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mercredi 28 octobre 2009

THE DEAD WEATHER ~ L'Olympia. Paris.













Opening : CREATURE WITH THE ATOM BRAIN




Ce qu’en a pensé Vik :

« Après un passage à la Cigale de Paris le 29 Juin 2009, The Dead Weather est ce soir l’affiche explosive de l’Olympia. C’est un super-groupe, il y a pas des doutes : la seule présence de Jack White, imparable dans ses expériences et collaborations les plus diverses, ferait déjà parler du groupe, mais il y a aussi Alison Mosshart de Kills, le bassiste Jack Lawrence de Raconteurs et le guitariste Dean Fertita de Queens of the Stone Age. Mais oui, The Dead Weather, c’est une créature de Jack White. La presse ne cesse pas de parler de « side project », mais c’est dans leur nature... Quelle que soit la priorité du projet ou les besoins de l'industrie, la force de Jack (et sa faiblesse), ça a toujours été son envie de jouer la musique qu'il aime, avec qui il veut et quand il le veut. Consacré comme une icône du rock au cours de cette première décennie du millénaire, l’inépuisable créativité de Jack White surprend... et cette fois, il est à la batterie ! L’album sombre de ce groupe, “Horehound”, n’est pas un  chef-d’œuvre, mais c’est du lourd, et il mérite ses trois étoiles grâce à son blues rock garage, teinté par la voix sensuelle d’Alison, même si les compositions sont faibles, et qu’il manque le fameux “grand morceau”.  Ce soir, le public est partagé en trois : les curieux, qui ne connaissait pas le moindre morceau, les fans de Jack White, et ceux qui étaient déjà à la Cigale. La salle affiche complet, personne ne veut pas rater cet événement dans ce lieu magique, et tous veulent faire un triomphe au groupe.

20h00 : pour la première partie, obligatoire, un quatuor belge originaire d’Anvers, répondant au nom de Creature With The Atom Brain (ça m’évoque le nom d’un film fantastique des années 50s, et rien d’autre)… Ils débarquent sur la scène avec une bonne dose de musique grunge noyée de psychédélique, mais aussi trempée de rock classique, agressif et violent. Une formule simple pour une musique entêtante, avec des parties de guitares lourdes et épineuses, une pédale fuzz, une basse vrombissante et hypnotique qui accompagne une batterie éclatant de violence : un gros son, tendance stoner-garage, pour nos tympans. Les voix ne sont pas non plus impressionnantes, mais fonctionnent très bien, couplées à cette musique sans temps morts. Une musique sans tubes évidents, à l'énergie brute, bien lourde... pas vraiment époustouflante, malgré quelques applaudissements. Oui, c’est audible, mais sans originalité musicale, et pauvre au niveau des compositions. Un set de 40 minutes, et puis le terrain est libre... enfin !

Pendant l’entracte de vingt minutes conçue pour aller se ressourcer au bar, on change la scène, et surprise visuelle... les roadies qui préparent les instruments se présentent bien habillés, en noir. Impeccables. Veste, chemise, cravate et chapeau mou sur la tête.  Au lieu de l'uniforme habituel de service, pantalons militaires à poches et T-shirts récupérés d'une vielle tournée... mais le travail reste le même…


21h15 : obscurité  totale, un vieux blues sur les amplis. Les musiciens de The Dead Weather, la nouvelle créature noire de Jack, font leur entrée sur scène dans la pénombre, mais l’ovation est immédiate. Le décor est noir, sans artifices, et seuls les instruments blancs (vintage) brillent sous des lumières en contre-jour… Une ambiance mystique, une image soignée, ce qui n’est pas inattendu de la part d’un « White Stripes ». Pour dissiper les doutes, Dean Fertita ouvre immédiatement le concert, dans une épaisse fumée bleue qui envahit la scène, avec un riff de guitare insistant, lisse, hypnotique. C’est le début du concert avec 60 Feet Tall. Jack White se chauffe tout simplement sur un 4/4.

Alison, en noir,  déambule comme un fantôme, possédée par le rythme, avec sa voix sombre, ses mouvements sensuels : il lui faut 30 secondes pour séduire, en criant agressivement : « You're so cruel and shameless, but I can't leave you be...». On écoute, ravis, ce rock lourd et ténébreux joué à très fort volume, aveuglés par des lumières blanches d’Apocalypse sur une toile de fond comportant le logo Horehound. L'effet est celui d'un train qui vous passe sur le corps à 300km/h, une merveille ! Jouissance assurée, l’attention est focalisée sur la belle Alison qui semble sortir d’un autre monde avec sa furie morbide. Hang You From The Heavens suit, et Jack commence à montrer ce qu'il peut faire à la batterie. Il n’a pas la technique qu’il possède à la guitare, mais il joue avec la même approche. Lourd, puissant, marqué. Imprévisible et jamais trop régulier. Pendant le concert, il remplit les chansons de jolis coups rapides et de roulements quand on s'y attend le moins, souvent pour mettre en évidence les changements de temps ou les pistes les plus sombres. Il chante souvent, pour soutenir Alison, avec un effet rétro dans le micro. Il faut reconnaître que son passage au poste de batteur à créé un super-groupe équilibré.

