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lundi 9 mars 2009

White Lies ~ La Maroquinerie. Paris.












Première Partie: PUSS IN BOOTS +


Ce qu’en a pensé Eric :


« Ce soir, je fais dans l'exception ! Que dis-je, l'exception ? C'est même l'absurde dont je parle ! Ce soir, je dépense mon argent et mon temps, précieux, pour aller assister au concert d'un groupe dont j'ai littéralement détesté le premier album ! Alors, masochisme ? Non : bêtement, j'avais acheté ma place sur la foi de critiques positives, çà et là, avant la sortie du disque ! Disque qui m'a particulièrement déplu, donc, et dont je ne me suis pas gêné pour faire le procès à la moindre occasion : pompeux, imbécile, détestable, voilà ce que je pense de White Lies, la dernière sensation de la semaine, le groupe de jeunes britons dont on parle, et qui passent à la Maro ce soir. Bah, on verra bien, je suis bien heureux quand même de retrouver l'excitation des concerts après plusieurs semaines d'interruption, et puis, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise, non ? Quelle douce sensation ça serait de découvrir qu'on s'est trompé, qu'il y avait bien une pépite dissimulée dans la fange grasse d'un stadium rock bégayant des extases morbides pour un public amnésique...

Rien de mieux pour se mettre en condition qu'une belle jeune femme sexy et pas trop habillée sur scène : on commence bien la soirée avec Puss in Boots, et son rock lourd et menaçant, façon PJ Harvey des débuts, avec une bonne basse plombée et - donc - une chanteuse panthère noire au dos et au ventre dénudés et tatoués. Dommage que le jeu de guitare de la belle soit assez basique, qu'il lui manque un tout petit peu de conviction, et que les compositions n'aient rien de vraiment transcendant. Mais bon, encore une preuve qu'en France, on sait désormais faire du rock de bonne facture, simple et viscéral.

"We're Haunts from London"... C'est parti pour 30 minutes d'un drôle de post-punk froidement frénétique, immergé dans un esprit "urbain" glacé, assez passionnant, autant pour le niveau de tension atteint par moments que par l'absence de références évidences (Wire ? The Fall ? Pas vraiment, mais ça vous situe le genre... énervé, décalé, assez conceptuel quand même, malgré les tentatives "soul" sur les morceaux plus lents). Avec en plus un bon chanteur au look étrange mais à la voix plus qu'intéressante, au timbre évoquant parfois Iggy Pop. On discute un peu à la fin avec le guitariste, fort sympathique, et ravi de la réception du public parisien : Haunts fera la 1ère partie de Eagles of Death Metal, et il nous invite à nous faire inscrire sur la liste des invités. Sympa. Bref, quelle que soit la prestation de White Lies qui suivra, je n'ai déjà pas perdu ma soirée...


Bon, soyons honnête, malgré ma bonne volonté, il ne me faut que quelques minutes après l'arrivée sur scène de White Lies pour me rendre compte que, malheureusement, tout ce que je déteste dans leur album va se confirmer sur scène : une lourde tendance à l'emphase (qui deviendra de plus en plus insupportable au fur et à mesure des - heureusement - brèves 40 minutes du set) qui transforme la petite scène de la Maroquinerie en antichambre du Stade de France, un orgue envahissant qui ne nous épargne aucun cliché sépulcral, et surtout un chanteur littéralement horrible, qui n'aura pas chanté une note juste de toute la soirée, et qui braille comme un goret qu'on égorge dès qu'il s'agit de monter un peu dans la gamme. Côté positif, puisque je souhaite rester objectif, ces maudites chansons qui restent quand même accrocheuses pour une moitié d'entre elles, et une section rythmique assez remarquable, surpuissante et pourtant subtile, qui fait tout le boulot sur scène. Je dois aussi dire que To Lose My Life, jouée en seconde position, est une chanson au refrain remarquable, pourvu qu'on passe outre la laide stupidité du texte - une constante chez les puceaux de White Lies ("Let’s grow old together / And die at the same time" !) - et que, quelques minutes durant, j'ai espéré réussir à me prendre au jeu... Mais rien à faire, les poses inspirées du nabot couinant devant son micro, à quelques mètres de moi, sont trop insupportables, et quand, à la fin, on encourage le public à frapper dans les mains sur leur tube intitulé Death, peu importe l'indéniable puissance sonore qui se dégage de White Lies, je ne suis plus d'âge à supporter tant de niaisierie !


Bon, je rushe au stand de merchandising des épatants Haunts, histoire de me réconforter en discutant encore un peu avec le guitariste, encore une fois très touché de voir toute notre petite bande se jeter sur l'album et les maxis vinyle du groupe (il me confiera que c'est lui qui en crée le - superbe - design), et au final, je me dis que j'aurais passé une excellente soirée, dans le genre "grandeur et misère du fan de rock" ! »




photos de eric




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