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jeudi 3 décembre 2009

RAMMSTEIN ~ Le Zénith. Strasbourg.










Opening:






Ce qu’en a pensé Vik :

« Liebe Ist Für Alle Da... Strasbourg ! C'est forcément un événement... Le célèbre Marché de Noël de Strasbourg, cette semaine, attire beaucoup de monde. Au programme cette balade hivernale, un vin chaud à la main (…car il fait froid), il y a aussi la visite de la Cathédrale, et... impossible à rater, ce soir... le grand Zénith.  On attend une montagne - habituelle - d’effets spéciaux, ainsi qu’un ouragan de rock indus  et de « tanz-métal », comme les musiciens de Rammstein ont eux-même défini leur son… C’est l’Invasion de la population de Rammstein. Rammstein est mon groupe fétiche, un groupe que je suis, en partie grâce au film Lost Highway de David Lynch, depuis le 25 Novembre 1997 (concert à l’Elysée Montmartre... naturellement dévasté par les flammes). Aujourd’hui, ils nous offrent une nouvelle tournée, “Liebe ist für Alle da” (qui s'annonce déjà comme inoubliable), pour promouvoir le fantastique album éponyme. Cet événement est présenté, à l’avance, comme épique : un concert spectaculaire de hard industriel (avec des textes glauques), avant ceux programmés au POPB de Paris la semaine prochaine. Ceux qui n'ont pas encore acheté des billets pour ce spectacle, cependant, doivent maintenant pleurer sur le lait renversé, parce que les fans allemands sont présents eux aussi, et que le concert est complet. Petite précision : il faut aimer entendre chanter en allemand ! Mais, avant tout, je tiens à préciser que ce groupe est énorme, et il est à écouter à longueur de journée ! Bon, vous l'aurez compris, j’aime Rammstein dans tous les sens du terme, car c’est une musique dure, brutale et basique. Pur produit de l’esprit néo-romantique, le rouleau compresseur allemand Rammstein a construit un son industriel caractéristique, avec une forte vocation scénique et de pyrotechnie, alliant musique industrielle, techno et rock gothique électronique dans un édifice musical de pure horreur. Entre solennité et auto-ironie, avec quelque dérives kitsch et trash. Qu'en est-il du nouvel l'album ? « LIFAD, The Deluxe Edition » est un album essentiel ! C’est leur 6éme, après une longue attente de cinq ans, et il est nettement différent des précédents « Rosenrot », « Reise Reise » et « Mutter », mais disons-le, plus puissant, plus putassier, du vrai RAMMSTEIN ! On sent vibrer l’évolution : moins d’industriel, plus de métal, des chansons qui rentrent immédiatement dans la tête et se logent entre vos neurones. En bref, un excellent album, qui restera dans les annales, et qui peut être d'ores et déjà considéré comme un Must avec son superbe Artwork. Du pur Rammstein, tout simplement stupéfiant ! Dois-je en dire plus ? Si vous appréciez le groupe, et vous ne l’avez pas encore entre les mains, immolez-vous...

Fondamentalement, Rammstein on aime ou on déteste. Moi, j’aime. A la folie. Qualifier un spectacle de Rammstein de "concert" est ridicule. Le terme est bon pour ceux qui se présentent sur scène avec quelques amplis, un drap avec l'image du dernier album derrière la batterie, et l'assurance de ceux qui pensent que leur musique suffit à créer l’événement. Toutes choses bonnes pour des groupes « normaux », en d'autres termes... Un concert live de Rammstein, c’est un vortex de sons, d’images, et de sensations. Une expérience sensorielle difficile à décrire : c’est quelque chose qui doit être vécu, transpirant, avec l’odeur de cramé qui vous rentre dans la peau, tout en faisant du headbanging. Le groupe allemand est aussi connu pour ses concerts, des performances riches en feux d'artifices et autres trouvailles aussi spectaculaires, dans une fusion chaude de musique qui embrase et décoiffe. Aujourd'hui, je me demande si mes héros de l’Est vont mettre en place quelque chose d'encore plus grand que la tournée Reise Reise (le spectacle au POPB le 11 mai 2005); c’est un sacré défi, mais je fais confiance à l'esprit créatif et conceptualiste de mon groupe allemand préféré. En partie… car pour les chansons de la setlist, je les connais par cœur. Mais commençons par le début : une file d'attente bien ordonnée constituée des fans les plus durs, sous un ciel de pluie… Mais une file d’attente « excentrique » : vêtements gothiques, têtes rasées, quelques crêtes, des tatouages de toutes sortes, des T-shirts originaux et introuvables et... une rivière de bière. Après trois heures d'attente, on rentre. Dehors, bouteilles et canettes, fouille corporelle et contrôle d'accès. Je rentre et je cours... arrêt pour le bracelet (placé au poignet) qui donne l'accès au pit, et je me place en face de la scène, un peu sur la droite... devant moi, une bonne dizaine de bonbonnes de gaz… C’est encourageant...

