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lundi 6 avril 2009

Alela Diane ~ Le Bataclan. Paris.










Première Partie :
William Elliot Whitmore







Ce qu’en a pensé Gilles B. :

« Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins, je suis complètement dingue d'Alela Diane depuis sa première apparition télé dans l'émission de Ray Cooks, cela devait être aux Transmusicales de Rennes en 2007, où elle avait interprété The Rifle toute seule, juste accompagnée de sa guitare : j'avais ressenti beaucoup d'émotions en l'écoutant et en la regardant, et ce sentiment ne m'a plus quitté depuis. Premier concert parisien de 2009 donc au Bataclan, avant l'Olympia début Juin, je prends toutes mes précautions pour arriver en avance, hors de question d'être le second ou le troisième, je veux être le premier devant la salle (je sais, c'est bête) et de fait, j'arrive devant le fronton de la salle, personne à l'horizon, je prends quelques photos, puis je me poste près de l'entrée, en attendant la mise en place des barrières. Michael arrive quelques minutes plus tard. Au café situé juste à côté de la salle, toute la famille Menig, accompagnée d'Alina Hardin, est autour d'une table à la terrasse, pas question d'aller les déranger. Merde, on regarde d’unœil triste Alela s'éloigner avec son fiancé, bras dessus bras dessous, on en rigole, mais quelque part j'aimerais quand même bien être à la place du jeune homme (qui s'avèrera être le bassiste de la petite formation qui va accompagner Alela sur scène ce soir)... Vincent nous rejoint, puis c'est une mauvaise nouvelle : Elena ne pourra pas être présente ce soir, vraiment dommage pour elle.

Entrée cool, je découvre pour la première fois, il me semble, la salle entièrement garnie de fauteuils. Côté droit ou côté gauche ?? Cela a été la question - sans réponse d'ailleurs - avant que les portes de la salle soient ouvertes, du coup on opte pour le premier rang, légèrement décalés sur la droite. Notre crainte en se plaçant au premier rang était que la scène soit trop haute, mais heureusement ce n'est pas le cas au Bataclan, notre position est presque parfaite. On est bien à l'aise, le public est cool, un bonjour au passage à Robert, et on patiente tranquillement jusqu'a l'arrivée de la première partie.

William Elliot Whitmore (cela ne s'invente pas) arrive tout seul sur scène, un chapeau comme couvre chef, un banjo et une guitare pour tout instrument, un tabouret pour tout décor, et surtout un corps ou plutôt des bras et des mains bardés de tatouages, on pense tout de suite à Mitchum avec ses phalanges tatouées, sur lesquelles je peux voir inscrit sur sa main gauche "Free". Cela situe le bonhomme, surtout quand il commence à chanter d’une voix très grave et rauque. Malgré sa jeunesse apparente, il semble avoir bourlingué, et sa musique paraît être le reflet de sa vie. Du blues teinté de folk jaillit de son banjo, d’une manière très roots, on ne peut guère faire plus brut et plus authentique. Le bonhomme, en tout cas, est à l'aise ce soir, il discute avec le public, il se présente comme venant de l'Iowa, et la magie opère rapidement car le talent sur scène ne souffre généralement pas d’un manque de reconnaissance du public. Il passe du banjo à la guitare, toujours dans un style très rêche, mais avec cette voix que l'on croirait sortir presque d'outre-tombe. On sent bien que le bonhomme a dû galérer, du moins on le suppose. Belle première partie, qui aura séduit une grande partie du public.

Sur scène, il n'y a pas beaucoup d'affolement, car tout est déjà en place, c'est vraiment une soirée décalée par rapport aux concerts rock habituels, où l'on ressent le stress d'avant concert : ici, rien de tout cela, l'ambiance est cool, et j'attends maintenant avec une impatience que j'essaie de dissimuler l'ange qu’est pour moi Alela.

