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vendredi 9 juillet 2010

PRINCE ~ La Citadelle. Arras.
















Opening : LARRY GRAHAM & GRAHAM CENTRAL STATION + MINT CONDITION
Ce qu’en a pensé Yannick M. :

« Purple Rain. Pour qui a vécu un peu dans les années 80, ces deux mots accolés côte à côte évoquent sans aucun doute certaines envolées émotionnelles, voire hormonales, au cours de slows torrides dans les lueurs d’une fin de soirée estivale, les fameux slows qui « collent », ces meilleurs amis de soirées emballantes à tout point de vue… Les années 80 sont un peu loin, les slows qui « collent » ne font plus partie de mon quotidien, mais lorsque le Kid de Minneapolis s’annonce dans la ville d’Arras en ce début de Juillet 2010, l’envie de se frotter à cette légende est irrésistible, pour goûter à un Purple Rain live en plein air dans une nuit étoilée, pour que son incroyable tempo funk revienne remplir les veines l’instant d’une soirée…

Carte blanche avait été donnée par les organisateurs à Prince pour cette soirée Funk. Et c’était donc à la formation Mint Condition que revenait l’honneur d’ouvrir le set, sous un soleil encore chaud. Un mélange de R’n’B et de Soul, qui ne déclencha que peu de ferveur dans le public déjà nombreux. Trop variétoche, pas assez enjoué, trop mielleux.

Heureusement, le deuxième invité de la soirée était Larry Graham, ex Sly and The Family Stone, figure historique du funk et surtout bassiste mondialement reconnu, inventeur du « slap », technique qui permet de renforcer les côtés percussif, énergique, claquant de cet instrument. Avec son élégant chapeau, son costume tout blanc et sa chemise bleue électrique, c’est lui qui véritablement donne le coup d’envoi de cette soirée, allume la mèche… Tout le public se met à bouger, à onduler, au rythme de ce funk efficace, au son de sa voix chaude et rocailleuse. Le voilà, qui armé d’une chaise, de sa basse, et suivi d’un garde du corps, descend dans la fosse, se fraie un passage au milieu de la foule, monte debout sur sa chaise, et enchaine un solo de basse explosif, dans un corps à corps enthousiaste avec le public définitivement conquis. Pas mal à 64 ans ! Son set ne durera que 45 minutes, mais quelle énergie, quel partage, il a visiblement plaisir à être là, et à faire bouger les vingt à vingt cinq mille personnes présentes.

Juste une pause de vingt minutes, le temps que le soleil se couche chaudement, et les lumières s’éteignent, les musiciens prennent place. Prince entre dans l’arène, saluant d‘entrée le public dans un superbe costume de scène pastel et blanc à col cheminé et manches flottantes, personnalisé à son effigie comme la couverture de son dernier album, « 20Ten ».

Let’s go crazy ouvre le bal, telle une invitation à lâcher les rênes pour les moments qui suivront et à se laisser emporter dans le tourbillon funk proposé. S’enchaînent sans interruption plusieurs tubes dont 1999 et Little Red Corvette, extraits de l’immense répertoire de Prince composé avant les années 90s.

« I love this guitar…. », roucoule Prince les yeux confits, lançant ses doigts à l’assaut du manche de sa fameuse Hohner, sa guitare fétiche. Il la couve des yeux, il danse avec elle, il arpente la scène, jouant avec le public, il est là, souriant, passant d’un musicien à l’autre, électrisant son public, à coup de regards, de sourires, de ces fameux riffs de guitare si représentatifs de son univers musical. Il prend du plaisir, manifestement, et c’est contagieux, forcément …
Une symphonie de funk-groove dans laquelle prennent place des reprises en hommage au genre, comme ce mashup entre Sexy Dancer et Freak de Chic, ou I Wanna Take you Higher et le superbe Everyday People de Sly and The Family Stone, sans oublier un hommage à Mickaël Jackson, avec la reprise de Shake your Body des Jackson Five. Plus de quarante albums, une capacité à jouer une vingtaine d’instruments, une carrière de plus de trente ans, Prince fait partie c’est certain de l’Histoire de la musique, mais rendre hommage à ses pairs est une constante à travers ses concerts, preuve s’il en est besoin que partager la musique sonne vrai pour cet artiste exceptionnel.

Quarante minutes de show ininterrompu, coloré, grisant, au milieu de parfums de certaines substances illicites, quarante minutes qui se terminent sur l’un de ses propres tubes, Controversy, sublime dans son arrangement Live, plus rock et emballant que la version album.

