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dimanche 7 décembre 2008

The Dandy Warhols ~ Le Bataclan. Paris.











Première Partie : THE SHEEP






Ce qu’en a pensé Vik :

« Depuis quelques semaines, l'album « Come Down » de The Dandy Warhols passe sur ma platine… mais d’une façon différente de 1997 : j'ai enfin réalisé que bon nombre de pistes, que j'écoutais à l’époque avec peu d'attention, sont riches d'atmosphères que j'adore maintenant de plus en plus. Vraiment un son à part ! Je vais vous parler de ce genre de néo psychédélisme d'inspiration 70's, qui ressort avec une efficacité exemplaire de certaines chansons, comme Orange, Minnesoter ou Good Morning, kaléidoscopes de musiques et de couleurs capables de me faire bouger la tête et émerger du brouillard. J'ai donc dépoussiéré, de près, ce trésor oublié dans mes colonnes de CDs, et je l'écoute désormais dans sa totalité avec plus de plaisir. Etrange groupe que ces Dandy Warhols : malgré un excellent potentiel, après un autre album (« Thirteen Tales From Urban Bohemia », leur troisième), véritable chef d’oeuvre de rock et de pop psyché, pourtant gonflés à bloc par des spots publicitaires et des musiques de films, ils ont ensuite réalisés d'autres albums pas indispensables, qui ont été de petites déceptions au fil de ces dernières années. Après ces tristes épisodes, je n'étais pas du tout certain que Courtney Taylor soit encore en mesure de replacer le groupe à son meilleur niveau… pas celui du troisième album (c’est impossible), mais au moins proche. Le 18 août dernier est arrivé leur septième album, après trois années de silence,... « Earth To The Dandy Warhols... » (un titre déjà utilisé pour un morceau rare dans « The Black Album ») a apaisé mon scepticisme : voilà un bon et très cohérent album « trois étoiles », un vrai retour aux sources, pas parfait toutefois, très atmosphérique avec la collaboration de Mark Knoplfer et Mike Campbell (Heartbreaker de Tom Petty, que j'aime passionnément). Cet album est sorti sous leur propre marque car le contrat des Dandy Warhols avec leur ancienne maison de disque a été rompu. J'ai eu la chance de les voir sept fois, dont un excellent souvenir pour leur premier concert à La Boule Noire (le 10 février 1098, avec Zia qui finit le set en topless) et au Bataclan (28 mai 2003, avec un show de 2h45).

Cette nouvelle date (unique en France), dans un Bataclan sold-out depuis plusieurs semaines (pour la seconde fois de leur histoire), malgré que ce soit un dimanche, je ne pouvais pas la rater, une invitation au voyage avec les Dandy ne se refuse pas. De plus, il y ce nouvel album que j'aime bien, avec quelques perles que je voudrais découvrir en live. Vers 18h00, je suis au 50, boulevard Voltaire, et en effet, le public, déjà dans une longue file d'attente, est assez nombreux (en tenant compte également d'un prix raisonnable pour un tel groupe !). Les deux Gilles, mes amis RnRMf***s, sont déjà sur place, et bien sûr je partage immédiatement mes « souvenirs Dandy », en rappelant qu'un concert, même moyen des Warhols, est toujours un événement stupéfiant et ne peut jamais être décevant. C'est du rock toujours surprenant, imprévisible... mais feront-ils un grand concert ce soir ? La question est posée. Il commence à faire frisquet, l'humidité nous envahit, mais, casque à la main et tenues argentées, nous sommes prêts pour ce voyage à de destination de... Earth To The Dandy Warhols ! Une ouverture de portes rapide, sans bruits de moteurs, et on se sépare entre ceux qui vont au balcon et les autres, au premier rang, devant la scène.

19h30 : la soirée commence tôt (ce qui laisse présager un show de longue durée des Dandys ?), lumières éteintes, avec une première partie inconnue : The Sheep. Un trio hollandais, guitare, orgue et batterie, avec un look amusant, jeans serrés et cheveux frisés comme des moutons ; un rock garage teinté de psychédélisme sixties. Malheureusement, un manque totale d'originalité, et un son plus que banal, ce qui fait que tout cela est sans grand intérêt, ni au niveau de la voix ni des compositions. Un set de 30 minutes, destiné à chauffer la salle, qui n'en avait pas besoin. Un groupe qui n'apporte rien et va tomber dans le trou noir de l'oubli, tant le mystère d'une telle programmation est grand. Suit une courte attente.

