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mercredi 4 novembre 2009

Motorhead ~ Le Zénith. Paris.
















Opening :






Ce qu’en a pensé Vik : 

« “… Only way to feel the noise is when it's good and loud...” Motorhead revient, en plein froid, au Zénith  presque un an après la dernière fois, soit le 24 novembre 2009. Le bombardier le plus impitoyable du métal pouvait-il arrêter ses moteurs ? Non !!!  Avec un album réussi comme “Motorizer” (40 minutes de pure dynamite, sans mélodies, dans un style cohérent depuis maintenant trente ans), c'était inévitable… Et en plus il y aura une jolie femme, Izia, en guest pour l’ouverture de ce concert immanquable. Dans la salle, régnera une odeur d’huile de moteur de hard & heavy anglais alimenté par le charismatique chanteur Lemmy Kilmister, le leader historique du groupe, pour la grande joie du noyau de fans (ceux qui aiment encore le vrai rock, même tenté de speed et trash métal !). Une belle perspective de soirée rock... belle et lourde, sans compromis. Malheureusement pour le groupe, le concert n’affiche pas complet, et la salle est en configuration réduite, coupée par un rideau noir. On s’en fout, car moi et les fans de la première heure, nous sommes là, dans cette soirée sans ados.

19h55 : Pas évident de faire la première partie (seulement en France…) d’une telle légende du Hard Rock, mais Izia et ses musiciens (soit un trio : guitare, basse et batterie) n’ont pas peur. Cette chanteuse française, fille de Jacques Higelin, a l'étoffe d’une grande, et depuis cette année, remplit avec facilité les salles moyennes grâce à son rock teinté années 70. Moi, j’aime cette chanteuse depuis que je l’ai vue au Bataclan les 11 et 12 Octobre de cette année... Je suis sûr que cette salle n'est pas suffisante pour contenir l'énergie libérée par la seule reine incontestée du rock français. L’ambiance est un peu chaude, la bière coule à flots, et quelqu'un n'hésite pas à crier immédiatement « A poil ! » (…ce qui me met en colère... on trouve des vieux cons partout). Izia, en noir et très sexy, d’abord reste indifférente à ces mots qui sortent de la bouche de quelque vieux rocker, qui va au concert pour boire et retrouver une jeunesse disparue. Un sourire, qui ne manque pas de charme et une réponse : « Fuel and then toxic of your mind, The regrets stay like the last time... ». Le concert démarre avec Life Is Going Down, une chanson accueillie avec une extraordinaire chaleur, qui porte en elle toute l'incroyable détermination et l'énergie du rock, agrémentée d'un charisme et d’une capacité inégalée de communiquer. Avec sa voix puissante, incandescente, et rageuse, Izia rugit, mord, saigne et passionne. Suivent les morceaux Lola, The Train et Izia qui crie la réponse en s'adressant à l'anonyme : « Allez à poil... la vulgarité a son nom... tu dois sortir de ton camp masculin, parce que je ne peux pas contenir toute cette vulgarité en moi, à poil ! » en enclenchant la chanson  Back in Town. La capacité de la chanteuse à interagir avec son public est tout simplement incroyable, comme son infatigable énergie, son désir de donner chaque once de puissance vocale en se faisant exploser les poumons… Elle a l'endurance nécessaire pour capturer l'esprit et l'âme de ceux qui l'écoutent. Elle sautera pendant tout le set de 36 minutes de part et d’autre de la scène, elle chantera d’une manière exceptionnelle, avec le ton et la force toutes ses chansons (extraites de son album homonyme) dans une échelle dynamique et exigeante. Encore trois chansons, Hey Bitch, The Light, et Let Me Alone pour la fin, pour déchirer tout et laisser à sa musique l'autorité de barbouiller, comme des graffiti, nos oreilles et nos cœurs flottants pour cette jeune femme. Les versions sont modifiées par rapport à l’album, transformées afin de se rapprocher au plus près du style musical de la soirée (Hard !). Je ne sais pas si le père Higelin est dans la loge, mais ce soir il doit être très fier de sa fille, même si dans cette setlist manque la « grande chanson », et même si n’est pas évident passer avant une légende. L’essentiel est de faire une très bonne première partie et de chauffer la salle au maximum, car dehors il fait frais. La route du rock existe toujours et aujourd’hui s’appelle Izia. Bon sang, il faut se rendre à l’évidence… c’est vraiment très bon, cette jouissance pulpeuse de rock’n'roll.

