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lundi 10 novembre 2008

Oasis ~ Le Bataclan. Paris.






Première Partie:
Howard Eliott Payne




Ce qu’en a pensé Vik :
« Oasis est de retour à Paris (pour la première fois depuis le 23 mai 2005 à l’Olympia et le 26 octobre 2005 au Zénith), avec un septième album studio, « Dig Out Your Soul », enregistré à Abbey Road Studios à Londres (en souvenir des Beatles, sûrement), un album plus mature, personnel : tout simplement un renouveau, dans un autre style que les albums précédents, avec une somptueuse pochette réalisée par le graphiste Julian House (qui a déjà démontré ses qualités artistiques pour Stereolab, Prodigy, Razorlight,...). Le concert de ce soir au Bataclan (leur troisième, donc…) est un sorte de rituel pour les fans d’Oasis. Une tradition qui remonte au 20 avril 1995, et à chaque fois, le Bataclan se retrouve sold out, car il ne le faut pas l’oublier, le groupe remplit les stades en Angleterre. Le spectacle de ce soir sera enregistré pour Canal +, puisque il s’agit d’un "tour d’échauffement", d’un concert semi-privé. Les places ont été vendues uniquement au guichet du Bataclan le 13 septembre, et la date initialement prévue était le 30, mais le concert a été reporté à cause d’une agression sur Noel (!).

Nous sommes un lundi de novembre, avec pluie et rafales de vent glacial, soit un jour normal pour ce mois d'automne, qui donne plus envie d'être sous les couvertures pour lire un bon livre ou écouter de l'excellente musique. Mais non, aujourd'hui c’est un jour spécial, un jour gourmand, le jour du concert de Liam et Noel, les frères Gallagher : impossible de passer outre, "Be here now" comme chantent Oasis, un groupe qui maintenant, Brit Pop ou pas, représente l’une des réalités (pop) les plus solides de la planète. Devant la salle, bondée, il y a une file d'attente impressionnante, une véritable fourmilière de jeunes et de moins jeunes, protégée par les camions techniques de Radio France et de Canal +. Il y a ceux qui, en 1994, il y a quinze ans, les ont découvert, il y a de nouveaux fans, et il y a surtout beaucoup d’Anglais en train de se chauffer avec du coca et... du gin pour ce fucking concert de rock. On se découvre des liens d'amitié et il y a une chose sur laquelle nous sommes tous d'accord : « Dig Out Your Soul » est un grand disque. 19h00 : ouverture enfin, contrôle habituel, et on rentre dans la salle en courant. Confortablement installé au balcon, j'attends le début de ce concert avec un réel plaisir, pendant que les techniciens du son s’activent à mettre en place les outils de travail du groupe.

20h00 : première partie non prévue, dans une salle bien remplie... pas indispensable ! Howard Elliott Payne, l’ancien chanteur de The Stands, est seul, à la guitare acoustique et à l’harmonica. Il reçois un accueil plus que mitigé, et pendant 20 minutes de folk, on s'ennuie. Il s’en va, solitaire et triste, pendant que les roadies s’activent, car la vedette est très exigeante. Réglage de guitares toutes les 5 minutes.

