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mercredi 24 février 2010

FLORENCE + THE MACHINE ~ Le Bataclan. Paris.











Opening : SIAN ALICE GROUP



Ce qu’en a pensé Vik :

« Florence And The Machine… ou Florence + the Machine… ou plus simplement Florence… ce nom est sur toutes les lèvres. Pourquoi ? Parce que cette jeune femme a quelque chose de spécial : une crinière rousse flamboyante, une beauté à couper le souffle, le charisme et le talent d’une étoile montante, et une voix... les critiques anglais sont à ses pieds, et Florence + The Machine est la révélation la plus attendue à Paris, en ce mois de février 2010. Un premier album mystique chanté à pleins poumons, avec beaucoup de harpe et de tambours, une pop typique à la Regina Spektor, un rock indie contaminé par la soul, et du rock gothique teinté de folk. Même si elle a explosé en quelque mois en partie grâce au marketing de sa maison de disque,  Islands (la couverture en août 2009 de Q Magazine et du NME, un Brit Award), Florence reste une voix hors de commun, sur un disque qu’on peut écouter en boucle sans se lasser... D’accord, j’y trouve les influences de Cocteau Twins, d’Annie Lennox, de Kate Bush, de PJ Harvey, de Natasha Khan, de Fiona Apple, de Siouxsie, de Shara Worden (My Brightest Diamond), d’Alanis Morissette ou encore de Tori Amos, mais c’est facile d’en tomber amoureux, et ce dès la première écoute... il suffit une chanson, par exemple un blues épique comme Girl With One Eye. En écoutant « Lungs », l’album produit par James Ford (Klaxons et Arctic Monkeys) et Paul Epworth (Bloc Party), on comprend clairement pourquoi Florence a réussi son pari. Sa caractéristique principale est sans aucun doute sa voix, puissante et viscérale, mais qui révèle une douceur unique. Excentrique ? Certainement, mais vous ne devez pas la manquer en concert, car c’est une pure magie.  L’amour existe, et il s’appelle Florence : Paris aussi est plein d’amoureux. Le Bataclan affiche complet depuis plus de trois mois pour le concert de ce soir, alors que Paris reçoit pour la troisième fois, les bras grands ouverts, ce dernier phénomène du rock alternatif… Bravant le froid, les fans sont venus même de l'étranger. C’est un plaisir de la retrouver sur scène, ne serait-ce que pour un regard ou un sourire fugitif, des fleurs à la main. Dès l’attente, je remarque que la salle va être pleine d'un public français et anglais largement féminin, qui, déchaîné et prêt à chanter, va se placer dans les premières rangées.

19h55 : Sian Alice Group assure le démarrage de la soirée, devant une masse compacte des jolies jeunes filles avec les cheveux roux, qui n’ont un seul mot à la bouche : « Florence ». Leur set ne durera que 25 minutes, avec seulement 6 chansons, mais montrera que ce groupe à des qualités certaines. Trio anglais considérablement élargi à un quintette, le groupe s'articule autour de la figure de Sian Ahern, de sa voix délicate et discrète sur une musique hypnotique, expérimentale, post punk, avec un fond d’électro dans un univers désorienté. Le groupe produit un son qui évoque un psychédélisme qui se renouvelle au milieu d’un chaos sismique, intégrant en particulier les années sonores 60s, au sein de la douceur et de la violence des chansons (…sans parler de la très belle leçon de l'électronique des  années 80 !). Sian, silhouette légère, pâle sous sa mèche couleur corbeau, habillée en noir, une crinière noire sur les épaules, semble presque une sirène gothique. Avec son tambour à ses côtés... il y a un peu là une évocation de Florence elle-même… mais je confirme que la comparaison n'est pas très flatteuse. Voici un groupe qui a quand même peu de chances d’entrer dans la liste de mes artistes préférés, mais je l’ai respecté : une bonne performance…


