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jeudi 4 septembre 2008

Stray Cats ~ Le Zénith. Paris.










Première Partie:


Ce qu’en a pensé Vik : 

« Ce soir j’éprouve une sensation étrange, avec mon blouson de cuir mais sans tatouages : je me rends de nouveau, en 2008, à un concert des Stray Cats, le trio mythique de rockabilly. Plus ou moins le même effet que m’avait fait leur réunion, dans cette même salle, le 5 Juillet 2004. Une nostalgie bizarre ? De la déception ? De la tristesse ? Difficile à dire. Certaines questions, inévitablement, se posent de nouveau... Brian Setzer et sa bande ont décidé de se lancer dans cette tournée européenne (le “Farewell Tour”) alors qu’ils n’ont pas de nouvel album depuis 1992 : c’est... une tournée d'adieu ! Un ultime concert, une dernière fois, pour ce groupe qui s'apprête donc à quitter la scène de façon définitive, après trente ans de carrière tumultueuse. Une occasion de réécouter les hymnes "Happy days" des années 50 (les années de la naissance du rock'n'roll), avec en tête plein de souvenirs fabuleux des concerts des chats dans les années 80. Neufs albums studio et trois décennies se sont écoulées, avec cependant quelques interruptions : quelque chose d’intangible pour un groupe né dans le sillage d'un engouement passager. Après une alternance de hauts et de bas, de succès et d'échecs, de dissolutions et de réunions, de projets divers pour chacun d’entre eux, ils ont maintenant décidé de vraiment s'arrêter, avec une dernière tournée qui va les amener pourtant dans la moitié du monde. Le Zénith devant moi est loin d'être rempli, mais je m'en fou : les fans sont présents et le look aussi. Dommage pour ce groupe, qui s'est imposé comme une référence du genre, car cette fois ils ont peut-être vraiment venus souffler les bougies sur leurs trois décennies. Ceux qui ont déjà vu les Stray Cats en concert savent à quoi s’attendre... du bon vieux rock’n’roll, avec ses héros, Gene Vincent et Eddie Cochran,... une musique comme on en fait plus.

20h00 : En première partie, pour chauffer un peu la salle, Buzz Campbell & Hot Rod, un trio californien de country-rockabilly, que je ne connais pas. Un bon chanteur, Buzz, en jeans et en chemise noire, les cheveux bien tenus par du gel, guitare Gretsch vintage brillante (similaire à celle de Brian Setzer) blanche, soutenu par une solide section rythmique. Des chansons qui sonnent bien, mais qui ne vont pas changer la face du monde musical. Un rocker, à coté de moi, me dit, doucement, que c’est l’ancien chanteur de Sha Na Na, qu’ils ont fait cinq albums, et que, de de plus, il a joué avec Lee Rocker, le bassiste des Stray Cats. C’est une musique sans prétention, avec une touche de Hillbilly Boogie, un genre malheureusement oublié. Il y a une réelle maîtrise instrumentale, c’est agréable dans l’ensemble - comme avec le morceau Runaway Girl -, mais c’est un peu trop soft pour captiver l’attention d’unpublic déjà peu réceptif et venu seulement pour voir les Stray Cats. Pas beaucoup d’enthousiasme dans la salle donc, mais on écoute patiemment. Quelques couples commencent à danser, car la musique reste agréable mais pas vraiment intéressante. A voir, mais cela ne dépote pas. Tandis que le set se termine après 35 minutes, il est grand temps pour les rockers et les Hell’s Angels parisiens de boire à nouveau une autre bière, en attendant les chats, qui vont griffer.

Changement de matériel et petit entracte.

20h55 : Les lumières s'éteignent peu à peu, sur la partie haute, fermée, de la salle. Sur scène, devant un énorme rideau à l'effigie d’un Happy Cat, une guitare Gretsch vintage orange (pièce maîtresse de la soirée), une contrebasse, une batterie minimaliste (une grosse caisse, plus une claire avec deux cymbales) faite pour être jouée debout, un petit mur d’amplis Fender, attendent avec impatience l’arrivée de nos chats, Brian, Lee et Slim Jim. Voilà : les trois Stray Cats hors normes, arrivent, noyés dans une marée d'applaudissements des fans et des simples curieux, sous le feu des projecteurs multicolores. Les coiffures sont toujours celles des rebelles de l'âge d'or, et les vêtements sont encore plus extravagante, tout en restant élégants : vestes, chemises, pantalons et chaussures de couleurs vives, comme seuls des félins peuvent en porter. Brian, dans son complet marron à carreaux et sa chemise rose, porte sur le visage (et sur le corps) les inévitables marques du temps (il a 50 ans) : quelques kilos en plus et une certaine fatigue sous les yeux, même si l’envie de s’amuser et de prendre du plaisir semble inchangée. Lee, qui a toujours ce même visage de jeune garçon, est en noir et en chemise féline, véritable chat errant et souriant, l'inévitable banane dans des cheveux nourris à la brillantine. Il tient une contrebasse personnalisée, flamboyante avec ses dessins de métal. Le batteur Slim Jim, en veste noire avec des éclats rouges, est fidèle à son surnom : un physique mince mis en valeur par sa stature. Les Stray Cats, en définitive, sont un plaisir des yeux, un peu comme des personnages de bande dessinée, et... aussi un plaisir des oreilles. Le blond Brian a toujours l’envie de dialoguer avec le public, et, dit-il avec le sourire : « Good evening Paris, please welcome from New York, on the Farewell Tour ! The great rock’n’roll day in the world, swindle in Paris ! ».

