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mardi 26 mai 2009

Deerhunter ~ Le Nouveau Casino. Paris.










Première Partie : WOMEN





Ce qu’en a pensé Gilles B. :



« Cela fait moins d'un an que je connais Deerhunter, et je suis vite tombé amoureux de ce groupe et de son dernier album « Microcastle / Weird Era Continued ». Belle occasion donc de les voir, surtout au Nouveau Casino, où le son est généralement un peu plus fort que dans les autres salles. Un concert qui ce soir affiche sold out depuis plusieurs semaines, preuve tout de même que le public français, parisien en l'occurrence ce soir, fait parfois preuve de bon goût. Quand j'arrive au Nouveau Casino, Livie est déjà sur place, l'entrée est tranquille, et nous prenons place au premier rang. La température est heureusement clémente, car j'avoue que j'aurais eu du mal à supporter une seconde soirée dans une chaleur étouffante.



Je ne connais pas du tout Women qui fait office de première partie ce soir. Les deux premières chansons me laissent plutôt sceptique, et puis, d'un coup, je rentre complètement dedans. Musique assez barrée, un mur de son pour deux guitares, le genre de chose que j'aime bien, quoi ! Les mecs ne paient pas de mine, mais quand la machine s'emballe, cela fait mal. Un son ultra fort émane du petit ampli Fender du guitariste-chanteur, il est d'ailleurs souvent courbé devant celui-ci, le dos tourné au public. Difficile de se faire une idée de l'orientation musicale de ce groupe, j'ai un peu pensé à un groupe comme Abe Vigoda, que j'avais vu il y a quelques mois. En final je ressors de ce concert avec une forte - et bonne - impression.

Moiteur et chaleur, Livie nous quitte, la mort dans l'âme, car elle ne se sent pas bien. Pendant ce temps, Deerhunter monte sur scène. Face à moi, Bradford Cox apparaît, avec des lunettes 3D sur les yeux, ce qui ajoute encore de la bizarrerie à son aspect filiforme et quelque peu étrange. Je lui trouve même une certaine ressemblance avec feu Joey Ramone. Dès les deux premiers morceaux, on plonge dans un univers de sons et de boucles, je n'arrive pas à tout assimiler, et en tout cas les versions me semblent complètement différentes de celles en studio. Au bout de dix minutes, enfin un morceau que je reconnais, le très beau Never Stops, et c'est à partir de ce moment que je vais partir dans mon trip pour le restant du concert. Une musique qui oscille constamment entre Sonic Youth et My Bloody Valentine, je suis pris dans un tourbillon de nappes de guitares de plus en plus stridentes qui prennent insidieusement possession de mon cerveau, et qui me font évoluer dans un autre temps : j'ai l'impression d'être seul avec la musique, les ondes de plaisir traversent tout mon corps, je souris les yeux clos, victime expiatoire de cette cérémonie faite aux dieux du son. Quand je les ouvre pour la première fois, c'est pour voir Bradford quitter ses lunettes pour me les donner. Que rajouter de plus ? Rien, sinon que j'ai véritablement lévité pendant toute cette première heure, fabuleuse, qui m'a procuré tellement de sensations de bonheur. Le groupe quitte la scène, non sans laisser leurs instruments produire un long larsen qui va nous maintenir dans une sorte d'apnée pendant les 90 secondes précédant leur retour sur scène. Bradford vient à nouveau vers moi, pour me demander quelle chanson je veux qu'ils interprètent… Pour tout dire, je suis quelque peu gêné car je ne connais que « Microcastle » (l'album) sans pouvoir dire les titres en particulier. Dans le public, les titres fusent, et c'est reparti pour une demi-heure intense de boucles soniques et de mur de son. C'est la joie... Mais ça l’est beaucoup moins quand Bradford Cox revient vers moi une nouvelle fois, et me demande de monter sur scène... ce que je fais - pour la première fois d'ailleurs - sans trop savoir ce que je vais bien foutre là... Il me passe sa Gibson autour du cou, je n’ai pas d'autre possibilité que de jouer... enfin de faire du bruit plutôt, pendant que, malicieusement et avec un grand sourire aux lèvres, il s'empare de mon appareil et me mitraille, puis se mitraille ensuite, pour enfin prendre le public en photo. Un public que j'évite de trop regarder, car même si le Nouveau Casino ce n'est pas grand, quand c'est sold out, c'est impressionnant. Je gratte, je gratte, et j'ai mal au doigt, Bradford me donne son médiator, et c'est reparti. La basse et la seconde guitare sont maintenant aux mains d'autres personnes dans le public mais à mes côtés, Moses Archuleta imprime depuis plusieurs minutes un rythme forcené et hypnotique : c’est impressionnant de voir un batteur de près dans une telle épreuve de force. Je sors de la scène encore éberlué, chaque membre du groupe étant venu me saluer, moi je retrouve ma petite bande dans la fosse…

