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mercredi 17 juin 2015

L7 ~ Le Bataclan. Paris.





TOUR 2015

Support Act : TOYBLOÎD

Ce qu’en a pensé Émilie :  

 « Onze ans. Onze longues années se sont écoulées depuis le jour où j’ai vu les L7 pour la première fois à la télé. C’était une émission best of pour les 20 ans de Canal +, catégorie musique. Ce live de Questioning My Sanity remontait à 1995, et l’extrait devait durer dans les 30 secondes. Trente petites secondes pendant lesquelles Jennifer Finch avait visiblement mieux à faire que de jouer de la basse, comme sauter sur Philippe Gildas par exemple. Depuis ce jour, je suis une fan absolue (si jamais vous n’avez pas aimé ce concert au Bataclan, passez votre chemin, je n’ai clairement pas l’intention d’être objective :D).

Apprendre que le groupe était séparé depuis déjà quatre ans, et batailler comme pas possible pour me procurer les albums, ne fera finalement que renforcer mon fanatisme absolu (je me rappelle d’une fois où j’avais envoyé ma maman chercher un des albums chez le disquaire du coin et où elle avait dû leur assurer que non, elle ne faisait pas erreur, c’était bien L7 et pas L5, ceux d’entre vous qui se souviennent malheureusement des secondes comprendront l’affront qui m’a alors été fait).

Et puis un jour, cette page Facebook à première vue officielle a commencé à s’animer. La petite poignée de fans que nous étions à guetter le moindre signe de vie (bon, il y avait quand même eu l’album solo de Donita en 2008) a sauté sur l’occasion pour mettre en place l’opération harcèlement (c’est effectivement ce mot que le groupe utilisera sur son site pour qualifier notre mobilisation). À la moindre photo publiée par Donita (et nous ne savions même pas à cette époque si c’était bien un membre du groupe qui les postait), nous répondions par un « Reunion please ! ». Le DVD a fini par être confirmé, excellente nouvelle, mais bon, « Reunion please !!!!! ». Et moi qui ne porte pas dans mon cœur les réseaux sociaux, j’ai vu le miracle se produire : le Kickstarter pour le DVD qui atteint les 130 000 dollars, les dates européennes puis américaines annoncées. J’ai vu la première date alors que je traînais par hasard sur le site du Hellfest, pour m’extasier devant une programmation comme chaque année impeccable. Pour la petite anecdote, la première réflexion qui m’est venue à l’esprit, c’est que ce devait être un groupe homonyme :D Quand j’ai réalisé que c’était bien elles, je n’ai pas de mots pour décrire le bonheur que j’ai alors ressenti. Le Hellfest est déjà complet et pas très facile à gérer pour nous qui n’avons pas de voiture, mais l’annonce d’un Bataclan quelques jours avant résoudra tous mes problèmes. Je déciderai de ne pas claquer 333 dollars pour une rencontre backstage, me disant que ça aurait plutôt tendance à faire stresser d’avance la grande timide que je suis, mais même l’achat de la place traditionnelle sera source de stress, une mise en vente prématurée accidentelle rapidement stoppée m’ayant fait croire que le concert était déjà complet, ceci alors que je surveillais pourtant chaque jour les nouvelles dates. Plus de peur que de mal pour une date qui ne sera finalement sold out que le jour même, Vincent s’est précipité pour me prendre une place lors de la 2ème mise en vente, je l’en remercie.


 
On arrive donc à ce fameux soir du 17 juin 2015 ; après mûre réflexion, je décide d’opter pour le premier rang tout à droite, puisque celui-ci est encore libre malgré mon arrivée à l’ouverture des portes (comme d’habitude, les gens semblent plus intéressés par le bar ou le stand de merch que par le premier rang en question). La clim, à présent installée dans cette salle réputée pour être une fournaise, est bien appréciable même si la température montera quand même pas mal ce soir. Vincent passe me faire un coucou et me donner un très beau cadeau, encore merci ! La place que j’occupe est la même que pour mon concert spécial Ignition de The Offspring, il y a trois ans presque jour pour jour. Et, coïncidence, la première partie est également la même, à savoir le trio punk français de Toybloïd. J’avais bien aimé à l’époque et j’aime toujours, surtout le morceau T-t-t-Turn Me On. J’étais même déçue de faire l’impasse sur leur prestation au festival Chorus afin de pouvoir assurer mon premier rang pour Jim Jones Revue et les Babyshambles. S’ils avaient pu jouer à la place de Mademoiselle K, j’aurais été très heureuse… La chanteuse terminera le set grimpée sur la batterie, et même s’il reste calme, le public applaudit copieusement une première partie musicalement logique (punk, chant féminin, paroles en anglais). Malheureusement pour eux, mon esprit est ailleurs ce soir, concentré sur la performance à venir. Mais je serais très contente de croiser à nouveau leur chemin.