20h00 : comme prévu sur l’affiche, la première partie commence, avec un groupe norvégien : Combichrist (synthétiseur, deux batteurs et un chanteur, mais... pas de guitares). Ce groupe, qui ne m’a jamais inspiré grand chose avec sa musique dans le grand registre “Electro Indus Techno” parvient pourtant à me surprendre, grâce à un concert énergique et captivant, constitué d'excellentes chansons, que sur leur disque “Today we are all demons” j'avais pourtant toujours trouvées ennuyeuses et répétitives. D’accord, leur style électro s’inspire fortement de Prodigy, traité à la sauce Slipknot/Kiss/Punish Yourself, et le chanteur Andy LaPlegua, très énergique avec sa voix caverneuse, ressemble physiquement au personnage du Joker dans la série Batman. La combustion de cette techno industrielle, qui nous est livrée à un rythme étourdissant par les deux batteurs, est monstrueusement entraînante. Le groupe commence à chauffer l'atmosphère avec les titres Get Your Body Beat, Fuck That Shit et What The Fuck Is Wrong With You? (dédié par le chanteur à Rammstein). Avec un bon son, le public réagit rapidement (incité par les Fucks d'adrénaline ?) à cette musique rave, et les têtes bougent avec enthousiasme… Mais le set dure seulement une demi-heure et six chansons... Heureusement pour certains, malheureusement pour d’autres, les quatre doivent quitter la scène, après avoir détruit tout leur équipement. Les roadies interviennent rapidement pour nettoyer la scène, et il ne reste plus qu’un grand rideau noir.

La soirée a bien commencé, les rythmes tribaux des batteries ont chauffé la salle, les cervicales commencent à se mettre en place, mais nous savons tous que ce n'est là qu’un hors-d'œuvre avant ce qui nous attend. Le choix d'un tel groupe de soutien est un autre symptôme de la direction désormais prise par la maîtres métalleux de Rammstein, et confirme également la composition du public : il y a plus de T-shirts Thrash que des visages couverts de maquillage gothique, même si on a toujours une gamme complète de looks, avec des couples d'âge mûr, des curieux égarés, des fans allemands et autrichiens et des spectateurs en provenance de pays qui n'ont pas bénéficié d’une étape de la tournée européenne. L’impatience devient palpable, et le mot « Rammstein » est crié et scandé à pleins poumons… avec l’accent allemand, dans cette salle pleine à craquer. Trente minutes d’une attente... interminable avant d’entendre notre groupe de vétérans bien aimés.