21h02 : Avant même que les lumières de la scène ne s'allument en éclipsant les autres, on savait déjà qu’on aller assister à quelque chose de spécial. La présence, inhabituelle dans un concert de rock, d’une harpe, démontre bien que le son du groupe reste vraiment une nouveauté dans la scène alternative. A l'entrée des musiciens du groupe (guitare, batterie, synthé et harpe), vêtus de noir, le rugissement du public se déclenche, tout le monde réclame haut et fort Florence Welch, l'âme de Florence + the Machine, en frappant des mains au rythme de la chanson Dog Days Are Over. Du fait de la quantité de fleurs qui se glissent dans tous les coins de la scène, sur la batterie, sur les amplis, sur les tambours, le clavier, même sur le pied du micro...  on respire un parfum envoûtant, qui ouvre les portes de notre fascination envers un Eden féerique. Puis les lumières de la salle s'éteignent, et c’est un nouvel éclairage, avec quelques guirlandes électriques qui visent à créer un climat magique. Florence, elle, vient sur le devant de la scène, tout sourire, triomphale, les cheveux relevés et dans une tenue de vestale grecque en soie blanche, très glamour (une tenue transparente, avec l'éclairage en contre-jour, et il est impossible de ne pas constater que Mère Nature a été très généreuse avec elle… et pas seulement en terme de voix !). Pieds nus, elle lance quelques roses rouges au public en guise de bienvenue à cette soirée. L’attirance magnétique qu’elle provoque, son innocence enfantine, sa crinière rousse, sa voix charmante, tout cela suffit pour nous faire oublier tout le reste, y compris The Machine qui l’accompagne et le pied du micro au centre de la scène, qui ne fera d’ailleurs pas grand usage par la suite.  Le groupe démarre, le son de la harpe et les percussions introduisent la première chanson de ce show tant attendu, Florence prend son micro, et sans s’arrêter, commence par la balade folk My Boy Builds Coffins. On ne voit qu'elle et on n'entend qu'elle... « One for me too, One of these days he'll make one for you ». La transe s'empare de l'auditorium. Avec le second morceau, Kiss With a Fist, le premier single punk-rock de l’album, on retrouve immédiatement la fureur de la guitare et de la batterie, et l'adrénaline monte, si nécessaire à un bon début de concert. Hurricane Drunk a un refrain frais et un solo de harpe qui vous prend à la tête comme une maladie contagieuse. Sur la scène, il y a ce grand tambour au centre, utilisé par Florence d’une manière très cinématographique, sauvagement frappé la plupart du temps avec l'intention de provoquer une réaction de la part du public. Il y a aussi cette grande harpe, à gauche, dont le son se distingue de temps en temps, en introduction des chansons ou durant les moments plus calmes du spectacle. Il y a une volonté de créer simplement une atmosphère plus intime, mais en réalité les cris des adolescents dans la fosse font facilement comprendre qu’il s'agit d'un spectacle rock d’une vraie puissance commerciale.

Il y a un ange qui danse devant nos yeux, une chevelure rouge à la teinte douce sur un visage typiquement anglais, blanc, pâle, et il est impossible de détourner le regard de cette masse de cheveux qui suit les mouvements du reste du corps de Florence, qui flotte devant de la scène comme un effet spécial. Cela donne le ton, et cela dicte le rythme du concert, quand arrive la chanson Between Two Lungs et son charme celtique… Ce soir, le climat d’épilepsie est de rigueur. La foule est entraînée par la voix magique. Le rythme explose. Florence est une baguette de sorcier qui frappe le tambour solitaire à ses côtés, comme pour rappeler son passé de batteuse. Derrière elle, le backing band est très professionnel.  Arrive une Drumming Song qui écrase tout, c’est une danse tribale renforcée par le son de tambours, elle a ce soir une puissance bien supérieure à celle de l’album. Chaque chanson est un hit : Cosmic Love avec le son délicat de la harpe, Blinding où elle frappe avec frénésie le tambour, le grand Howl où elle laisse éclater sa voix,... et même l’excellente Hospital Beds, une reprise de Cold War Kids. La magie de Florence est bien là ce soir, avec sa vivacité saisissante et son charisme incroyable. Elle nous tient, il est impossible d’y échapper, ses cheveux nous attirent comme un aimant. Elle exsude une joie qui se transmet à tous à travers ses chansons, une folie géniale qu’on ne peut pas arrêter et une énergie qui balaye tout sur son passage : elle saute, telle un elfe, d'un côté à l’autre de la scène, bouge les bras dans une chorégraphie improvisée mais toujours différente, elle tourne sur elle-même, crie et secoue sa longue chevelure. Pendant tout ce temps, sa voix, douce et violente, ne souffre pas la moindre défaillance, et montre une puissance incroyable dans les aigus, face à un public en délire complet. Le titre de l'album « Lungs » (en français "poumons") ne pouvait pas être mieux choisi pour définir la chanteuse. La foule est ensorcelée et Florence la tient serrée dans son poing. Au début, elle semblait presque étourdie par la chaleur des gens, mais ça n’a duré qu’un instant. Immédiatement, elle a commencé à interagir avec le public, faisant preuve d’une énergie inépuisable : elle remercie, salue de quelques mots en français « Bonjour Paris, ça va ? Ok », elle boit un peu d’eau, elle rit et échange des messages d’amour avec sincérité « I love you, you are an amazing audience », elle se lance dans des plaisanteries pas toutes réussies, elle court, elle revient, elle s’approche du public et l’invite à chanter, à crier, à sauter à l'unisson. Les mains se lèvent pour applaudir, et la foule la suit, docile. Le son est bon, même si la musique est un peu trop faible quand la voix cristalline de Florence explose. La tentative habituelle de faire participer le public, déjà très impliqué, explose sur la mélodieuse Dog Days Are Over, dans une version cette fois dévastatrice sur des accords de harpe. Magnifique et puissante, la chanson ferme dignement le concert, tandis que Florence convainc, en franglais (« Allez, allez, Go, go »), ceux qui sont dans la fosse à sauter en rythme et à terminer l'exercice dans une frénésie de pogo.

