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vendredi 22 mai 2009

Cocoon ~ La Maroquinerie. Paris.








Première Partie : GREEN SHAPE

CONCERT SURPRISE



Ce qu’en a pensé Eric :

« J'avais très envie de revoir Cocoon après les avoir découverts il y a un an grâce à Gilles B à Pontoise, d'autant que leur album, "All my friends died..." avait enchanté mon année dernière, mais l'idée qu'ils avaient passé la vitesse supérieure, avec groupe et grandes salles me refroidissait. Alors, ce concert-surprise programmé à la Maro, en fin de tournée, m'a paru l'occasion parfaite. Et de fait, comme la rumeur en avait circulé avant, la configuration pour le moins curieuse de la salle, avec le groupe en son centre et le public - assis - autour, laissait immédiatement présager un moment d'intimité... Comme aux débuts du groupe. Bizarre quand même de se retrouver assis sur la scène, tournant le dos à celle-ci...

On va finir par manquer d'idées, voire de mots pour parler un tant soit peu de tous ces folkeux qui polluent nos concerts ces dernières années : Régis essaie de nous faire rire, et c'est vrai qu'il a tout du bon gars qu'on aimerait probablement avoir comme copain, il chante très bien des chansons sans intérêt aucun, qui piochent des accords et des atmosphères à droite et à gauche - Don McLean ? REM sous anesthésiants ? etc. etc. Tout cela est d'une politesse et donc d'un ennui assez mortel. Mais ce n'est pas grave, le public, bonne pâte, aime bien : et que je te frappe dans les mains quand le rythme s'accélère, passant de celui de la limace anorexique à celui de la tortue dépressive, et que je te fais des "la la la"... Bref, Green Shape - c'est le nom de scène de l'intérimaire Régis, comme il se qualifie lui-même - joue pendant 30 minutes dans un seul registre, celui de l'intimisme raisonnable et concerné, et, désolé, mais ça me rappelle un peu trop mon enfance dans les MJC à écouter des chevelus-barbus reprenant les tubes (ah ah) de Maxime Leforestier, les mélodies en moins. Passons à... Metallica (je cite encore Régis, dans sa seule plaisanterie drôle de la soirée)... Non, pardons, Cocoon...

Quand Mark et Morgane traversent le public pour s'installer au centre de l'espace qui leur est réservé, circonscrit par un tube lumineux autour duquel le public, majoritairement féminin, s'est accroupi à même le sol de la Maroquinerie, dans une ambiance bon enfant, je sens une inexplicable vague de bonheur m'envahir. Inexplicable ? Pas tout-à-fait, car leur album a eu un effet profond sur moi, comme une sorte de version plus proche des chansons intimes et doucement désespérées du grand Elliott Smith. Et ça ne manque pas, quand Mark entame le décolage (... avant le crash, donc...), pardon, Take Off, un frisson me traverse tout entier, j'ai les larmes aux yeux, je suis littéralement transpercé de tant de beauté. Je m'arrime pour vivre intensément "mon" concert de l'année, et puis... Non ! J'ai tout simplement oublié que Mark et Morgane n'aiment rien tant que pérorer entre eux (de sexe, de musique) et avec leur public (de musique, de sexe), et parsèment leurs chansons - sublimes, et je pèse mes mots - le long d'un show qui ressemble globalement surtout à une chouette soirée entre copains, arrosée à l'Orangina. Et ce soir, en cette fameux soirée exceptionnelle qui clôture avant les grands festivals une interminable tournée, ça va être "pire" encore : Mark et Morgane ont demandé aux spectateurs d'apporter des instruments de musique, et ont prévu de nous donner une "master class" : une bonne partie des morceaux de l'album seront donc l'occasion d'apprendre à eds spectateurs volontaires à jouer et à chanter leurs chansons ! C'est assez sympa - assez magique, même - quand Cocoon utilise le public pour les choeurs ou pour ajouter des sons divers et variés à leurs chansons. Ca l'est beaucoup moins quand Chupee se transforme en une interminable répétition avec des volontaires à qui Mark aura confié ukulélé et guitare et enseigné quelques accords : comme quoi, indiscutablement, les meilleures plaisanteries sont les plus courtes, et là, on s'enlise, on s'enlise... Au milieu de tout ce fatras, sympathique et instructif, certes (on réalise combien la meilleure musique peut naître parfois de quelques idées très simples...), mais longuet, on aura droit à quelques moments inspirés : Microwave et Cliffhanger - ma chanson préférée de l'album, avec son horreur glacée et sereine - me feront à nouveau littéralement pleurer devant tant de beauté.

