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jeudi 19 mars 2009

Buzzcocks ~ Le Trabendo. Paris.









Première Partie: THE SACRED SAILORS





Ce qu’en a pensé Eric :

« Ouiiiiinnnn ! Je suis seul ce soir au Trabendo pour ce concert de Buzzcocks (bon, Robert pointe son nez quand même), et cela introduit toujours le ver du doute dans la pomme du plaisir. Vincent est à quelques centaines de mètres, au Zénith, pour The Killers, et Gilles B a fait l'impasse, sans doute effrayé par le risque de nostalgie ce soir : entendez par là assister au concert d'un groupe qui a été essentiel et tourne désormais à vide, reproduisant sans conviction ses heures de gloire perdue, devant un public qui a lui aussi vieilli (surtout que le programme de ce soir, c'est l'interprétation de l'intégrale des deux premiers albums du groupe, suivant une formule qui est devenue à la mode depuis un peu plus d'un an...). Bon, je partage un peu son inquiétude, mais Buzzcocks a été un tel pilier de l'époque post punk, coupable d'une poignée d'albums et de singles incontournables, j'ai donc décidé de prendre le risque de ce concert...


The Sacred Sailors est un group de Gotebörg, Suède, nous dit et nous répète le mignon chanteur blondinet qui correspond tout-à-fait au stéréotype du Suédois, bouge bien, mais chante seulement passablement. The Sacred Sailors ont pour eux de jouer un rock ultra-classique, qu'il est à peu près impossible de détester : basée sur les riffs tranchants et les solos vifs de deux guitares, avec deux amplis Marshall à fond - les novices à mes côtés grimacent devant l'agression sonore, moi, évidemment, je suis ravi -, leur musique évoque tout et rien de particulier, mais, malgré l'énergie sympathique qui se dégage de tout cela, finit par apparaître légèrement anodine, voire redondante. Bref, un groupe techniquement assuré (belle prestation du guitariste en face de moi, je dois dire, par moments, je pense à Wilko Johnson, je ne sais pas pourquoi, le côté sobre et tranchant sans doute), mais qui manque largement de personnalité. Une bonne première partie de 33 minutes, mais l'avenir est loin d'être garanti pour eux, si le niveau de leurs compositions ne s'améliore pas.

Le Trabendo est maintenant plein, malgré la grève générale qui a dû paralyser largement les transports parisiens, et Gilles B, s'il était là, n'aurait pas de quoi justifier un coup de cafard : le public est varié, largement jeune, malgré quelques vieux punks, élégants ou pathétiques, qui, ça et là dans la foule, nous ramènent à l'âge de nos artères.

