Blogger Template by Blogcrowds

vendredi 18 juillet 2008

The B-52S ~ Le Bataclan. Paris.





Ce qu’en a pensé Gilles :

« Beaucoup de doutes et de craintes pour ce dernier concert du mois de juillet. The B52’s m'avaient tellement enthousiasmé lors de leurs débuts en 1979, avec un concert au Palace inoubliable, assorti bien sûr de leur premier album tellement singulier et réjouissant… Je les ai suivi par la suite avec un second concert en 1980 à Mogador, puis un grand vide jusqu'à ce concert de La Cigale en 1989 : l'esprit du groupe avait alors légèrement changé, la musique elle aussi avait évolué, et c'est vrai que ce dernier concert ne m'avait pas laissé de grands souvenirs. Une tournée avortée l'année dernière à la même période, puis ce disque, « Funplex », qui retrouve l'esprit des deux premiers albums sans toutefois offrir le même lot de morceaux irrésistibles… et enfin l'annonce de cette date ! Et c'est vrai que je doutais énormément des capacités du groupe à redonner, presque 30 ans après ses débuts, un show léger et enthousiasmant… avec surtout du fun et rien que du fun. Le Bataclan était l'écrin idéal pour ce concert, sold out depuis quelques semaines, bienvenue au pays des souvenirs ! Et c'est dans une salle surchauffée que j'ai pris place au premier rang, avec à mes cotés Sophie et Eric. Nous serons bientôt rejoints par Brigitte et Robert. Pas de première partie, juste un DJ qui distille de la bonne musique pour nous échauffer.

J'ai un peu peur des outrages du temps sur les visages des B52's, particulièrement pour les deux filles. Effectivement dès leur entrée sur scène, on constate que Cindy, qui se trouve juste en face de nous, a bien subi l'usure des années. Cela se voit moins pour Kate, toujours piquante et toujours rousse !! Et malgré tout, mon coeur bat, les Athéniens restent pour moi un groupe mythique, hors normes en leur époque. Et ce soir, on ne va pas être déçus, bien au contraire. Le groupe, emmené par un Keith Strickland affûté et inspiré me rassure de suite : les morceaux du nouvel album s'intègrent admirablement dans la set list, c'est d'ailleurs avec l’une des chansons de « Funplex », Pump, que le set débute. Le ton est donné, car ce morceau est l’un des meilleurs de l'album, avec son riff de guitare simple et accrocheur, du pur B52's quoi ! La suite ne fait que confirmer ce début de concert, avec en plus un son qui devient compact et assez puissant. Les voix sont bien présentes, surtout celle de Kate Pierson : it's fun time !! Première grosse poussée de fièvre avec un apocalyptique Private Idaho, mon dieu que c'est bon de revoir les B52's !! Le Bataclan ressemble de plus en plus à une étuve, qu'importe le plaisir est là, le public, même si il ne bouge pas comme il y a 30 ans, semble apprécier avec de grands sourires la musique des Athéniens. C'est un beau « best of » auquel nous avons droit ce soir, mais surtout ce qui me plaît c'est le retour à la simplicité. La fin des années 80 avait laissé un groupe fatigué, sans le fun, mais ce soir ils renaissent et reprennent le flambeau là où ils l'avaient laissé après « Wild Planet ». Et en regardant Kate et Cindy, on lit le plaisir dans leurs regards… Le groupe est redevenu ce qu'il était, une machine à fun, certes un peu plus âgée maintenant, mais franchement, quelle pêche !! Un excellent Love Shack vient conclure cette première partie de concert.

Mais tout le monde attend bien sur le coup de grâce, le final qui doit normalement nous laisser sur les genoux. Je n’ai pas le courage de filmer le rappel, je veux en profiter pleinement… Fred arrive avec son talkie-walkie pour, bien sûr, Planet Claire, dans une version légèrement décevante à mon goût, pas assez folle. A mes côtés, une multitude de jeunes sont désormais torse nu, j'avoue que vu la moiteur dans laquelle nous sommes plongés, j'aurais bien fait de même. Et enfin, Rock Lobster : même trente ans après, c'est toujours avec une pincée d'émotion que l'on déguste ce "met" de choix. Le morceau n'a pas pris une ride, c'est jouissif et extraordinaire. Keith Strickland imprime toujours le rythme, Cindy en face de moi oublie parfois les paroles - ou plutôt les onomatopées - dans la partie finale, ce qui la fait plutôt rigoler, j'ai vraiment l'impression d'avoir en face de moi un groupe de jeunes qui auraient entre 50 et 60 ans, mais mon dieu que cela fait du bien de les revoir. Je suis cuit, complètement à genoux après ce Rock Lobster incendiaire… Un ultime rappel avec Channel Z nous permettra de faire nos adieux, ou plutôt de dire « au revoir, j'espère ! » à nos Athéniens chéris.

