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lundi 29 juin 2009

The Pretenders ~ Elysée Montmartre. Paris.










Première Partie: JP JONES




Ce qu’en a pensé Eric :


« La canicule est arrivée sur Paris, et clairement la saison "rock", pour les gens comme moi qui ne veulent pas "communier" aux grands rassemblements festivaliers, touche à sa fin. Ce qui pousse les désespérés bientôt en manque - comme moi encore - à aller un peu voir n'importe quoi, comme les Pretenders pour leur enième retour, près de 25 ans après qu'ils aient cessé d'être pertinents ! Mis à part Philippe D, appuyé nonchalemment contre LE pilier de l'Elysée Montmartre - celui qui normalement "appartient" à Vik ! -, les copains sont ailleurs ce soir, par exemple pour voir la dernière apparition en date de Jack White, the Dead Weather. Et il faut bien dire que quelque chose en moi me murmure obstinément qu'ils ont sans doute eu raison...

J'avais un moment espéré qu'il n'y aurait pas de première partie, vu la disposition du matériel sur la scène, mais - comme Gilles B me l'avait prédit, narquois - nous avons eu droit à JP Jones, plus ou moins seul à la guitare - électrique, mais à peine - c'est à dire accompagné d'un acolyte sous-amplifié et donc à peine audible du côté gauche où je me trouve. Non pas que ce soit un drame, tant la "musique" de JP Jones est un parangon d'insignifiance propre sur soi : imaginez du sous-Razorlight quand ces derniers veulent copier Springsteen, ou, pire encore, un sous-David Gray qui n'aurait qu'une seule mélodie et une seule atmosphère en tout et pour tout. Ca se veut clairement radio-friendly, c'est tout simplement soporifique pendant la demi-heure que ça dure. Mais le public - âgé, sans surprise ce soir - est bien indulgent, et applaudit. A la fin. JP Jones cite deux vers de Brass in Pocket, et c'est le délire - enfin presque - dans la salle. A ce moment là, j'ai un gros coup de blues qui me saisit, et ce n'est pas la copie blême de blues que rabâche JP qui me le file, croyez-moi !


La seule fois où j'ai vu The Pretenders, c'était en 1981 (le 18 décembre) au Pavillon Baltard, il faisait froid, le concert avait été très moyen, mais Chrissie Hynde incarnait alors une certaine image de la femme rock'n'roll qui nous faisait tous fantasmer. Presque 30 ans plus tard, le rock est devenu largement féminin, et si elle a indiscutablement contribué à cette mutation, difficile de ne pas la juger dépassée par ses "filles"... Quand Chrissie monte sur scène, on se laisserait presque abuser par sa silhouette toujours sèche et juvénile : le rock'n'roll conserverait-il si bien qu'à 58 ans, elle en paraisse encore 40 ? Non, par delà le jean moulant sur des formes encore glorieuses, les bottes à talons aiguilles pour faire fantasmer les "Tatooed Love Boys", et les poses "rock'n'roll queen", une fois mes lunettes essuyées (figure de style), je vois bien que le visage de Chryssie trahit son âge, et qu'elle ressemble plus désormais à un Alice Cooper vieillissant qu'à une maîtresse exigeante de rituel sado-masochiste ! Too bad !

Je ne me souvenais plus de ça, mais le seul autre membre fondateur du groupe encore vivant, c'est Martin Chambers, le batteur cataclysmique : et lui, croyez moi, il est toujours aussi (qui a dit : "plus encore, même..." ?) impressionnant. Phillipe D me confiera qu'il le classe aisément dans le Top 10 des plus grands batteurs de l'histoire du rock, et je dois dire que, après une heure vingt cinq minutes de rythmes titanesques, je serais assez d'accord avec lui. Comment avais-je donc pu oublier Martin Chambers ? Ce sera néanmoins la SEULE bonne surprise de ce soir, car, inutile de vous faire attendre plus longtemps, nous avons assisté plus ou moins à un NON-CONCERT (comme on dit un "non-événement") : rien à redire dans le détail, tous les morceaux étaient très rock, avec un son clair et tranchant, assez fort, interprétés de manière très "rentre dedans"... Et alors ? Alors, rien ! Pas une émotion, pas un instant de véritable excitation, il ne s'est RIEN passé sur la scène de l'Elysée Montmartre ce soir.

