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mardi 17 mars 2009

Franz Ferdinand ~ L'Olympia. Paris.





Première Partie: KISSOGRAM


Ce qu’en a pensé Eric :

« Le niveau d'attente vis à vis du concert (sold out en quelques minutes lors de la mise en vente des billets sur le net) de Franz Ferdinand ce soir est immense : après le set court mais dévastateur de la Cigale aux Inrocks l'année dernière, après un troisième album qu'on a appris à adorer autant que les deux précédents (peut-être plus même, tant il témoigne d'une exaltante volonté d'émacipation des codes du rock indie...), on est à l'Olympia pour accueillir un nouveau miracle, par un groupe que personnellement je considère comme l'un des trois plus importants de la décennie (et je ne vous répèterai pas qui sont les deux autres, à mon avis, ça me donnerait trop l'impression de rabâcher...). Pour être là, j'ai quitté une réunion importante en milieu d'après-mid à Madrid, pris un avion en catastrophe, traversé Paris en taxi-moto à fond la caisse, et... ouf, j'ai réussi à rejoindre Gilles B et Sophie au premier rang de l'Olympia...

On commence à 20 h 00 pétantes par Kissogram, un trio allemand... pas tout à fait convaincant... mais quand même, qui nous amuse pendant une bonne quarantaine de minutes avec sa musique assez inclassable, tour à tour accrocheuse (petites ritournelles au synthé que l'on pourraient qualifier de kurtweiliennes, déchirures électriques de guitare, voix emphatique qui rameute les souvenirs des grands crooners froids) et insignifiantes (quand on quitte le registre psycho-velvetien répétitif pour une pop plus dansante). Bref, il y a un peu de tout ce qu'on aime là-dedans, mais sur un mode mineur, pas complèrement réalisé. Difficile de dire s'il s'agit d'un groupe débutant avec un vrai potentiel, ou au contraire une formation de seconde zone et qui y restera.

Bon, commeçons tout de suite par les choses qui fâchent, ce soir, Alex Kapranos et sa bande n'ont pas donné un concert exceptionnel, comme celui de la Cigale. Quelque chose n'a pas pris, l'alchimie entre groupe et public n'a pas fonctionné complètement, la salle n'a jamais basculé dans l'hystérie. Dommage ! Car, honnêtement, le show a été impeccable, terrassant même parfois, et nous avons chanté en choeur pendant 75 minutes d'un enchaînement de chansons parfaites, délivrées par un groupe musicalement mature, à la fois festif et imparable. A la fin, des amis ont pu déplorer l'aspect "mécanique" de Franz Ferdinand, ce que je leur accorde : c'est même cet aspect "machine irrésistible" qui distingue à mon avis FF de la grande majorité des groupes de rock indie, sans parler du fait qu'ils aient eu l'idée de génie d'appliquer (et de mettre en danger aussi) leur formule sur le "dance-floor", ce qui leur permet de transcender désormais l'aspect vaguement "pavlovien" de leur musique (je veux dire : ils jouent, on bave, on crie... sans que cela passe le moins du monde par le cerveau !). Moi, même si j'ai regretté de ne pas revivre la folie d'il y a quelques mois, j'ai passé une soirée passionnante à "écouter Franz Ferdinand" jouer une musique plus complexe, plus ambitieuse qu'auparavant. Et du coup, je dois dire que j'ai moins apprécié les tubes monstrueux d'hier (Matinée, Take Me Out, Do You Want To) que les expérimentations dance du dernier album (moment de pur génie, l'enchaînement Outsiders avec percussions dechaînées, et Lucid Dreams, titre immense qui voit Franz Ferdinand perdre de son immediateté pour élever ses ambitions, avant de distendre littéralement le temps et l'espace dans un moment de folie électro). Mais bon, je mentirais si je ne parlais pas des moments forts de pur jouissance qu'on été What She Came For et son hallucinant solo psychédélico-hystérique à la fin, Michael et son riffs haché qui m'a paru plus tranchant encore ce soir, This Fire en conclusion impeccable (duel de guitares comme clou du spectacle), et surtout Ulysses, le plus beau moment de la soirée pour moi, une grande, grande et irrésistible chanson, qui semble nous redonner notre coeur et nos jambes de 20 ans.

A la sortie, même si on a tous mis un bémol à notre enthousiasme par rapport à ce concert, on ne peut guère s'empêcher de se demander si cela ne vaudrait pas le coup de revenir demain... juste au cas où... »




photos de eric

Franz Ferdinand ~ L'Olympia. Paris.