Quand Buzzcocks entrent en scène, il faut bien admettre que ce n'est pas la joie : Pete Shelley, qui n'a jamais été bien folichon, même à 20 ans, il faut l'admettre, ressemble maintenant à une version un peu plus chevelue de Balladur, a autant de charisme que lui, mais bouge un peu moins sur scène. Face à moi, il y a Steve Diggle, qui a clairement vieilli avec plus de classe et va nous faire le show ce soir : ravi, puis rapidement déchaîné, il virevolte, gesticule, harangue le public, serre les mains, conspue MTV, crache abondamment, rayonne et tempête. On ne s'ennuie pas en face de Steve Diggle qui, il faut le bien dire, EST Buzzcocks à lui tout seul ce soir : il est d'ailleurs le seul à être en pleine lumière, alors que Shelley rôde dans le noir (bonjour les photos !), et que les deux autres membres du groupe ne sont que de jeunes accompagnateurs compétents. Mieux encore, tous les morceaux exceptionnels de ce soir seront les siens, de Autonomy à un magnifique Harmony in my Head en final après 1 h 40 de concert. La voix de Shelley, elle, est constamment sous-mixée, ce qui nous privera largement du plaisir qu'auraient dû faire naître en nous des hymnes pop immortelles comme Ever Fallen In Love? (à mon avis l'une des cinq plus grandes chansons pop jamais écrites...) ou What Do I Get? Car on en arrive à LA grande caractéristique du concert de Buzzcocks en ce jeudi 19 mars mémorable : LE NIVEAU SONORE des guitares, et de la guitare de Diggle en particulier. ENORME. Presque INSOUTENABLE. En gros, pour ceux qui y étaient, je ne trouve que le souvenir d'un concert mémorable de Wedding Present à Portsmouth à l'époque de Kennedy : nous avons vécu 1 h 40 de déchirements incessants des tympans, chaque riff aigu de la Telecaster blanche de Diggle nous détruisant un peu plus l'ouïe, sans doute de manière permanente. Et au milieu du set, Diggle, avec un air de maniaque, a mis le potentiomètre de son Marshall sur la position maximale, et à partir de ce moment-là, d'où j'étais placé, en face de lui, plus rien d'autre n'a été audible, même la batterie avait du mal à franchir le mur de barbelés sanglants que Diggle dressait. Inutile de dire que ce concert a été avant tout une célébration de LA GUITARE, et nous a permis de nous souvenir que Buzzcocks, qu'on a tendance à ranger dans la catégorie "pop-punk" du fait du talent de compositeur de Shelley, a été aussi un formidable groupe novateur, dans sa manière de construire des morceaux quasi-abstraits sur des riffs de mitraillette, créant une sorte d'abrutissement du public, littéralement "vitrifié" par le niveau sonore.


Le public, parlons-en justement. Dès le riff de Boredom annonçant le terrible Fast Cars ("I Hate / Fast Cars"), un pogo géant s'est déclenché dans un Trabendo qu'on avait rarement vu aussi agité, et les coups ont commencé à pleuvoir sur mon dos. Quelques minutes plus tard, une altercation sauvage se déclencha entre le groupe des photographes et deux femmes d'une trentaine d'années décidées clairement à "faire chier le monde" : j'ai donc entrevu notre cher Robert, pourtant l'homme le plus gentil du monde, faire le coup de poing, et j'ai reçu la moitié d'un grand verre de bière sur moi, avant que la seconde moitié soit jetée au visage de la photographe à mes côtés. Ensuite, comme je le disais, le niveau sonore hallucinant et les grands morceaux que sont Fiction Romance ou Pulsebeat (terrible !) ont plongé le public dans un sorte de coma hébété. La seconde moitié du set, consacrée à "Love Bites", un album que je connais moins que "Another Music in a Different Kitchen", et que je trouve moins intéressant, a été assez ennuyeuse, faisant retomber l'ambiance, malgré ce boute-en-train de Steve Diggle. Cela m'a permis d'ailleurs de réfléchir à mon aise sur ce concept bizarre qui fait rejouer aux groupes d'hier leurs grands albums mythiques DANS L'ORDRE EXACT des morceaux : difficile, malgré la violence punk dégagée par Buzzcococks, d'échapper à un vague malaise... Ne sommes-nous pas en fait dans un monde de cauchemar, d'où toute spontanéité a été évacuée, et où ne compte que la précision technique avec laquelle sont recréés les sons d'une époque révolue ? Tout cela m'a plongé dans une sorte de tristesse, loin de l'excitation qu'un tel concert aurait dû faire naître en moi.

Heureusement, Buzzcocks sont revenus pour un long rappel, enchaînant sans break neuf (9 !) de leurs meilleurs singles (ça avait une petite allure de "Singles Go Steady", pour ceux qui connaissent cette magnifique compilation), joués à fond la caisse, tous excellents malgré l'exagération flagrante du niveau sonore qui avait à ce moment-là définitivement flingué notre ouïe pour le reste de la soirée. Le pogo avait repris de plus belle dans la salle, la violence aussi. A la fin du concert, nous avons eu encore un réglement de compte, provoqué, si j'ai bien compris, malgré elle par la photographe qui voulait poliment se rabibocher avec son assaillante : résultat, un coup de poing en pleine figure de la part du mec de la dite assaillante. Bonjour l'ambiance... Et puis, après réflexion, je me suis dit que c'était très bien comme ça : quitte à faire semblant d'être en 77, autant qu'on retrouve la méchanceté et la violence du public de l'époque, et ce genre de comportements extrêmes qui ont largement disparu aujourd'hui des concerts.

