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mercredi 1 juillet 2009

MOBY ~ La Cigale. Paris.








Première Partie: KELLI SCARR







Ce qu’en a pensé Vik :

« "Why Does My Heart Feel So Bad ?", cela ressemble à un conte de fée : un homme simple portant des lunettes rectangulaires de « geek », chauve au demeurant, avec un look banal, DJ apprécié de techno-house, prouve au monde entier ses dons musicaux, vend une montagne d’albums, entre dans la cour des grands et  devient une Star. Une preuve : la signature de la BO du James Bond, Tomorrow never dies. C'est ce qui est arrivé à Richard Melville Hall (pour les intimes), alias Moby. C’était en 1999 et son album « Play », autoproduit, était alors dans tous les Hit Parade du monde. Voilà, mon premier concert de Moby remonte au 16 Février 2000, à l'Elysée Montmartre (un très bon souvenir) et cet artiste-DJ, ce génie éclectique du son électronique, fait partie de mes musiciens favoris. Ce soir, il a décidé de présenter son nouvel album, « Wait for me » (son neuvième opus, sur son label, Little Idiot Records), deux jours après sa sortie officielle, à ses aficionados dans le cadre intimiste de la Cigale, comme il l’avait déjà fait lors du son Hotel Tour le 16 Mars 2003 : on est très loin du Parc de Princes géant, le 18 Juin 2005. Je tiens à préciser que ce dernier disque, enregistré chez lui sur la côte Ouest américaine, n’est ni génial, ni extraordinaire, mais reste toujours - avec sa musique douce - plein de bonnes idées, mélodiques et personnelles. Grâce à son électronique compréhensible et ses expérimentations agréables aux oreilles, Moby incite toujours son public à rêver et à vivre dans d'autres dimensions. Avec ce disque, qui marque une nouvelle étape dans sa carrière, il réussit une nouvelle fois à créer une musique parfaite pour être écoutée tard dans la nuit, au casque, allongé sur le canapé où face à son ordi. Voilà, c’est tout !

Quand j’arrive devant la Cigale, pour cette soirée à guichets fermés, il fait un temps chaud et lourd, et je suis le premier d’une longue file qui ne tardera pas à se faire. A ma gauche, deux camions noirs, Moby Materiels, bouchent un peu le boulevard de Rochechouart. L’attente est tranquille, on ne sait pas trop quoi espérer de Moby, et une heure plus tard, dès l’ouverture, la salle se remplit en douceur dans une ambiance très calme (il n’y a pas d’ados). Surprise, à l'intérieur, il fait encore plus chaud, on se croirait au Bataclan, salle renommée pour son ambiance de sauna.

19h40 : il y a une première partie, Kelli Scarr, une protégée de Moby. C'est un souffle d'air frais : la jeune et jolie brune se produit seule, un peu intimidée, avec sa guitare électrique, son ordinateur et ses pédales d’effets pour mixer sa voix sur un rythme préenregistré de batterie. La première chanson est à capella... magnifique, sa voix est belle, feutrée, un peu similaire à celle de Björk ou de Feist, délicate, mélancolique et angélique sur des mélodies folk. Un bassiste vient parfois la soutenir pendant cette prestation très aérienne. La chanteuse nous laissera une bonne impression quant à son talent prometteur, elle nous aura amenés dans son univers personnel, pendant un set de 30 minutes. Pour la découvrir, je vous invite visiter son site http://www.kelliscarrmusic.com/, où son EP est en téléchargement gratuit, car son premier album, produit par Moby (pas étonnant !) devrait sortir en 2010.

