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lundi 12 septembre 2011

BEIRUT ~ L'Olympia. Paris.












Première Partie :  MINA TINDLE + TUNE-YARDS




Ce qu’en a pensé Gilles B. :

« J’ai découvert Beirut et Zach Condon, il y a quelques années, un peu sur le tard. Depuis, je voue une espèce d’admiration à celui qui nous propose une musique, sur laquelle il est difficile d’apposer une étiquette, pas vraiment du rock ni du folk, inclassifiable quoi. Beirut propose un voyage hors du temps dans différents pays de la vieille Europe. Et pourtant il est Américain. La France et particulièrement Paris l’ont adopté depuis plusieurs années, pour preuve tous leurs concerts sont sold out. On ne déroge pas à la règle cette année et l’Olympia affiche complet depuis au moins 2 mois.

En arrivant vers 18 h devant l’Olympia, je me demandais, s'il y aurait déjà un peu ou beaucoup de monde. En fait, seule une vingtaine de personnes sont déjà assises le long des barrières. À 18 h 40, à l’ouverture, on entre tranquillement et sans presque courir j’arrive à me retrouver pratiquement plein centre au premier rang. Ça, c’est la bonne nouvelle. La mauvaise c’est qu’il y a deux premières parties. Mais, pourquoi les organisateurs veulent-ils, de plus en plus, caser un maximum de groupes parfois au détriment de la qualité ? Je serai honnête en disant que ce ne fut pas le cas ce soir.

À 20 heures, l’annonce traditionnelle demandant aux gens d’éteindre leur portable, de ne pas fumer, ni photographier est diffusée puis les lumières s’éteignent afin de laisser place à Mina Tindle, une artiste que je me souvenais avoir déjà vue. Effectivement, elle assurait la première partie de Beirut il y a maintenant deux ans et demi au Bataclan. La jeune femme est seule à la guitare et de temps en temps au clavier. Son atout majeur est sa belle voix légèrement enrouée qui rajoute à son charme. Sur scène Mina, utilise sa voix avec des effets de loops, sa voix se répétant sur différents tons et donnant un aspect ludique à chaque chanson. J’ai particulièrement aimé une composition qu’elle a jouée aux claviers, juste avant un morceau s’appelant The Kingdom. Le temps de deux chansons elle sera rejointe sur scène par un guitariste additionnel. J’avoue qu’en la voyant je pense un petit peu à St Vincent. Le revers de la médaille, avec ce style très sobre et simplifié, est qu’il engendre une uniformité un peu trop flagrante à la longue même si son style poétique et très mélodique en a charmé plus d’un. Avant de quitter la scène après un très beau dernier morceau, elle remerciera Zach Condon et nous annoncera qu’un EP sortira courant octobre. En 31mn et 7 morceaux, la jeune femme aura séduit  le public de l’Olympia.

Le groupe, de la seconde partie, qui s’annonce m’est également familier. Je les ai vus, mais je ne me rappelle plus où et quand (en fait, c’était il y a un an et demi en première partie de Mumford & Sons à la Maroquinerie) et surtout je ne les visualise plus du tout. Oubli vite réparé, lorsque je vois arriver Merril Garbus la jeune femme qui joue sous le nom de Tune Yards. Cette fois, elle est entourée de trois autres musiciens, dont deux cuivres et une basse. Le maquillage de la jeune femme fait penser à celui de Bowie, période Aladdin Sane, mais en blanc cette fois. On est vite frappé par la vigueur et la singularité de leur musique basée sur les percussions et les effets de voix de Merril. Quand je parle d’effet de voix, je devrais plutôt dire les sortes d’onomatopées primaires et animales qui font que l’on se croit vraiment au fin fond de la jungle, la voix est vraiment surprenante dans son utilisation d’autant plus que comme pour Mina Tindle, l’effet de loops est utilisé. Le style donc très sauvage et tribal, on est d'ailleurs dans une tribu ce soir. De plus, la présence des deux cuivres donne une coloration un peu free jazz à l’ensemble. On a même l’impression qu’ils sont un peu décalés et qu’ils jouent leur propre partition, mais c’est cela qui donne un plus à la musique de Tune Yards. Alors original oui bien sûr, d’ailleurs le public ne si trompe pas réservant un accueil plus que favorable au groupe. Moi comme d’habitude, j’ai toujours du mal à trouver tout parfait et mon reproche, c’est une fois de plus une certaine uniformité dans les compositions. On ne sort presque jamais de ce schéma : musique tribale (j’allais dire animale) et à la longue je pourrais personnellement me lasser. Mais, il y a eu aussi un moment un peu différent quand Tune Yards a emprunté un chemin au fond pas très loin du blues et du reggae, le temps d’une chanson. Merril va passer beaucoup de temps derrière ses percussions dont elle joue de manière assez originale, mais elle va s’essayer de temps en temps au Ukulélé (oui l’instrument à la mode). Bref en l’espace de 36 minutes Tune Yards mettra l’Olympia dans sa poche et, avouons le, c’est fort mérité.