La seconde partie de la soirée sera consacrée à une première présentation de 8 des nouveaux morceaux de Cocoon qui devraient figurer sur le prochain album, qui nous parlera des animaux marins (gag ?), nous dit Mark, et qui sera motivé encore une fois par un deuil (re-gag ?). On revient alors à la formule d'un véritable concert, même si Mark continue ses vannes plus ou moins légères : il plaisante sur le manque de seins de Morgane - un spectateur élégant renchérissant sur les "piqures de moustiques" -, la remercie pour son épilation parfaite lorsque sa jupe-panda se retrousse sur ses cuisses nues tandis qu'elle s'assied sur le tabouret pour tenter - sans grand succès, avouons-le, de s'accompagner à la guitare sèche (la chanson - Ghostbusters, je crois... - finira dans des grincements pénibles de cordes et des rires nerveux), ou encore plaisante sur la réverb excessive qui donne à sa voix un petit air de JJ Goldman ! Ces nouvelles chansons, parlons-en : toujours très réussies, toutes en légéreté et finesse, elles semblent quand même manquer de cette magie incroyable qui nimbait les précédentes, il faudra donc voir à l'usage ! On passe un bon moment - à noter que les deux musiciens désormais additionnels de Cocoon, Oliver l'Australien et Raphaël viendront brièvement épauler Mark et Morgane -, mais j'ai l'impression que la soirée est devenue désormais assez banale... Un sentiment qui ne s'envolera pas pour le rappel, avec l'enchaînement de trois titres demandés par les spectateurs qui autont su rattraper l'oeuf lancé au hasard par Mark : I Don't Give a Shit (dont Mark a largement oublié les accords...), et les reprises de Kung Fu Fighting (amusante, mais anecdotique) et du Hey Ya ! de Outkast, un peu plus roborative. Gilles est assez en rage d'avoir manqué de peu l'oeuf jeté dans sa direction, il aurait tellement voulu entendre Christmas Song, sa chanson préférée que Cocoon n'interprète plus sur scène : je trouve qu'il ne devrait pas se plaindre, il a fait beaucoup d'envieux en s'emparant du cultissime panda en peluche qui décorait les claviers de Morgane, et qui a été offert par Mark au public en cette "soirée d'adieux" !

Voilà, 1 h 40 de (très) hauts et de bas, on prend quelques photos souvenirs de notre petite troupe autour du panda, et on sort tranquillement malgré l'embouteillage dans l'escalier provoqué par la distribution gratuite par Fargo de CDs de groupes inconnus / méconnus (?)... Alors que je rumine ma semi-déception (ou mon demi-enchantement, c'est selon...), je trouve enfin à qui me fait penser Mark - cette image que je recherche depuis un an : Cyril Collard, bien sûr ! En plus grand, OK ! Mais avec Morgane et ses faux airs de Miou-Miou adolescente, ils font un beau duo de cinéma, non ? »





photos de eric




Cocoon ~ La Maroquinerie. Paris.









Première Partie :
CONCERT SURPRISE



Ce qu’en a pensé Gilles B. :

« La boucle est bouclée, deux ans après ses débuts dans cette même salle en tant que lauréat CQFD, lors d'un concert en première partie des Inrock Indie Club, et j'avoue que je n'aurais pas parié un kopek que le groupe jouirait d'une notoriété aussi importante deux ans plus tard. Fin de ma trilogie de la semaine, et, après les deux Cigale, place cette fois à l'intimité de la Maroquinerie donc ou certaines surprises seraient à attendre... Je suis un peu anxieux, du coup j'arrive ultra tôt, le premier pour tout dire, car la Maro, c'est petit, et je veux pouvoir choisir ma place. Et puis les copains arrivant plus tard, moi je serais là. Je croise Mark, et j'ai une question qui me brûle les lèvres… mais bêtement, je ne lui pose pas : pourquoi plus de Christmas Song en concert ?? Mince, elle me manque, cette chanson. Puis, c'est Morgane qui me dit bonjour avec un sourire éclatant aux lèvres, il n’y a pas à dire, ils sont décontractés nos Cocoon !! Vince met les barrières, les potes arrivent Livie, puis Michael et Eric, allez hop, je rentre le premier dans la salle et là, où se mettre ??? Car comme cela avait plus ou moins été annoncé, la scène est au milieu, quand je dis la scène c'est plutôt les deux claviers de Morgane, et en face, un pied de micro et un retour, le tout délimité par un cercle fait de minuscules ampoules lumineuses. Bon, on se met où ?? La question est primordiale, et on décide rapidement de s’assoir sur ce qui est normalement la scène de la Maroquinerie. Les gens prennent place ainsi, tout autour de cette étrange scène. Chaleur et ambiance intime, le décor est posé. Elena nous rejoint, et prend place derrière nous.