20h48 : pas de rideau. La salle s’assombrit, dans cette chaleur presque insoutenable qui invite à boire beaucoup, et un jeu de lumière rose illumine la scène, accompagné d’une musique douce (extrait de Division) qui sort des amplis. Ca y est ! Dans la pénombre, le batteur arrive et s’installe, puis c’est une belle et grande blonde qui s’empare de la basse, et derrière elle, aux claviers… Kelli Scarr, notre première partie ! Moby, le crâne rasé, avec sa guitare Gibson noire, sans ses lunettes de geek, en jeans et portant un T-shirt collector (avec la reproduction la pochette de « Unknown Pleasures » de Joy Division), fait une entrée plutôt discrète, sous une tonne d’applaudissements, et avec tous les effets de couleurs de l'éclairage. Enfin, un trio de cordes (deux violonistes et un violoncelliste) prend place à gauche, ainsi qu’une choriste. Accompagné de son groupe au complet (7 musiciens dont cinq jolies filles), Moby, après un « Merci beaucoup, my name is Moby », sans un sourire, donne le coup d'envoi de cette soirée de fête. Pas d’électro, ce soir ? Le démarrage est rapide, c’est le moins que l’on puisse dire, dans cette atmosphère intimiste : on se fait aussitôt doucement caresser par Walk With Me, magnifique chanson du nouvel album, douce comme une berceuse, chantée par Kelli Scarr, avec sa robe légère qui s’envole devant les ventilateurs. C’est un duo, avec la choriste/chanteuse Joy Malcom, sensuelle et superbe avec sa coupe afro, qui possède une voix puissante et profonde, rappelant un peu, même physiquement, Tina Turner. « Walk with me, Lord, Walk with me, All alone...», Moby joue sa guitare la tête baissée, sous des éclairages bleu électrique, mais quand il lève les yeux, il semble si heureux (comme agréablement surpris par le nombre de fans qui sont en train de chanter le refrain). En effet, cette nouvelle chanson paraît déjà un morceau bien connu : chaque mot est sur le bout de la langue de tous, et la salle, charmée par cette étrange incantation, chauffe en quelques minutes. Dès la fin de ce premier morceau dans une ambiance très bluesy, c’est un tonnerre d'applaudissements et de cris qui rend un nouvel hommage à ce Moby particulièrement attachant et infiniment modeste. Bien qu’il soit une superstar, ce soir, il apparaît même en retrait, et joue au véritable chef d’orchestre (guitare, chant, clavier et percussions), en mettant en évidence ses musiciens et ses deux chanteuses, chacune dans son registre.

Suit Find my baby, qui nous ramène à « Play » (1999), puis Extreme Ways, Pale Horses et par la suite tous les plus grands succès de l’album dans de nouvelles versions retravaillées. Les lumières des projecteurs sont assez sophistiquées, tout en créant efficacement une bonne ambiance de discothèque. Le son est fort mais clair. La Cigale devient soudain la piste de danse par excellence, en dépit de la chaleur étouffante, et les mouvements des bras et des jambes aident à évacuer les toxines ! Voilà un bel espace où l’on danse de tous les côtés dans ambiance très années 90s ! On vibre, secoués aussi par le déhanchement sensuel et la puissance vocale “soul” de Joy (dans un hommage à Aretha Franklin, Joss Stone et Tina Turner). Moby, plein d’énergie, remercie souvent son public en français, s'emmêlant un peu et s’excusant même pour le peu de mots qu’il connaît dans notre langue. Il bouge beaucoup, il court, il s'amuse avec sa guitare, sans être un virtuose, pour en tirer des étincelles rock sur cette musique électro et planante.

Moby donne le ton de son nouvel album avec cinq chansons qui en sont extraites… Et il faut bien admettre qu’elles se prêtent mieux au live qu’à une écoute allongé sur le canapé… Puis : « Merci beaucoup. Merci beaucoup. Merci. Ça va ? Je ne parle pas très bien le français. My next song is…» un Go endiablé… son tube interplanétaire, qui déclenche l'enthousiasme sous des stroboscopes illuminant la fête ! Bien sûr, Moby frappe ses bongos en marquant la rythmique… Puis ce sera le fédérateur Porcelain, et l’envoûtante Why Does My Heart Feel So Bad ?, d’abord ralentie, puis en puissance gospel : Moby au piano parviendra à me convaincre de la beauté de cette chanson… Vient alors un morceau plus calme, Jltf,  superbe, avec Moby aux claviers et le chant hypnotique de Kelli. Puis une explosion de plaisir, comme une attaque aérienne que rien ne semble pouvoir arrêter, avec Natural Blues et We Are All Made Of Stars. « This is just an over the top dance song » ! Enfin arrive Raining Again, où sur cet excellent beat électrique, Moby s’installe aux percussions pour un long solo. Tous ces tubes dancefloor sous des lumières stroboscopiques, c’est quelque chose ! Une musique euphorisante et communicative, irrésistible, plongée dans la rêverie la plus surprenante, qui fait toujours de Moby l’artiste le plus indéfinissable qui soit. La complicité de Joy et de Kelli avec Moby est flagrante, il y a du plaisir d’abord dans le dialogue musical de cette prestation d’envergure : tout le monde se donne à fond, laissant le public littéralement ébahi.



