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jeudi 10 juillet 2008

ZZ TOP ~ Le Zénith. Paris.












 El Camino Ocho Tour


Ce qu’en a pensé Vik :
 « What else? On the road again, en tournée, ZZ TOP, "That little ol' band from El Paso, Texas" - mais avec un son d’enfer -, au Zénith ! La légende américaine du blues-rock-boogie, sobre et excitante, pleine de poussière et arrosée de bière, tequila et jeunes filles, au sommet dans les années 70-80 (mon premier concert a été le 21 avril 1980 au pavillon Baltard de Nogent s/Marne, pour l’enregistrement de Chorus, l’émission mythique d’Antoine de Caunes sur Antenne 2.! ZZ Top est une nouvelle fois de retour en France, leurs derniers passages datant du 14 Octobre 2002 (avec Gary Moore en ouverture du concert), dans cette même salle, et du 14 Juillet 2003 au Festival de Montereau (l’année de leur dernier album). Eh oui ! Les années passent vite, mais eux n’ont pas disparu, plongés dans un sommeil paisible à l’ombre d’un grand cactus ! Et en plus, ils ont toujours leurs barbes démesurées, sauf le batteur Franck qui en porte seulement le nom. Voici donc, pour moi, une nouvelle occasion, presque inespérée, de les revoir sur scène. La réception d’un mail du tourner GDP, dévoilant cette date, un échange téléphonique avec Gilles B, la décision immédiate : on y va. Pas de nouveau disque à vendre cette fois, sont-ils paresseux ? Oui, j’en suis convaincu, même si la presse spécialisée parle d’un nouveau contrat et d’un disque de résurrection, leur 15ème, avec la maison American Recordings d’un autre barbu, Rick Rubin. Une tournée motivée seulement par la promotion d’un DVD, "Live From Texas" qui vient de sortir : c’est leur premier - et excellent – DVD live. Feront-ils un concert mythique ?… je ne crois vraiment, pas mais on verra bien !

J’essai le coup du pouce pour faire de l’auto-stop, comme dans le clip, mais ça ne marche pas… Peut-être parce que je n’ai ni belle barbe, ni chapeau noir et lunettes de soleil. La route m’attend jusqu’à cette prairie lointaine où se trouve, isolée, la salle de spectacle. J’arrive vers 18h00, pas de pluie, pas de vraie foule, pour faire la queue avec un authentique public de nostalgiques... Je ne vois pas de filles aux formes généreuses, seulement quelque bikers, en gilets de cuir mais sans tenue extravagante. Au parking, pas de Cadillacs ni de voiture de collection, seulement quelques Harley D. Pas de jeune génération non plus... L’attente est agréable, avec les fans qui resortent leurs souvenirs du groupe, et, surtout, la présence de deux clones ZZT de Billy et Dusty. Ah, ce n’est pas tout jeune ! 19h00, ouvertures des grilles, je rentre en premier, je cours et je suis à la barrière, en plein milieu, face aux micros pour garder une place pour Gilles. Pas de première partie, et ça ne me manquera pas. Une soirée « Hell raisers and beer drinkers », dans une ambiance saloon, qui s’annonce bien tranquille, avec la bière pression qui coule à flot, mais sans cactus à l’horizon, dans cette prairie.