21h00 : la nuit est tombée à l'extérieur, même à l'intérieur l’obscurité va être complète ! Ça y est ! Les lumières se sont complètement éteintes, et laisse place à l'intro : après cinq ans d'attente, on va rentrer de nouveau dans l’univers de Rammstein ! Tout le monde crie. Dans les tribunes les gens debout tapent des pieds et des mains, l'ambiance est à au maximum ! Soudain... une musique de synthé, des sons industriels en tempête, des bruits étranges arrivent du fond de la scène agrémentée d’une odeur étrange... d’essence : on comprend que les six allemands sont enfin en train d’arriver sur la scène. Tout le monde est prêt à déguster cette sensation incroyablement claire qui traverse nos corps, en attendant les flammes et les explosions qui vont prendre quelques minutes à venir. Une entrée dans un univers impossible à décrire, une porte qui s’ouvre devant ce groupe qui a su imposer sa langue maternelle dans le monde. L'atmosphère commence à être électrique et bien sûr la foule est en délire, avec l'émotion de revoir un spectacle franchement considéré comme jamais vu. Un rideau noir couvre toute la scène.  Des lumières blanches du style “Rencontre du troisième type” vont sortir du fond, pour une mise en scène théâtrale où les deux guitaristes Paul  H. Landers et Richard Zven Kruspe, à droite et à gauche, avec des coups de hache et de guitare en marteau commencent à briser, morceaux par morceaux, ce mur noir pour se frayer un passage. Lentement les silhouettes de Paul et de Richard se dessinent en contre-jour, illuminées par des lumières blanches puissantes et aveuglantes. Le mur ne doit pas tomber mais il doit être détruit. Waoouuh! Le fond de la scène se zèbre dans un coup de tonnerre. En même temps, au centre, des étincelles de chalumeau semblent découper une autre porte, une nouvelle entrée à travers l’obscurité. La flamme du chalumeau réalise son œuvre en forme d’ovale et s'arrête. L’ouverture est enfoncée et Till Lindemann, le chanteur, fait son apparition, digne d’un personnage du Rocky Horror Show. C’est tout simplement une entrée grandiose. Till est déguisé en boucher gore, avec un tablier rouge, un splendide collier de plumes au cou, et de sa bouche jaillit une lumière puissante... on ne voit que ses dents !

Le concert s’ouvre… on a déjà compris après ce délice cinématographique que le spectacle s’annonce tout simplement énorme, et c’est le début d’un grand frisson. Côté visuel, tout est là, sur une scène à deux niveaux ! Till commence alors à chanter en allemand, immobile et impassible, dans un rugissement profond, les premières phrases du puissant Rammlied, avec son accent guttural et lourd... « Wer wartet mit Besonnenheit, der wird belohnt zur rechten Zeit. Nun das warten hat ein Ende, leiht euer Ohr einer Legende. RAMM - STEIN ! RAMM - STEIN ! », les lumières s'allument, le rideau de fond a disparu, et tout le décor apparaît. Mouvement de foule en chœur « Ramm - stein ! ». Neuf lettres, deux syllabes, un nom qui est synonyme de légende, scandé le poing levé. Une légende marquée par la voix de stentor de Till Lindemann, toujours prête à se transformer en un puissant rugissement, qui résonne dans toute sa puissance explosive sur le refrain de Rammlied, talonné par les attaques des guitares acérées. La musique est intense, c’est un déluge de guitares métalliques industrielles, poignardées par un synthé. La scène rappelle un peu celle du “Reise Tour 2005”, mais en moins impressionnante. Un décor d’usine désaffectée, offrant une vue imprenable en hauteur et en profondeur, traversé par des spots lumineux, avec les croix, qui sont l’emblème du groupe, sans oublier les énormes ventilos. Les guitares se déchaînent sur des riff énervés, rallongés par rapport à la version du CD, et la folie se répand dans la fosse : on est écrasés, mais quel plaisir avec ce son acéré ! Till arpente la scène, comme s'il était à la recherche d'une victime à découper (en connaissant ses goûts, ce sera une femme), incitant le groupe à produire des moments mémorables en mixant agressivement un hard rock tranchant avec une théâtralité extravagante, et à pousser le concert, dès le départ, dans la cour des Grands. Le public est de plus en plus hystérique, au comble de l’apogée de sa joie, hurlant et scandant sans cesse la fusion des mots « Ramm stein...Till ! » (le souvenir de la grande époque de Herzeleid), tandis que celui-ci frappe avec ses poings sur ses cuisses massives, en criant dans son micro. Tout le monde est debout, du début à la fin, tout le monde bouge les bras, crie, danse et chante. Une vraie communion dans ce concert, comme on les aime. D’assourdissantes explosions déchirent l'air. Des lumières blanches ensuite sur le batteur Christoph "Doom" Schneider et sa force de frappe prodigieuse : on continue avec B******** (Bückstabü), entamé par un roulement apocalyptique qui ébranle les fondements de l'édifice et des explosions assourdissantes qui déchirent l'air. Et puis il y a ce son agressif, bien métal ! Waidmanns Heil... est dantesque! La chanson surprend par la superbe performance de Christoph a la batterie. C’est un hymne furieux au pogo, avec des flammes qui  ne sortent pas des masques des guitaristes, et un mur de feu allumé sur le devant de la scène, en accord avec les mots criés « Mann Mann Mann Manns Heil ». Enfin, les gros ventilateurs entrent en fonction pour faire baisser la température. Voir ces six allemands en formation sur deux niveaux, un guitariste de chaque coté, en train de délivrer avec conviction leur meilleur hard  rock viscéral, tranchant comme un scalpel… est une pure tuerie ! Le son de la basse vous pénètre au plus profond des os, et les coups du batteur vous collent au mur. Il faut le reconnaître, ce soir le concert peut être qualifié de surpuissant et de jubilatoire à mort. Monstrueux. L’ouverture est donc confiée exclusivement à des morceaux nouveaux, extraits de « Liebe Ist Für Alle Da », dans une succession rapide. Je suis écrasé contre les barrières, la masse de fans s'est déchaînée et ça pousse de tous les côtés. J'ai du mal à garder ma position... je m’accroche avec les mains à la ferraille. Dur, dur.  Et si c’est en live que Rammstein, géant industriel, explose dans une scène de feux d'artifice et flammes, c'est sous la scène, malgré les conditions, qu’on peut les apprécier au mieux, avec la chaleur des flammes qui brûlent le visage.