Les roadies débarrassent la scène et commencent à préparer le terrain de l’aéroport pour Motorhead, les lumières ont été testées et tout est ok… Maintenant, on n’a plus rien d’autre à faire qu’attendre le groupe, l’une des dernières légendes d’une musique anglo-saxonne bien lourde. Le public est encore plus affamé qu’avant, et les chœurs qui évoquent le nom du groupe se déchaînent entre deux bières.

 
21h12 : « ROOOAAAARRRR!!!! » le bombardier Motorhead fait un terrifiant atterrissage sur la scène, moteur a plein régime pour jouer du Rock Fuckin’ Roll ! L’allure générale est sobre, sans aucun décor superflu : amplis Marshall, matériel et un drapeau noir au fond avec l’image du dernier album. Du côté gauche de la scène, arrive un grand homme portant chapeau, moustaches et cheveux longs, chemise noire et jeans, bottes western en cuir : c’est Lemmy… qui immédiatement s’empare de sa basse Rickenbaker ! Entre-temps, alors que tous les yeux du public étaient fixés sur lui et sa stature imposante, le guitariste Vivian Campbell et le batteur Mikkey Dee ont aussi pris place. Lemmy crie, de sa voix au vitriol arrosé de whisky (…qu’on aime ou qu’on déteste…), « We are Motorhead, and we are STILL kickin’ your fuckin’ ass !!! We play rock ‘n’ roll !». Le ton est donné, le concert peut commencer avec « Dark night, nothing to see, Invisible hand in front of me... » l’intro de Iron Fist enrobée d’un son de tremblement de terre d’une magnitude de 120 décibels qui explose nos tympans. La voix de Lemmy est encore en bonne forme, alors que le couple Mikkey et Phil assurent une rythmique en béton comme toujours... c’est le coup de rock'n'roll habituel à grande vitesse et déformé comme il convient, du lourd... En quelques secondes, le pogo est déjà endémique dans la fosse, et les litres de sueur volent autour des fous furieux de « l'air guitar » qui sont nombreux. Pas le temps de respirer, sans fioritures ni présentation de quelque genre que ce soit, on continue avec le groove de Stay Clean : suit une autre ovation à la fin du morceau. Puis c’est un Be My Baby endiablé, avec à la fin Lemmy qui s’adresse de nouveau au public : « We have a new album out called Motorizer. Here is a song from it » avant se lancer dans Rock Out. Cette chanson semble être vraiment connue de tous, et c’est la meilleure preuve que le groupe ne vit pas d’une rente, ou de sa gloire : Motorhead a récemment publié des albums de qualité incontestable, que les fans ont bien accueillis.

