspace.com/arterrorist • http://www.bagio.org

Awesome Color (Ecstatic Peace / USA) est le groupe protégé de Thurston Moore qui les a d’ailleurs signé sur son label. Ces New-Yorkais viennent de sortir leur second CD en avril dernier, Electric Aborigines. Cet album aux relents stoogiens, les met sur le devant du circuit indie americain, qu’ils connaissent déjà bien malgré leur jeune âge puisqu’ils n’ont pas cessé de tourner depuis 3 ans avec Sonic Youth mais aussi Dinosaur Jr.

http://www.myspace.com/awesomecolor




















BAGIO & ART-ERRORIST









Jean-Hervé Péron (basse, guitare, trompette, chant)
Bagio (Batterie)












AWESOME COLOR





Derek Stanton : Vocal & Guitar
Alison Busch : Drums
Michael Troutman : Bass











La durée du concert : 0h00

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Awesome Color - Free Man





Isobel Campbell & Mark Lanegan - La Cigale. Paris.











Première Partie: PETE GREENWOOD



Ce qu’en a pensé Gilles :

« Après l'avoir manquée 2 fois pour cause pour cause d’autre concert le même soir, je vais enfin pouvoir voir Isobel Campbell, cette fois-ci en duo avec le ténébreux Mark Lanegan, que je retrouve quelques mois après son concert donné avec les Gutter Twins. La soirée commence mal : voulant absolument être devant, j'arrive tôt devant les portes de la salle sauf que... ce n’est pas la bonne ! Je me retrouve devant un Bataclan étonnamment calme et silencieux, Eric avec qui je suis en conversation téléphonique me conseille de vérifier mon billet et… bien sûr, le concert a lieu à la Cigale... 3/4 d'heure plus tard, j'arrive cette fois au bonne endroit, heureusement il y a peu de monde, le premier rang sera assuré. Michael me rejoint in extremis une minute avant l'ouverture des portes, on va se positionner directement au premier rang, pratiquement en plein centre. La Cigale n'a pas fait le plein, l'accès au balcon est fermé, la fosse sera tout de même confortablement remplie ce soir. Le public est difficile à cerner, il y a quelques mecs avec des t-shirts QOTSA, évidemment eux sont là pour Mark… d'autres sont fans de Belle & Sebastien, moi, j'aime les deux artistes donc je suis comblé, quelque part ! J'attends quand même de voir ce que va donner ce concert, car, pour être honnête, j'ai du mal à entrer dans l'album « Sunday At Devil Dirt ». Autant leur premier essai « Ballad Of The Broken Seas » m'avait immédiatement séduit et convaincu, autant là, je suis plus sceptique. On verra bien !

Encore une fois, on nous inflige une première partie « mou du genou », avec le traditionnel songwriter, seul sur scène avec sa guitare acoustique. Cette fois ci, c'est Peter Greenwood qui s'y colle. Courte prestation de 25 minutes environ qui n'a convaincu personne. Pas foncièrement mauvais, non plutôt quelconque et anecdotique. Passons...

Et c'est enfin l'apparition des musiciens sur scène… et je ne peux pas m'empêcher de jurer en découvrant Isobel. Ouh la la !!!!!! Ce soir c'est la réincarnation de Jane Fonda période Barbarella et de Brigitte Bardot période fin des sixties. Une bombe tout simplement, bottes noires, mini robe noire, érotique et sexy, je ne m'attendais pas à cela. Quant à Mark, il est égal à lui même, sourcils froncés, imposant et énigmatique : la belle et la bête, véritablement. Et à ma grande et heureuse surprise, la magie opère dès le premier morceau, les voix sont superbes avec un bonus spécial à l’attention de Marl Lanegan, parfait, sombre et caverneux mais toujours dans le ton : si avec QOTSA et les Gutter Twins, la musique avait tendance à couvrir sa voix, ce soir ce sera fantastique et beau. Quant à Isobel, j'ai été surpris, agréablement je dois le dire, c'est beaucoup de mieux que sur disque. Oh bien sûr, elle n'a pas une voix extraordinaire, mais elle était juste ce soir, et en parfaite harmonie avec celle de Mark. Ce qui est drôle pendant tout le concert, ce sont les coups d'oeil qu'elle lui jette, comme si elle attendait un signe de lui pour dire que tout était ok. C'est vrai, on la sent timide et pudique, malgré la provocation de son style vestimentaire. Et on craque facilement quand on regarde son visage candide et lumineux. De son côté, Mark va à deux ou trois reprises esquisser un sourire envers Isobel, c’est assez rare pour être souligné.