J'ai quitté la salle sourd et dans un état d'esprit incertain, mais en regrettant que Gilles B et Gilles P ne m'aient pas accompagné ce soir : Gilles B aurait apprécié de recevoir une telle dose de métal fondu dans les conduits auditifs, et Gilles P se serait certainement battu tout son content, ce qui aurait rendu la soirée encore plus mémorable... ».






photos de eric




The Sacred Sailors s’est forgé une bonne réputation de groupe scénique. Ses progrès énormes depuis ses premières répétitions en font de sérieux concurrents à une renommée internationale. Et si The Sacred Sailors n’a pas la prétention d’avoir inventé quoi que soit, il met en tout cas toutes les cartes de son côté en matière de recyclage efficace.

(http://www.myspace.com/thesacredsailors)






Les Buzzcocks sont l'un des groupes anglais les plus prolifiques de la première vague punk - New wave (1977).Pete Shelley et Howard Devoto sont les deux fondateurs du groupe. Devoto quitte le groupe en février 1977 avant l'enregistrement du premier album et fonde le groupe Magazine. Le premier album Another Music in a Different Kitchen est une réussite emblématique du mouvement, morceaux courts, nerveux, incisifs. Les albums suivants conservent la même énergie maîtrisée.

Le style de Buzzcocks apparaît comme une tentative réussie de concilier l'esprit et la créativité de la pop britannique (The Beatles, The Kinks, The Who…) avec l'urgence, l'énergie , le do it yourself et le minimalisme du punk-rock.

Le son des Buzzcocks est à la fois varié et très reconnaissable : des guitares "cristallines" (c'est du punk) amplifiées par des lampes ; une basse ambitieuse et humble à la fois, une batterie toujours en soutien malgré un jeu de cymbales un peu soutenu parfois. Le chant est à l'avenant, aux limites et au-delà. Pete Shelley chante l'essentiel des compositions, parfois relayé par Steve Diggle qui a réalisé des albums en solo et compose dès 1977 des morceaux emblématiques du groupe ('harmony in my head").

Après une séparation en 1981, le groupe se reforme en 1989. Il continue de tourner et sort régulièrement des disques, forcément décevants par rapport à leur grande époque, mais d'une fidélité touchante à l'esprit punk, et avec parfois quelques pépites (Innocent sur Trade Test Transmission, plusieurs chansons de Flat Pack Philosophy).

(http://www.myspace.com/buzzcocksofficial)



























Studio albums

* Another Music in a Different Kitchen (1978)
* Love Bites (1978)
* A Different Kind of Tension (1979)
* Trade Test Transmissions (1993)
* All Set (1996)
* Modern (1999)
* Buzzcocks (2003)
* Flat-Pack Philosophy (2006)

Compilations

* Time's Up (1976 as bootleg, official release 2000)
* Singles Going Steady (1980)
* Parts 1-3 (1981) - compilation of Liberty Records A+B sides
* Product (1989) - three-CD set
* The Peel Sessions Album (1989)
* Operator's Manual: Buzzcocks Best (1991)
* Chronology (1997) - studio demos
* I Don't Mind The Buzzcocks (1999)
* Ever Fallen in Love? Buzzcocks Finest (2002)
* Inventory (2003)
* The Complete Singles Anthology (2004)

Live albums

* Entertaining Friends (1992) - live at the Hammersmith Odeon, March 1979
* Lest We Forget (1993)
* Live At The Roxy Club April ’77 (1993)
* Live in Paris (2001)
* 30 (2008)











Pete Shelley (Peter McNeish): Vocal, Guitar
Steve Diggle : Vocal, Guitar
Philip Barbe : Drums
Tony Barber : Bass






































La durée du concert : 1h40






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