Comme d’habitude, le groupe sort ses griffes et lance, agressif, l’appel aux armes, avec un niveau sonore fracassant, un déluge de guitare, des accords et un riff qui rugissent comme le moteur d’une Chevrolet Corvette ‘67 sur un martèlement rythmique, qui chasse tous les doutes... « Well there's the rockabilly cats with their pomps real high, Wearing black drape coats, all real gone guys... » : Rumble In Brixton, on est en 81, un bon titre digne de l'événement et capable de créer une excellente atmosphère. Les Stray Cats ne sont pas un one man show, mais un véritable groupe, uni, trois musiciens qui semblent vraiment s'amuser et prendre du plaisir entre eux. Le son est très bon, même s’il est un peu trop métallique quand même. Suit 7 Nights To Rock, avec le bon vieux Bruce à l’honneur, et Slim Jim et Lee rocker explosant d’énergie sur leur rythmique, avec des sauts pour la batterie et une contrebasse à l’horizontale. Brian est peut-être un peu en retrait par rapport à eux, un peu statique, mais sa guitare fait merveille avec un son très fifties. L’ambiance dans la salle ne décolle pas vraiment, même si le public semble aimer. Le live les confirme comme un grand groupe de rock : blues accéléré, hillbilly tiré à l’extrême, assaut de country et boogie, soit dans la pratique les bases de tout le rock'n'roll, le rockabilly, tel défini par les puristes et par Brian lui-même, « In its purest form ». On enchaîne avec Double Talkin’ Baby pour faire plaisir à Gene Vincent (et à nous aussi)... car le plaisir est toujours là. La séquence des classiques continue sans temps mort, Stray Cat Strut, Runaway Boys, avec les voix de Slim Jim et Lee qui donnent un peu plus de punch, (She’s) Sexy + 17, Gene & Eddie, le double hommage à Gene Vincent et Eddie Cochran, mélange cocktail de Be-Bop-A-Lula et Summertime Blues. Brian, toujours talentueux, reste un très bon guitariste, sa voix de crooner n'a pas bougé, le son de sa guitare est plus feutré, plus aérien avec de profondes plongées swing et jazzy, sur une simple rythmique entraînante,… mais ce soir tout cela manque d'énergie !

Les versions sont bien jouées, il n’y a rien à dire, mais elles sont assez similaires aux versions studio, et je trouve qu’on ne prend pas beaucoup de risques. Rien de nouveau donc, même si c’est vrai qu’on est venus pour écouter exactement cette musique... They called it Rockabilly long before they called it Rock and Roll. Les chats, eux, jouent pour le plaisir et rigolent... ils se partagent même une bière. Arrive alors une excellente reprise du Sweet Gene Vincent de Ian Dury, puis Fishnet Stockings, l’hymne aux bas-résille, et, pour finir, la chanson attendue par tous...« Well my baby and me went out late Saturday night, I had my hair piled high... », la pimentée Rock This Town. L’ensemble de la salle enfin subjuguée, jubile, chante le refrain et se déchaîne. Le morceau, durant plus de six minutes, clôt le concert de manière frappante. Lee grimpe sur sa contrebasse à la verticale et Brian sur sa grosse caisse, tels des chats, pendant que les nombreux projecteurs illuminent la salle. 1h10, le temps est passé rapidement, et on les attend déjà pour les rappels. Le public en redemande.

Le temps de boire une autre bière, vite, ils reviennent, pour des reprises (comme d’habitude). Et soudain Brian... reçoit un projectile, lancé par un abruti, pas sur le visage mais sur la main : c’est un couteau à cran d’arrêt. Brian le ramasse, le déplie et manifeste sa colère, d’un ton menaçant et indique combien ce geste est stupide. Les Stray Cats décident de continuer leur concert, mais l’envie n’est plus là, à cause de la crainte d'un nouveau projectile aussi dangereux. Un roulement de tambour de Slim Jim, I fought the law de Bobby Fuller (le succès des Clash, bien sûr !), nous est offert dans une version assez moyenne. Un petit salut, et ils s’en vont. Pas d’autres morceaux, le set à été écourté... du fait de cet acte dangereux. Les lumières se rallument… nous laissant sur une impression plus que désagréable, décevante…