Moi, je me réconcilie avec « Sunday At Devil Dirt », les morceaux issus de cet album prennent une toute autre dimension sur scène, Black Burner sera superbe, quand à Who Built The Road, ce sera un régal, l’un des plus beaux morceaux, avec une atmosphère cinématographique, et des voix en parfaite concordance. Isobel a pas mal de problème avec son violoncelle, mais quand elle en joue, je la regarde, elle est concentrée, ne faisant qu'un avec son instrument. Moment assez drôle quand elle s'énervera (enfin, façon de parler…) car elle, d'habitude si douce, s'adressera a l'ingénieur du son avec un ou deux "fuck" en lui disant que qu'il pouvait aussi la "switcher" pendant qu'il y était, vu les problèmes de son avec son instrument… puis nous regardant avec un grand sourire en s'excusant presque d'avoir été grossière. Et tout cela avec un charme fou... Le groupe (car il y a un groupe avec eux) est sobre et parfaitement dans le ton, rien à redire de se coté là. Les 75 minutes du concert vont défiler à grande allure, pas de temps mort ou d’ennui comme je le craignais. « Ballad Of The Broken Seas » n'est pas oublié non plus, loin de la, avec d'entrée une version magnifique de Deus Ibi Est : j'en frisonne encore, oui, la beauté est encore de ce monde. Pas mal d'ambiance bluesy aussi tout au long du concert (Revolver, Ramblin' Man), beau, très beau tout simplement.

Le rappel sera magnifique avec bien sûr Ramblin' Man en point d'orgue. Voilà, c'est déjà fini, je suis encore sous le charme, je récupère la set list et on va boire un coup au bar de la Cigale. On reste dehors, devant la salle, il fait bon, la température est relativement douce, et au bout d'un petit quart d'heure, Isobel sort de la salle : elle se prête gentiment au jeu des photos et signatures, elle semble de bonne humeur, souriante et disponible. Et je dois remercier Michael pour les photos qu'il a prise d'Isobel et moi car, malheureusement, je n'ai pas pu faire l'inverse, la belle s'éclipsant définitivement. A charge de revanche, Michael (avec Brisa ?). Je suis heureux, comme un gamin je l’admets, et l'assume d'ailleurs, c'est un souvenir qui restera, Isobel étant tellement lumineuse. Belle, très belle soirée, très réussie. »




photos de gilles


Ce duo improbable [dans la veine de Sinatra/Hazelwood] réunit Isobel Campbell, ancienne chanteuse des Belle & Sebastian jusqu´à 2002, violoncelliste et compositrice Écossaise, à la voix angélique et l’ex rockeur tenébreux Mark Lanegan à la voix rauque de Screaming Trees, Queen of the Stone Age et Gutter Twins. Pouvait-on rêver plus belle union ? La rencontre de ces deux univers issus du rock indé, l’un plus vaporeux et l’autre plus rugueux a donné un superbe album en 2006 Ballad of the Broken Seas. 12 titres sous forme de ballades entre blues, folk épuré et country et nomination au Mercury Music Prize pour cet album. La première rencontre plutôt réussie et envoûtante a donné lieu à une suite Sunday at Devil Dirt sortit cette année. Comme pour le précédent album, Isobel a composé et produit tous les titres et Mark vient y poser sa voix caverneuse. Proche des chansons de Tom Waits, un univers plus sombre de cet opus est à découvrir dans le bonheur.





Seafaring song (Sunday At Devil Dirt - 2008)
Deus ibi est (Ballad Of The Broken Seas - 2006)
Carry home (M. Lanegan - I’ll Care Of You - 1999 - JL Pierce Cover)
Who built the road (Sunday At Devil Dirt - 2008)
The false husband (Ballad Of The Broken Seas - 2006)
Ballad of the broken seas (Ballad Of The Broken Seas - 2006)
Saturday's gone (Ballad Of The Broken Seas - 2006)
The flame that burns (Sunday At Devil Dirt - 2008)
Back burner (Sunday At Devil Dirt - 2008)
Little Sadie (M. Lanegan - I’ll Care Of You - 1999 - Trad.)
Free to walk (Gun Club Cover)
Honey child what can I do? (Ballad Of The Broken Seas - 2006)
Salvation (Sunday At Devil Dirt - 2008)
Keep me in mind sweetheart (Sunday At Devil Dirt - 2008)
The circus is leaving town (Ballad Of The Broken Seas - 2006)

Encore

Revolver (Ballad Of The Broken Seas - 2006)
Come on over (turn me on) (Sunday At Devil Dirt - 2008)
Ramblin' man (Ballad Of The Broken Seas - 2006)
Wedding Dress (Bubblegum - 2004)


La durée du concert : 1h15

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Isobel Campbell & Mark Lanegan - Come Walk With Me



Isobel Campbell & Mark Lanegan - Wedding Dress