Les musiciens montent sur scène, le papa Tom Menig, puis un jeune bassiste, Alina Hardin qui prend place cette fois sur la gauche, et enfin Alela tout simplement vêtue comme à la ville d'un jean, pas de plumes dans les cheveux ni sur sa guitare, ce soir. Petite déception vite réprimée, il n'y aura pas Matt Bauer au banjo, ni Mariee Sioux, mais je suis de toute façon venu pour voir ALELA. A son sujet, arrêtons vite la polémique que j'ai lue par ci par là sur le net concernant sa nouvelle coupe de cheveux, ok on préférait l'ancienne, mais tout cela, on s'en fout, ce qui m'intéresse en elle dépasse largement cet aspect purement physique, et de plus passager. Alors ce soir, c'est véritablement une nouvelle tournée, « To Be Still » est à l'honneur bien sûr. Et tout le début du concert lui sera consacré. La voix est là, belle et inimitable, Alina Hardin me semble beaucoup plus sereine dans son chant qu'à l'Olympia par exemple, où elle était beaucoup plus timide et réservée. Tom est égal à lui même, il a vraiment eu raison de raser sa moustache, ça lui donne un air beaucoup plus jeune, le plus surprenant ce soir c'est le bassiste, et accessoirement petit ami d'Alela, qui détonne sur scène avec son style plutôt particulier. Ce que j'aime lors des concerts d'Alela, c'est le silence parfait qui illumine la salle pendant qu'elle chante, tout le monde a l'oreille attentive et retient presque son souffle. Le premier grand choc pour moi arrive tout d'abord avec Tatted Lace, où les harmonies entre Alela et Alina font merveille ("Snow Keeps Me Alone oh oh ouh oh oh ouh", mon dieu que c'est beau) puis c'est avec Dry Grass & Shadows, suivi de White As Diamonds, où l'émotion présente me fait une fois de plus monter les larmes aux yeux. Je ne sais pas si c'est un problème organique chez moi, mais quand Alela a cette sorte de trémolo dans la voix (ce n'est pas le mot exact d'ailleurs) comme lors de ces deux chansons, c'est tout simplement poignant, et j'ai à chaque fois des frissons. On regrette ce soir l'absence de The Cuckoo, cette formidable reprise du folklore américain, qui n’est pas incluse dans le répertoire pour la première fois depuis que je la vois sur scène. Mes yeux ne quittent pratiquement pas le visage de la douce Alela, cela aussi c'est une caractéristique que j'aime chez elle, cette douceur qui s'ajoute à une simplicité déconcertante. On rigole quand son père se plante sur une intro, et eux aussi sur scène, ça les fait rire. Alela se plante elle aussi sur une reprise de refrain je crois, mais c’est bien, on sent que tout est au feeling, pas besoin de répétitions incessantes, tout se passe presque de manière amateur. Quelques mots en français viennent rompre la douce quiétude qui entoure ce concert. Ça va ? Le printemps est au rendez-vous aujourd'hui (ça, elle la dit en anglais). Paris aime Alela, et je crois que l'inverse est aussi vrai. Lorsqu’elle ne chante pas, elle regarde systématiquement son père en tapant d'un pied pour imprimer le rythme, on sent une complicité évidente entre les deux. Alela, c'est la fée qui emmène tous ses amis sur la route, et qui semble aimer partager son succès. J'avoue que je suis comme hypnotisé ce soir, à l'instar de Michael d'ailleurs, nous sommes véritablement "aux anges", il suffit qu'Alela ouvre la bouche pour que nous devenions complètement gagas. Il y a quelque chose de parfait chez elle, qui nous laisse rêveurs et amoureux... Ce soir, c'est carrément l'intégralité de « To Be Still » qui est interprétée, avec outre les trois morceaux précédemment cités, une préférence pour moi pour The Alder Trees et Take Us Back. Enfin, et sous les ovations du public, Alela seule à la guitare interprète des extraits de « The Pirate's Gospel ». Une fois de plus, j'ai les larmes aux yeux pendant Oh My Mama, beaucoup d'émotions et un sentiment de nostalgie qui m'envahit. The Rifle est toujours un morceau somptueux, mon morceau fétiche car c'est avec lui que tout a commencé. Enfin une reprise avec le splendide Matty Groves. C'est sous les acclamations d'un public conquis que la petite troupe sort de scène, manifestement contente, puis c'est le retour pour un unique et court rappel avec bien entendu The Pirate's Gospel. Ovations prolongées, on pense qu'Alela va revenir mais malheureusement non, les lumières de la salle se rallument après juste 75 minutes de concert, quelque part on se sent un peu frustrés malgré notre bonheur, on aurait tant aimé un ou deux morceaux de plus. Un grand merci à Michael qui me donne l'unique set list se trouvant sur la scène (celle d'Alela).

Nous attendons que la salle se vide un peu, avant d'aller voir ce qui se passe au stand de merchandising situé dans le hall d'entrée du Bataclan, et à ma grande et heureuse surprise, Alela et Alina sont là derrière le stand, à dédicacer avec de grands et beaux sourires. Bon, impossible de résister, j'arrive après une bonne dizaine de minutes d'attente à faire signer la set list, Alela est adorable, souriante et jolie comme un cœur, on sent qu'elle ne fait pas cela comme une corvée mais plutôt par plaisir envers son public. Michael me prend en photo, beau souvenir, une soirée presque parfaite. Dehors je félicite Tom Menig le " Dad" d'Alela, il est tout sourire et me tend la main en me remerciant, c'est vraiment agréable, on est loin de l'attitude de certains artistes, ce soir c'est la proximité qui à l'honneur. D'ailleurs le ressenti de ce concert, c'est simplement le fait qu'Alela est sur scène comme dans la vie, insouciante et heureuse, tout est naturel pour elle. Tout ce que je souhaite, c'est qu'elle ne change pas et qu'elle nous illumine pendant longtemps de sa voix tellement chargée d'émotions. »







Alela Diane Menig est une chanteuse et une compositrice américaine, dont les chansons sont imprégnées d'un style psyché folk. Les chansons de la jeune californienne, fille de hippies mélomanes, sont apparemment conventionnelles (une guitare, une voix), mais elles semblent venir d’un temps très ancien, très dur et très pur. Dans le folk féminin, on n’avait rien entendu d’aussi essentiel, élégiaque et bien chanté depuis Karen Dalton ou Catpower – pas moins. Et maintenant qu’Alela est là, on se demande comment on a pu vivre sans elle. Son album, The Pirate’s Gospel (le 23 octobre 2007), plus de trois ans après sa réalisation, est sortie chez Fargo, un label qui n’en finit pas nous enchanter. Ça valait le coup d'attendre ! Du folk/gospel, par une Américaine en état de grâce... Une voix gorgée d'âme, une guitare antique et... c'est tout. Pas la peine d'en rajouter.

La rédaction des Inrockuptibles a classé l'album "The Pirate's Gospel" comme l'un des 10 meilleurs albums de 2007. Son nouvel album, sorti en février 2009, mêle allègrement des sonorités du folk américain et du folk anglo-irlandais.

(http://www.myspace.com/alelamusic)




























Alela Diane : Vocal & Guitar
+
Band




























La durée du concert : 1h15

AFFICHE / PROMO / FLYER







































Alela Diane - The Pirate's Gospel



Alela Diane - The Rifle



Alela Diane - Tired Feet




Alela Diane - The Pirate's Gospel (• 26 - Le Cargo)




Alela Diane - Pieces of String