Je pense d'ailleurs que Chryssie et ses spadassins se sont rendus compte que quelque chose n'allait pas, car ils ont écourté leur set d'une bonne quinzaine de minutes, à vue de nez (plusieurs morceaux sur la set list ont été évincés, en particulier Brass in Pocket et Thumbelina...). Certains accuseront la chaleur, certes élevée. D'autres, à la sortie, blamaient les appareils photos qui ont visiblement irrité Chryssie (la pôvre petite, elle n'aime pas être photographiée ! A son âge, et vu le métier qu'elle fait, sans doute est-il un peu tard pour s'en rendre compte !). Moi je pense tout simplement que, ce soir, les Pretenders étaient médiocres, et c'est tout... Je n'ai pas parlé des autres musiciens, et pourtant : un joueur de pedal steel envahissant, qui a coloré ce soir tous les morceaux des Pretenders aux teintes de l'Ouest américain (Philippe D m'a dit qu'il avait trouvé qu'ils sonnaient comme Lone Justice, et il n'était pas loin du compte)... Mais le pire est le jeune guitariste-"hero" qui a tendance à laisser dégueuler ses soli un peu partout, et à saloper les chansons pop de Chryssie de délires hard rock d'assez mauvais goût (je dois dire que nombre de quinquagénaires dans le public appréciaient...). Bref, la musique des Pretenders ressemble aujourd'hui à ce que nos amis américains appellent du "classic rock", bien loin des fanfreluches post-kinks et décadentes de Londres...


Le set était composé d'une sélection de titres du nouvel album, a priori les plus "américanisés", entrecoupée des chansons (qu'on aurait pu croire) éternelles des trois premiers (glorieux) albums... Mais j'aurais de la peine à citer les meilleurs moments, tant tout a nagé dans une banalité sans nom. Le plus intéressant, ça a été finalement de retrouver le mauvais caractère et la vulgarité de Chyssie inchangés, et je me suis dit à un moment que ce caractère de "bitch" était ce qui restait de plus sincère au sein de cette musique dépassée et morte. Chryssie disant "cunt" toutes les cinq minutes - quand même LE mot restant choquant dans la langue anglaise -, Chryssie se moquant de Ray Davies dont elle a fait prononcer le nom par la foule avant de conclure "Moi, je n'invoque jamais le nom du Diable" (ça, c'est envoyé !), puis de Dylan dont elle a interprété - assez joliment - le Forever Young : "Je vais sûrement la massacrer, cette chanson, mais ça sera toujours mieux que quand il la chante, lui !". Notons aussi que la voix de Chryssie est toujours impeccable, même si elle s'est plantée à deux reprises dans les grandes largeurs en démarrant ujne chanson dans le mauvais ton : un tel amateursime surprend forcément, mais, là encore, ce genre de bourdes était plus intéressant que la majeur partie de ce que les Pretenders ont joué ce soir...

Pour mémoire, à la fin, nous avons eu droit à une version métalisée de Middle of the Road qui nous a enfin fait lever les sourcils et dodeliner de la tête, puis, pour conclure le second rappel, à une énergique interprétation de Precious, où il s'est quand même passé une sorte d'échange entre la foule et les musiciens.

Philippe D et moi sommes sortis de là assez dubitatifs, voire dépités, mais avec l'envie d'accorder à Chryssie le bénéfice du doute : ce soir, ça devait être une soirée "sans" pour les Pretenders... »







photos de eric




The Pretenders est un groupe de rock anglo-américain. Issu de la scène punk londonienne en 1978, The Pretenders repose sur la personnalité charismatique de la chanteuse-guitariste New-Yorkaise Chrissie Hynde, qui s’impose sur la scène punk/new wave de l’époque. Le groupe décroche d’entrée de jeu un premier hit avec une reprise des Kinks, Stop Your Sobbing. Le premier album Pretenders se classe directement en tête des charts britanniques dès sa sortie en 1980. Le groupe original était constitué de sa fondatrice, auteur, chanteuse, et guitariste Chrissie Hynde, du guitariste James Honeyman Scott, du bassiste Pete Farndon, et du batteur Martin Chambers. Le groupe a été plusieurs fois restructuré après des décès dus à la drogue et seule Chrissie Hynde et Martin Chambers restent du groupe d'origine.


(http://www.myspace.com/thepretenders)








* Pretenders (1980)
* Extended Play (Compilation 5 titres, 1981)
* Pretenders II (1981)
* Learning to crawl (1984)
* Get close (1986)
* The Singles (Compilation, 1987)
* Packed ! (1990)
* Last of the Independents (1994)
* The Isle of View (1995)
* Viva El Amor (1999)
* Greatest Hits (Compilation, 2000)
* Loose Screw (2002)
* Pirate Radio (Compilation, 2006)
Break Up The Concrete (septembre 2008)








Chrissie Hynde: Vocal & Guitar
Martin Chambers : Drums
Eric Heywood : Guitar pedal steel
James Walbourne : Guitar
Nick Wilkinson : Bass






























La durée du concert : 1h27






AFFICHE / PROMO / FLYER































1 commentaire:

ptilou a dit…

Pas aussi, déçu globalement de ce concert... même si un peu bougon quand même...
Elle a eu un coup de fatigue à mi chemin... il faisait très , très chaud sur Paris et sous les sunlights...

http://cooldesource.blog.lemonde.fr/2009/06/30/chrissie-hynde-pretenders-a-lelysee-montmartre/