Première Partie: KISSOGRAM



Ce qu’en a pensé Gilles B. :

« Pouvoir revoir Franz Ferdinand dans une salle à taille humaine après leur prestation torride à la Cigale, lors du festival des Inrocks 2008, c'était presque inespéré... car le groupe aurait pu sans problème remplir à raz bord un Zénith. Au contraire, les Ecossais nous offrent deux soirées dans cette salle mythique, et j'ai longtemps hésiter avant de savoir si je ferais les deux soirs... Au final, je me suis contenté du concert d'ouverture, le mardi, avec les fans les plus hardcore du groupe. Car voir FF en concert, c'est généralement l'assurance de vivre une soirée singulière tant l'énergie développée, et surtout la prestance du groupe en live est impressionnante.

Alors pourquoi est-ce que je ressors de ce concert avec une impression de malaise ? Et pour paraphraser Nip Tuck, Mr Barbeaux, qu'est qui ne vous a pas plu dans ce concert ? Car telle est bien la question. Je me sens un peu empêtré dans ce compte rendu, car mes sensations d'après concert ne sont pas très claires.

Pourtant tout avait bien commencé en ce mardi 17 mars, avec le printemps qui avait fait son apparition plus tôt que prévu, Sophie qui gentiment faisait le pied de grue depuis 16h30 devant la salle, ce qui nous assurait une place au premier rang, Charlotte et ses copines qui mettaient de l'animation dans la petite file d'attente, une entrée parfaite aux alentours de 18h45, conclue par un sprint. Premier entré dans la salle, je fais le même choix qu'à la Cigale, je me place entre Alex et Nick, un endroit stratégique qui risque d'être chaud pendant le concert. Sophie me rejoint, les premiers rangs sont rapidement pleins, mais une fois les fans ultra installés, la salle se remplit maintenant en douceur. Charlotte et ses copines, elles, ont pris l'option d'être en face du bassiste. Cécile et Alice arrivent enfin, suivies d'Eric, qui se place juste derrière nous. C'est maintenant Livie qui vient nous faire un coucou, puis Gilles P et Vincent qui, eux, préférent l'ambiance plus calme du balcon. Le tableau est en place : plein d'amis et de copains ou copines, l'atmosphère est idéale pour cette soirée.


Une fois de plus, c'est à 20h tapantes que Kissogram, un trio allemand, fait son apparition sur scène. J'avais pris le temps dans l'après-midi d'écouter leur MySpace, et j'étais resté sur une bonne impression. Qui sera confirmée par leur assez longue prestation (40 minutes tout de même !). Un côté electro pop avec les parties de claviers contrebalancé par la guitare agressive et assez rêche du chanteur/guitariste. Un coté répétitif très années 80, il faut bien le dire, mais j'ai trouvé que cela passait vraiment bien. Le chanteur dégage quelque chose d'intéressant. C'est assez minimaliste, un peu punk avec cette guitare très agressive et parfois jouée approximativement, mais peu importe. Moi j'ai adhéré à cette première partie qui, sans être géniale, a eu le mérite de nous faire passer un moment agréable (il semble d'ailleurs que je sois le seul de cette avis parmi les amis).

Il est maintenant 20h40, on s'attend à un début de concert vers 21/21H15 environ, pas grand chose sur scène hormis les toujours minuscules amplis des musiciens. Ah si ! Nous sommes surpris par la position du clavier de Nick McCarthy, qui, cette fois, ne se trouve pas sur la gauche de la scène mais se situe entre ses amplis et la batterie. Sinon pas de grand décorum, la sobriété est de rigueur. Pour l'instant nous somme tranquilles devant, cela n'a pas encore commencé de pousser. J'aperçois sur ma gauche au premier rang Elena, un coucou de la main, cela me fait plaisir de la revoir.