20H30 : plus de lumières, et une musique excitante, accompagnée d'éclairages stroboscopiques, se répand dans la salle. La réception de quatre visionnaires The Dandy Warhols, qui se placent tous en ligne droite comme des stars, est chaleureuse : Zia McCabe, toujours jolie avec sa nouvelle coiffure, en noir avec une chemise blanche, se cache derrière ses claviers Korg et samplers, Brent De Boer, torse nu, cheveux frisés (c'est la mode...) et superbes moustaches, le beau Courtney Taylor-Taylor, look de rock star avec une casquette de type poulbot, laissant dépasser des mèches de ses cheveux mi-longs, un t-shirt Tom Petty & The Heartbreakers (hommage au grand !) et moins androgyne que d'habitude, Peter Holmström, le guitariste, en noir et coiffé d'un chapeau melon. Brent, n'est pas en arrière comme tout batteur, mais à côté du chanteur, avec un micro destinè à mettre en valeur sa voix de choriste. Naturellement, pas de bassiste, car ce rôle est tenu par les claviers de Zia. Derrière eux, un géant drapeau "Dandy Warhols", et en avant, une conception graphique de 4 panneaux lumineux rectangulaires, pour des effets colorés. Le triomphe escompté est là, avec une standing ovation venant d’un public très calme mais ne manquant pas de répondant.


Le concert commence avec Mohammed, chanson de 2000, extraite du troisième – et mythique - album, un arpège planant de guitare sur un clavier qui fait s’agiter les premiers rangs dans un orgasme silencieux style West Coast (Velvet Underground, Grateful Dead...)… Et se poursuit, déjà, avec trois magnifiques singles, des plus connus, I Love You, We Used To Be Friends, Shakin' et Not If You Were The Last Junkie On Earth, qui gagnent en énergie et montrent immédiatement le talent indiscutable des Dandy Warhols aux incrédules. Wow ! Le feu, en réponse, prend immédiatement dans la salle, et l'ambiance ne redescendra pratiquement plus. Le son est parfait, avec un excellent travail de balance, et une basse (la magie de Zia) et une batterie puissantes et profondes, des riffs de guitares limpides, et une voix chaude, bien mise en avant. Courtney utilise deux micros, dont un donne une tonalité de radio. Je me rends compte que ce concert est grand, mémorable et efficace. Les Dandy sont impressionnants, et leurs morceaux sont joués dans la pure tradition pop-rock. Le Bataclan vibre dans la distorsion des riffs psychédéliques... je repère Gilles B., qui voit ce groupe pour la première fois, agitant la tête et s'éclatant de bonheur... j'en suis heureux. Pour la plupart des gens ici, il s'agit de vrais amateurs de musique, des spectateurs calmes, absorbés dans la musique. Inconditionnels des trois premiers albums, ou fans issus de la suite, tous bougent la tête pour le plaisir sur les chansons qu'ils connaissent le mieux.


Les lumières sont envoûtantes, parfait complément de ce groupe Psychedelic Spacey, qui souvent se retrouve en ombres chinoises, aussi tôt baignées du blanc lumineux des stroboscopes. Quand Courtney avec son murmure « fucking amusing » annonce que probablement on connaît la chanson qu’ils vont jouer... il a raison, bien sûr... Avec une séquence de rêve, de douces divagations électriques intégrant les panneaux de différentes couleurs et des lumières stroboscopiques, « To all of you who dropped an E about an hour ago, that one was for you ». Les premières notes de la chanson déclenchent un consensus d'applaudissements... « You got a great car, Yeah what's wrong with it today, I used to have one too, Maybe I'll come and have a look... », Bohemian Like You réchauffe le public. Sublime. Presque tout le monde danse, secoue la tête ou saute. Le balcon bouge aussi pendant ce spectacle stellaire, non du fait des vibrations de la basse mais des mouvements de pieds de la foule.


