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vendredi 17 avril 2009

The Subways ~ Le Nouveau Casino. Paris.











Première Partie : THE TEMPER TRAP + MONTGOMERY



Ce qu’en a pensé Eric :


« C'est la soirée Custom aujourd'hui au Nouveau Casino, mais il n'y a pas de grosses bagnoles surbaissées à l'entrée... Et quant à nous la faire Fast and Furious, il va falloir attendre The Subways, a priori, parce que Temper Trap, c'est plutôt un mélange atmosphérico-progressivo-psychédélique, avec un chanteur au look métis asiatique (les boys sont originaires d'Oz a priori) et à la voix étonnante : un chant de fausset, toujours juste et léger, parfois même magnifique. La musique évolue du lyrisme primitif style Arcade Fire à une sorte de transe electro-ethnique finalement assez prenante, surtout quand les guitares (3 par moments) s'envolent. Bref, 30 minutes passionnantes, offertes par des musiciens aussi heureux d'être à Paris (la première fois) que fondamentalement généreux. Avec, soulignons-le, un son assez excellent pour l'endroit.

Les 40 minutes qui vont suivre, offertes par Montgomery, vont par contre s'avérer particulièrement ennuyeuses, et cela me sera littéralement impossible de ne pas me laisser dériver à penser au boulot et à plein de trucs pas très agréables comme ça : sur scène, énormément de matos, des synthés (sur-utilisés), deux batteries (sous-utilisées), et surtout une sorte de gloubi-glouba prog rock, à tendance planante la plupart du temps, et shoegaze dans les quelques minutes un peu plus intéressantes où les guitares prennent (temporairement) le dessus. Le plus pénible reste quand même les chants - en français, mais bon, ce n'est pas le problème... - éthérés, vaporeux et passablement irritants. Je suppose que certains dans la salle trouvent cela ambitieux (entre Air et Radiohead, on ratisse large), mais pour moi c'est tout simplement prétentieux et, au final, sans imagination.

Et voilà, il est 22 h 15 et The Subways sont sur scène : tout devient vraiment Fast and Furious, comme prévu. Charlotte est toute mimi dans sa tenue légère noire et dorée, très excitée, mais pas vraiment sexy en fait - un peu trop "cute" ? - et tout-à-fait rock'n'roll. Billy est torse nu, tatoué (en particulier un énigmatiaue "Strawberry Blonde" en travers des pectoraux...), sympa dans sa provoc facile et calibrée ("Sur une échelle de 1 à 10, comment jugez-vous vous-même votre degré de folie ?"), mais pas vraiment sexy - un peu trop "neat" ? - et tout-à-fait rock'n'roll. En fait, tout dans les 75 minutes qui vont suivre, va être furieusement rock'n'roll - putain de rock'n'roll ! On secoue la tête comme des damnés, écrasés au premier rang par la folie du pogo derrière nous, on se prend les habituels slammers sur la tête, il y a même quelques crêpages de chignon par ci par là, mais jamais vraiment méchants. Oui, The Subways sur scène, c'est la garantie d'un concert de rock'n'roll, et d'un bon, même, et c'est tout. Tout le monde chante les chansons en choeur, et moi aussi, même celles du deuxième album que je ne connais pas, car les chansons des Subways sont faciles à comprendre, et donc à reprendre en choeur. Tous les deux ou trois morceaux, le public part dans un bon délire frénétique, ce aui nous permet de gagner des points sur "l'échelle de Charlotte & Billy", jusqu'à un excellent 9.7 (dixit Charlotte), puis plus au coup suivant. Le malheur pour moi, c'est que mon morceau préféré (et de loin...), Young For Eternity (le titre, déjà...!) est joué dès le début, en seconde position, ce qui me permet certes de partir en vrille rapidement, mais constitue quand même un problème pour la suite, d'autant que toutes les chansons de The Subways ne sont pas, et loin s'en faut, des classiques du rock, juste de jolies bombinettes parfaitement réjouissantes. Il y aura aussi le très beau I Want to Hear un peu plus tard, et puis Turnaround, que je ne connaissais pas, mais qui m'a paru bien excitant... tout ça jusqu'au plaisir final, attendu mais impeccable, de Rock'n'Roll Queen, une sorte de classique teen instantané, et la parfaite occasion pour Billy d'organiser un concours de cris sauvages entre les spectateurs avant d'effectuer son propre - et impeccable - stage diving au milieu de la foule bien compacte, et qui n'attendait que ça... Je n'ai pas mentionné le son très bon, car très fort, même si la voix de Billy était peu audible d'où nous étions placés, entre les amplis Vox dans le rouge et le batteur à la frappe atomique.

The Subways est donc, comme prévu, un superbe groupe de scène, capable d'offrir à tout amateur de bon rock'n'roll teenage et sauvage les sensations d'excitation qu'il attend, voire même quelques pointes de délire qui sont la marque des très bons (... groupes de scène). Qu'est-ce qui empêche un tel set d'atteindre à la vraie grandeur, souvent frôlée, d'ailleurs ? La relative banalité des chansons, efficaces mais sans véritable relief ? Ou, peut-être plus encore, la simple évidence de cette musique, de ce spectacle (j'adore, comme tout le monde, les poses de Charlotte, notre rock'n'roll dream mouillé d'adolescents...), qui ne semble jamais pouvoir transcender sa propre efficacité : il n'y a dans cette musique nulle réelle zone d'ombre qui puisse créer un relief, ou tout simplement "impressionner". Avec The Subways, "what you see is what you get", et on n'est pas volé sur la marchandise, mais on n'en a pas non plus beaucoup plus que cela pour son argent. Ceci dit, ce sont là des réflexions à froid, alors que le plaisir du concert s'est estompé, car, sur le coup, je n'ai - comme tout le monde au Nouveau Casino je pense - rien trouvé à redire à ce concert, qui nous a fait nous sentir, au moins pendant une heure et quart, Young for Eternity ! »




photos de eric







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