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vendredi 22 avril 2011

ANNA CALVI ~ Le Trianon. Paris.











Première Partie : Milkymee



Ce qu’en a pensé Gilles B. :

 « Ah Anna Calvi ! Voila une artiste qui tombe à point pour raviver la plume des journalistes. On lit tout, et n’importe quoi, sur les journaux, blogs et autres sites internet musicaux. Combien l’ont découverte et vue en concert avant le grand buzz et le grand n’importe quoi ? Peu de monde je pense. Anna Calvi, je l’ai découverte juste avant la grande ruée, c’était l’année dernière lorsqu’elle avait fait la première partie de Grinderman à la Cité de la Musique et j’avais confié alors à mon ami Vincent à la fin du concert que j’avais été impressionné. À cette époque, je n’avais encore pas entendu une seule de ses chansons, je ne connaissais que son nom sans m’y intéresser plus que cela. Mon compte rendu de l’époque était clair et sans ambiguïté : La jeune femme avait du talent et le petit plus qui fait que… Quelques semaines plus tard, ce fut, un raz de marée avec encore un peu plus tard un album encensé alors qu’il venait tout juste de sortir. Pour ma part, j’avoue, dans un premier temps, avoir été déçu par ce premier essai, qui plus est, amputé de Jezebel, mais après plusieurs écoutes mon avis avait quelque peu évolué. Je trouvais, l’album bon, malgré pas mal d’imperfections, qui intrigue et séduit en fin de compte.

Me voici donc présent au Trianon, sold out forcément, après son concert quelques semaines auparavant au Nouveau Casino auquel je n’avais malheureusement pas pu assister. Ouverture des portes de bonne heure, direction la fosse premier rang sur la gauche. Stéphane est à mes côtés ; tandis que Vincent, Gilles P, Livie et Sabine préfèrent le confort du premier balcon.

La première partie est assurée par Milkymee une jeune femme simple et sympathique munie de sa seule guitare. Bon, une énième folkeuse ou chanteuse à textes allez vous me dire. Oui et non. Milkymee joue plutôt dans le registre des petites émotions de tous les jours, des petits faits divers et choses de la vie, certaines autobiographiques, telle Nathalie Brown sur une amie d’enfance, puis une autre sur un film qui s’appelle Le Domaine avec Béatrice Dalle dont Milkymee a écrit la musique, une belle chanson nostalgique d’ailleurs. Petit jeu-concours avec comme récompense son CD pour le premier qui reconnaitra la reprise qu’elle va jouer, Help en l’occurrence, pas le temps d’ouvrir la bouche qu’une personne au premier rang avait déjà donné la réponse, pas difficile lorsqu’on a déjà vu la jeune chanteuse quelques jours auparavant. Bref une petite trentaine de minutes pas désagréable au fond.

Quand Anna Calvi arrive sur scène, j’ai une petite appréhension. En effet quelques jours plus tôt en concert à Marseille la jeune femme n’avait pu effectuer que quelques morceaux à la guitare laissant le soin à un autre musicien de jouer les parties de guitare, à cause d’ une douleur au bras ou au poignet je ne sais plus trop. Mais ce soir nous sommes chanceux malgré la présence d’un second ampli en retrait de celui d’Anna, au cas ou... à mon avis. C’est raté, pour ceux qui espéraient la voir les cheveux libres flottant autour de son visage de madone. Elle porte son habituel chignon plutôt strict ainsi qu’une veste et pantalon noir. Seule fantaisie, des chaussures aux talons vertigineusement hauts surtout quand on les voit à 1 mètre de distance. Ses deux musiciens habituels l’accompagnent. Après une première ovation d’usage, j’allais dire, le silence se fait, presque religieux, avant que les premières notes de guitare cristallines n’émergent. Deux perspectives s’offrent alors à nous spectateurs. Soit on n’adhère pas et dans ce cas autant quitter la salle de suite (bon c’était le cas de personne ce soir je pense) ou soit on est dès les premiers accords presque scotchés voir hypnotisés par l’espèce de grâce extatique qui émane du personnage d’Anna Calvi et de sa musique. Le toucher de guitare est impressionnant, la voix, aussi bien sur avec une foule de petites nuances qui ressortent admirablement. Le public du Trianon retient son souffle ce soir en buvant chaque parole de la diva blonde. Ce qui est impressionnant c’est qu’à trois seulement ils arrivent à nous faire oublier l’absence d’un backing band complet et c’est assez magique.