Objectivement, en dépit d’une setlist parfaitement calibrée (presque identique à celle de l’année précédente, seulement deux chansons de Motörizer, et puis le meilleur d'une grande carrière avec un détour ci et là dans un passé récent), Motorhead a eu un peu de mal à faire voler à grande vitesse son bombardier killer, du fait d’un son manquant de cohérence, parfois pénible du fait de larsens mal maitrisés. Dans l’ensemble, le son est puissant et fort, sans être trop saturé pour autant, et le public est complètement acquis à cette basse ronflante. L’alchimie, cependant, touche enfin à la perfection avec Metropolis (une performance magnifique et le plus beau texte jamais écrit par Lemmy), avant le groove meurtrier et la rythmique chirurgicale de Over The Top. On remarque la frénésie de la batterie de Mickey, et aussi le style inestimable de Phil,  guitariste qui reste toujours excellent mais sous évalué, et qui remplit l'espace musical… même s’il n’a pas mis la main aux riffs les plus célèbres. Et Lemmy ? Je pense que c'est le seul homme sur la planète qui joue de la basse comme d’une guitare avec un son distordu, et sa présence charismatique parle haut et fort : bien que la voix puisse sembler de plus en plus traitée au papier de verre et à l'alcool, la performance ne perd rien. Il y a toujours ce rituel au cours duquel on nous demande de voir si nous sommes le public le plus « loud » de l'année. Je remarque que le groupe joue à une vitesse un peu réduite par rapport à celle des années 90s, mais ce n’est pas trop flagrant. Avec Bomber, l’ultime chanson avant les rappels, une heure et dix minutes du concert sont passées sans qu’on s’en rende compte et sans être sourd pour autant (je parle pour moi). Mickey en profite pour lancer une série de baguettes vers la fosse, l’une après l'autre, puis il se lève en souriant pour un faux salut. Voilà, nous sommes arrivés à la pause, mais tout le monde sait que le groupe sera de retour rapidement.

Peu de temps après arrive avec Whorehouse Blues, extrait du bel album « Inferno » du 2004, en version acoustique : un moment plus facile à vivre et paradoxalement intime, baigné de lumière rouge… Avant de se quitter pour le grand final avec deux titres dont l'effet en volume pourrait arrêter une charge de troupeau de bisons prêts à tout dévaster. Les demandes en chœur pour Ace of Spades sont nombreuses, et elles seront entièrement satisfaites : un premier coup de plectre sur la basse déformée de Lemmy, et la foule explose : tout le monde commence à sauter, crier, chanter, dansant en pogo de la première à la dernière rangée. C’est un hymne fédérateur. A la fin de la chanson, on présente les musiciens et accueille des ovations de plaisir… Et puis sans tarder, il est le temps de l'inévitable (…eh oui, vous avez gagné) Overkill. Les lumières blanches style disco s'allument et s'éteignent tout au long de la chanson, c’est intenable pour les yeux, c’est une explosion totale. A la fin, comme toujours, Lemmy laisse sa basse allumée appuyée à son ampli Marshall dans un éternel son de feedback, le groupe réuni fait son salut théâtral dans le bruit qui persiste encore pendant une minute ou deux, et disparaît dans les coulisses. Vient un roadie pour éteindre le tout, et les lumières s'allument. C'est fini.

Il faut noter que des morceaux tels que Ace Of Spades n’ont nul besoin d’une présentation spéciale, ce sont des morceaux qui ne font pas leur âge (près de 30 ans), et qui ont fait basculer le public du Zénith dans un délire absolu… La corrosive Overkill, en conclusion, avec sa basse tellement puissante a marqué l’histoire. Ce sont toujours des chansons faites pour une finale grandiose. Après 1h30, ni plus ni moins, d’un concert rempli d'adrénaline, le trio de pilotes du bombardier a éteint les moteurs de l’appareil, sous une standing ovation méritée. Je regarde les gens et je vois que personne n’est mécontent ou déçu, je ne vois que des chemises trempées de sueur. Le bombardier lourd de Motorhead a rasé les oreilles de tous, et en dépit de quelques imperfections, nous pensons une fois de plus à crier à haute voix : « Bravo Lemmy !!! ». Le drapeau flotte toujours sur la salle avec la mention « Everything Louder Than Everything Else! » pour ce rock&roll sale, et pour son coup de griffe qui, en 30 ans, n'a rien perdu de sa colère.

Il me faut quelque seconde pour récupérer, m'habituer à la nouvelle lumière, au silence qui m’entoure et pour remettre en ordre mes pensées, puis je sors de la salle... j’ai encore vu « la légende ».

Rock 'n' roll ain't worth the name if it don't make you strut,
Don't sweat it, get it back to you
Don't sweat it, get it back to you
Overkill, Overkill, Overkill
... »









photos de  daniel




Izïa Higelin, la fille de Jacques Higelin et la demi-sœur d'Arthur H, est une chanteuse française de rock/punk. Elle sort, en 2009, son premier album intitulé Izia.