21h02 : la salle du Bataclan est vraiment bondée et la chaleur, comme d'habitude monte, ainsi que l'adrénaline. On chante en chœur : « Oasis, Oasis ». Le public est impatient, crie, exulte, est en délire... les lumières s’éteignent, à l’heure pile, ponctuelles comme une horloge suisse, c’est le départ de l'enregistrement fulminant de Canal+. Ils sont précis dans les horaires. Les projecteurs de lumière bleue confèrent une image mystique à la scène et au grand rideau noir au fond portant le logo du groupe. Les premières notes de Fuckin' In The Bushes, intro rituelle depuis 2000, et l’un des rares morceaux instrumentaux du groupe (c’est l’intro de leur quatrième album, « Standing on the shoulder of giants ») : le son est acide, percutant, sur un rythme de jungle, avec un riff de guitare qui se répète pendant toute la durée de la chanson, puis éclate en faisant vibrer la salle et le balcon. Tout de suite, c’est la folie, devant la scène, une sorte de mouvement accompagne le morceau. Un pouvoir presque hypnotique qui capte l'attention en première écoute, une avalanche de mains en l'air accueille le groupe. Oasis est en parfaite harmonie, avec (l’irritant) Liam Gallagher, en noir, au centre de la scène, et avec Noel Gallagher, sur sa gauche (donc, en regardant la scène, à droite), qui est le véritable centre d’attention : tous les yeux dans la salle regardent chacun de ses mouvements, chacun de ses gestes. De plus en plus populaires, Gem Archer, le guitariste rythmique, et Andy Bell, le bassiste, sont de l'autre côté, alors que le nouveau batteur (leur troisième), Chris Sharrock (ex Robbie Williams band), ne devrait pas faire trop pâle figure face à son illustre prédécesseur, le fils de Ringo Star, Zak Starkey (parti en mai après un âpre dispute). On ne perd pas le temps, c’est e premier morceau, dans un nuage de fumée et avec des ombres... « I live my life in the city, There's no easy way out... in my mind my dreams are real… Tonight I'm a rock n roll star... », on y croit. Cette chanson est idéale pour se faire un "t-shirt” mouillé, sans tarder, compte tenu de la température et de l’humidité qui règnent autour. La voix de Liam Gallagher est plus féroce que jamais, et le contre-chant chaleureux de la bande et du public crée une sorte de magma, resplendissant de mille facettes.

L'ambiance, indescriptible, est créée en bonne partie par les Anglais, venus exprès pour voir ce concert dans une petite salle. Le son est terrible, l'acoustique du Bataclan est parfaite. Vient ensuite le single Lyla, avec l’apparition d’un 6èeme élément, Jay Darlington (ex-Kula Shaker, un groupe que j’aimais bien) aux claviers. Lyla sera reprise en chœur par de nombreuses personnes. Le morceau démontre qu’Oasis n’est pas seulement un vieux rêve nostalgique, mais qu’ils parviennent encore à faire tomber amoureux l’actuelle jeune génération. Liam est en pleine forme, avec son regard dur et sa façon unique de chanter, et comme toujours égal à lui même. On enclenche avec trois coups de caisse claire, suivis d’un roulement de tambour, pour indiquer le début du nouveau single : The Shock Of The Lightning. Les guitares sont plus puissantes, plus ravageuses, et la voix de Liam en pleine forme, rend suffisamment grâce à la puissance de la batterie ou du son de bûcheron de Chris. Trois titres faits pour les arènes anglaises, avec une sonorité à la puissance 9, car Noel aime le gros son. La quatrième chanson, Cigarettes & Alcohol, un classique du premier album, fait exploser le public dans un délire, certains spectateurs sont déjà à moitié nus. S’ensuit The Meaning Of Soul de 2005, et on fait la place au nouvel album avec To Be Where There's Life, que j’espérais, c’est vrai, mais pas avec une telle performance, prolongée, par Noel et Gem, au-delà de mes attentes et pour mon grand plaisir.

Liam, en silence, son tambourin en main, comme Linus avec sa couverture, quitte la scène pour faire place aux deux chansons de Noel, Waiting For The Rapture, et l’une des plus belles, Masterplan, un chef d'œuvre à savourer, exécuté d’une manière parfaite, avec la guitare acoustique de Noel, et avec le son de celle de Gem : peut-être le point culminant du concert. Le retour de Liam sur scène donne lieu au quatrième single de l’album « Heathen Chemistry », Songbird, un morceau qu’ils jouent depuis 2003, puis un autre grand morceau, Slide Away, une surprise électrique pour ce tour, un morceau jouissif qui gagne en puissance. Un phrase sans fin, chantée par tous : « I don't know, I don't care, all I know is you can take me there... », avant de revenir au classique Morning Glory, envoyé avec puissance en pleine figure du public délirant. Liam et Noel sont très statiques, mais ils sont véritablement charismatiques par rapport aux autres membres – discrets - de la bande, Gem, Andy, Chris et Jay. Ils ne sont pas vraiment en faveur de la communication avec le public, la seule phrase que l'on entende Liam dire est « Fuck » à tous. Une dernière, Ain't Got Nothing, avant de repartir de nouveau, et de laisser la scène à son frère Noel pour The Importance Of Being Idle, l’une des meilleures chansons de « Don't Believe The Truth », et qui me fait comprendre que sa voix est bien omniprésente.