Le concert a été court et moyen, très loin des anciennes prestations, malgré des morceaux d'anthologie interprétés avec le look et le style. Il est 22h15 ! Dans la salle, des fans manifestent leur mécontentement. Inutile. Fun, rébellion, rage, sauvagerie, le tout mélangé avec une grande dose de morceaux instrumentaux et de talent, voilà une marchandise plutôt rare aujourd’hui. En tout cas, les Stray Cats donnent encore quelques coups de griffe en concert, et tous les prétendus animaux nocturnes ne peuvent pas en faire autant. Three cool cats, pour cette soirée qui restera le dernier souvenir. Miaou, miaou, tristesse et une autre bière pour oublier. On ressent déjà comme un manque... prenez un des pionniers du rock'n'roll tel que Bill Haley, une provision de brillantine et bière, quelques tatouages, mettez le derrière le volant d’une Cadillac Eldorado'54, et laissez-le vous conduire. »

I'm never coming back
Things are just never gonna be the same
Making love to you is like a runaway train...










(http://www.myspace.com/buzzcampbell)



The Stray Cats est un trio de rockabilly, formé à New York en 1980 sous le nom de "The Tomcats". Ils décident devant l’indifférence de leurs compatriotes de s’expatrier à Londres. Après quelques mois de vaches maigres, leurs concerts plein d’énergie ou Lee Rocker escalade sa contrebasse et Slim Jim Phantom sa batterie limitée au strict minimum, commencent à attirer l’attention des journalistes et des maisons de disque. Ils enregistrent un premier single avec Dave Edmunds. L’Angleterre est à la recherche d’une nouvelle mode musicale et s’enflamme soudain pour le Rockabilly énergique du groupe. L’Europe suit bientôt et le premier album qui sort en 1981, toujours produit par Dave Edmunds permet aux Stray Cats de passer l’été au sommet des Hit-parade. Une vague Rockabilly submerge alors l’horizon musical et de nombreux groupes apparaissent dans le sillage de leur succès.

Conscient des limites du genre dans lequel ils ne veulent pas rester prisonniers et fidèles à leurs goûts variés, le groupe enregistre la même année un disque plus Rythm’n’Blues que purement rockabilly. C’est l’album Gonna Ball. Bien que généralement bien accueilli par la critique, le public ne suit pas et il marque un retrait commercial pour le groupe. Les Cats tentent de percer aux États-Unis où sort en 1982 un album compilé des deux premiers et appelé ‘’Built for speed’’ qui est plutôt bien accueilli. Vu le peu de succès de leur timide aventure en dehors du standard, le groupe enregistre et sort en 1983 un troisième album ‘’Rant n’ Rave’’ qui est un retour aux canons Rockabilly. Malheureusement la mode est passée et le succès ne venant plus le groupe se sépare en 1984... Les Stray Cats se reforment quant à eux de manière épisodique, par exemple lors de l’été 2004 pour une tournée en Europe. En 2008 annoncent une tournée d’adieu.

(http://www.myspace.com/straycats)



















* Stray Cats (1981) (UK only) - UK #6
* Gonna Ball (1981) (UK only) - UK #48
* Built for Speed (1982) (American debut - 11 songs extracted from first two UK albums plus the title track, which had not been available in the UK.)

* Rant N' Rave with the Stray Cats (1983) - UK #51

* Rock Therapy (1986)
* Blast Off! (1989) - UK #58

* Let's Go Faster! (1990)

* The Best of the Stray Cats: Rock This Town (1990)
* Choo Choo Hot Fish (1992)
* Original Cool (1993)
* Forever Gold (2002), St. Clair Entertainment; re-released 2007, Rock-A-Billy.

* Rumble in Brixton (2004)


De nombreux albums live ou de compilation sont sortis depuis la separation, dont:

* Runaway boys (1997)
* Live From Europe (2004)







Brian Setzer : Vocal & Electric Guitar
Lee Rocker : Contrebass
Slim Jim Phantom : Drums
















Rumble In Brighton (Stray Cats - 1981)
7 Nights To Rock (Bruce Springsteen Cover)
Double Talkin’ Baby (Gene Vincent Cover)(Rumble In Brixton - 2004)
Something's Wrong With My Radio (Rumble In Brixton - 2004)

Cry Baby (Choo Choo Hot Fish - 1992)
Lust N Love (A Retrospective '81-'92 - 1997)
Stray Cat Strut (Stray Cats - 1981)
Runaway Boys (Stray Cats - 1981)
(She’s) Sexy + 17 (Rave n’ Rave - 1983)
Gene & Eddie (Blast Off - 1989)

Gina (Blast Off - 1989)
Sweet Gene Vincent (Ian Dury Cover)
Blast Off (Blast Off - 1989)
Bring It Back Again (Blast Off - 1989)
Fishnet Stockings (Stray Cats - 1981)
Rock This Town (Stray Cats - 1981)

Encore

I Fought The Law (The Clash Cover) (A Retrospective '81-'92 - 1997)

La durée du concert : 1h05


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