S’ensuit une pause dans le concert, sorte de trou normand avant de repartir de plus belle. Prince quitte la scène (qui sait, pour aller lui déguster un véritable trou normand ?), et nous laisse entre de bonnes mains, entre de bonnes voix surtout, celles de ses choristes. Bel interlude, très R’n’B, qui résonne au milieu de cette citadelle d’Arras, baignée par les jeux de lumière de la scène. Le temps de respirer, d’inspirer… le temps aussi de regretter en ce qui me concerne que ce festival que j’avais découvert en 2006 se soit transposé dans ce nouveau lieu, aux dépends de la magnifique Grand Place d’Arras, qui lui donnait un charme inégalable avec ses belles et vieilles façades, réplique miniature de la place Wenceslas de Prague.

Heureusement, le charme était présent sur scène, Prince rejoignait sa choriste pour interpréter en duo un Nothing Compares to U dans une version moins épurée que celle interprétée par Sinead O’Connor, une version avec un tempo funky doux, propre à remettre sur les rails pour la suite du concert le public qui en demandait encore.

Et Prince n’en demandait pas moins…. « What time is it ? » demande-t-il à la foule, avant de s’auto-répondre « it’s time to get FUNKY !! » et d’enchainer sur une série de chansons, où viennent tour à tour participer les premières parties, le chanteur de Mint Condition et surtout Larry Graham. Sur scène, ça jam, ça buffe, ça riff, ça rigole, ça partage, ça joue…. « do you want to jam all night ? » Prince harangue la foule… Enthousiasme et plaisir sont les maîtres du jeu. Et forcément le public suit, bouge, et bouge encore.

Premier rappel au bout de 70 minutes, on se dit que la diva ne va pas s’éterniser dans cette petite ville d’Arras très longtemps et remonter dans son hélico d’ici peu. Mais qu’importe, quelques minutes suffisent à le faire revenir… pour ses deux plus grands succès planétaires. Kiss, repris par les vingt mille personnes en chœur, ça chante, ça danse,  Prince électrise son monde. A peine les derniers « s » du fameux « kissssss » effleurent encore les lèvres, que toute la scène se drape de pourpre, les scintillements des énormes boules à facettes se font pourpres, les premières notes de Purple Rain allument la mèche….Interminable, magique, évanescent, plus de neuf minutes en apesanteur dans des lueurs pourpres qui enflamment le ciel d’Arras, les couples se serrent, les peaux se frôlent, les étreintes se font fortes, ça colle, ça colle pourpre…

Afin probablement de permettre aux couples de se dé-scotcher à leur rythme, tranquillement, et de reprendre leurs esprits noyés dans cet océan de pourpre, Prince s’échappe encore de la scène, quelques minutes, les applaudissements se font rares, les mains sont probablement occupées…. Puis les applaudissements se font plus nourris à nouveau, et le voilà de retour pour un deuxième rappel.

Amour, partage, communion, amour, partage, tels sont les maîtres mots, parabole si évidente pour Mister Love Symbol. Everybody Loves me, seul extrait de son dernier album joué ce soir et puis surtout Dance Disco Heat ensuite (reprise de Sylvester)…. « Tonight I love everybody and everbody loves me” répété en mode incantatoire avec le public, et tout s’embrase, Prince remet le feu sur la scène et dans le public. Il danse, virevolte, tourbillonne, vient jouer avec les premiers rangs, vient taper dans les mains, il est manifestement dans une forme exceptionnelle, transcendée par la joie d’être là. La chaleur des couples scotchés quelques minutes auparavant s’est à nouveau transformée en chaleur de ce funk-disco si irrésistible, ça se tortille sur cette immense esplanade de la citadelle d’Arras… Et c’est dans cette ambiance survoltée que se termine le concert, après plus d’une heure et demi de show. Prince salue, embrasse son public, et s’éclipse avant la fin du morceau, les musiciens terminent et saluent. Feu le concert croit-on… Une partie du public a déjà passé les grilles de sortie, le reste s’est fait une raison et se met en mouvement progressivement, les applaudissements sont diffus.