La suite du concert est tout aussi efficace : les morceaux s'enchaînent, You Just Can't Win, excellente reprise de Them, So Far From Your Weapon, premier duo chaud entre Jack et Alison, Forever My Queen... Les musiciens sont en excellente forme, la musique est une rencontre entre le Blues Revival des White Stripes, la vision lo-fi du noise rock des Kills, et les sons mortels que Dean Fertita va chercher chez le QOTSA de l’époque “R Rated”. Il n'y a malheureusement pas de chanson classique, mais il y a assez pour faire de ce son si bâtard un classique en lui-même. Pas de Zeppelin ni de Raconteurs. Alison Mosshart, “magnetic beauty”, se révèle une grande front-woman sans son alter ego (de The Kills), James Hince. Elle offre son habituelle performance débordante de sexe, de sueur et d'énergie, dans une transe hypnotique qui évoque quelque part Patti Smith et la PJ Harvey de la première période. Elle est une présence dynamique sur scène, bien qu'elle soit en phase avec les thèmes sombres présents dans les paroles du groupe et dans son approche musicale. Son regard est souvent dans le vide, perdu dans la musique, et il s'accroche à tout ce qui est sauvage et insaisissable. Elle s'effondre de temps en temps sur la scène et se relève. Une présence théâtrale, plus d’un simple rôle de chanteuse.  Si elle avait une plus « grande » voix, elle serait sans l’ombre d’un doute l’une des plus grandes artistes du Rock. Ainsi, si Jack est la superstar, Alison la beauté magnétique... le son, le cœur de The Dead Weather, c’est Dean, la vraie surprise.  Ses contributions à la guitare salissent le blues et le pulvérisent en shoegaze. Ses notes de claviers en boucle, évoquant une électro brutale, sont un écho parfait de la scène actuelle. Il est l'épine dorsale du groupe, l'architecte du son, et le maître de tous les arrangements. Jack Lawrence, fidele à ses lunettes à la Roy Orbison, est discret mais efficace, avec un implacable groove de basse.

Après le nostalgique New Pony de sa majesté Bob Dylan, renforcé par des solos virtuoses qui ont une vague allure hendrixienne,  Jack quitte la batterie pour la dernière chanson avant le rappel (il sera remplacé par Jack Lawrence). Il prend une guitare  oubliée : l’Airline 3 pickups blanche. Will There Be Enough Water s’ouvre sur un duo sublime en forme de ballade sexy avec Alison, mais l'amour de la six-cordes domine dès la première strophe : « Will there be enough water, When my ship comes in? »… Il prend son envol sur ce blues de 10 minutes, accueilli avec enthousiasme. Son solo stellaire laisse la salle de l’Olympia en extase, et rappelle à tous pourquoi il est tellement vénéré… pendant que le reste du groupe finit par se perdre dans l'obscurité. Dean Fertita est actif aux claviers, il ajoute une boucle qui se substitue à la basse absence, étant donné que l'autre Jack, avec ses cheveux longs et ses lunettes carrés, est derrière la batterie.  Même le charme d'Alison est alors un peu terni : ce qui compte, c’est Jack White à la guitare, pour ce petit final de rêve, une heure après le début du set.

La salle tremble sous les applaudissements. Les chants de stade rappellent les Dead Weather qui touchent le sommet. On rouvre avec un I Cut Like A Buffalo qui nous assomme, suivi d’une nouvelle chanson, I Can't Hear You, et on termine sur le rageur Treat Me Like Your Mother, sans laisser  de répit… l’Olympia est en transe, et le public étourdi, en sueur, et satisfait. Puis brutalement, c’est la fin avec les salutations théâtrales en pleine lumière et le nom du groupe nom scandé dans la fosse. Le public en redemande, sans avoir gain de cause.

Grand concert !!! 1h20, une formation efficace et une bonne setlist, 10 chansons de leur album (presque la totalité) revisitées, des reprises, qui montrent que Dead Weather, groupe excitant, sont d'abord des musiciens de grande classe qui savent définir un son et maîtriser un concert. Il y a certainement des choses à améliorer dans le chant d’Alison, et le jeu de batterie de Jack, mais si certaines chansons n’ont que des mélodies minimales, et laissent un peu d’amertume en bouche du fait de leur faiblesse, on a la certitude que ce nouveau fruit musical a besoin encore de temps pour mûrir et montrer sa saveur. Les bonnes compositions, j’en suis sûr, vont venir, et finiront pour charmer tout le monde.

Le public sort de la salle, conscient d’avoir assisté à une excellente prestation d’un jeune groupe appelé The Dead Weather, avec dans les narines l’odeur de cet huile de moteur. On attend maintenant la suite...


... You blink when you breathe an d you breathe when you lie
You blink when you lie
Who's got it figured out, play straight
»








photos de dpc




The Dead Weather est un supergroupe américain d'alternative rock formé à Nashville en 2009. Composé au chant de Alison Mosshart (des Kills), du guitariste Dean Fertita (de Queens of the Stone Age), du bassiste Jack Lawrence (des Raconteurs) et du batteur Jack White (de The White Stripes et des The Raconteurs), le groupe sort leur premier album Horehound le 9 Juin 2009. Il s'agit du troisième groupe fondé par Jack White, après les White Stripes et les Raconteurs.


(http://www.myspace.com/thedeadweather)






* Alison Mosshart – vocals, guitar, percussion

* Dean Fertita – guitar, organ, piano, bass, backing vocals,

* Jack Lawrence – bass, guitar, drums, backing vocals

* Jack White – drums, vocals, guitar







 60 Feet Tall (Horehound - 2009)
Hang You From The Heavens (Horehound - 2009)
You Just Can't Win (Cover The Them)
So Far From Your Weapon (Horehound - 2009)
Forever My Queen (Cover Pentagram)
Bone House (Horehound - 2009)
Jawbreaker (New Song)
Rocking Horse (Horehound - 2009)
No Hassle Night (Horehound - 2009)
No Horse (New Song)
New Pony (Horehound - 2009)
Will There Be Enough Water (Horehound - 2009)

Encore

I Cut Like A Buffalo (Horehound - 2009)
I Can't Hear You (New Song)
Treat Me Like Your Mother (Horehound - 2009)


La durée du concert : 1h20

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