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mercredi 11 juin 2008

Manu Chao & Radio Bemba Sound System ~ P.O.P. Bercy. Paris.







Première Partie : KENY ARCANA


Ce qu’en a pensé Eric :

« "Elle est où la racaille ?" "A l'Élysée !". La foule de Bercy crie. "On va nettoyer l'Élysée au karscher", voilà un programme plutôt sympa, non ? Mais bon, le hip hop de Keny Arkana - apparemment une copine de Manu Chao - ne transcende jamais les slogans politiques de ses textes. Difficile de ne pas sombrer dans une douce somnolence alors que le quatuor (deux voix, une table de mixage et une... guitare, ce qui est inhabituel et bien vu) scande ses morceaux qui nous paraissent tous, à nous les néophytes du hip hop, un peu pareils. C'est évidemment quand la guitare se met à tonner que nous retrouvons un brin d'intérêt ("la voix du peu-ple ! La voix du peu-ple !")... Rien de honteux dans tout cela, même si, au fil des morceaux, une certaine facilité commerciale transparait dans des mélodies consensuelles qui aident les déclarations politiques à se frayer un chemin dans la foule de Bercy. 50 minutes quand même... épuisé par les derniers jours de boulot, je dors à moitié sur mon gentil siège, mais Vincent vient me réveiller en m'expliquant que la voix de Keny est une copie pure et simple de celle de Diam's. Voilà, c'est écrit, Vincent, le message est passé.

Les lumières rallumées, c'est un peu bluffant de voir toute la foule massée en contrebas. Je n'arrive vraiment pas à me sentir à un concert de rock quand je viens à Bercy, je dois l'avouer : pas d'excitation pour moi, en tout cas pas trace de ce plaisir aigu qui me saisit régulièrement en rentrant (en courant) dans une vraie salle de rock, cette anticipation quasi enfantine de sensations que l'on se délecte à espérer les plus extrêmes possibles... Non, on est entre copains, c'est sympa, on discute (le blog, les derniers concerts, la santé des amis - c'est de notre âge...), on contemple les familles autour de nous, le public dans la fosse qui devrait être bien chaud ce soir. La sono déverse déjà des chansons de Manu, et alterne avec des textes révolutionnaires (Vincent, toujours au courant de tout, m'explique que nous avons eu droit à l'intégrale de la déclaration révolutionnaire zapatiste !). Je me demande forcément quelle est la proportion dans la foule de véritables altermondialistes, et celle de simples fans de variétés "internationales" qui aiment bien chantonner des "espagnoleries" sous la douche ou dans la voiture pendant les embouteillages matinaux. Deux rangs derrière nous, un spectateur - dans la même tranche d'âge que nous - arbore un impressionnant (et superbe) tatouage du Che : beau... et émouvant. Je ne peux pas m'empêcher d'espérer que ce soit un vrai tatouage, à cette époque où Hollywood investit des millions dans la biographie de l'icône des 70's.

"Proxima estaçion : Esperanza" ! La foule y croit, tous les bras sont levés, la musique est un gigantesque catalyseur d'enthousiasme, tous les visages tournés vers la lumière irradient d'une sorte de joie enfantine : c'est simple, le bonheur... Il suffit de conspuer ensemble Bush - en visite à Paris vendredi - et de reprendre un refrain en espagnol qui chante la liberté et l'honneur des pauvres. Et la régularisation des sans papiers. Je me sens quand même un peu à distance de tout cela, même si les pulsations de la foule, réagissant au quart de tour aux accélérations de la musique, sont régulièrement euphorisantes. Non, quelque chose en moi résiste - malheureusement - à cette transe trop prévisible, trop mécanique. Je n'ai aucun doute quant à l'enthousiasme et la sincérité de Manu Chao, et j'adore la manière dont il a "modernisé" (on pourrait dire "globalisé" mais ce serait une insulte à ses opinions politiques) l'héritage de la musique latino (en bon Brésilien, je suis plus dubitatif quant à ses incursions dans la musique - et la langue - brésiliennes, fort éloignées de sa sensibilité). J'ai simplement du mal à vibrer devant un show "rouleau compresseur" conçu pour les foules (... américaines ?).

Heureusement, après moins d'une heure, un premier break rétablit la situation : Manu et sa bande disparaissent quelques instants et reviennent pour un enchaînement de chansons plus lentes (magnifique "Clandestino", pour moi le clou de la soirée), suivies de "rumbas", dont Manu déplore la disparition progressive dans les rues de Barcelone (Me Llaman Calle" poignant). A partir de là, le show peut s'accélérer à nouveau, enchaîner des versions plus ou moins réductrices des chansons les plus connues, je suis accroché au train de l'espérance... Jusqu'à la fameuse station, avant le premier rappel. Je profite des lumières superbes (magnifiques totems) sur la scène, de l'enthousiasme général (les tribunes debout du début à la fin), de la générosité de la bande à Chao, qui s'amuse visiblement à allumer le public un peu plus à chaque fois... ...

Et c'est là que le bât blesse à nouveau pour moi. A force de simuler des sorties de scènes, de (faux) adieux, des présentations longuettes des musiciens, d'intercaler des morceaux étirés et gonflés pour leur conférer un statut de "clous du spectacle" qu'ils n'auront jamais (n'oublions pas que la musique de Chao est avant tout fragile et aigrelette, et que c'est cela qui fait une grande partie de son originalité et sa séduction), les ficelles me paraissent de plus en plus grosses, la lassitude m'envahit. Pas besoin de ce "gros show", non, décidément ! Alors, quand au bout de 2 h 35 de concert, après être parti 3 fois et revenu 3 fois, Manu nous promet d'autres chansons, tirées de "Sibérie m'était contée" (c'est-à-dire ce qui m'intéresse clairement le moins dans son travail, un côté chanson à texte qui m'insupporte largement), je me dis qu'il est temps que je tire, moi, ma révérence, avant que les quelques très beaux moments de la soirée soient irrémédiablement gâchés...