Puis, pendant le rappel, nous aurons droit au le dénouement final : « Are you fucking ready to rock ? »… Honey, au sommet de l’exaltation, en une vraie jam session de 13 minutes, avec des solos de guitare qui partent en folie, Whole Lotta Love en hommage à Led Zeppelin, et War Pigs pour Black Sabath.  Le set se termine par un coup de grâce pour mes oreilles, Lift me up, extrait de l’album « Hotel », de toute beauté pour faire sauter sur place encore et encore la fosse, et terminer la soirée... « Lift me up, lift me up, Higher now mama, Lift me up, lift me up, Ohla la la la...». « Merci beaucoup, Merci beaucoup, Merci beaucoup » ! Et Moby quitte la scène définitivement. La foule, toujours super chaude, crie de désespoir.

Très rapidement, les lumières se rallument, toujours dans la chaleur, et je vois les visages d’un public tout sourire, transpirant, mais encore ébahi par le spectacle : les applaudissements ne s’arrêtent pas. Nous attendons encore un peu, dans l'espoir d’un second rappel qui n’arrivera jamais, puis nous reprenons notre souffle pour nous diriger vers la sortie, accompagnés par la musique de fond qui sort de la sono.

Je m’attendais à un concert intimiste, sur le modèle du nouvel album, et j’ai été agréablement surpris. Ce fut un show sans beaucoup de rave ou de moments électro, sans platines ni ordinateur, mais avec un vrai groupe, et des rythmes et des mélodies venues d’ailleurs, exécutées par un musicien hors pair, qui ne se contente pas seulement d’exister comme tant d’autres.  Il est, en fait, plutôt excellent et impressionnant. Une grande soirée d’été, très particulière, de chant et de danse, pour fêter la sortie d’un nouvel album. Encore un coup de maître signé Moby, ce grand timide, qui aime vraiment ce qu'il fait et qui est si heureux de partager sa passion avec ses fans. Un témoignage de ce qu'un vrai artiste doit être.

...I never even stopped to dream and
That Id see anything and
The world is coming out so cold...
»







photos de pierre r & vik





Moby
, de son vrai nom Richard Melville Hall, est un artiste de musique électronique américain. Multi-instrumentiste, Moby joue de la guitare, des claviers et de la basse. L’artiste aborde, à travers la musique électronique, une multiplicité de genres musicaux où il puise son inspiration aussi bien dans la techno, que dans le blues ou le rock.

(http://www.myspace.com/moby)








 * Instinct Dance (1991)
* Moby (1992)
* The Story So Far (UK) (1993)
* Ambient (1993)
Everything is Wrong (1995)
Animal Rights (1996),
* Animal Rights (US) (1997)
* Play (1999)
* Play: The B-Sides (2000)
* 18 (2002)
* 18 B-Sides + DVD (2003)
* Hotel (2005),
* Last Night (2008)
* Wait For Me (30 juin 2009)




Moby : Vocal, Guitar, Bass, Keyboards, Drums
+

Joy Malcom : Choriste et Chant
Kelli Scarr : Piano  et Chant
Sarah Liew : Violoniste
Una Palliser : Violoniste
Wayne Urquhart : Violoncelliste
Kelli Scarr : Piano
Joe Rogers: Guitar
Svetlana Vassileva : Bassiste
Andy Treacy : Batteur







Walk With Me (Wait For Me - 2009)
Find My Baby (Play - 1999)
Extreme Ways (18 - 2002)
Pale Horses (Wait For Me - 2009)
In This World (18 - 2002)
Sitboth (New Song)
Go (I Like To Score - 1997)
Wait For Me (Wait For Me - 2009)
Mistake (Wait For Me - 2009)
Porcelain (Play - 1999)
Great Escape (18 - 2002)
Slipping Away (Hotel - 2005)
Why Does My Heart Feel So Bad? (Play - 1999)
Jltf (Wait For Me - 2009)
Natural Blues (Play - 1999)
We Are All Made Of Stars (18 - 2002)
Raining Again (Hotel - 2005)

Encore

Honey (Play - 1999)
Lift Me Up (Hotel - 2005)


La durée du concert : 1h34






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