C'est dans cette atmosphère que Green Shape, le protégé de Mark Daumas fait son apparition dans une Maro surchauffée. Moi, je l'avais vu par deux fois à la Cigale, où il interprétait avec Cocoon l’un de ses morceaux, mais là, c'est autre chose, il est seul à la guitare. Alors oui, la voix est très belle, rien à redire, mais franchement moi je m'emmerde, car il faut vraiment énormément de talent pour réussir à captiver un auditoire lorsque l'on est seul… et moi, je n'ai pas été séduit. Le seul morceau auquel j'ai prêté un peu d'attention, c'est justement celui qu'il interprétait avec Cocoon (Pound After Pound) dans une version dépouillée, mais qui, au niveau musical, m'a semblé plus intéressant que le reste, qui était beaucoup trop monocorde. Le public, lui, applaudit, et manifeste son contentement, chacun ses goûts... même si j'ai moi aussi applaudi (mollement tout de même), plus par principe et par respect de l'artiste que par conviction.

Etre assis sur la scène, c'est mieux qu'être par terre, mais à la longue, j'ai mal aux fesses !! Dommage qu'ils n'aient pas fourni de coussins !! Aux quatre coins de la salle, des caméras, dont celle de Stéphane, autorisé à filmer à l'ultime minute ; pas ou peu de photographes (j'en ai vu une en tout et pour tout), on attend avec gourmandise et impatience l'arrivée de nos deux chouchous. Oui deux, car ce soir pas de batteur et de bassiste, je retrouve avec délectation Cocoon dans sa formation originale, celle que je préfère. Dur de se faufiler entre les gens assis sur les marches, Morgane apparaît la première, vêtue de la robe panda qu'elle portait déjà mercredi (je l'ai vue dehors tout à l'heure, et je dois dire qu'elle est vraiment toute menue !). Mark, lui, est comme d'habitude décontracté, ce sera d'ailleurs la soirée de la décontraction. Et c'est parti pour un premier set ne concernant que les anciens morceaux : Take Off, puis Hummingbird ouvrent le bal, l'ambiance est cool, on ne se croirait pas à un concert, et c'est bien d'avoir une vue sur tous les spectateurs. Et les spectateurs, ce soir, eh bien ils font partie intégrante du spectacle : Mark et Morgane n'avaient pas envie de faire un concert traditionnel, peu importe si cela sonne amateur ou si ce n'est pas dans le ton, le but c'est de se faire plaisir et de nous faire plaisir… Ce que je ne savais pas (c'est Elena qui me l'a dit), c'est que Cocoon avait demandé sur sa page Facebook que les gens apportent avec eux un instrument de musique !! Et je crois sincèrement, depuis plus de deux ans que je vois le groupe, que Cocoon ce soir veut récompenser - ou plutôt partager son succès avec - son public. Et ce, d'une belle manière. Oh bien sûr, les versions ce soir, avec la participation du public, sont souvent approximatives, il y a des problèmes de son parfois, la guitare qui est « molle », comme ils le disent, à cause de la chaleur, mais ce n'est pas grave, l’idée est de passer une soirée ensemble, une soirée différente et conviviale. Chacun peut à sa convenance venir sur scène jouer avec le groupe, et même si, comme sur Chupee, cela frôle le désastre, ce n'est pas important, car tout le monde est là pour s'amuser. L'un a emmené sa guitare, l'autre son ukulélé, Morgane donne son siège à une jeune fille qui pense qu'elle jouera mieux assise, mais rien ne marche. Et ce n'est pas grave, je trouve cela franchement original, loin des sentiers battus des concerts, même ceux soit disant « surprise », qui ne sont en fait que des concerts promotionnels. Non là, c'est Mark, Morgane, et 300 ou 400 personnes autour qui partagent leur joie.