Première chanson extraite des albums du passé : Keine Lust de Reise Reise (2004) avec une multitude de geysers de CO2, qui éclatent autour des musiciens. Elle est suivie de Weisses Fleisch, extrait du puissant et majestueux Herzeleid (1995), permettant à Flake de montrer ses qualités de danseur (rigolo !). Le pouvoir hypnotique de la voix de Till améliore ces morceaux, alors que les lignes de clavier du génie malade Christian "Flake" Lorenz ajoutent un sentiment de malaise proche de la démence, et accompagnent ces structures rythmiques qui méritent d'être représentées comme la bande sonore officielle de l'industrie métallurgique allemande. Arrive le toujours très attendu et entraînant Feuer Frei ! de Mutter (2001), un album qui restera parmi les classiques, et que je considère comme le Must absolu du groupe. Une multitude de poupons en plastique miroitent, pendus au-dessus de la scène, avec des lasers verts et sinistres qui sortent de leurs yeux : c’est le décor de la chanson Wiener Blut, sombre et glauque, avec Till assis par terre avec une lampe de chevet et un poste de radio grésillant, avant une série d'explosions qui éclaboussent ces jouets sur la scène. C’est le moment le plus fort visuellement. Le morceau se termine en beauté, avec de grandes colonnes de lumières et tous les musiciens qui abandonnent la scène pour laisser plus de place à l’imagination de Flake et ses claviers. On a droit à un petit show de celui-ci, et bien sûr de son maître Till. Mais nous savons tous que dans ce groupe, sous leurs visages couverts de suie, se trouvent des âmes sensibles, et c'est ainsi que, parmi les crises de colères des précédents morceaux, Till, agenouillé, se relève pour entonner le refrain de Frühling in Paris. Un moment de poésie absolue, qui nous est offert dans l'obscurité éclairée seulement par le mouvement ondulatoire des portables, et un serment repris en chorale « Oh non, rien de rien, Oh non, je ne regrette rien, Wenn ich ihre Haut verließ, Der Frühling blutet in Paris ». Peut-être le moment le plus émouvant de tout le concert. Le sentimentalisme (hommage à Piaf ?!?) est de courte durée, et on reprend avec force la brutalité du métal avec Ich tu dir Weh qui commence par des jeux hypnotiques et atmosphériques, suivis rapidement par des riffs lourds. Le chœur est épique et certainement captivant, tandis qu’un solo émouvant brise la répétition des riffs. Le spectacle théâtral continue : Flake est mis de force dans une baignoire et aspergé d’un feu d’artifice lancé par Till installé au-dessous d’une plate-forme de plusieurs mètres. Rien à craindre... la baignoire explose, bien sûr, mais  Flake s’en sort seulement étourdi dans une nouvelle combinaison argentée (style Bellamy de Muse). En comparaison avec le dernier spectacle au POPB de Paris, j'ai remarqué que cette nouvelle tournée voit s’accentuer l’aspect comique du spectacle, à travers la mise en scène de Till et de Flake. Un petit spectacle comique qui fait plaisir au public, avant de reprendre les hostilités avec Liebe ist für alle da, et de nous faire replonger dans la réalité infernale du show, en réveillant l’horreur de la marée dans la fosse. Contrairement au passé, dans lequel tous les membres, sauf le bassiste Olli, participaient aux interludes pyrotechniques, aujourd'hui c’est seulement Till qui joue avec le feu. Flake, la star incontestée des concerts passés, reste étrangement dans son coin, occupé le plus souvent à marcher sur un tapis roulant devant le clavier. La performance de Rammstein, y compris les feux d'artifice, la musique tirée à vue et sans interruption et l'énergie animale déployée sur scène est quelque chose de si puissant... et de difficile à décrire en quelques mots.