Il est minuit, et je sors de Bercy avec des sentiments, vous l'avez compris, mitigés. Sans doute ce spectacle de Manu Chao a-t-il "payé le prix" de mon allergie pour ce surdimensionnement excessif qui caractérise Bercy et les grands "shows" de rock en général, mais je n'ai pas non plus retenu de tout cela une grande sensibilité de la part de Manu, qui paraît se rêver finalement plus en Springsteen qu'en Bob Marley (malgré les clins d'oeil répétés ce soir au dieu du reggae..!). Qu'est-ce que je suis heureux à l'idée même de retrouver demain la taille humaine d'un Elysée Montmartre pour un "vrai" concert rock !»






photos de eric


Manu Chao (né Jose-Manuel Thomas Arthur Chao ) est un chanteur et musicien français, passioné de la musique latine, globe-trotteur infatigable, figure altermondialiste qui est devenu une figure majeure du rock français, en tant que leader de la Mano Negra, un des groupes les plus énergiques de la scène alternative française des années 80-90, dont il se sépare en 1994. Après un succès incommensurable avec la Mano, Manu Chao décide en 98 de se consacrer à sa carrière solo accompagné du groupe Radio Bemba en sortant Clandestino, un album haut en couleurs.

Après d'innombrables annonces tout au long de l'année 2000, sort le 5 juin 2001 le second album de Manu Chao, "Esperanza : proxima estacion", même ton, même sonorités, même voyage polyglotte dans un univers à dominante hispanophone. Et contrairement à la première fois, le chanteur vient en Europe faire sa promo et surtout donner une série de concerts tant attendus, suivi d'un album live Radio Bemba Sound System.
En septembre 2004, sort un album accompagné d'un livre intitulé "Sibérie m'était contéee". Libre de tout contrat avec une maison de disques, c'est à Corida, son agent et tourneur que l'artiste confie la sortie de cet opus.

Radio Bemba Sound System est aussi le nom de Manu Chao part du groupe. Le nom Radio Bemba se réfère au mot-de-bouche système utilisé par cubain dirigé par les rebelles en vertu de Fidel Castro et Che Guevara à communiquer les uns avec les autres dans la forêt de la Sierra Maestra dans les premiers jours de la Révolution cubaine.

En 2007, Manu Chao repart sur les routes américaines. Avant l'été, le simple "Rainin in Paradize" est en écoute sur le net. Un album intitulé "La Radiolina" ("la petite radio" en italien) sort en septembre, un disque en plusieurs langues (anglais, espagnol, italien et français), plus électrique que les précédents, retrouvant ainsi l'énergie de la scène. Le son rappelle celui de la Mano Negra, comme un retour au source.


"Un concert doit rester populaire", déclarait-il en mars dernier au Parisien, assurant qu' "économiquement, c'est très viable". Ce qui donne à réfléchir face à la flambée des prix des concerts depuis quelques années...

(Source RFI & RadioChango)







































Manu Chao (chant, guitare)
Madjid Fahem (guitare)
Julio Lobos (clavier, chant)
Philippe Teboul alias Garbancito (percussions)(Ex Mano Negra)
David Bourguignon (batterie)
Gambeat alias Jean-Michel Dercourt (basse)
Julio Garcia Lobos (claviers)
Angelo Mancini (trompette)











photo de antoine legond


Set 1

INTRO
Panik
El Hoyo
Peligro
Casa Babylon
Mama Perfecta
Tadibobeira
Mr Bobby
La Primavera
Me Gustas Tu
Que Paso
Radio Bemba
Bienvenida a Tijuana
El Viento
The Monkey

Set 2

Clandestino
Desaparecido (solo Madjid)
Me Lllaman Cale
El Peor De La Rumba
Rumba De Barcelona
Inenida
Mentira
Rainin In Paradize
A Cosa
La Vacaloca
Hamburger Fields
Merry blues
Infinita Tristeza
Dia Luna… Dia Pena
Proxima Station Esperanza
Volver…Volver
Que Paso
Radio Bemba

ENCORE 1

Mala Vida
Sidi'h'bibi (Vocal Philippe Teboul alias Garbancito)
Que Paso
Fuerza la maquina
Présentation Musicien
Bongo Bong

ENCORE 2

Si Me Das A Elegir

ENCORE 3

Mi Vida
La vida tombola

ENCORE 4
(Sibérie M'était Contée)

Te souviens-tu
Helno est mort (Hommage à Noël Rota, alias Helno, chanteur des Négresses Vertes)
Les rues de l'hiver
La Valse à Sale Temps (Hommage à Sarko et Carla)
Le Bruit Du Frigo (King Of Bongo – 1991)
Te tromper
100 000 remords
Créve la vie (la femme que j'aime) (Nouvelle Chanson)



La durée du concert : 3h10

AFFICHE / PROMO / FLYER























Manu Chao - Mano Negra -"Mala Vida"



Manu Chao - Clandestino



Manu Chao - Me gustas tu



Manu Chao - Rainin' in Paradize