(http://www.myspace.com/iziamusic)
 


Motörhead est un groupe de heavy metal britannique fondé en 1975 par son bassiste Lemmy Kilmister, seul membre permanent du groupe des origines à nos jours. Évoquant à la fois le son lourd du heavy metal et les tempos très rapides du punk rock, le tout sur des structures musicales issues du rock 'n' roll des années 1950-1960, la musique de Motörhead est souvent considérée comme étant à l'origine du speed metal et du thrash metal. Si cette parenté peut se discuter, il est indéniable que l'influence du groupe s'étend sur toute la scène hard rock et metal jusqu'à aujourd'hui.

Lemmy a toujours refusé de voir son groupe étiqueté sous une bannière ou une autre, clamant qu'il s'agit simplement de rock 'n' roll. Cette attitude est typique de la philosophie du groupe, qui s'exprime notamment au travers des paroles des chansons. Très soignées, ces dernières abordent des thèmes typiques du heavy metal - guerre, combat du "mal" contre la "bien-pensance", drogues, sexe et vie « Rock and Roll » sur la route - en jouant avec les clichés du genre et en les contournant habilement. Lemmy a d'ailleurs déclaré dans une interview que la personne qui avait le plus influencé sa carrière était son professeur d'anglais au collège, lorsqu'elle lui avait fait découvrir la littérature et l'écriture.

(http://www.myspace.com/motorhead)




•    Izia (2009)




    •    Motörhead (1977)
    •    Overkill (1979)
    •    Bomber (1979)
    •    Ace of Spades (1980)
    •    Iron Fist (1982)
    •    Another Perfect Day (1983)
    •    No Remorse (1984)
    •    Orgasmatron (1986)
    •    Rock 'n' Roll (1987)
    •    1916 (1991)
    •    March ör Die (1992)
    •    Bastards (1993)
    •    Sacrifice (1995)
    •    Overnight Sensation (1996)
    •    Snake Bite Love (1998)
    •    We Are Motörhead (2000)
    •    Hammered (2002)
    •    Inferno (2004)
    •    Kiss of Death (2006)
    •    Motörizer (2008)






Izia Higelin : Chant

Sébastien Hoog : Guitare

Antoine Toustou : Basse

Vincent Polycarpe : Batterie














Lemmy Kilmister- Vocals, bass
Phil Campbell- Guitar
Mikkey Dee- Drums









La Setlist du Concert
IZIA


Life Is Going Down (Izia - 2009)
Lola (Izia - 2009)
The Train (Izia - 2009)
Back in Town (Izia - 2009)
Hey Bitch (Izia - 2009)
The Light (Izia - 2009)
Let Me Alone (Izia - 2009)


La durée du concert : 0h36



La Setlist du Concert
MOTORHEAD



01.  Iron Fist (Iron Fist - 1982)
02.  Stay Clean (Overkill - 1979)
03.  Be My Baby (Kiss Of Death - 2006)
04.  Rock Out (Motorizer - 2008)
05.  Metropolis (Overkill - 1979)
06.  Over The Top (The Rarities - 2005)
07.  One Night Stand (Kiss Of Death - 2006)
08.  I Got Mine (Another Perfect Day - 1983)
Guitar Solo
09.  The Thousand Names Of God (Motorizer - 2008)
10.  Another Perfect Day (Another Perfect Day - 1983)
11.  In The Name of Tragedy (Inferno - 2004)
12.  Just 'Cos You Got The Power (No Sleep At All - 1988)
Drum Solo
13.  Going To Brazil (1916 - 1991)
14.  Killed By Death (No Sleep At All - 1988)
15.  Bomber (Bomber - 1979)


Encore

16.  Whorehouse Blues (Inferno - 2004)
17.  Ace of Spades (Ace Of Spades - 1980)
18.  Overkill (Overkill - 1979)



La durée du concert : 1h30



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