20 h 40 : les lumières de la salle ne sont pas encore éteintes qu’une intro étrange et assourdissante de musique électro, avec de grosses nappes de synthés, annonce l’arrivée imminente du groupe. La salle plonge enfin dans le noir et les projecteurs illuminent comme en plein jour la scène minimaliste. En plein centre, une énorme batterie qui brille comme une flamme ; à droite (en regardant la scène) une caisse de bières Corona Extra ; à droite et à gauche une bonne bouteille de whisky Jack Daniels ; un mur d’amplis disposés symétriquement (six amplis de chaque côté), basse et guitare, pour nos barbus bien-aimés ; un immense écran géant de leds au fond, pour les clips vidéo (on imagine toujours) ; en face, deux pieds de micro (en forme de pots d’échappement de camion). Pas de cactus ce soir : le vrai décor sera la musique. Côté lumières, c’est simple également : des projecteurs de couleurs bleu, rouge, orange et blanc, l’essentiel. Le bruit d’une Harley qui démarre, nous voici sur la route et c’est le cérémonial d’entrée de ZZ Top : ils sont bien devant nous, Billy, à droite, Dusty, à gauche, face à leur pieds de micro, et enfin Frank sur son siège. En tenue noire de motards, lunettes de soleil, casquettes à l’envers. Deux chiffres porte-bonheur, dessiné dans l’air par la main de Billy, une voix écorchée qui crie « Hey » : fermez les yeux, ouvrez votre pot de confiture,… Comment entamer le concert devant un public aussi sélectionné de vrais connaisseurs, et le rendre tout de suite heureux ? Elémentaire, mon cher Watson, le set démarre par Got Me Under Pressure du plus célèbre des albums de ZZ Top, "Eliminator" de 1983 ! Trois accords, un riff tout simple à la AC/DC, c’est la montée en flèche dans la stratosphère... L'humbucker d’une bonne Gibson Les Paul blanche (enflammée pour un vieux rocker du Texas), un Fender ’51 pour la basse, un son unique soutenue par la force de frappe d’un boucheron,… « She likes wearin lipstick, she likes french cuisine, But she wont let me use my passion unless its in a limousine, She got me under pressure… » un morceau comme une estocade, un must qui frappe en plein ventre, que tout le monde connait par cœur. Un début magistral, l’entrée dans l’histoire du rock par la grande porte. Un tas de souvenirs de leurs anciens concerts me revient à l’esprit. Rien que pour cette chanson : une Tequila ! Il est bien évident que les trois musiciens sont parfaitement imbriqués dans une osmose totale. Tous les doutes sur leur santé se sont dissipés en une fraction de seconde ! Pas le temps de savourer l’agréable breuvage que suit le medley Waitin'For le bus / Jesus Just Left Chicago, puis un « Merci » pour le Chevrolet des lointaines années 1972-3. Le son est très puissant, parfait pour l’acoustique de cette salle, me voilà rassuré.

C'est l'ovation à la fin de chaque morceau, immédiatement reconnu dès les premières notes. Une masse compacte de riffs bluesy rock destructeurs et bien gras, métalliques comme on les aime, un ton incomparable et des vagues récurrentes de e chair de poule. Le trio est dans une forme éblouissante, avec un Dusty entièrement rétabli de son hépatite C, et l’ambiance est bien calme. Une guitare crie sauvagement, et on poursuit avec Pincushion et un solo formidable, riche mais suffisamment clair, entre le rythme puissant de Dusty et les coups de masse de Frank. Encore un « Merci » guttural et un roadie, vient interroger Billy, en voix off, derrières les coulisses, avec des questions banales en français, « Comment ça va? Viens-tu du Texas? ». Un sourire sur la réponse : « C’est très, très loin ». Nouvelle question «T’es venu en avion? »… petit silence, hésitation, pas en moto, « No, No… dans ma Twingo ! ». Sympathique l'intermède qui provoque une grosse rigolade dans le public, c’est le prétexte pour enchaîner avec l'énervée I'm Bad, I'm Nationwide suivit de Heard It On The X. C’est grand, ils font leurs légendaires petits pas de chorégraphie, toujours la même... Une force tranquille se dégage, qui provoque une jouissance à part : c’est un peu comme monter sur une vielle Harley avec un moteur Shovelhead : on sait que tout est vibration, que l’embrayage te pliera les tendons, que la vitesse est limitée mais les sensations du moteur qui ronronne dès le démarrage engendre un plaisir indescriptible, qui monte par vagues.