Get Off suit immédiatement après, et ouvre la boîte aux souvenirs : on a écouté ce morceau en boucle. Ce groupe, si grandement sous-estimé, dispose d'une vraie présence sur scène. Ce soir est vraiment... géant, les émotions arrivent en folie, l'esprit des guitares prend place à l'intérieur de ma tête, et je commence vraiment à aimer de plus en plus ce concert. Les divers sons qui ont toujours caractérisé leur musique sortent avec puissance des amplis Vox, et trouvent leur place dans chacun des morceaux. Le set des Dandy Warhols comporte de chansons de tous leurs albums précédents, et, ce qui n'est pas surprenant, une poignée de chansons du nouvel album (qui n'est quand même pas le plus représenté), interprétées mieux que les versions studio (pour une fois)... A noter un mémorable Wasp In The Lotus.

Courtney, charismatique et en forme, sans trop de traces physiques apparentes d'excès, ne manque pas de remercier le public et d'exprimer son plaisir d'être là : « It's been a fucking long time since we've been in France », un compliment tout de même… A l'extrême gauche de la scène, Peter, le guitariste de plomb, réfléchit et réussit, depuis le coin qui lui est réservé, à livrer chanson après chanson - avec son énorme talent - les meilleurs riffs possibles, tout en respectant les règles de gestuelle établies par Pete Townshend. La formidable Zia, son bras droit jouant des claviers et du synthétiseur / bass, le gauche alternant entre tambourin et maracas, a toujours le sourire, et suit avec son corps le rythme imposé par Courtney. Brent assure tranquillement sur ses caisses et de ses choeurs. La formation est solide, et a créé son propre créneau.


Minnesoter, planant et rock, impressionnant, m’envoie sur un nuage, et certaines couches de son font naître en moi des flashes du film « Easy Rider » (de Dennis Hopper) : cette atmosphère psychédélique, baignée de couleurs comme un concert de Radiohead, dans sa splendeur, est un bonheur. De longs passages instrumentaux constituent la liaison entre un morceau et le suivant. Les lumières sur les panneaux, les variations de formes géométriques avec des couleurs différentes, soutiennent parfaitement cette profusion de sons, alors qu’une certaine obscurité baignée d’un peu de lumière rouge fait ressortir l'atmosphère de la soirée.


Puis, c’est un chant de Noël (?), mois de décembre oblige : le traditionnel Little Drummer Boy (connu aussi comme L'enfant au tambour, dans son interprétation par Nana Mouskouri), qu'ils avaient déjà enregistré en 1995, arrive comme un nouveau et joli cadeau pour les fêtes, suivi d'un excellent Boys Better, le coeur du spectacle.

La fin de ce voyage aérien dans les années 70, sans économie d'énergie, est confiée au country rock Country Leaver, une chanson qui voit les Dandy, exténués, déposer leurs instruments sur les planches de la scène, et disparaître définitivement dans les coulisses après un court salut. Bien qu'ils soient réclamés à corps et à cris par le public en délire, ils ne reviendront pas pour un rappel, fidèles à leur tradition… et à cause des règles strictes de couvre-feu du Bataclan. Les lumières se rallument, il est 22h30 : 2h de montée en puissance, que je n'ai pas vues passer : c’est la faute à une setlist débordante de plaisir.

Un set de 23 titres, bien servis, avec des perles de chacun des albums, soit une set-list presque parfaite pour un très très grand concert… Géant, est-ce le mot ? Encore l’un des meilleurs concerts que j'aurai vu, à classer sans hésitation dans mon Top, avec un mémo. Je peux quantifier ce qu’ont loupé les absents, eux qui ont trouvé le moyen d'échapper à un concert comme celui-ci, qui, même s'il ne rentre pas dans les annales officielles de l'histoire de la musique, restera certainement un souvenir inoubliable... Le meilleur groupe du monde ? Exagéré, mais pas très loin quand même… et quel plaisir quand on aime... The Dandy Warhols : beaucoup de présence, un talent fou et de la classe, une force avec laquelle il faut compter sur scène, tout y était. De par le passé, leur devise était « sex, drugs and rock'n'roll », ce soir nous avons eu seulement un excellent rock psychédélique à l'eau... mais sans regrets, c’était fabuleux. Zia n'a même pas eu besoin de montrer ses seins, tant ce savant mélange de guitares et synthétiseurs était au summum. The time has gone so quickly... un live incroyable, un spectacle qui donne définitivement des coups de pied aux jeunes groupes.

