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vendredi 20 novembre 2009

THE FLESHTONES ~ La Sala El Sol. Madrid. Espagne.

















Ce qu’en a pensé Eric :
« Quand j'arrive devant la scène, je suis un peu effaré par la dimension relativement modeste du matériel - batterie et amplis - sur scène : ça m'avait moins frappé à la Loco, mais c'est indiscutable que tout cela commence à sentir la dèche... Pour changer par rapport aux deux dernières fois où j'ai vu les Fleshtones, j'ai décidé de me placer à droite, devant la guitare de Keith Streng, ce qui me permettra d'éviter d'être devant l'orgue de Zaremba, et aussi d'avoir un peu de recul par rapport à ce dernier, pour prendre de meilleures photos (un exercice pas facile tant l'énergumène reste insaisissable dans son rôle de "meneur de revue"...). Je suis content, car la Sala El Sol est archi bourrée : sans publicité ni communication sur le Net, les Fleshtones font salle comble à Madrid, même s'il s'agit d'une salle de dimension modeste, et le public est de tous les âges, de la cinquantaine comme moi - puisqu'il y a encore quelques survivants de la première génération qui les a découverts sur scène dans les 80's (qu'ils ont largement contribué à sauver, avec des acolytes comme les Plimsouls ou les Unknowms, pour ceux qui n'ont pas oublié la déferlante garage punk de cette époque en général hostile au rock'n'roll !) - à beaucoup de spectateurs bien plus jeunes, sans doute attirés par la réputation festive du groupe...


L'originalité de la soirée - sans doute un clin d'œil aux clichés sur l'Espagne -, c'est que The Fleshtones, qui montent sur scène enfin à 23 h 35 ! - portent tous les 4 ce soir des moustaches postiches, qui leur confèrent un look pour le moins "strange", surtout à Zaremba (un look... euh hitlérien ?). Et Zaremba nous fera durant la soirée plusieurs démonstrations de flamenco, forcément bien reçues, et s'adressera quasiment en permanence en espagnol à la foule ravie : l'espagnol étant la seconde langue aux US, je m'étonne d'ailleurs qu'il n'y ait pas plus de groupes ricains qui sachent désormais parler cete langue... Et le concert commence, en territoire connu - mais je n'espérais rien d'autre, de toute façon : chansons rock'n'rollesques joyeuses et accrocheuses à la première écoute (pas besoin de connaître la longue et complexe discographie des Fleshtones pour reprendre les refrains en chœur !), poses spectaculaires des musiciens qui nous offrent l'occasion de bien des photos mémorables (le ballet des photographes amateurs sur les deux marches devant la scène est d'ailleurs un peu pénible quand on est au premier rang, mais on restera définitivement dans la bonne humeur ce soir...). J'ai quand même un peu l'impression que ça "ronronne" un peu, malgré les régulières incursions de Zaremba, puis de toute la bande, au milieu de la foule.


Et puis, au bout de 45 minutes, quelque chose "clique" - peut-être après l'enchainement magique The Dreg (joué curieusement "électro" avec une boucle aux claviers...) /The Vindicators (rituel des "sha la la la") / I'm Not a Sissy Anymore (l'une de mes chansons préférées des Fleshtones), ou plutôt à la suite de quelques solos incendiaires de Keith Streng, dont je ne me souvenais pas qu'il était aussi brillant... Il faut dire que le son est très, très fort ce soir - ça et là, des petites natures se bouchent les oreilles (on est clairement au dessus des 105 dB autorisés en France) - bonjour les acouphènes le lendemain matin ! - et que le public est chaud comme la braise. On est passé sans s'en rendre compte de l'univers fantaisiste et bon enfant des Fleshtones à un vrai concert de Rock'n'roll, et, comme dirait mon ami Gilles B, dieu que c'est bon ! Magnifique version de God Damn It !, et je me dis que ce soir, c'est du nanan ! Au milieu du chaos qu'est devenu maintenant le premier rang, je repère soudain la blonde mystérieuse qui était montée sur scène au Nouveau Casino en Juin dernier : ce qui est drôle, outre le fait qu'à nouveau, j'ai cette impression de "déjà vu" (actrice ? chanteuse ?), c'est qu'elle a visiblement repéré une punkette espagnole entre deux âges qui est à ma droite, et qu'elle la drague ostensiblement à distance...

Nous avons droit au moment désormais rituel de Push ups, qui voit Zaremba, Streng et Fox laisser leur place sur scène (un roadie espagnol est à la guitare, une jeune fille ravie d'être là s'empare de la basse, un jeune voyou monte de lui-même sur scène, sans y avoir été invité, pour jouer, et plutôt bien, du Farfisa) et aller faire des pompes au milieu de la foule ! On a beau y être habitués, c'est toujours un passage réjouissant ! Après une courte heure de chansons enchaînées à l'arraché, avec juste quelques mots de Zaremba pour maintenir l'excitation à son comble ("On n'est pas à Madrid ce soir, on est à Hitsburgh, USA, avant d’entamer la chanson du même nom…"), la set list est bouclée sur un Burning Hell magnifique... Mais le concert continue comme si de rien n'était, avec juste un court break de 2 - 3 minutes... Pendant les presque 30 minutes qui suivront, ce seront les Fleshtones à leur meilleur qu'on verra,.. même si bien sûr, ils n'ont plus tout à fait l'incandescence de leurs débuts, il y a 25 ans, quand on les qualifiait régulièrement dans la presse de "meilleur groupe scénique de la planète"... Le concert se passe désormais principalement dans la salle (Hexbreaker ! nous rappelle de bons souvenirs...), et culminera avec un magnifique Too much of a good thing, conclu par une tentative visiblement avortée de sortie dans "la calle". Remontée sur scène pour un final speed qui déclenche un pogo général - une chose que je n'avais jamais vue jusqu'alors à un concert des Fleshtones.