On continue avec la guitare slide Gibson Les Paul Pearly Gates, sur l’incontournable classique Just Got Paid de 1972 (extrait de leur deuxième album et sans clip à l’époque !), c’est du lourd ! C’est l’osmose avec la basse de Dusty ! La voix grave et écorchée de Billy (« It’s Blues time ! ») nous emmène dans un beau voyage dans le blues : I Need You Tonight, joué d’une façon inattendue, avec un solo de guitare lancinant, plein de feeling qui ravi le public. C’est une incroyable exposition de blues authentique. Après cette excellente leçon, s'enchaînent Cheap Sunglasses et Planet of Women qui écrasent tout sur leur passage avec un tonnerre de basse et batterie... On en redemande, et suit une l’avalanche de hits de « Eliminator », 25 ans déjà,… une intro simple et efficace de Frank... « I got to have a shot of what you got is oh so sweet. You got to make it hot, like a boomerang I need a repeat, Gimme all your lovin »… magnifique version joué avec énergie, toujours agréable à écouter et réécouter… one, two, three…« Clean shirt, new shoes, And I dont know where I am goin to. Silk suit, black tie…», Sharp Dressed Man, magique avec la chorégraphie, un pas à gauche, un pas à droite, on se déplace en même temps sans trop se fatiguer, doucement, il y a cette complicité omniprésente et drôle entre Dusty et Billy, ces guitares recouvertes de peau de mouton, et après… on continue avec le morceau sexy (en images, car les playmates en bikini sont malheureusement absentes), …« Shes got legs, she knows how to use them. She never begs, she knows how to choose them...» C’est l’éclate total, avec les clips du coupé rouge The Eliminator et les trois femmes sexy sur l’écran, des images historiques d’archives : le public est aux anges ! Chaque mouvement de Dusty et Billy semble être en parfait unisson, chaque mouvement de barbe, chaque jeu de pieds, tout est parfait – après toutes ces années de répétition ! Une danse irréelle, venue du fin fond du Texas. C'est beau. La guitare de Billy, fumant un cigarillo, est omniprésente. Que des frissons, tout simplement, et grâce à cette machine à remonter le temps, on se souvient, le temps d’un flash, du titre dès les premiers accords. 1h08, les musiciens s’éclipsent derrière les rideaux, laissant le public crier de joie et réclamer encore « ZZ Top »le plus rapidement possible. Il commence à faire très chaud à l’intérieur du saloon, mais heureusement, les pintes de bières sont là.

Le rappel arrive deux minutes plus tard, avec un sacré cocktail bière et tequila : ouverture avec le tube Snake Boogie, suivi de l’énorme et irrésistible La Grange, créé à l’origine sur un riff de John Lee Hooker, rallongé en medley et avec quelques ruptures de temps en plein milieu. On se délecte, on se régale, et l'ambiance décolle de nouveau. C'est la folie furieuse, un voici un morceau mythique qui me rappelle une ancienne publicité vidéo sur Citroën avec mon personnage préféré Linus (« Peanuts » de Charles Schulz), ou un groupe de corbeaux chient sur la voiture : cette musique en était la colonne sonore. Le groupe sait créer un son puissant mais avant tout clair, dans lequel voix et notes ne sont jamais écrasés par les fréquences musicales, mais se trouvent constamment magnifiés. On poursuit avec Tush qui va terminer le rappel. Ilsreviendront de nouveau, pour une ultime chanson, pour le plaisir de la foule : ce sera un incandescent Jailhouse Rock, une reprise d’Elvis Presley qu’on trouve sur l’album « Fandango », un morceau de bonne facture mais pas indispensable, qui clôture c ainsi e concert de manière inattendue. Après une 1h24 de blues rock échappé du fin fond du Texas, poussiéreux, crasseux et électrique, le groupe (Dusty et Billy) nous salue brièvement, un peu étonnés de l’échappé rapide (?) de Frank qu’il se fiche éperdument des merci. Les lumières tardent un peu à se rallumer, l'espoir d’une suite survit… mais c’est terminé, laissant un peu goût d’amertume dans la bouche concernant la brièveté du concert.