 Pour cette soirée parfaite, j’ai aussi le droit en intro à une bonne partie de Songs For The Dead de QOTSA dans les enceintes, enceintes sur lesquelles je suis d’ailleurs collée, et pourtant je ne dégainerai les bouchons que pour Toybloïd, décidée à profiter à fond. Je sais que c’est mal, et je n’incite personne à faire de même. La tension monte d’un cran lorsque j’aperçois enfin la fameuse Flying V de Donita pendant l’installation du matos. Lorsque le quatuor monte enfin sur scène, je déborde de bonheur. Je m’excuse d’avance pour les impolitesses que je vais sortir, mais bordel de merde, les L7 sont à quelques mètres de moi, putain ! Ma vue n’est pas parfaite sur Suzi Gardner qui est à l’extrême gauche de la scène et en bougera fort peu, ni sur Dee Plakas qui est cachée par son imposante batterie, mais pour ce qui est de Donita Sparks et de Jennifer Finch, c’est impeccable. Cette dernière arbore une chevelure d’un rouge flamboyant, et prend volontiers la pose pour les photographes, qui pour certains bondiront, enthousiastes, comme s’ils faisaient partie du public, j’ai rarement vu ça. « We are L7 from Los Angeles, California ! » nous apostrophe Jennifer de sa voix un peu fluette qui contraste avec les organes vocaux rocailleux de ses deux comparses (les trois demoiselles se partagent les morceaux au niveau du chant). Elle fait le L et le 7 symboles du groupe avec les mains, ce que nous nous empressons de reproduire. Si je pouvais craindre un manque d’énergie du groupe (elles ont maintenant toutes la cinquantaine, et près de deux décennies se sont écoulées depuis la dernière fois où ce line-up est monté sur scène, si l’on excepte les quelques dates jouées depuis fin mai), il n’en sera rien : Jennifer et Donita, notamment, s’avèrent être de vraies tornades. Pieds nus sur scène, Jennifer « Precious » Finch s’adonne à nombre d’acrobaties, comme le moment où, semblant prête à faire une galipette, elle pousse le cul de Donita de ses pieds ! 

Mais parlons musique tout de même, on est là pour ça : la setlist est majoritairement centrée sur le troisième album Bricks Are Heavy, le plus connu du grand public (il sera joué quasi intégralement). Malgré quelques incursions sur d’autres opus, le tout premier, mais aussi le tout dernier (sorti en 1999 alors qu’elles avaient été lâchées par leur label) seront intégralement zappés. Un peu dommage, surtout pour le dernier, Slap Happy, qui recèle quelques perles comme Freeway, mais Donita nous avait prévenus que la carte de la nostalgie serait jouée à fond (il n’y aura pas non plus de morceaux inédits ce soir). Pour autant, nous ne sommes pas du tout en présence d’un groupe qui vient uniquement pour encaisser le chèque, l’énergie déployée étant phénoménale. Et ceux qui auraient déjà eu l’occasion de les voir sur scène à l’époque ne seront pas non plus venus pour rien, la « ballade » One More Thing étant jouée pour la première fois en 2015. Ce sera le seul moment à peu près calme du concert, avec bien sûr le tubesque Pretend We’re Dead en rappel. Sur I Need, j’ai tellement hurlé que je n’avais plus de voix :D Il n’y aura pas de jet de tampon dans le public (même s’il me semble que Donita a mentionné ses menstruations, peut-être bien pour nous dire qu’elle n’en a plus à présent ?), et nous ne verrons pas non plus de poils pubiens (oui, miss Sparks a un sacré palmarès rock’n’roll à son actif, pour ceux qui ne seraient pas au courant). Mais ce n’est pas plus mal, cela permet de se concentrer sur la musique du groupe, ce qui à l’époque, ne devait pas toujours être le cas, pour ce qui est des journalistes notamment. On aura quand même le droit à quelques crachats mémorables de miss Finch.

Il y a beaucoup d’ambiance dans le public, moi qui craignais un symptôme à la Where Is My Mind des Pixies, j’avais tort : Donita demandera même aux crowdsurfers de se calmer, par égard pour les nombreuses filles du premier rang. « Just dance, please », nous demandera-t-elle en nous montrant l’exemple. Mais cela calmera à peine les ardeurs d’un Bataclan littéralement en feu. Je ne suis apparemment pas la seule à qui ces années 2000 privées de L7 ont paru fort longues. Heureusement, de mon côté, on célèbre le retour des Américaines dans la capitale de manière plus soft : pour ma part, headbanguer comme une folle sur la barrière me suffit amplement.