Un nouveau retour de Liam, avec sa démarche atypique, pour chanter ce qui est le deuxième single du nouvel album, I’m Outta Time, avec de beaux moments de piano et la magie de Noel à la guitare, qui souligne avec finesse la mélodie. Un chant très doux, inattendu de la part de la voix enrouée de Liam, qui joue à faire du John Lennon, en s’en rapprochant, en l'évoquant, mais sans vraiment l’égaler, en définitive : une ambiance agréable. Les classiques arrivent, avec Wonderwall, qui, et c’est une nouveauté, est jouée par Noel en acoustique et par Gem à la guitare électrique. Un goût de rêve qui rappelle celui tissé par Lennon-McCartney et la relation entre la guitare acoustique et électrique rend le morceau, repris en chœur par la salle, vraiment digne d'intérêt. Toujours un plaisir de la ré-entendre, cette chanson, et de pouvoir la chanter ensemble. Un Supersonic, qui fait toujours belle figure, va permettre à la bande de faire une petite pause.

Quelques minutes à réclamer en chœur : « Oasis, Oasis », et c’est le retour de Noel, qui nous montre sa chemise trempée, en nous fixant avec le sourire. Puis le rappel suit… et Noel calme ainsi le public, de sa voix chaude qui va si bien avec l'atmosphère... « Slip inside the eye of your mind, Don't you know you might find... », un émouvant Don't Look Back In Anger, qui fait immédiatement effet (la salle en pleurs ?), même si on l’a un trop écouté pendant de trop nombreuses années. Cette ballade est simple, oui, mais elle rend encore plus d'énergie avec sa charge d'adrénaline qui vient du passé, elle réunit le meilleur de la tradition anglaise des '60s et '70s, Un morceau pop parfait, connu par tous, même ceux qui ne savent même pas qui sont les Oasis.

Enfin avec le groupe – pas au complet-, joue ce qui sera le troisième single, et qui est peut-être la meilleure chanson du nouvel album, Falling Down. Bien jouée, cette chanson acquiert un certain charme en live. Retour à la scène avec Liam et l’un des moments les plus émouvants du concert, Champagne Supernova, qui dure beaucoup plus de dix minutes, et qui sera chanté par toute la salle. Un rock, plein d'étoiles cosmiques. Et pour finir, car les concerts ont toujours une fin, en grande apothéose...« I am he as you are he as you are me and we are all together,..», I'm The Walrus, une de mes chansons préférées des Beatles (comme lors du concert à la Cigale, le 4 novembre 1994), jouée magistralement. Un peu plus doucement, avec le solo de guitare de Noel, rugueux et sale, qui donne libre cours à son désir de psychédélique sur la voix de Liam griffante, faisant merveille dans cette version flamboyante. Il lance son tambourin dans l'air, sans se soucier du retour, pendant que les « Goo goo gajoob ga goo goo ga joob » sont repris par le public heureux, dans un final passionnant. Puis les guitares sont abandonnées sur scène dans un chaos de distorsion, laissant partir des effets Larsen. Le groupe s’en va... Liam jette son micro à une jeune fille, c’est fini. Noel jette un « Thank Paris, See you next time, thank you, good night » et, en agitant sa serviette, suit.

Nous aurons eu une bonne setlist, en juste équilibre entre le passé et le présent, une synthèse parfaite de l'histoire écrite par Oasis, sans surprise mais comme toujours efficace, malgré l'arrogance flagrante des deux frères Gallagher. Des fragments, c’est ce qui restera de cette soirée, tellement il y a eu de bonnes chansons. Les vieux morceaux traînent toujours, avec ici et là des chansons plus récentes, autour d'un riff de guitare et dans une fusion de puissance rythmique. Ils ont fait leur spectacle, rien de plus rien de moins, un vrai show de qualité, trempé au rock, à la manière d’Oasis, ils ont été portés par leurs fans français et anglais, déchaînés. Une grande claque, 100 minutes de bonheur, d'émotion pure, authentique, avec des moments inoubliables, éprouvés par tous les fans présents à cette soirée. Deux tambourins et un micro généreusement lancés par Liam, en souvenir, et un « Fucking Genius » crié pour Noel, avant de sortir.