21h15, les Franz Ferdinand font leur apparition, Nick arbore un magnifique tee shirt des Sonics, le groupe attaque bille en tête avec Matinee, suivi de Do You Want To, normalement ces deux titres sont sensés mettre le feu à la salle, et à ma grande surprise je constate que cela ne bouge pas beaucoup. Et cela sera la constante de ce concert, une ambiance que j'ai trouvé assez mollassonne, je ne suis même pas pressé contre les barrières, je ne retrouve pas la folie que j'ai déjà vécue par deux fois en 2004 et en 2008. Mais bon, ce n'est que le début du concert, et il faut voir par la suite. La seconde chose qui me tarabuste, c'est le son, incroyablement faible en ce début de concert, cela s'améliorera par la suite mais sans jamais être au top niveau. A ce moment-là, j'ai encore beaucoup d'incertitudes, mais aussi beaucoup d'espoir, le concert n'est pas mauvais, les chansons sont toutes bonnes, y compris celles de « Tonight », car je suis l’un de ceux qui considèrent que c'est un excellent album, que je placerais juste derrière le premier au niveau des sensations éprouvées. Le concert continue, savant mélange des trois albums, avec bien sûr un petit plus pour « Tonight », mais malgré toute ma bonne volonté, je n'arrive pas délirer de la manière dont j'aurais souhaité. C'est bien, mais cela devrait être excellent, et c'est là que la bât blesse. Je m'aperçois aussi au fûr et à mesure que le concert avance que Nick et Alex semblent déjà un peu usés, alors que ce n'est que le début de leur tournée. Je ne retrouve pas cette sécheresse, cette spontanéité et ce plaisir manifeste qu'ils affichaient l'année dernière à la Cigale. Derrière eux, Paul Thomson semble parfois absent et fatigué lui aussi, il affiche un look qui parfois fait peur, tout simplement celui d'un alcoolique, il faut hélas le dire. En ce début de concert, Alex chante bien, mais par la suite il y aura tout de même quelques couacs au niveau vocal. Arrive, presque trop tôt, Take Me Out, et enfin pour la première fois de la soirée, je saute à l'unisson avec tout le premier rang, enfin de l'ambiance et j'aime ca !! Quelques slams derrière nous qui commencent, des videurs qui s'agitent, yes enfin de l'ambiance !! Malheureusement, ce n'était qu'un feu de paille, le temps d'une chanson. Le public redevient "gentil et calme", trop calme à mon goût, malheureusement. Le groupe est en pilotage automatique, pas beaucoup de dialogues avec le public, juste des grands sourires affichés. Au bout de 45 minutes, je regarde Eric un peu interloqué car le groupe quitte déjà la scène. Alors oui, ces 45 premières minutes ont été sympa et agréables, mais c'est tout.

Le groupe revient après quelques courtes minutes d'absence, et nous avons enfin droit à un rappel de très bonne facture. Bien sûr, le traditionnel festival de percussions autour de la batterie de Paul pendant The Outsiders ouvre le feu des réjouissances, mais moi le morceau qui ce soir m'aura le plus marqué (avec bien sûr Take Me Out) sera la superbe version longue de Lucid Dreams : à ce moment-là, j'ai ressenti que les membres de FF étaient sortis de leur apparente torpeur pour nous concocter un beau final. This Fire viendra conclure ce set trop court (1h12 environ), mais ceux qui connaissent Franz Ferdinand savent qu'ils ne sont pas adeptes des longs concerts.






photos de gilles b

Franz Ferdinand est une formation rock écossaise, constituée à Glasgow en 2001. Ce patronyme leur est venu en regardant une course de chevaux dont l'un des concurrents portait le nom de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche (Franz Ferdinand en allemand). Leur premier album sorti en 2004 a rapidement atteint la troisième position des meilleures ventes d'albums au Royaume-Uni et a remporté un Mercury Music Prize. En 2005 ils ont sorti un deuxième album, You Could Have It So Much Better. Le successeur est attendu le 26 Janvier 2009. Aujourd'hui FF est un phénomène mondial.

(http://www.myspace.com/franzferdinand)











































* Alexander « Alex » Paul Kapranos (Huntley) : Vocal & Guitar
* Nicholas « Nick » McCarthy : Guitar & Keyboards
* Robert « Bob » Hardy : Bass
* Paul Thomson : Drums & Guitar



















The Dark of the Matinee (Franz Ferdinand - 2004)
Do You Want to (You Could Have It So Much Better - 2005)
No You Girls (Tonight - 2009)
Walk Away (You Could Have It So Much Better - 2005

The Fallen (You Could Have It So Much Better - 2005)
Auf Achse ? (Franz Ferdinand - 2004)
Twilight Omens (Tonight - 2009)
Take Me Out (Franz Ferdinand - 2004)
Turn It On (Tonight - 2009)
40’ (Franz Ferdinand - 2004)
Bite Hard (Tonight - 2009)
Michael (Franz Ferdinand - 2004)
Ulysses (Tonight - 2009)

Encores


What She Came For (Tonight - 2009)
Outsiders (You Could Have It So Much Better - 2005)
Lucid Dreams (Tonight - 2009)
This Fire (Franz
Ferdinand - 2004)


La durée du concert : 1h13

AFFICHE / PROMO / FLYER





Franz Ferdinand - Take me out - Live au Printemps de Bourges 2004




Franz Ferdinand - Michael