Le public est heureux, mais a du mal à garder les yeux ouverts sous l’effet conjugué de la musique et de la bière, il est venu pour les hits et il les a obtenus. Tout le monde se dirige vers la sortie et à ce moment, je dis, un peu perplexe, à Gilles que je viens d’assister pour la nième fois au même concert de ZZ Top, la légende, avec toujours plus au moins la même setlist des années ’80, avec une petite utilisation d’images, malgré la présence d’un grand écran. Un son plus près des racines ’70, c’est la seule légère différence. Des regrets aussi concernant cette setlist courte, ombre du concert où manquent les morceaux de l’album « First » et « Tejas », ainsi que des chansons comme Give it up, Francine, Doubleback, et d’autres encore. Bon, ils sont joué l’essentiel, sans prendre de risques, sans faire retomber l'ambiance générale, avec une douzaine de classiques inoubliables, et surtout sans trop transpirer, oui c’était un bon concert nostalgique, sans plus. Pour les absents, leur DVD live, un fauteuil en cuir et une bonne bière fraiche suffiront pour passer un bon moment : le rock, le vrai, c’est aussi ZZ Top avec le marque rouge de fabrication « Texas » et le label « Official Texas Heroes »… c’est regrettable de les avoir oubliés lors de cette soirée loin du monde.

Dehors, la nuit est claire et la lune est jaune. De loin, j’attends le bruit d’un train qui traverse cette prairie du Texas, et sur la gauche, je passe devant un ranch où sommeille un troupeau de Longhorn. Direction la route 66, pour rentrer chez moi pour un sommeil tranquille sans acouphènes. »

« … And you know what I’m talkin about. Just let me know if you wanna go… »







photos de



 
ZZ Top est un groupe de Blues rock américain originaire du Texas (ville de El Paso), qui a connu le sommet de sa célébrité pendant les années 1970 et 1980. Ancré dans les bases du blues et du rock, le groupe est connu pour avoir un son de guitare tranchant et un chant puissant, mais plus encore pour leur apparence particulière. Le style cowboy texan avec stetson et santiags jusqu'à l'album Tejas laissera la place, après une pause de deux ans, à partir de Deguello au look barbu version prospecteur que l'avènement de l'ère du clip rendra mondialement célèbre au début des années 1980. Gibbons et Hill apparaissent alors toujours avec des lunettes de soleil, un chapeau de cow-boy et une barbe démesurée qui leur arrive à la ceinture. Curieusement, le dernier compère, Franck Beard - « Beard » signifiant « barbe » en anglais - n'en porte justement pas ! Leur plus grand succès est l'album Eliminator en 1983, avec les titres Gimme all your lovin, Legs et Sharp Dressed Man. Très prisé des salles de concert nord-américaines, le groupe effectue lors de sa tournée mondiale 2008 son grand retour sur les scènes européennes.

(http://www.zztop.com/)
(http://www.myspace.com/zztop)
(http://www.facebook.com/ZZTop)




















ZZ Top's First Album (1971)
Rio Grande Mud (1972)
Tres Hombres (1973)
Fandango! (1975)
Tejas (1977)
Degüello (1979)
El Loco (1981)
Eliminator (1983)
Afterburner (1985)
Recycler (1990)
Antenna (1994)
Rhythmeen (1996)
XXX (1999)
Mescalero (2003)






Billy Gibbons : Vocal & Guitar
Dusty Hill : Vocal & Bass
Frank Beard : Drums



La Setlist du Concert
ZZ TOP

Got Me Under Pressure (Eliminator - 1983)
Waitin for the Bus (Tres Hombres - 1973)
Jesus Just Left Chicago (Tres Hombres - 1973)
Chevrolet (Rio Grande Mud - 1972)

Pincushion (Antenna - 1994)
I'm Bad, I'm Nationwide (Degüello -1979)

Heard It On The X (Fandango! - 1975)

Just Got Paid (Rio Grande Mud - 1972)
I Need You Tonight (Eliminator - 1983)

Cheap Sunglasses (Degüello -1979)

Planet of Women (Afterburner - 1985)

Gimme All Your Lovin (Eliminator - 1983)

Sharp Dressed Man (Eliminator - 1983)
Legs (Eliminator - 1983)


Encores 1


Tube Snake Boogie (El Loco - 1981)
La Grange> (Tres Hombres - 1973)

Sloppy Drunk> (Cover BB King) >
> Bar-B-B Medley (Rio Grande Mud - 1972)
Tush (Fandango! - 1975)



Encores 2

Jailhouse Rock (Cover Elvis Presley) (Fandango! - 1975)




La durée du concert : 1h20

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ZZ Top ~ Le Zénith. Paris.