J’avais dit que je ne serais pas objective, je vais quand même faire l’effort de l’être un peu : le son était loin d’être parfait, les voix étant parfois trop en retrait, même si sur ce genre de concert à tendance grunge / métal, ce n’est pas trop grave. Et la performance d’une petite heure et quart pourra en avoir déçu certains, mais pour ma part je trouve qu’au vu de l’énergie déployée, c’est tout à fait suffisant. J’aurais cru que le groupe clôturerait sur Pretend We’re Dead (j’avais lu la setlist du premier concert à L.A. vite fait mais avait fait en sorte d’oublier le plus gros pour garder un effet de surprise), ce ne sera pas le cas, Fast And Frightening venant enfoncer le clou d’une soirée riche en gros rock qui tache. Le public connaissait par cœur les textes de la plupart des morceaux, l’ambiance était vraiment absolument parfaite, quelle soirée !

Et ça ne s’arrête pas là, car en sortant du Bataclan, voyant le bus de tournée garé juste devant, je me dis qu’attendre pourrait être une bonne idée. Presque deux heures plus tard, mes efforts seront récompensés de fort belle manière : Jennifer, Suzi, Dee et Donita dédicaceront toutes ma place, et celles de toutes les autres personnes présentes (on était une bonne vingtaine). Pour ma part ce n’est pas du tout mon truc, mais ceux qui le souhaitaient ont eu également photos et bises à foison. Sortant de mon « very nice gig » traditionnel, j’ai dit à Jennifer que c’était le meilleur concert de toute ma vie entière (et je le pense sincèrement, même si en toute honnêteté, il doit y en avoir quelques autres à égalité ^^). Elle m’a répondu que j’étais encore bien jeune pour dire un truc comme ça ! Suzi s’est excusée du temps qu’elles ont mis pour rejoindre le bus, Dee a discuté pendant plusieurs minutes de tout et de rien avec tout le monde (enfin elle parlait et on écoutait car impossible d’en placer une :D) et Donita a dansé sur le trottoir. Je n’en revenais pas que la sécurité laisse faire cela, à la fin les roadies essayaient désespérément de faire monter Donita dans le bus sans y parvenir, elle ne voulait pas nous quitter ! Je n’ai jamais rencontré un groupe aussi gentil, aussi adorable, aussi sincère. Et le rêve a continué quelques jours plus tard lorsque j’ai regardé en direct la prestation du Hellfest (merci Arte !) et que j’ai entendu le public scander « L7 ! L7 ! L7 ! » à la fin, j’en avais les larmes aux yeux.

Donita, Suzi, Jennifer et Dee, merci pour cette superbe soirée, et surtout ne changez jamais : les groupes qui tournent par amour de la musique et par amour de leurs fans sont devenus plutôt rares…

PS : Je profite de cette review pour rappeler à Guillaume dont j’ai fait la connaissance après le concert que j’attends toujours un mail de sa part, si jamais tu lis ces lignes… »

 

L7 est un groupe féminin de rock américain (Los Angeles - California) associé aux mouvements grunge et riot grrrl, actif de 1985 à 2000 puis depuis 2014. 

(http://l7theband.com/)
(https://www.facebook.com/pages/L7-Official/190276091026597)



L7 (1988)
Smell the Magic (1990)
Bricks Are Heavy (1992)
Hungry for Stink (1994)
The Beauty Process: Triple Platinum (1997)
Slap-Happy (1999)



L7

Donita Sparks – guitar, vocals (1985–2001, 2014-present)
Suzi Gardner – guitar, vocals (1985–2001, 2014-present)
Jennifer Finch – bass, vocals (1987–1996, 2014-present)
Demetra Plakas – drums, vocals (1988–2001, 2014-present)


THE SETLIST
L7

Deathwish (Smell The Magic - 1990)
Andres (Hungry For Stink - 1994)
Everglade (Bricks Are Heavy - 1992)
Monster (Bricks Are Heavy - 1992)
Scrap (Bricks Are Heavy - 1992)
Fuel My Fire (Hungry For Stink - 1994)
Diet Pill (Bricks Are Heavy - 1992)
(Right On) Thru (Smell The Magic - 1990)
Freak Magnet (Hungry For Stink - 1994)
One More Thing (Bricks Are Heavy - 1992)
I Need (The Beauty Process: Triple Platinum - 1997)
Slide (Bricks Are Heavy - 1992)
Shove (Smell The Magic - 1990)
Mr. Integrity (Bricks Are Heavy - 1992)
Shitlist (Bricks Are Heavy - 1992)

Encore

American Society (Smell The Magic - 1990) (Eddie & the Subtitles cover)
Pretend We’re Dead (Bricks Are Heavy - 1992)
Fast And Frightening (Smell The Magic - 1990)



 Time Set : 1h12


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