Les points forts sont nombreux comme vous pouvez l'imaginer, entre les flammes qui réchauffent l'atmosphère, les puissants jets de fumée en alternance, et les éclats de la lumière et des feux d'artifice.  Le show, à ce moment, se tourne vers les classiques des albums précédents. D'abord Benzin, premier single de l’album Rosenrot (2005), avec sa pompe à essence / lance-flamme utilisée par Till pour asperger un spectateur qui monte sur scène (pas de panique, il s’agit d’un cascadeur) en le transformant en torche humaine. Bien sûr, c'était juste pour le spectacle, mais ce moment macabre est très applaudi, comme un summum de la soirée. On attaque immédiatement, dans une explosion de fumée, le rapide et tranchant Links 2-3-4, extrait de Mutter (2001), avec sa marche militaire et sa déclaration politique... une bonne chanson. Voici qu’arrive une pièce de résistance, qui frappe dur avec son riff simple et célèbre : Du Hast, de l’excellent Sehnsucht (1997), une chanson dans un esprit très 80’s, mais avec la puissance en guitares saturées de l'industrie métallurgique, plus violent, un morceau à écouter véritablement jour et nuit. C’est tout simplement génial, percutant, et très bien construit… ça devient un grand moment avec la fusée éclairante envoyée au centre de la salle, au dessus des têtes de la foule, et la participation du public (malgré la barrière de la langue) au micro que Till tourne vers elle. Till, un sourire aux lèvres, n'a plus besoin de chanter le refrain, le public le remplace à merveille. « Du, Du hast, Du hast mich... » est crié si fort que le toit du Zénith vibre. A la fin de la chanson, le groupe donne l’impression de s'éclipser, mais c’est une fausse alerte, et Rammstein se remet en place mais au devant de la scène pour le point culminant : c’est maintenant au tour du morceau de sexe-orgasme, Pussy, le premier single du nouvel album LIFAD, et le titre plus clair et significatif dans l’histoire de la musique. Un début normal en partie en anglais, en partie en allemand avec des paroles crues « You’ve got a pussy, I have a dick, So what's the problem? Let's do it quick » qui évoquent la folie trash de Te Quiero Puta  (de l’album « Rosenrot »). Nous avons tous crié les paroles, joyeusement. Après une minute, soutenu par la musique du groupe, Till, à la recherche des femmes qui se trouvent dans les premières rangées, vient chevaucher un canon de couleur rose (ressemblant à un gros pénis) qui oscille de gauche à droite, et (l’horreur…) qui commence immédiatement à éjaculer une mousse blanche en quantité sur le public de la fosse. Difficile de l'éviter et d'être épargné : c’est un véritable bain de mousse. Quatre minutes et demie de folie trash couronnée de fumée, sous une pluie de confettis colorés lancés par trois canons, qui marquent la fin du set principal. La scène se vide, le groupe disparaît dans les loges, mais le public continuer à réclamer, criant « RAMM STEIN »…