Prochain concert, - il faudra y être -, le 3 mars 2009 au PO Bercy, huit ans après leur show dans cette même salle (le 24 juin 2001, en partage avec Neil Young). On sort de la salle, heureux, immergés encore dans le son, conscients d’avoir vu, au moins pour un soir, une star du rock'n'roll. C’était Oasis, sans beaucoup de fioritures ni d'effets spéciaux... juste de la bonne musique. It's only Rock'n'Roll, et on aime. Non, on ne triche pas. On le vit. »

... (I'm) walking to the sound of your favorite tune,
Tomorrow never knows what it doesn't know too soon
Need a little time to wake up ...







photos de anjali knebworth


 
Oasis est un groupe de musique rock anglais originaire de la banlieue de Manchester. Le groupe s'est formé en 1991 et a été l'un des groupes britanniques connaissant le plus de succès durant les années 1990 Le nouvel et septième album du groupe s'intitule Dig Out Your Soul , il a été enregistré à Abbey Road, mixé à Los Angeles par Dave Sardy, déjà à l'œuvre sur le précédent album Don't Believe the Truth. L'album d'inspiration plus psychédélique apparaît donc comme leur meilleur depuis "Be here now" avec en prime une ballade très lennonienne ("I'm outta time")signé Liam qui semble de plus en plus s'approcher du niveau de songwriting de son frère.

(http://www.myspace.com/oasis)





































* Definitely Maybe (1994)
* (What's the Story) Morning Glory? (1995)
* Be Here Now (1997)
* The Masterplan (1998)
* Standing on the Shoulder of Giants (2000)
* Heathen Chemistry (2002)

* Don't Believe the Truth (2005)
* Dig Out Your Soul (2008)



Liam Gallagher - Vocal
Noel Gallagher - Guitar & Vocal
Gem Archer - Guitar

Andy Bell - Bass
+
Chris Sharrock (Ex-Robbie Williams) - Drums
+
Jay Darlington (ex-Kula Shaker) - Keyboards









Fucking In The Bushes (Intro)(Standing On The Shoulder Of Giants - 2000)
Rock ‘N’ Roll Star (Definitely Maybe - 1994)
Lyla (Don't Believe The Truth - 2005)
The Shock Of The Lightning (Dig Out Your Soul - 2008)
Cigarettes And Alcohol (Definitely Maybe - 1994)
The Meaning Of Soul (Don't Believe The Truth - 2005)
To Be Where There Is Life (Dig Out Your Soul - 2008)
Waiting For The Rapture (Dig Out Your Soul - 2008) (Noel On Vocal)
The Masterplan (The Masterplan - 1998) (Noel On Vocal)
Songbird (Heathen Chemistry - 2002)
Slide Away (Definitely Maybe - 1994)
Morning Glory (“What's The Story” Morning Glory ? - 1995)
Ain't Got Nothing (Dig Out Your Soul - 2008)
The Importance Of Being Idle (Don't Believe The Truth - 2005) (Noel On Vocal)
I'm Outta Time (Dig Out Your Soul - 2008) (Noel On Vocal)
Wonderwall (“What's The Story” Morning Glory ? - 1995)
Supersonic (Definitely Maybe - 1994)

Encore

Don’t Look Back In Anger (“What's The Story” Morning Glory ? - 1995) (Noel On Vocal)
Fallin’ Down (Dig Out Your Soul - 2008) (Noel On Vocal)
Champagne Supernova (“What's The Story” Morning Glory ? - 1995)
I Am The Walrus (Cover’s The Beatles) (The Masterplan - 1998)

La durée du concert : 1h41


AFFICHE / PROMO / FLYER




Oasis - Wonderwall





Oasis - Supersonic





Oasis - Who Feels love