Je dois admettre que la surprise était au rendez-vous ce soir, la musique des B52's n'a pas vieilli d'un iota, le groupe est plus que jamais en forme, c'est encore une bonne grosse claque que je me suis prise et tant mieux, la bonne musique n'a pas d'âge. C'est en sueur et fatigué que je quitterai tout doucement le Bataclan surchauffé, la set list en poche… Cette fin de saison aura été particulièrement belle, et pas du tout nostalgique comme je le craignais. »






The B-52's est un groupe américain originaire d'Athens, dans l'état de Géorgie, apparu au cours de la vague de la musique New wave à la fin des années 1970. Le nom B-52's, qui fait référence aux bombardiers américains Boeing B-52 Stratofortress, serait emprunté à l'argot sud-américain et désignerait les choucroutes capillaires arborées par les chanteuses Kate Pierson et Cindy Wilson (sœur du guitariste), qui deviendront emblématique de l'esthétique du groupe.

En 2008, ils sortent un nouvel album Funplex précédé du single portant le même nom. Ce nouvel album se classe à la onzième position du Billboard américain dès sa sortie ce qui correspond à la deuxième meilleure place du classement atteinte par un album des B-52's, derrière Cosmic Thing qui avait atteint la quatrième position en 1989. Pour accompagner la sortie de Funplex, les B-52's partent en tournée aux Etats-Unis et en Europe, avec notamment une représentation à Paris le 18 juillet 2008, au Bataclan.
Le groupe se nomme désormais « The B-52s », l'apostrophe avant le s ayant disparu mais les deux écritures semblent encore acceptées.



















Keith Strickland : Guitare, Batterie
Cindy Wilson : Chant
Kate Pierson : Chant
Fred Schneider : Chant
+ Band







Pump (Funplex - 2008)
Mesopotamia (Mesopotamia - 1982)
Ultraviolet (Funplex - 2008)
Give Me Back My Man (Wild Planet - 1980)
 Private Idaho (Wild Planet - 1980)
Keep This Party Going (Funplex - 2008)
Strobe Light (Wild Planet - 1980)
Juliet Of Spirits (Funplex - 2008)
Roam (Cosmic Thing - 1989)
Funplex (Funplex - 2008)
Party Out Of Bounds (Wild Planet - 1980)
Hot Corner (Funplex - 2008)
Love In The Year 3000 (Funplex - 2008)
Love Shack (Cosmic Thing - 1989)

1st encore

Planet Claire (The B-52’s - 1979)
Rock Lobster (The B-52’s - 1979)

2nd encore

Channel Z (Cosmic Thing - 1989)

La durée du concert : 1h30

AFFICHE / PROMO / FLYER

























The B-52's - Private Idaho





The B-52's - Planet Claire





The B-52's - Rock Lobster





The B-52's - Funplex




The B-52S ~ Le Bataclan. Paris.







Ce qu’en a pensé Eric :

« Ce vendredi 18 juillet à 22 h 00, il fait très très chaud sur la "Planet Claire", et dans la salle du Bataclan, aux murs ruisselants de condensation, on peut faire bouillir un "Rock Lobster" en le posant sur n'importe lequel des spectateurs du concert des B52's : car, du premier rang (où nous sommes installés, Gilles B, Brigitte, Sophie et moi...) au fond du balcon (Robert s'y est réfugié pour prendre des photos et nous garantira qu'il y faisait même encore quelques degrés de plus), le Bataclan danse et pogote dans la plus folle gaîté. Sur scène, Cindy Wilson, devant moi, malgré le ventilateur qui brasse l'air juste en face d'elle, me paraît régulièrement frôler le malaise : il faut dire que Cindy, la cinquantaine franchie, a pris pas mal de poids, et continue à s'agiter gracieusement dans un ensemble noir un peu trop serré pour elle (voir ce gros ceinturon qui lui comprime le ventre rond et qu'elle finira par enlever pour s'amuser à venir menacer de frapper Gilles...). Finalement, tout cela est-il bien raisonnable ? Pas sûr...! Pourtant, malgré l'intensité déraisonnable de la chaleur ce soir, personne autour de moi - même Brigitte qui, fashion slave, est venue en escarpins à talons hauts, et ne sent plus ses orteils depuis longtemps - ni personne sur la scène ne semble regretter d'être là ce soir. Et si l'enchaînement "Planet Claire" / "Rock Lobster" était ce qu'on a entendu de plus excitant cette année ? Et si les B52's, folle équipe gay qui renvoie les Scissor Sisters dans leur placard à vêtements pailletés, revenue en 2008 au rock fun fun fun après des années d'égarement puis de silence, nous avait donné ce soir leur meilleur concert, à l'exception notable de leur inoubliable apparition au Palace, en 1979, en première partie de Talking Heads ?