Dans la rue, on titube de plaisir avec Gilles, on a le sentiment d'avoir fait ensemble un long voyage cosmique éclairé par des lumières colorées, une sorte de remontée vers la source, vers l'essence même du Rock. C'était au concert de The Dandy Warhols, dans leur propre espace. Et il n'y a rien de mal à cela : 13 années d'histoire de rock and roll ont fait des étoiles. Peu importe ce que vous pensez, ce concert je l'ai adoré !
 
 ... Yeah, if I found my way to Minnesoter,
Yeah, if I found my way to Minnesoter, Oh
Minnesoter, Oh
Yeah
»








photos de chmanceau





The Dandy Warhols est un groupe américain de pop psychédélique, formé en 1993 à Portland (Oregon). Fortement influencé par The Velvet Underground, le groupe a commencé à jouer de la pop psychédélique et il reçut un soutien essentiel en Europe après la sortie de l'album Dandy Warhols Come Down. Le 19 mai 2008 est sorti, leur nouvel album (6éme), distribué par leur propre label "Beat the World”, “Earth to the Dandy Warhols", qui compte entre autre la collaboration de Mark Knopfler (Dire Straits) et de Mike Campbell (Tom Petty & the Heartbreakers).

(http://www.myspace.com/thedandywarhols)


























* Courtney Taylor-Taylor : Vocal & Guitar
* Zia McCabe : Keyboards
* Peter Holmstrom : Guitar
* Brent De Boer : Drums














Mohammed (Thirteen Tales From Urban Bohemia - 2000)
I Love You (...the Dandy Warhols Come Down - 1998)
We Used To Be Friends (Welcome To The Monkey House -2003)
Shakin' (Thirteen Tales From Urban Bohemia - 2000)
Not If You Were The Last Junkie On Earth (...the Dandy Warhols Come Down - 1998)
The World Come On (Earth To Dandy Warhols - 2008)
Ride (Dandy's Rule Ok - 1995)
Talk Radio (Earth To Dandy Warhols - 2008)
And Then I Dreamt Of Yes (Earth To Dandy Warhols - 2008)
The Last High (Welcome To The Monkey House - 2003)
Welcome To The Third World (Earth To Dandy Warhols - 2008)
All the Money or the Simple Life Honey
(Odditorium Or Warlords Of Mar - 2005)
Bohemian Like You (Thirteen Tales From Urban Bohemia - 2000)
Get Off (Thirteen Tales From Urban Bohemia - 2000)
Minnesoter (...the Dandy Warhols Come Down - 1998)
You Come In Burned (Welcome To The Monkey House - 2003)
The New Country (Odditorium Or Warlords Of Mar - 2005)
Godless (Thirteen Tales From Urban Bohemia - 2000)
Wasp In The Lotus (Earth To Dandy Warhols - 2008)
Horse Pills (Thirteen Tales From Urban Bohemia - 2000)
The Legend Of The Last Of The Outlaw Truckers aka The Ballad Of Sheriff Shorty (Earth To Dandy Warhols - 2008)
Little Drummer Boy (Traditionnel Christmas Song Single - 1995))
Boys Better (...the Dandy Warhols Come Down - 1998)
Country Leaver (Thirteen Tales From Urban Bohemia - 2000)




















(Par Courtney Tayloy-Taylor)
La durée du concert : 2h00


AFFICHE / PROMO / FLYER





The Dandy Warhols - Bohemian Like You (uncensored)




The Dandy Warhols - The Last High




The Dandy Warhols - Horse Pills




The Dandy Warhols - "Everyday Should Be A Holiday"




The Dandy Warhols - Mohammed