Et puis j'ai eu la chance de rattraper à la volée le panda qui était juché fièrement sur l'orgue de Morgane (est-ce toujours le même depuis deux ans ???) et que Mark a balancé de mon côté. Toujours quelques blagues entre eux, mais plutôt sur un ton de tendresse ce soir... et surtout pas ou très peu de "A Poil" comme j'avais pu en entendre mardi à la Cigale. Une fois la série de morceaux issus du premier album passé, c'est la seconde partie du concert qui commence, avec toute une série de nouvelles chansons, consacrées aux animaux marins cette fois. Un set légèrement moins bordélique dans son exécution, peu de gens connaissant les morceaux, qui commence par Sushi - un titre que Cocoon joue déjà depuis un bon moment. Puis viennent vraiment les inédits, que je commence à bien apprécier cette fois, car j'en suis tout de même à leur troisième écoute. Le morceau qui a remporté mes suffrages, ce soir c'est Comets. Pour une chanson, nous avons droit à la participation de Oliver et Raphael, puis c’est le moment tant redouté par Morgane, l'interprétation de Ghostbusters seule à la guitare acoustique : elle a du mal à finir le morceau, car c'est clair qu'elle n'est pas guitariste (elle le reconnaît d'ailleurs volontiers), mais les couacs de fin feront rire tout le monde, d’un rire sain et sans moquerie. Puis Morgane rejoint les spectateurs pour laisser Mark interpréter Cathedral, alors là je dois bien avouer que c'est une première, je n'ai jamais entendu ce morceau, mais il me parait tout de même assez anecdotique. Fin du concert, le groupe s'éclipse quelques instants avant de revenir une nouvelle fois vers nous.

Maintenant c'est ce que l'on va appeler le menu à la carte. Mark demande tout simplement aux spectateurs une liste de trois titres, n'importe lesquels, pour ce rappel improvisé. I don't Give A Shit (sur le EP « From Panda Mountains ») fait l'unanimité. De mon côté, je tente tant bien que mal de faire prévaloir mon choix - j'aimerais tant qu'ils rejouent Christmas Song -, mais c'est peine perdue. Kung Fu Fighting d'abord (une version sans grand intérêt, je dois bien le dire), puis c'est Hey Ha qui sera l'ultime choix (la personne recevant l'objet que Mark a lancé dans le public choisissant cette dernière chanson).

C’est une drôle d'impression que j’ai en cette fin de soirée : un cycle vient de se terminer, ce soir c'était tout sauf un concert, c'était un partage entre potes, une manière de remercier les fans en leur proposant quelque chose d'unique et de différent. Ceux qui sont venus pour voir un vrai concert de Cocoon auront certainement été déçus, mais moi j'ai plein d'images qui resteront dans ma tête. Rendez-vous certainement en 2010, car je crois que je ne les reverrai plus cette année. »








photos de gilles b



Cocoon est un groupe de pop / folk français chantant en anglais, créé en 2006. Cocoon, en duo, a su s'imposer, en à peine une année, dans le paysage musical français, en participant à leur manière au revival folk. Le point de départ de leur reconnaissance a été la victoire du très convoité concours CQFD 2007 ancienne formule des Inrockuptibles. Depuis, leurs délicates chansons ont aussi séduit les programmateurs de concerts à Paris comme en province. Cocoon, sur la base d'un clavier et d'une guitare sèche, compose des mélodies folk-pop envoûtantes et délicates, dans une tradition de song-writing épuré et poétique. Leurs deux voix qui s’entremêlent viennent cristalliser leur aisance à repousser les limites de l’harmonie. Glissant avec superbe et discrétion sur folk, noirceur, pop et humour, la musique de Cocoon rappelle les sublimations minimales d’Elliott Smith.

(http://www.myspace.com/listentococoon)









Morgane Morgane Imbeaud (chant, claviers,)

Mark Daumail (chant, guitare, banjo, ukulélé, beatbox)

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1 Bassiste & 1 Batteur






© Lisa Roze


La durée du concert : 1h40

AFFICHE / PROMO / FLYER
























© Lisa Roze



Cocoon - "On My Way"



Cocoon - Vultures