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jeudi 30 avril 2015

THURSTON MOORE ~ Le Cafe De La Danse. Paris










 FESTIVAL CLAP YOUR HANDS 2015

Support Act : CHELOU

Ce qu’en a pensé Émilie : 

« Tiens, une date de Thurston Moore au Café de la Danse. Mon seul et unique souvenir dans cette salle remontant au duo Lanegan / Campbell en 2010, et vu le reste de la programmation de ce festival « Clap Your Hands », j’ai pensé à l’annonce de cette nouvelle date qu’il s’agissait d’un concert acoustique de l’ex-Sonic Youth. Dommage, ai-je pensé, je préfèrerais revoir le Thurston Moore Band du Rock en Seine. En plus, la date tombe en plein sur nos vacances, ce qui va nous obliger à rester quelques jours sur Paris. Oh, et dans cette minuscule salle, il fait trèèèès chaud. Enfin bref, je ne suis pas enthousiaste. Mais comme c’est Thurston, donc Dieu en personne (en toute objectivité, of course), j’ai bien évidemment acheté une place. Pas deux, car ma moitié n’a pas l’intention de se convertir au noise rock de sitôt. Pas grave, j’ai quand même de la compagnie, rejoignant Gilles au premier rang. Celui-ci est très à droite par rapport à son habitude, je suis étonnée avant de comprendre, à la vue de son micro et de son pupitre, que Thurston jouera bel et bien juste devant nous ! Merci Gilles pour cette place idéale, idiote que je suis, si j’étais arrivée suffisamment tôt, je serais allée m’installer au centre. Robert Gil (excellent photographe dont je vous conseille le site, mais je pense que les gens qui liront cette review connaissent déjà son travail) blague sur la moyenne d’âge du premier rang. Il est vrai que le public de Moore vieillit… Avec tout cela, j’ai oublié de préciser que depuis la veille, je sais que c’est bel et bien le « nouveau » groupe de Thurston que je vais voir sur scène, et non une performance solo comme annoncé sur le billet. Je suis en joie !

Les portes ont ouvert à 19 heures, mais il faudra attendre 20 heures pour que les Londoniens de Chelou montent sur scène (bon, je vous épargne les blagues douteuses sur ce patronyme étrange). Il s’agit d’un duo guitare / batterie, le chanteur / guitariste étant particulièrement en symbiose avec son partenaire, ayant passé une bonne partie du set tourné vers lui. Tout, dans ce groupe, est sympathique, mais pas extraordinaire : je dois avouer qu’après avoir distraitement lu qu’ils avaient repris Nirvana, je m’attendais à quelque chose de plus grunge, plus brut de décoffrage. Quant à mes voisins (avec qui j’ai d’ailleurs discuté de Sonic Youth avant le début du concert), ils avaient lu qu’il s’agissait d’un mélange entre Lana Del Rey et PJ Harvey. En toute logique donc, l’absence de fille sur scène les étonne. Finalement, c’est plutôt de la surf music, toute en douceur, pas transcendante, étrangement classique pour une première partie de la légende new-yorkaise (je ne me remets toujours pas de la performance bruitiste des Français de Sister Iodine en ouverture de Sonic Youth au Palais des Congrès en 2009). Au moins cette fois-ci, mes protections auditives dégainées par prudence vu que je suis collée sur la batterie suffiront largement à m’éviter la souffrance. Comme le set ne dure qu’une petite demi-heure, nous n’aurons pas le temps de vraiment nous ennuyer, et pourrons nous réjouir avec les deux musiciens de leur première venue sur une scène parisienne. Et quelle scène que ce Café de la Danse, avec ses jolies roues lumineuses en fond ! J’ai du mal à comprendre les gens qui foncent vers les sièges alors qu’ils pourraient profiter de l’intimité de cette sympathique petite salle pour être tout devant.
 