Un spot s’éclaire, au milieu de la scène, Prince, seul dans son habit de lumière, les bras en croix, comme voulant retenir et embrasser son public… « I’ve got too many hits » rigole-t-il… Et de se lancer avec ses musiciens revenus autour de lui dans une superbe version de Peach, très rock, dévastatrice. Les riffs de guitare s’enchainent comme si c’était les premières minutes du show, ça file une pêche d’enfer… On se prend à rêver, va-t-il continuer comme cela jusqu’au bout de la nuit ? Car on connait Prince et ses excentricités, des concerts qui débutent à 2h du matin, des concerts annoncés la veille, un concert sous la verrière du Grand Palais organisé en une semaine, et bien d’autres encore… Il n’a plus rien à prouver, il se fait plaisir, juste du bonheur à partager. A 52 ans, il se livre encore corps et âme à sa musique, pour son public, tel une diva du funk qui tout en surfant sur ses tubes innombrables continue de sortir de nouveaux albums, en court-circuitant les maisons de disque. Alors oui, cet artiste si peu conventionnel peut bien nous emmener au bout de la nuit…

La moue mi-boudeuse mi-amoureuse, charmeuse de public, genre « tu veux ou tu veux pas ? », il lance Ol Skool Company avec une intro en harmonica solo, transpercée par une explosion de percussions, puis embrasée par les cordes, basses, guitares…

Nouvelle sortie de scène, bis–repetita, est-ce terminé ?

Non, la diva revient encore, pour une dernière gorgée, jusqu’à plus soif… Forever in my Life, toujours des effusions amoureuses… Seul en scène derrière un synthé, seul face à ce public galvanisé, principalement composé de trentenaires et plus, rappelant que Prince fut l’un des artistes les plus suivis dans les années 80s, et que sa production, son succès populaire et son exposition médiatique furent beaucoup plus faibles et mitigés dans les années 90s. Mais qui dit trentenaires et plus ne veut pas dire « prout-prout » loin s’en faut… la fièvre était bel et bien là ce soir là, les visages reflètent le plaisir, les mains, épaules et bras ondulent dans des arabesques voluptueuses, encore et toujours après plus de deux heures de show.
Et c’est en faisant décoller de nouvelles envolées groovy et funky que Prince clôture cette soirée en forme d’apothéose, autour de deux derniers titres : le superbe 7, choral et envoûtant, puis une improvisation du nom de Let go, Let God, avec les derniers petits riffs de guitare à la clé...

Improvisation et maîtrise, émotions et professionnalisme, plaisir et virtuosité technique… telles furent les oscillations de ce concert exceptionnel, qui porte à l’évidence la marque d’un artiste majeur, unique.

Car « hors-normes » furent ces 2h15 de concert d’une grande intensité émotionnelle.

Hors-normes comme la set-list qui ne fut qu’un revival génial des années 80s (voire 70s pour les reprises), bien loin des si fréquents concerts promo de nouveaux albums.

Hors-normes par la virtuosité de l’artiste, une voix si reconnaissable par son timbre, un guitariste exceptionnel, impressionnant dans ses riffs ou ses solos, et un arrangeur musical extraordinaire… tous les morceaux joués en sortaient grandis, régénérés.

Hors-normes comme l’énergie, la joie, le plaisir communié par Prince avec son public. Après trente ans de carrière, combien se seraient contentés d’un show minuté, histoire de faire fonctionner la cash-machine ? Je n’ai pas la naïveté de croire que la cash-machine n’était pas à l’œuvre ce soir, mais le moteur n’était pas là, à l’évidence. 2h15 de concert ! Il y avait du bonheur sur scène, du bonheur non feint, le sourire n’a pratiquement pas quitté son visage. Les chorégraphies improvisées, les jeux de manche, de mains, de regards, tout semblait si naturel, si simple, si joyeux. Juste le partage de la musique, de la volupté qu’elle génère, le partage d’une pêche d’enfer, au milieu d’une citadelle incendiée par la fougue et le funk.

Hors-normes fut cette parenthèse exceptionnelle, inoubliable et magique en nuit d’été… « I Love you…I’ll be back soon » furent ses derniers mots avant de s’éclipser. Ils ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd… »












Prince Rogers Nelson , connu sous le nom d'artiste Prince, ou sous la forme d'un symbole imprononçable[1] (communément appelé « Love Symbol »), ou encore The Artist Formerly Known As Prince (TAFKAP) (littéralement « l'artiste connu autrefois sous le nom de Prince »), est un acteur, musicien et producteur de funk et de pop américain. Il s'est illustré depuis le début des années 1980 comme un musicien multi-instrumentiste en dehors des normes de l'industrie musicale.