La mystérieuse blonde a profité du chaos général pour changer de place et venir offrir une bière à la punkette espagnole à mon côté, mais visiblement sans succès... et je profite de sa déconvenue pour éclaircir (à moitié) l'énigme : oui, elle était bien à Paris, oui, elle suit le groupe qui sont des "amis", et elle est d'Oslo. J'ai une pensée émue pour mon ami Gilles B, pour qui cette blonde norvégienne rock'n'roll constituerait certainement une image de la femme idéale. J'ai l'intention de lui demander si elle ne joue pas elle aussi dans un groupe, mais elle s'est déjà éclipsée... Bah, je suis sûr que je la reverrai à un prochain concert des Fleshtones !

Zaremba et consorts quittent donc la scène au bout d'une heure trente, soit un peu plus longtemps que les derniers sets auxquels j'avais assisté à Paris. Une heure et demi pied au plancher, une heure et demi impressionnante de vitalité, d'humour, de générosité, de rock'n'roll pur et dur comme celui qui coule dans nos veines depuis toujours, et qui semble toujours intact sous l'outrage des années qui passent. Pas un poil de graisse sur le corps des Fleshtones, d'ailleurs (pas comme sur nous...), comme quoi, la vie rock'n'roll, ça conserve. Mais surtout, pas un poil de graisse non plus dans leur musique, toujours aussi basique et essentielle. Olé ! »








photos de eric





The Fleshtones se sont formé en 1976 dans le Queens à New York. Ils associent l’énergie Punk à un son résolument sixties (guitare Fuzz et Orgue Farfisa) avec des influences rhythm and blues, rockabilly, surf music instrumentale et bien sur une bonne dose de 60's punk. Puristes du son Rock Garage, ils se font rapidement et facilement une place parmi la scène punk et new wave de New York. Janvier 2008 voit la sortie d'un nouvel album intitulé Take a Good Look sur le label Yep Roc Records. Depuis 30 ans, ce groupe est toujours aussi bon, donne toujours autant de plaisir (et ils donnent l'impression eux-aussi de toujours éprouver le même plaisir). Les Fleshtones nous font presque croire que finalement, les années ne passent pas si vite.


(http://www.myspace.com/fleshtones)





* Up Front, 1980, IRS, Sp 70402
* Blast Off, 1982, ROIR, Dancd039
* Roman Gods, 1982, IRS, Ilp85420, produit par Richard Mazda
* Hexbreaker, 1983, IRS, Ilp 25434, produit par Richard Mazda
* American Beat, 1984, IRS, Ilsa 12.4408
* Speed Connection, 1985, IRS
* Speed Connection II, 1985, IRS, Irs 5627, produit par Richard Gottehrer et James A. Ball
* Fleshtones vs. Reality, 1987, Emergo, Em 9634, produit par James A. Ball
* Time Bomb/ The Big Bang Theory, 1988, New Rose, Rose 137, compilation divers groupes constitués de membre des Fleshtones
* Soul Madrid, 1989, Impossible, Imposible 01, Live pirate
* Powerstance!, 1991, Trafalgar, Cdwik 99, produit par Dave Faulkner
* Beautiful Light, 1993, Naked Language, Nak 6116-2, produit par Peter Buck de R.E.M., sorti en Europe par Danceteria sous le nom de ForeverFleshtones
* Angry Years 1984-1986, 1994, Impossible, Cd Imp 033
* Laboratory of Sound, 1995, Ichiban, D2-24861-2, produit par Steve Albini
* Hitsburg USA!, 1997, Telstar et Imposible, sorti d'abord par le groupe sous le titre Fleshtones Favorites
* More Than Skin Deep, 1998, Epitaph, 6529-2, produit par le groupe lui-même
* Hitsburg Revisited, 1999, Epitaph, 6558-2, produit par le groupe lui-même
* Solid Gold Sound, 2001, Fantastik, Fms 118, produit par le groupe lui-même
* Do You Swing?, 2003 Yep Roc Rec., produit par le groupe lui-même
* Beachhead, 2005 Yep Roc Rec. Produit par Jim Diamond + Rick Miller
* Brooklyn a Paris, 2006 DVD live à la Maroquinerie à Paris, Big Enough Rec, Didier Pasquier.
* Take a Good Look !, 2008 Yep roc records, produit par Jim Diamond et Ivan Julian
* Stocking Stuffer, 2008 Yep roc records, produit par Ivan Julian












Peter Zaremba (vocals, harmonica, & organ)
Keith Streng (guitar & vocals)
Bill Milhizer (drums & vocals)
Ken Fox (bass & vocals)









La durée du concert : 1h30



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