À 21 heures, c’est au tour du Thurston Moore Band de prendre le relais. L’incontournable batteur Steve Shelley (dont l’instrument est toujours estampillé du nom de son ancien groupe), la bassiste Debbie Gouge (de My Bloody Valentine, excusez du peu) et le guitariste James Sedwards (moins connu, mais non moins talentueux) prennent place, même si j’ai du mal à poser les yeux ailleurs que sur le géant Thurston (au sens propre comme au sens figuré) qui gratte maintenant sa guitare à quelques centimètres de moi seulement ! Chanceuse que je suis, j’ai décroché le premier rang à six reprises lorsque je suis allée le voir (sur huit concerts au total), mais cela reste toujours un pur bonheur. Quelques abrutis nous balancent les lourdeurs habituelles (oui oui, y compris le « À poil ! », même si je pense que ce dernier était ironique), mais le groupe, imperturbable, commence par une introduction planante assez longue avant de s’attaquer à l’excellente Forevermore. Même si j’aime le dernier album en date, The Best Day, je ne peux nier que ma préférence côté carrière « solo » de Thurston va plutôt vers l’opus de Chelsea Light Moving qui l’a précédé. Mais ce n’est pas bien grave, car les morceaux prennent de l’ampleur en live, et je serai dès le départ à fond dans le truc. Pourtant, je ne suis vraiment pas le genre de personne à apprécier des morceaux de 10 minutes qui traînent en longueur : j’en écoute, oui, mais je reconnais que c’est à petite dose. Pourtant, là, nous ressortirons du set avec seulement 9 titres interprétés, mais j’ai eu l’impression d’en avoir bien plus, et ne me suis pas trop vexée de la durée de la performance (une petite heure et demie). Par rapport au Rock en Seine de l’année passée, le fait de connaître les morceaux est un plus non négligeable. Le son est excellent, il manque peut-être un peu de puissance, mais je suis pour ma part heureuse de pouvoir profiter de la performance sans bouchons et sans avoir l’impression de perdre une partie de mes capacités auditives comme ce fut le cas à Saint-Cloud. Pour Chelsea Light Moving à Montreuil, je n’avais carrément pas pu échapper à l’usage de protections, et si je peux, je préfère largement faire sans. Thurston nous a demandé si c’était trop fort pour nous, on a bien sûr tous crié que non. On entendait parfaitement sa voix, y compris en dehors des morceaux car ce soir, il était particulièrement bavard. Pêle-mêle, nous aurons le droit au commentaire sur le nom du festival après que nous ayons copieusement applaudi les musiciens qu’il nous présentait (« ah, je vois pourquoi ça s’appelle comme ça, à New York du coup on aurait plutôt un festival Croisez les bras, parce que c’est ce que les gens font là-bas »), mais aussi au résumé d’un concert de Sid Vicious (à qui il dédiera Germs Burn) de 1978 après que le facétieux New-Yorkais se soit lui-même annoncé sous ce nom (un concert, bien évidemment new-yorkais lui aussi, où il y avait beaucoup de Français, nous apprendra-t-il). Emporté par la nostalgie, un spectateur hurle « 1991 ! », ce à quoi Thurston répondra avec humour « euh non mon gars, on est en 2015 maintenant ! ». 

Mais revenons à la musique, excellente, ne partant pas (enfin, toutes proportions gardées) dans des délires trop bruitistes. La toute douce intro de Speak To The Wild, interprétée en alternance par Thurston et James, fait des merveilles. Les gens ont tellement bien accueilli ce single qu’on aurait pu croire qu’il s’agissait d’un morceau de Sonic Youth. Le groupe nous a aussi gratifiés d’un nouveau titre, pour l’instant encore sans paroles, qui devrait sortir sur le nouvel album à paraître cette année (le précédent datant d’octobre 2014, j’ai été d’ailleurs fort étonnée, dans le bon sens, par cette annonce). Hormis ce morceau, tout le set principal sera centré sur The Best Day, puisque c’est le seul opus à ce jour que Thurston a sorti avec cette formation. Malgré tout, pour le rappel, sur demande d’une fan du premier rang, nous aurons le droit à la bien plus ancienne Psychic Hearts tirée de l’album du même nom, qui affiche tout de même 20 printemps ! Je pense que le groupe partait à la base pour interpréter autre chose, probablement un instrumental, car Thurston avait ramené en coulisses son cahier de paroles et a dû aller le rechercher pour l’occasion (et aussi demander davantage de lumières, car la chanson étant longue, le texte était écrit assez petit :D). Cela tranchait avec le reste du set plus poétique, ce morceau aux paroles assez crues.