Il est 21 h 40 lorsque les 6 membres de Beirut arrivent sur la scène de l’Olympia. Le premier morceau (Scenic World) est servi en guise de hors-d’œuvre juste pour nous mettre l’eau à la bouche, mais les choses sérieuses vont commencer avec The Shrew…Qu’est-ce qu’une chanson typique de Beirut ? Un hommage aux musiques anciennes du vieux continent ? Oui, c’est vrai Beirut navigue dans les Balkans puis revient en France. C’est de la musique nomade, une drôle de musique pour un groupe et surtout pour un musicien né en Amérique, car sa musique est toute sauf Américaine, je parle bien sur de l’Amérique du Nord, car on sent, tout de même, que le Mexique n’est pas si loin. Mais en vérité, une chanson typique de Beirut, celle qui soulève nos cœurs, où l’on entend des cris et des soupirs de satisfaction s’élever dans la salle, qui vous met les larmes aux yeux et vous donne des frissons, est une chanson dont le canevas est le suivant : l’accordéon entame une sorte de valse saccadée, puis la voix pure de Zach Condon s’élève avec toute l’émotion qu’elle contient, la basse et la batterie entrent alors en action, puis le moment que tout le monde attend, même sans le savoir on sait qu’il va se passer quelque chose, à ce moment-là, alignés devant la scène, les trois cuivres offrent un extraordinaire concerto puissant et mélancolique. A chaque fois l’effet est le même, on est transporté, on a envie de pleurer sa joie, des cris s’échappent de partout dans la salle, c’est tout simplement grandiose et je ne mâche pas mes mots. Et cela aucun enregistrement studio ne peut le restituer. Il faut le voir, il faut le sentir de tout son être. Le plus bel exemple ce soir viendra encore du sublime Mount Wroclai accueilli par une véritable ovation. Deux jours après le concert je le chante encore au travail ou ici à la maison. «Je suis fier d’être ici ‘the’ soir»  s’exclame Zach en parcourant des yeux la salle de long en large et l’on sent bien qu’il ne le dit pas à la légère. Beirut attaque alors Elephant Gun au Ukulélé et une fois de plus on est transporté ailleurs, en vraie communion  avec la salle. Soudainement, entre deux morceaux, on entend une voix un peu hystérique s’élever, une Américaine, a priori, vu l’accent complètement alcoolisé, Zach a un petit sourire puis il annonce doucement «chuttt, on est à un concert ici !»

On continue le voyage avec le magnifique Postcards From Italy avec toujours le final en fanfare avec les cuivres qui donnent une fois de plus de leur puissance. Si l’on parle des cuivres il faut insister sur le rôle déterminant de Kelly Pratt que j’avais découvert sur la tournée Neon Bible d’Arcade Fire. Il était l’un des deux cuivres et se tenait alors un peu en retrait des autres musiciens. Son rôle est prépondérant chez Beirut, c’est le chef d’orchestre de la petite section de cuivres. La set list est éclectique passant d’un album à l’autre avec bonheur et l’on va vibrer une fois encore avec Santa Fe extrait de The Rip Tide le dernier album en date. Plus je le regarde et plus je trouve que Zach a beaucoup maigri, depuis le Bataclan il y a un peu plus de deux ans, ce qui le fait paraître particulièrement affuté ce soir. Avec A Sunday Smile la seule chose que l’on a envie de faire, c’est de danser lentement. Une fois de plus l’émotion est palpable et quand les cuivres s’élèvent c’est l’envie de pleurer une fois de plus qui prend le dessus. «Qui habite, le 20 ème arrondissement ?»  interroge Zach après le morceau dans un français presque parfait. Quelques voix s’élèvent dans la salle. Ca c’est le quartier dit-il avant d’entamer une valse parisienne avec La Fête. On reste en France qui semble être le pays le plus cité dans toutes ses chansons à en croire leurs titres et c’est parti pour le magnifique Nantes qui figure dans mon peloton de tête. Je vais jouer une nouvelle chanson annonce Zach avant d’attaquer au Ukulélé l’introduction de Port Of Call. On nage en pleine mélancolie, il faut bien dire que la voix de Zach s’y prête admirablement. Et comme s’il voulait que l’on oublie tout, le groupe se lance alors dans un instrumental avec solo de trompette et de tuba, le tout dans une ambiance une nouvelle fois festive. Nouvel hommage à la France avec Cherbourg avant de finir avec My Night With The Prostitute From Marseille. Ovation, le groupe quitte la scène sous un tonnerre d’applaudissements.