Le premier rappel arrive aussitôt avec Sonne, extrait de Mutter (2001), qui se voit ajouter une partie instrumentale, et qui est suivi par Haifish (du nouvel album), avec un autre moment de délire de la part du claviériste Flake. Il monté dans un petit canot pneumatique en forme de requin (Haifish signifie requin en allemand), placé devant de la scène par les roadies, et entame son slam de traversée en solitaire de la fosse du Zénith, sur la marée humaine, poussé par les mains du public. Puis il tire un immense drapeau français du fond du bateau, et l'agite lors de son retour à la scène, où l’attend son tapis roulant. Simple et efficace. La chorale reprend avec l’obscure Ich Will, encore un extrait de Mutter, qui reste un classique bien rodé, avec une section rythmique en béton armé, et avec en prime Christophe qui explose la batterie qu’il frappe avec une fureur extrême. La chanson clôt ce nouveau set, accompagnée par l’explosion de feux d’artifices, mais laissant partir le groupe. Fermez les yeux, et imaginez le déchaînement de la salle. Celui qui pense que la soirée est terminée se trompe, car un instant après, la scène se rallume pour le retour des nos héros : c’est Engel, une œuvre d'art de leur deuxième album Sehnsucht (1997), où Till apparaît avec de grandes ailes mécaniques dans le dos. C’est un ange pyromane, qui une dernière fois, fait sortir des flammes par les extrémités des ailes. On sent la chaleur à chaque fois. Cette chanson clôture un concert de 1h40, et pendant que l’ange Till ferme ses ailes et s’en va doucement, c’est Flake, toujours marchant, qui improvise sur son clavier le requiem de fin. Les six Rammstein reviennent sur la scène, torses nus, pour une dernière courbette, sur des explosions en guise d’ovation… et la voix étonnante et un peu atypique de Till s'élève pour dire timidement « Merci beaucoup, Danke schön». Ainsi se termine le concert du Zénith de Strasbourg. La lumière est revenue, et les gens vont commencer à sortir de la salle. Moi je recommence à respirer, et c'est un soulagement. Je souris, totalement satisfait, la chemise trempée et collée de confettis, avec mes nouveaux amis allemands, malgré l'effet euphorisant qui est en train de disparaître et l’odeur de soufre dans les narines. Décision subite : on va boire une bière, car la chaleur donne soif et... dehors il pleut…

Si ce n'est que pour l'humour, ce spectacle est certainement l'une des merveilles du rock, encore du grand Rammstein, cuvée 2009. Demain, la presse locale va sûrement écrire, en gros titre, « Le Zénith de Strasboug était en flammes la nuit dernière, mais aucune blessure grave n'a été signalée ». Comme toujours, le groupe accorde une attention particulière à sa dernière œuvre, en en jouant les huit premiers morceaux, entrecoupés de chansons devenues classiques. Tout est étonnant, le brasier de flammes, les explosions, les étincelles, les effets de lumière, et de vrais feux d'artifice tirés dans le ciel du haut de la scène. Un grand moment en combinaison ignifugée ! La chaleur a été suffocante sous la scène, près de la barrière métallique, et c'était un véritable carnage. La setlist, prévisible, est bonne mais trop courte, oubliant de nombreuses chansons dites classiques. Tous les détails de la scénographie sont soignés et spectaculaires, du décor de la scène aux vêtements des musiciens. Rammstein, c’est une garantie de qualité depuis plusieurs années, et le groupe a certainement, une nouvelle fois, comblé tous les fans qui les aiment à la folie (moi y compris). Malgré les difficultés (le pit de la fosse) et tout ce que vous voulez, un concert de  Rammstein est un événement unique, auquel on doit participer pour vraiment comprendre de quoi il s’agit. Un concert plein de grandes émotions qui, belles ou laides, ne peuvent pas rester congelées, mais se doivent de s’embraser et de se laisser aller à la folie, sur la force motrice du son métal indus. Rammstein Forever !!! Une expérience unique - qui peut être quand même vécue de nouveau en DVD avec « Völkerball », en partageant ce plaisir avec ceux qui ne savent pas à quel point ce groupe peut devenir énorme sur scène. Quoi d'autre ? Bientôt le POPB de Paris, les 8 et 9 décembre, pour une nouvelle communion... avec un extincteur dans mon sac, au cas où... HAIL METAL !!!

Wer wartet mit Besonnenheit
der wird belohnt zur rechten Zeit
Nun, das Warten hat ein Ende
Leiht euer Ohr einer Legende

Ramm - stein !

* Pour mémoire: la date de l’anniversaire du guitariste Paul H. Landers est le 9 décembre. »





photos de karoline a




Combichrist est un groupe de musique norvégien formé en 2003 par le norvégien Andy LaPlegua qui est aussi le fondateur du groupe Icon of Coil. Aujourd'hui Combichrist est basé à Atlanta aux États-Unis.