Ce qu’en a pensé Gilles :

« 1981 au Pavillon Baltard, 1983 au Palais des Sports de St Ouen pour la tournée Eliminator, 1985 à Ostende, et enfin 1986 pour 2 concerts à Bercy, ce sera la sixième fois ce soir que je retourne voir nos Texans mythiques... encore une fois plus par nostalgie que par véritable passion. Il est vrai que j'avais largement été échaudé par les concerts de Bercy en 1986, avec une set list identique les deux soirs et à peine 1h20 de concert : ma passion pour ce groupe s'était envolée. Et cette soirée a fort mal commencé : coincé dans les embouteillages à proximité du Zénith, je fais comme des dizaines d'autres automobilistes, je prends les 150 mètres de couloir de bus qui permettent de rejoindre le parking, et évidemment, je me suis pris une prune ! Pas grand chose à redire, j'étais en tort, mais cela a eu le don de bien m'énerver. Heureusement, l'ami Vincent m'avait gardé une place au premier rang, pratiquement en face des amplis de Dusty Hill. Vu la disposition de la scène, il n'y a pas de première partie de prévue (tant mieux), et autour de moi le public est de tout âge, et assez sage. Le Zénith affichera sold out en fin de compte, malgré des prix assez prohibitifs, surtout dans les gradins (pas loin de 90 euros). Une scène bien dépouillée donc, hormis les amplis disposés symétriquement et la batterie (pas forcément d'un très bon goût au niveau du look, on a vu mieux), et, pour finir, les deux pieds de micros en forme d'échappements chromés de camions américain.

Le décor est en place, c'est maintenant à nos trois texans de faire leur apparition et d'emblée, je trouve que nos lascars ne semblent pas vraiment vieillir, cachés derrière leurs barbes et leurs éternelles lunettes noires (je crois qu'en presque 30 ans de concerts, je n'ai jamais vu leurs yeux), le crâne surmonté d'une casquette. Ce soir les tenues sont classiques et pas trash : blousons de cuir, santiags pour l'un, bottes pour l'autre. Oui le temps ne semble pas avoir de prise sur eux. Et je me fais plaisir en entendant l'intro du premier morceau (Get Me Under Pressure), les souvenirs reviennent, les années « Eliminator », quand le groupe était au sommet de sa gloire. Bien sûr, les barbes ont quelque peu blanchi, mais à 59 ans, les Texans ont toujours fière allure. Le son est pratiquement parfait, clair et assez puissant, les voix sont très distinctes, et j'ai même l'impression qu'ils n'ont jamais aussi bien interprété les morceaux de leur répertoire que ce soir. Techniquement parlant, c'est parfait. Et tout le début de ce concert me laisse à penser que j'ai eu raison de prendre ma place... Oh, bien sûr, il ne faut pas s'attendre à de grandes surprises avec ZZ Top, l'improvisation, ce n'est pas leur fort, tout est réglé au millimètre : les mini-chorégraphies, les mimiques, et même quand l’un des membres du staff viendra en début de concert poser des questions à Billy Gibbons (en français s'il vous plait ! ) en lui demandant comment le groupe était venu en France, Billy répondant finalement "en Twingo", on sent que tout cela est factice et répété à l'avance... les surprises n'ont malheureusement pas cours avec ZZ Top ! Propre et carré, un point c'est tout ! Mais ce soir, le répertoire n’est pas mal, il n’y a pratiquement pas de morceaux récents, et les meilleurs chansons ce soir n'étant curieusement pas (à mon humble avis) celles de « Eliminator », mais plutôt les parties véritablement blues (Waiting For The Bus, Jesus Just Left Chicago et Chevrolet), où l'on perçoit véritablement que ce groupe est fait pour le blues rock : il le maîtrise parfaitement, les morceaux sont magnifiquement interprétés. La question que je me pose toujours est de savoir pourquoi ils n'interprètent pas plus de morceaux de leur répertoire typiquement blues, post années 80 dira-t-on... Pourquoi un album comme « Tejas », véritable monument, est-il délaissé ? J'aurais tellement aimé les voir interpréter El Diablo en live au moins une fois. Mais bon, je ne me plains pas trop, ce soir je les vois de près, le show, tout en simplicité, est bon, le répertoire pas si mal que ça, et ce début de concert atteint son paroxysme avec une superbe version (la meilleure que j'aie jamais entendu) de I Heard It On The X, un boogie torride qui pour moi vaut autant que La Grange.