Retour de Zach qui se dirige vers le piano pour interpréter seul Goshen extrait du dernier album. La suite est plus enlevée avec After The Curtain et un petit break et redémarrage en milieu de morceau. Puis viendra, déjà cité plus haut, le céleste Mount Wroclai (Idle Days), j’avais peur qu’il ne le joue pas, mais à ce moment là, c’est tout simplement l’extase et plein d’autres sentiments difficilement exprimables. Ovation de l’Olympia tout entier suivi d’un Thank You So Much de la part de Zach. Un dernier morceau avec les musiciens avant que ceux-ci ne quittent la scène pour laisser Zach Condon finir seul sur scène.

Toute la salle est debout et applaudit à tout rompre. Malheureusement, il semble bien que le concert soit fini, mais non, après plusieurs longues minutes d’incertitude, Beirut revient sur scène, pour un rappel improvisé, une chanson aux consonances mexicaines, Zach nous avertit qu’il ne connait pas bien les paroles, peu importe le final est festif et convivial à l’image du groupe et de sa musique.

Voila, 1 h 32 de plaisir, reste la Setlist que j’obtiendrai, in extremis, les roadies ayant une fâcheuse tendance, de mon point de vue, à les remettre en priorité au public féminin. Superbe soirée, j’ai vibré une nouvelle fois à l’écoute de ce groupe peu conventionnel. Il ne faut pas se contenter d’acheter des disques de Beirut, car pour véritablement comprendre, eh bien il faut aller les voir en concert.  »






photos de gilles b.

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(http://www.myspace.com/tuneyards)
( http://www.facebook.com/tuneyards)
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Beirut est un groupe de musique d’indie rock folk américain formé par Zach Condon. Le groupe, américain, a traversé entre autres l'Europe et les pays de l'Est. Il mélange ainsi des racines folk (guitare, chant) et des sonorités slaves (cuivres, mandoline ...).



Gulag Orkestar (LP) 9 mai 2006
Lon Gisland EP (EP) 12 décembre 2006
Pompeii EP (EP) 28 février 2007
Elephant Gun EP (EP) 18 juin 2007
The Flying Club Cup (LP) 4 septembre 2007
March of the Zapotec/Holland (EP) 27 janvier 2009
The Rip Tide (LP) 2 août 2011





* Zach Condon : Chant, ukelele, trompette, accordéon, batterie
* Jason Paranski : Guitares, mandoline
* Paul Collins : Basse
* Nicholas Petree : Batterie, percussions
* Perrin Cloutier : Accordéon
* Jon Natcez : Saxophone, clarinette, mandoline, ukulele...
* Tracy Pratt : Trompette
* Kristin Ferebee : Violon
* Heather Trost : Violon


La Setlist du Concert
BEIRUT


Scenic World (Gulag Orkestar - 2006)

The Shrew (March of the Zapotec/Holland - 2009)
Elephant Gun (Lon Gisland EP - 2007)

Vagabond (The Rip Tide - 2011)

Postcards From Italy (Gulag Orkestar - 2006)

The Concubine (March of the Zapotec - 2009)
Santa Fe (The Rip Tide - 2011)

Sunday Smile (The Flying Club Cup -2007)

East Harlem (Single - The Rip Tide - 2011)
Forks and Knives (La Fete) (The Flying Club Cup -2007)
The Akara (March of the Zapotec/Holland - 2009)
Nantes (The Flying Club Cup -2007)
Mimizan (Dark Was The Night - 2009)
Port of Call (The Rip Tide - 2011)
Serbian Cocek (Traditionel)
Cherbourg (The Flying Club Cup -2007)

My Night with the Prostitute from Marseille (March of the Zapotec/Holland - 2009)


Encore 1

Goshen (The Rip Tide - 2011)

After the Curtain (Gulag Orkestar - 2006)

Carousels  (Lon Gisland EP - 2007)

Mount Wroclai (Idle Days) (Gulag Orkestar - 2006)
The Gulag Orkestar (Gulag Orkestar - 2006)
The Penalty (The Flying Club Cup -2007)


Encore 2
Siki Siki Baba (Kocani Orkestar Cover)


La durée du concert : 1h32

AFFICHE / PROMO / FLYER



http://youtu.be/SWSz_PAfgNc
http://youtu.be/X61BVv6pLtw
http://youtu.be/wvB1HI6fcog