(http://www.myspace.com/combichrist)





Rammstein est un groupe de métal industriel, mais aussi d'autres styles comme l'electro et le hard-rock, allemand formé en 1994. Sa musique est principalement un mélange de hard rock et de sons électroniques. Ils se sont spécialisés dans les shows pyrotechniques lors de leurs concerts (arc qui tire des étincelles, baguettes explosives, guitares lance-flammes, micros enflammés, etc.). Rammstein est très controversé à cause de leurs textes noirs et violents. Ses membres ont souvent été accusés à tort d'être des sympathisants nazis. Leurs textes parfois engagés démontrent une forte mobilisation pour des causes diverses telles que le devoir de mémoire, ou simplement des critiques de la société américaine. Le nom du groupe provient de la ville palatine de Ramstein (près de Kaiserslautern), en référence à un crash survenu lors d'un meeting aérien sur la base aérienne américaine de Ramstein en 1988, dans lequel soixante-dix personnes trouvent la mort. Les membres du groupe écrivent une chanson sur le thème et l'intitulent "Rammstein". C’est en 1997, avec leur second album, Sehnsucht, que Rammstein connaît le succès en Allemagne puis dans le reste de l'Europe et se distingue pour l'importance des effets pyrotechniques durant leurs concerts. Le groupe de rock alternatif KoЯn les appelle pour qu'ils effectuent la première partie de leur tournée, le KoЯn Campaign. Il est aujourd'hui le groupe allemand qui a vendu dans le monde le plus de disques en langue allemande.

(http://www.myspace.com/rammstein)






    •    2003 The Joy Of Gunz
    •    2005 Everybody Hates You
    •    2007 What The Fuck Is Wrong With You People?
    •    2009 Today We Are All Demons








* 1995 : Herzeleid* 1997 : Sehnsucht
* 2001 : Mutter
* 2004 : Reise, Reise
* 2005 : Rosenrot
* 2009 : Liebe Ist Fur Alle Da



COMBICHRIST




    •    Andy LaPlegua - Chant, Guitare, Synthétiseur ...
    •    Z_marr - Synthétiseur (Uniquement en concert)
    •    Kourtney Klein - Percussions (Uniquement en concert)
    •    Joe Letz - Batterie (Uniquement en concert)




RAMMSTEIN



Till Lindemann (Vocals)
Richard Zven , Kruspe (Guitar)
Paul H. Landers (Guitar)
Oliver "Ollie" Riedel (Bass)Christoph "Doom" Schneider (Drums)
Christian "Flake" Lorenz (Keyboards)












    La Setlist du Concert
COMBICHRIST


 All Pain Is Gone (New)
Scarred (Today We Are All Demons - 2009)
Get Your Body Beat
(What the F**k Is Wrong with You ? - 200
Fuck That Shit (What the F**k Is Wrong with You ? - 2007)
Blut Royale (Everybody Hates You - 2005)
What The Fuck Is Wrong With You? (What the F**k Is Wrong with You ? - 2007)



La durée du concert : 0h30




La Setlist du Concert
RAMMSTEIN



1.    Rammlied (Liebe Ist Für Alle Da - 2009)
    2.    B******** (Liebe Ist Für Alle Da - 2009)
    3.    Waidmanns Heil (Liebe Ist Für Alle Da - 2009)
    4.    Keine Lust (Reise, Reise - 2004)
    5.    Weisses Fleisch (Herzeleid - 1995)
    6.    Feuer frei! (Mutter - 2001)
    7.    Wiener Blut (Liebe Ist Für Alle Da - 2009)
    8.    Frühling in Paris (Liebe Ist Für Alle Da - 2009)
    9.    Ich tu dir weh (Liebe Ist Für Alle Da - 2009)
    10.    Liebe ist für alle da (Liebe Ist Für Alle Da - 2009)
    11.    Benzin (Roserot - 2005)
    12.    Links 2-3-4 (Mutter - 2001)
    13.    Du hast (Sehnsucht - 1997)
14.    Pussy (Liebe Ist Für Alle Da - 2009)

Encore 1

    15.    Sonne (Mutter - 2001)
    16.    Haifisch (Liebe Ist Für Alle Da - 2009)
    17.    Ich will (Mutter - 2001)

Encore 2

        18.    Engel (Sehnsucht - 1997)


La durée du concert : 1h40

AFFICHE / PROMO / FLYER