La suite restera bonne mais moins excitante, je prendrai moins de plaisir maintenant à écouter les versions de Sharp Dressed Man et même de Gimme All Your Lovin, c'est assez bizarre. « Afterburner » est presque complètement absent de la set list (hormis Planet Of Women), et tant mieux, car Rough Boy, ce n'est franchement pas ma tasse de thé. Un final donc plus poussif que le début de concert. Inévitablement, le rappel que tout le monde attend est une nouvelle fois composé de l'enchainement La Grange puis Tush. Mais cette fois, nous avons droit à une version allongée de La Grange, une sorte de medley, pas désagréable du tout. Et pour finir bien entendu, Tush, boogie rock exalté parfait, on voit défiler derrière la scène des projections montrant le groupe pendant toutes leurs différentes périodes, pré-barbes incluses. Beau final, traditionnel bien sûr, mais toujours assez festif, on ne se prive pas d'un Tush !! Tout cela est suivi d'un second rappel, une version très courte de Jailhouse Rock, et ce qui m'a fortement choqué, je dois l'avouer, c'est que, alors que Dusty et Billy finissaient le morceau et commençaient à saluer la foule, ils se sont retournés pour demander à Franck Beard de les rejoindre (du moins, c'est ce que j'ai cru comprendre en assistant à la scène de près), et j'ai bien vu qu'ils étaient étonnés, voir légèrement gênés, de constater que le batteur avait depuis de longues secondes rejoint les coulisses ! Dommage... Dommage oui, car ZZ Top aurait pu devenir, comme les Stones par exemple, un grand groupe de scène, ils ont la maestria, ils peuvent faire le show, mais malheureusement je pense qu'ils sont FAINEANTS !!! C’est le minimum syndical à chaque concert. Et ce soir, il ne fallait pas se plaindre, 1h24 pour eux, c'est un marathon. Voilà je ressors quand même content, c’était mieux que ce à quoi je m'attendais, malgré les défauts récurrents du groupe. »



photos de gpatrice

ZZ Top est un groupe de Blues rock américain originaire du Texas (ville de El Paso), qui a connu le sommet de sa célébrité pendant les années 1970 et 1980. Ancré dans les bases du blues et du rock, le groupe est connu pour avoir un son de guitare tranchant et un chant puissant, mais plus encore pour leur apparence particulière. Le style cowboy texan avec stetson et santiags jusqu'à l'album Tejas laissera la place, après une pause de deux ans, à partir de Deguello au look barbu version prospecteur que l'avènement de l'ère du clip rendra mondialement célèbre au début des années 1980. Gibbons et Hill apparaissent alors toujours avec des lunettes de soleil, un chapeau de cow-boy et une barbe démesurée qui leur arrive à la ceinture. Curieusement, le dernier compère, Franck Beard - « Beard » signifiant « barbe » en anglais - n'en porte justement pas ! Leur plus grand succès est l'album Eliminator en 1983, avec les titres Gimme all your lovin, Legs et Sharp Dressed Man. Très prisé des salles de concert nord-américaines, le groupe effectue lors de sa tournée mondiale 2008 son grand retour sur les scènes européennes.




























Billy Gibbons : Vocal & Guitar
Dusty Hill : Vocal & Bass
Frank Beard : Drums








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ZZ Top - "Legs"



ZZ Top - Sharp Dressed Man



ZZ Top - "Gimme All Your Lovin"



ZZ Top - Give It Up