La soirée n’est pas terminée, car il y a encore place pour une paire de chansons en rappel : que demander de plus ? La reprise de Candy Staton, You've Got The Love, libère une énergie incroyable, avant que le joyeux Rabbit Heart, si ensoleillé, parvienne à nous faire oublier pendant un instant qu’il s’agit du dernier morceau et de la fin du concert. Un tonnerre d'applaudissements suit, Florence est rayonnante... encore une ovation, des remerciements sincères et des salutations. Quelques poignées de main chaleureuses et Florence s’en va avec ses musiciens, triomphante et heureuse de ce public à ses pieds (nus), nous laissant lessivés avec nos roses rouges à la main.

Un seul mot, comme un cri, comme une déchirure du corps : Bravo !  L’excellente performance de ce soir a montré que la magnificence de l'album demeure en live, et que le talent de la jeune Florence est tout simplement exceptionnel : c’est une une révélation scénique. Il a suffit à Florence de 1h15 de concert (le temps de suivre les traces de « Lungs ») pour faire tomber amoureux d’elle tout le public du Bataclan, et pour prouver, sans aucun doute, qu’elle n’est pas une simple chanteuse (une de plus…), mais qu’elle est une rockstar à tous les égards, prête à poursuivre la tradition des grandes femmes rousses du Rock. Après cette soirée, on ne peut plus le nier… Le public a participé à toutes les chansons, même si la setlist n’a été que de 13 chansons… Et Florence, qui a ouvert en grand ses poumons, reste « la » révélation du 2009 : une déesse qui a seulement 23 ans. L'impression que j'avais retenue du disque est confirmée par la soirée : l'artiste existe. C’est grand : une voix flexible, puissante et ferme, chaude et souple, une jeune femme qui maîtrise la scène comme il est difficile d’en voir à son âge et pour sa première grande tournée. Le groupe (The Machine) reste cependant tout à fait anonyme, voire parfois même ennuyeux sur certains morceaux. La présence envahissante des synthés pèse sur la plupart des chansons, en en normalisant malheureusement les tonalités différentes. Une petite déception quand même : elle n’a pas jouée ma chanson préférée, Girl With One Eye, mais tant pis ! J’ai eu l'impression d'être au bon moment, au bon endroit, devant un événement d’envergure.

Dehors, l’air est frais et parfumé comme les roses qu’elle nous a données il y a 1 heure environ... L’enseigne “Florence + The Machine” sur le fronton du Bataclan illumine le quartier.


...I'll cut your little heart out cause you made me cry
You made me cry
You made me cry »






photos de alain g




 (http://www.myspace.com/sianalicegroup)


 Florence + the Machine  est le nom de scène de Florence Welch en collaboration avec d'autres artistes qui font la musique derrière sa voix. Musicalement, on classe Florence and the Machine dans la catégorie soul et indie. Florence and The Machine a été très bien accueilli par les médias britanniques, surtout par la BBC. Le premier album, Lungs est resté numéro 2 (derrière Michael Jackson) dans les charts pendant 5 semaines et il a été le vainqueur du BRIT Award 2009 dans la catégorie Critics' Choice.

(http://www.myspace.com/florenceandthemachine)



    •    Nightsong 7" (2007)
    •    Remix 12" (2008)
    •    The Dusk Line EP (2008)
    •    59.59 (2008)
    •    Troubled, Shaken, Etc. (2009)

2009 - Lungs - July 9th, 2009







Florence (Welch) : Vocal, Percussions

+ The Machine :
Robert Ackroyd  : Guitar
Christopher Lloyd Hayden : Drums
Isabella Summers : Keyboards
Tom Monger : Harp









   01. My Boy Builds Coffins (Lungs - 2009)
 02. Kiss With a Fist (Lungs - 2009)
   03. Hurricane Drunk (Lungs - 2009)
    04. Between Two Lungs (Lungs - 2009)
  05. Drumming Song (Lungs - 2009)
   06. Cosmic Love (Lungs - 2009) 
  07. Blinding (Lungs - 2009)
08. Ghosts  (Lungs - 2009)
        09. Hospital Beds (Cold War Kids Cover)
10. Howl (Lungs - 2009)
    11. Dog Days Are Over (Lungs - 2009)

    Encore

    12. You've Got the Love (Candy Staton Cover) (Lungs - 2009)
13. Rabbit Heart (Lungs - 2009)






La durée du concert : 1h15




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