Dans les années 1980, Prince est l'une des stars les plus adulées, pouvant compter sur une solide base de fans appréciant ses qualités novatrices et ses dons de musicien. En 1993, il annonce son retrait de l'industrie musicale et prend pour nom un symbole imprononçable. Il édite alors ses disques de façon indépendante et plus confidentielle, et devient beaucoup moins présent sur la scène médiatique. En 2000, son contrat avec Warner-Chappel se termine et il récupère l'usage du nom de Prince. Il renoue parfois avec les maisons de disques, ne signant avec elles que des contrats ponctuels de distribution lui laissant une entière autonomie artistique.


    •    For You (1978)
    •    Prince (1979)
    •    Dirty Mind (1980)
    •    Controversy (1981)
    •    1999 (1982)
    •    Purple Rain (1984)
    •    Around the World in a Day (1985)
    •    Parade (1986)
    •    Sign o' the Times (1987)
    •    Lovesexy (1988)
    •    Batman (1989)
    •    Graffiti Bridge (1990)
    •    Diamonds and Pearls (1991)
    •    o(+> [120] (1992)
    •    Come (1994)
    •    The Black Album (1994)
    •    The Gold Experience (1995)
    •    Chaos and Disorder (1996)
    •    Emancipation (1996)
    •    Crystal Ball (1998)
    •    The Vault: Old Friends 4 Sale (1999)
    •    Rave Un2 the Joy Fantastic (1999)
    •    Rave In2 the Joy Fantastic (2000)
    •    The Rainbow Children (2001)
    •    One Nite Alone... (2002)
    •    Xpectation (2003)
    •    C-Note (2003)
    •    N.E.W.S (2003)
    •    Musicology (2004)
    •    The Chocolate Invasion (2004)
    •    The Slaughterhouse (2004)
    •    3121 (2006)
    •    Planet Earth (2007)
    •    Lotusflow3r (2009)
•    20Ten (2010)




Prince:  vox, guitar (Hohner, Fender Stratocaster Purple), piano
+
The NPG:
Cassandra O’Neal (synths)
Cora C. Dunham (drums)
Josh Dunham (bass)
Frédéric Yonnet (harmonica)
Elisa Deane (lead & background vox, tamborine)
Shelby J. (lead & background vox, tamborine, electronic snare pad)
Liv Warfield (background vox, tamborine, electronic snare pad)
Morris Hayes (synths)
 +
GUESTS : Stockley Williams (Mint Condition), Larry Graham







La Setlist du Concert
PRINCE

01.   Intro : Venus de Milo (Parade - 1986)

02.   Let's Go Crazy (Purple Rain - 1984)
03.   Delirious (1999 - 1982)

04.   1999 (1999 - 1982)

05.   Let’s Go Crazy part II (Purple Rain - 1984) w/Extended version interpolation
06.   Little Red Corvette (1999 - 1982)

07.   Take Me With U (Purple Rain - 1984)

08.   Guitar (Planet Earth - 2007)

09.    Controversy (Controversy - 1981) w/It’s Time To Get Funky chants, w/Fred Yonnet, w/Love Rollercoaster interpolation
10.   Sexy Dancer (Prince - 1979)
 > Le Freak (Chic Cover)
 w/Shelby J. Lead vox
11.   Angel (Sarah McLachlan Cover) sung by Shelby J., Liv Warfield & Elisa Dease
12.   Nothing Compares 2 U (The Family album - 1985)
 w/Shelby J. Co-lead

13.   Mountains (Parade - 1986)

14.   Shake Your Body (Down To The Ground) (The Jacksons Cover) w/Elisa Fiorillo, w/Stockley Williams
15.   Everyday People (Sly & The Family Stone Cover) w/Stockley Williams, w/Larry Graham
16.    I Want To Take You Higher (Sly & The Family Stone Cover)
17.   Alphabet Street (Lovesexy - 1988) w/Stockley Williams, w/Larry Graham, w/Fred Yonnet


Encore 1

18.   Kiss (Parade - 1986)
19.   Purple Rain (Purple Rain - 1984)

Encore 2

20.   Dance (Disco Heat) (Sylvester Cover) with Everybody Loves Me Lyrics (20ten - 2010) w/Everybody Loves Me chants, w/Fred Yonnet, w/Housequake chants

21.   Peach (Single - The Hits 2 - 1993) w/Fred Yonnet

22.   Ol' Skool Company (MPLSound - 2009) w/Fred Yonnet w/Also Spratch Zaratustra interpolation

Encore 3
23.   Forever In My Life (Sign O' The Times - 1987)
24.  7 (O(+> - 1992)

25.   Let Go, Let God (improvisation)


La durée du concert : 2h15

AFFICHE / PROMO / FLYER