Mais pas le temps de trop discuter, on me demande d'aller dans les loges. Des loges toutes petites, on ne les imagine pas comme cela. Bradford me remercie encore une fois, visiblement il est heureux du concert de ce soir, moi je réussis juste à la dire que ce soir j'ai tout simplement été heureux de ce concert "sonique". Je ressors des loges encore abasourdi, un tour au merchandising, je prends deux t-shirts et je retrouve enfin la relative fraicheur de la rue. Quelques dernières paroles échangées avec Julie, et je remonte la rue avec les oreilles qui sifflent encore, heureux et détendu. Boucles, larsen, guitares soniques, rythmes hypnotiques, puissance et douceur, ce soir j'ai vécu pendant 1h30 (bon, 1h20 car sur scène, je n'en menais vraiment pas large) ce que j'appellerais tout simplement le nirvana. Ce concert sera dans mon top 5 de l’année, sans hésitations. Rendez-vous à la Route du Rock ! »










Deerhunter est un groupe de rock expérimental formé à Atlanta en 2001. Le groupe est concentré sur la personnalité tourmentée du chanteur-guitariste Bradford Cox. Leur musique, d'abord inspirée du punk, du rock garage et du noise...... Le nom Deerhunter venait de la bande du premier batteur, Dan Walton, qui a été demandé de quitter le groupe au début de sa carrière. Cox,atteint comme Joey Ramone du rare syndrome de Marfan (d’où son extrême maigreur), est de nature particulièrement fragile et note ses influences, en Echo & The Bunnymen, Brian Eno, David Bowie et My Bloody Valentine. Les fans de Sonic Youth devraient trouver de quoi décoller avec les comptines étranges et noisy de Deerhunter...

(www.myspace.com/deerhunter)


























2005: "Turn It Up Faggot"/Deerhunter
2007: Cryptograms
2008: Microcastle
Weird Era Cont.





* Bradford Cox - vocals, electronics, tapes, drum, acoustic slide guitar, bell set, accordion, electric guitar, piano, bass drum, gong
* Moses Archuleta – drums/percussion, synth/pads, electronics, treatments
* Josh Fauver - bass, piano, percussion, reverse guitar, vocals
* Lockett Pundt - synth bells, guitar, acoustic slide guitar, hammond organ, vocals
* Whitney Petty - guitar









La durée du concert : 0h00






AFFICHE / PROMO / FLYER


































Deerhunter - "Strange Lights"








Deerhunter - "Agoraphobia"








Deerhunter - Nothing Ever Happened








Deerhunter - "Microcastle"





1 commentaire:

metaxas a dit…

Ahaha!!
C'est toi le mec qui est monté sur scène, content de lire ton compte rendu, quel chance, je vendrais un rein pour faire ce que t'as fait :)
Quelle groupe magique, et bonne route du rock, en terre malouine.
Quel groupe monstrueux!
Thib'