Après le juvénile Eli Paperboy Reed il y a 3 jours, je dois dire que j'ai eu un choc en voyant les idoles passées de la surf-music apparaître sur scène : mis à part le sidérant Keith Strickland, véritable Dorian Gray du rock (il a 53 ans et en paraît 35, si le fait d'être gay permet ce genre de miracle, il va falloir nous y mettre tous... à moins qu'à Athens, Georgia, la chirurgie plastique ne soit particulièrement performante ???), tout ce petit monde s'est pris trente ans dans la figure et/ou autour des hanches, et cela se voit !!! Le numéro de grande folle de Fred Schneider, à 57 ans, avec son fameux "sprechgesang" à peu près inimitable, paraît encore plus surréaliste - ah, le maniement du walkie-talkie sur "Planet Claire", tiens les larmes m'en viendraient presque aux yeux, s'il n'y avait déjà la sueur qui les pique... -, et la renversante Kate Pierson, qui, osons l'avouer, a dépassé les 60 ans, évoque régulièrement une version délurée de votre grand-mère favorite (à vous, les plus jeunes qui me lisent !) dans sa guépière et ses fishnet stockings. Mais foin des années, les B52's sont revenus au rock, et appuyés par un backing band qui déménage (mention spéciale à la bassiste black qui s'amuse comme une folle derrière le quatuor) et un son excellent - voix un peu sous-mixées d'où nous sommes, mais rien de dramatique - et bien fort (un soupçon d'acouphènes ensuite, toujours un bon signe, ça !)... et la nostalgie n'a absolument rien à voir, dieu merci, avec le plaisir que nous prenons tous. Gilles B saute sur place comme s'il était agité de tics déments, et sur l'accélération hystérique - toujours aussi imparable - de la dernière partie de "Rock Lobster", tout le monde dans la salle pousse des cris d'animaux marins ("rrrrooooo" comme le narval, "bbbllll" comme la raie manta, ce genre de choses). Putain de beau concert Rock'n'Roll !

Bon, l'honnêteté me pousse à avouer quand même que les 90 minutes n'ont pas toutes été au niveau de ce premier rappel hallucinant, qu'il y a eu un bon passage à vide d'une vingtaine de minutes, entre chansons tièdes des années 90 et éclipse passagère de Fred Schneider qui permet de constater que, sans le jeu hilarant du dialogue garçon-fille permanent qui hystérise leur musique, celle-ci ne tient pas aussi bien la route (je pense au dernier single, "Juliet of the Spirits", hommage un peu plat à la merveilleuse Giulietta Masina et son éveil à la sexualité dans le beau film de Fellini)... Mais il y a eu aussi "Pump" en ouverture redoutable - prouvant qu'après un arrêt de 16 ans, les B52's sont revenus avec quelque chose à dire, "Strobe Light" - l'une de mes chansons préférées de toute la discographie des B52's -, "Party out of Bounds" avec un public aussi déchaîné que la folle partie sous drogues et alcool décrite par Fred, Cindy et Kate titubant sur scène, "Private Idaho" avec son riff tranchant (je n'ai réalisé que plus tard que j'avais complètement zappé sur le fait que Keith Strickland était, avant la mort de Ricky Wilson, le BATTEUR du groupe ! il est tellement impérial ce soir qu'il est impossible de soupçonner qu'il n'était pas dès l'origine responsable de ce merveilleux son de guitare des B52's), la dance music radio friendly de "Love Shack"... Il y a eu un concert finalement impeccable, aussi joyeux et généreux (Keith viendra à la fin remettre personnellement un mediator à une petite fille à côté de moi et un autre à Sophie...) que déjanté et intense.


Pour reprendre la formule consacrée, cruelle mais juste : ceux qui n'étaient pas là ce soir ont eu tort ! Ils auraient pris un bon bain de jouvence, sans parler bien sûr d'une belle séance de sauna en supplément ! Et ils auraient pu profiter d'un conseil impayable de tante Schneider : "Ne jamais aller au centre commercial sans s'être d'abord pris une bonne ration de drogues et/ou d'alcool" ! A bon entendeur...»






photos de eric