Je ne peux pas nier que j’étais un peu déçue de ce court rappel d’un seul morceau, un peu jalouse aussi de la demoiselle qui a eu gain de cause. Cela dit, moi, j’aurais voulu Ono Soul, une demande pas franchement très originale, mais je ne me lasse jamais de ce morceau. Je reste un peu à traîner à la fin du concert, espérant obtenir une dédicace de Steve Shelley. Un gars en a eu une en montant directement sur la scène, et nous l’a ensuite brandie sous les yeux d’un air triomphant. N’ayant pas pu me résoudre à faire de même et à déranger Steve pendant qu’il rangeait sa batterie, je me suis rabattue sur James Sedwards, lui aussi en plein rangement, mais plus au bord de la scène, et déjà en train de converser avec des fans. Entendons-nous bien, quand je dis rabattue, c’est qu’évidemment une dédicace de Steve m’aurait fait davantage plaisir car ça fait maintenant sept longues années que je vénère Sonic Youth, et même pas encore un an que je connais James. Mais ça n’empêche que j’étais fort heureuse d’avoir sur ma place la signature de cet excellent guitariste. De toute façon, Thurston et Steve (ainsi que Lee Ranaldo) ont déjà dédicacé ma pochette de The Eternal lors de l’Album de la Semaine. Voilà une agréable façon de conclure une excellente soirée ! Ayant une petite préférence pour ses compositions, je laisserai quand même en numéro 1 le concert de Mister Lanegan à l’Alhambra pour l’instant (il va être dur à détrôner celui-là) mais Thurston décroche une solide 2ème place dans mon classement 2015. Il reste cependant du lourd à venir, notamment Sir McCa (mais là pour l’intimité on repassera) et mon tout premier concert des L7, pour un mois de juin qui s’annonce magique ! »

 


photos de robert gil

http://www.photosconcerts.com/chelou-paris-cafe-de-la-danse-2015-04-30-festival-clap-your-hands-10452#.VVzuN-fgwu0
http://www.photosconcerts.com/thurston-moore-paris-cafe-de-la-danse-2015-04-30-festival-clap-your-hands-10453#.VVzuk-fgwu0

Thurston Moore est un musicien américain, membre du groupe de rock Sonic Youth au sein duquel il chante et joue de la guitare. Il a également participé à de nombreuses collaboration, sous son propre nom et d’autres en dehors de Sonic Youth. 

(http://www.facebook.com/ThurstonMooreOfficial)
(http://www.sonicyouth.com/)





Psychic Hearts (1995, Geffen Records)
Trees Outside the Academy (2007, Ecstatic Peace)
Demolished Thoughts (2011, Matador Records)
The Best Day (2014, Matador Records) )

Albums with Chelsea Light Moving

2013 – Chelsea Light Moving


THURSTON MOORE
 

Thurston Moore : Vocals & Guitar

+ BAND

James Sedwards : Guitar
Deb Googe : Bass
Steve Shelley : Drums


THE SETLIST
THURSTON MOORE


Introduction
Forevermore (The Best Day - 2014)
Speak To The Wild (The Best Day - 2014)
Germs Burn (The Best Day - 2014)
New song
Detonation (The Best Day - 2014)
The Best Day (The Best Day - 2014)
Grace Lake (The Best Day - 2014)

Encore

Psychic Hearts (Psychic Hearts - 1995)

 Time Set : 1h15


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