Après avoir joué quelques morceaux emblématiques de son premier album parmi lesquels un excellent : I’ll Be You’re Man, Anna Calvi va nous interpréter une reprise d’Elvis Presley (Surrender) pas vraiment un morceau que j’apprécie, mais qui passe surement mieux avec elle qu’avec le King. Je suis surpris par la gentillesse et surtout la timidité affichée par Anna sans oublier son magnifique sourire sur un visage qui s’illumine après chaque morceau alors que le public l’ovationne. Il y a énormément de sincérité dans son regard et au fond c’est touchant de voir qu’une artiste peut encore être émue par son public. Jusqu'à présent, le concert était bon, mais à partir de Suzanne & I, il va devenir presque magique. J’ai ressenti d’un coup une énorme puissance qui déferlait sur nous jusqu'à pratiquement nous submerger, la voix cette fois-ci n’était plus en retenue, mais juste ample et libérée comme la femme qui se dressait devant nous. Difficile de résister et de ne pas frissonner devant tant d’amplitude et de ferveur. Puis un très grand moment avec cette intro aux parfums de nostalgie donné par l’accordéon à soufflets avant que ne s’élève majestueusement la voix d’Anna Calvi pour un Desire magnifique à vous en donner des frissons. Du premier rang je ressens cette force et cette puissance que la jeune femme dégage et qui se déverse sur toute la salle, l’émotion est palpable et elle nous submerge. Mais la, encore ce n’est qu’un palier, car le petit miracle va arriver un peu plus loin. Lorsque j’avais entendu pour la première fois ce morceau il y a quelques mois, j’avais ressenti à l’époque beaucoup de curiosité, du plaisir bien sur, mais aussi une certaine surprise, car elle s’attaquait à un registre gothique qui m’avait rappelé un groupe nommé Bauhaus avec son Bela Lugosi’s Dead. Chez Anna Calvi, ce morceau de bravoure aux accents inquiétants et fascinants à la fois s’appelle Love Won’t Be Leaving et croyez moi, on va se prendre une grande claque. Non seulement le début du morceau est grandiose, je plonge avec délice dans un univers étrange et lugubre où jaillissent de sa guitare des fulgurances, mais contrairement à la version studio, la performance live va beaucoup plus loin. Car ce que l’on va voir et surtout entendre va carrément nous envoyer au septième ciel dans un état proche de la lévitation. Alors que le morceau a débuté depuis de longues minutes, Anna Calvi  recule de quelques pas puis se positionne de profil et elle se lance alors dans un solo, mais peut-on encore appeler cela solo, qui va pendant une période indéterminée couper le souffle à toute la salle, je peux même dire que nous étions presque en apnée n’osant pas bouger ni faire un geste tant ces instants étaient précieux et magiques. On pourrait même qualifier ce moment de montée orgasmique la similitude étant tellement vrai. Après ce moment de bravoure, ce fut tout simplement l’explosion dans la salle avec une Anna Calvi presque gênée et rouge de confusion devant ce déferlement d’applaudissements qui n’en finissait pas. On aurait pu s’arrêter la et repartir chez nous, l’essentiel était fait. Mais la belle jeune femme va revenir tout d’abord pour un premier rappel incluant The Devil et le désormais célèbre Jezebel puis ce sera un second et ultime rappel avec une nouvelle reprise. Cette fois, il s’agira de Leonard Cohen avec Joan Of Arc. Final en douceur comme s’il fallait que l’on reprenne nos esprits, que l’on redescende sur terre. Dernière chose impressionnante alors qu’Anna vient de quitter définitivement la scène après nous avoir salués et souri sincèrement, ce fut l’ovation de toute une salle, une ovation qui va durer plus de dix minutes sans que personne ne se décide à partir. Ce geste résume le concert. Le public a été tout simplement conquis ce soir par tant de majesté.

Rien à dire, Anna Calvi est une grande. On peut bien sur ne pas adhérer à son style ni même à sa musique, cela est bien naturel, mais force est de constater qu’elle est bourrée de talent. Je ne sais pas ce que l’avenir lui réserve, mais en tout cas je suis vraiment heureux de l’avoir découverte il y a quelques mois et de l’avoir vu ce soir confirmer avec brio.

Le concert n’aura duré qu’un peu plus d’une heure. Ce qui est certain c’est que je retournerai la voir, avec un peu de chance, à la rentrée d’après ce que les organisateurs ont laissé entendre. En tout cas, Love Won’t Be Leaving va rester longtemps gravé dans mon esprit. »






Anna Calvi est une musicienne anglaise, née dans une famille de musiciens, qui joue dans le groupe du même nom, après avoir été brièvement la chanteuse et guitariste du trio londonien Cheap Hotel entre 2006 et 2008. Découverte en 2010 en Grande Bretagne et encensée par le NME qui la compare à PJ Harvey et Siouxsie, Anna Calvi sort son premier album en janvier 2011.


Album
Anna Calvi (17 janvier 2011)

Singles
Jezebel / Moulinette - 2010
Blackout - 2011

     Anna Calvi : Vocal & Guitar, Violin, Bass, Piano
 Mally Harraz : Percussions, Harmonium, Guitar
Daniel Maiden Wood : Drums
+
Christian Sutherland : Guitar


La Setlist du Concert
Milkymee


La durée du concert : 0h30
 


La Setlist du Concert
ANNA CALVI

Riders to the Sea (Instrumental ) (Anna Calvi - 2011)
No More Words (Anna Calvi - 2011)
Blackout (Anna Calvi - 2011)
I’ll Be Your Man (Anna Calvi - 2011)
First We Kiss (Anna Calvi - 2011)
Surrender (Elvis Presley Cover) (B-side to the Blackout Single)
Suzanne And I (Anna Calvi - 2011)
Morning Light (Anna Calvi - 2011)
Desire (Anna Calvi - 2011)
Love Won’t Be Leaving (Anna Calvi - 2011)

Encore 1

The Devil (Anna Calvi - 2011)
Jezebel (Edith Piaf Cover) (Single - 2010)

Encore 2


Joan Of Arc (Leonard Cohen Cover)


La durée du concert : 1h01

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