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samedi 15 août 2009

LA ROUTE DU ROCK 09 ~ Le Fort de Saint-Père. St-Malo.












DAY 2 - 19éme Edition



(with Sweet Machine)




Ce qu’en a pensé Gilles B :


« Seconde journée de la Route du Rock, j'appréhendais un peu la canicule annoncée sur la Bretagne (ben oui, 28° c'est la canicule, ici... ), et tout compte fait, à part une matinée ensoleillée passée à St Malo (merci à Frank pour la visite de St Servan), nous nous sommes retrouvés avec un temps bien plus ombrageux et parsemé de nuages que prévu, ce qui d'ailleurs ne m’a pas vraiment déplu, car moi et la chaleur, nous ne sommes pas copains. Une seconde journée, donc, qui s'annonce sous des auspices complètement différents de ceux d'hier. Fini le bruit, cette soirée sera certainement beaucoup plus pop, avec en point de mire le concert des Kills : un concert qui semble légèrement incongru quand on sait que le groupe ne tourne pas vraiment actuellement, et que Allison vient de se consacrer au projet The Dead Weather. Pas de Jean-Louis ce soir, dommage car nous n'avons pas souvent l'occasion de nous voir.

On s’amuse de l'amateurisme du service d'ordre quand il s'agira d'ouvrir la grande porte grillagée permettant l'accès au site, il faut carrément l'usage brutal d'un marteau pour pouvoir l'ouvrir, la personne préposée à l'ouverture de ce fameux portail étant mystérieusement absente du site !!! Bon, c'est toujours marrant, et cela prouve au moins que ce festival a su rester de taille humaine. Cette fois-ci, je n'ai même pas pris mon appareil (il faudra que l'on m'explique en quoi cela gène de faire des photos avec des compacts dans un festival, mais bon...). Même choix que la nuit précédente, nous nous installons près de la Louma, sans Jean-Louis ni Franck, notre petite troupe est plus réduite, mais nous attendons l'arrivée de Livie et de Sabine (qui malheureusement manqueront le premier artiste, à savoir St Vincent...).

Annie Clark arrive sur scène vers 19h15, toute gracieuse et fragile dans sa tenue colorée (jupe rouge et petit haut bleu). Son visage est toujours aussi angélique, et c'est un peu bizarre de la voir affronter la foule d'un festival. Mais malgré un horaire de passage à laquelle la plupart des festivaliers sont soit encore sur la route, soit en train de prendre l'apéritif, il y a tout de même pas mal de monde pour assister à la prestation de St Vincent. Une prestation qui sera de bonne facture, avec pour commencer un très beau Jesus Saves, I Spend, pendant lequel je constate qu'Annie sait affronter une grosse foule avec aplomb (…et j'allais dire presque comme si elle jouait à la Maroquinerie !). Elle crée toujours des boucles avec beaucoup de bonheur. A cela vient s'ajouter les déflagrations sonores qu'elle tire de sa guitare avec rage, tout en gardant un visage rempli de douceur et d'innocence : c'est cela qui caractérise Annie, une certaine forme d'innocence et de pureté. Puis vient The Strangers, son meilleur morceau à mon avis, sur lequel l'utilisation des deux micros fait merveille : cette chanson me donne une double impression, tout d'abord celle d’un retour vers le passé, on dirait une chanson "cinématographique" avec un petit côté nostalgique servi par la voix parfaite d'Annie , ensuite, il y a le contraste avec les cordes maltraitées de sa guitare pour en tirer des sons brut et agressifs, le tout enrobé par des nappes de samples… un petit chef d'œuvre tout simplement. Le public répond présent avec une certaine chaleur. Je regrette une fois de plus de ne pas être au premier rang pour pouvoir beaucoup plus participer au concert, et me laisser emporter dans l'univers parfois baroque de la belle Annie. Le reste du concert sera du même acabit avec bien sur Marry Me qui s’écoulera sur un ton jazzy. On aura droit aussi à un beau Black Rainbow, puis à une reprise des Beatles (là, j'avoue que je sèche, je n'ai pas reconnu le morceau qui s'appelle Dig A Pony), et enfin Marrow pour conclure et achever le set de 45 minutes de la jolie New Yorkaise. J'espère tout simplement la revoir dans une petite salle, où son univers intimiste et onirique conviendra certainement mieux bien que ce soir, même si elle a conquis une bonne partie du public.

Le groupe suivant, je ne le connais ni d'Adam ni d'Eve : Papercuts est pour moi complètement inconnu au bataillon, à peine si j’ai déjà entendu leur nom, on verra bien !

20h30, on ne peut pas dire que les membres du groupe soient ce que l'on pourrait appeler des playboys... loin de là : pas vraiment de look, ou plutôt si, celui de l'archétype du groupe indie folk rock américain c'est à dire le non-look. Bon, après tout, l'apparence physique dans la musique ce n'est pas vraiment le plus important. Musicalement, je suis au premier abord assez agréablement surpris, du rock léger et vaporeux, assez aérien et gracieux, un mélange de guitares et d'orgue qui donne des chansons assez mélodiques. Mais ce qui m'a gêné dans Papercuts, c'est en fin de compte un certain manque d'originalité : de la musique passe partout, sans véritablement un morceau qui ressorte, et qui vous fasse dire "ah oui, c'est bon, ça !!". Non, on se lasse assez rapidement, et de plus je trouve la voix du chanteur assez monocorde. Quant au jeu de scène du groupe, il est inexistant. Ni bon ni mauvais, voilà ce que je pourrais dire de ce groupe. Il faudrait certainement que je les réécoute avec plus d'attention pour me faire une idée définitive.

C’est maintenant le tour de l’un des groupes que j'attends avec une certaine impatience, pour deux raisons : d'abord, je ne les ai jamais vus sur scène malgré leurs deux derniers beaux albums, dont plus particulièrement « My Maudlin Career », un petit bijou pop finement ciselé. Ensuite, je suis curieux de voir et surtout d'entendre la voix de Tracyanne Campbell, certaines personnes m'ayant affirmé qu'elle chantait faux sur scène...

21h55, ma première impression en écoutant et surtout en regardant Camera Obscura jouer son premier morceau, c'est ce bonheur et cette sensation de bien-être qui m'envahissent. C’est sûrement dû en partie au magnifique light show des Ecossais : des teintes lumineuses avec beaucoup de bleu et surtout beaucoup de générosité dans ces splendides éclairages. Mais l'adjectif lumineux s'applique aussi et surtout à la musique de Camera Obscura. Le son est parfait, et surtout la chose qui me rassure, c'est tout simplement que Tracyanne chante parfaitement dans le ton et sans fausses notes. Sa voix innocente enrobée d'un certain parfum de pureté couvre le festival pour apporter un peu de bonheur et de joie. Fini les soucis avec Camera Obscura, on vogue sur des cieux paisibles et chatoyants, on se laisse bercer et ensorceler, sans résister à ces balades nostalgiques et quelque peu surannées, mais tellement belles. La section rythmique du groupe contraste avec la féminité de Tracyanne et de Carey Lander la jolie organiste qui, elle aussi, confère une teinte pop et nostalgique à la musique des Ecossais. Je suis assez surpris de voir qu'une bonne partie du public semble bien connaître le groupe, et surtout je suis content de l'accueil qui leur est réservé. French Navy ou Swans, sans oublier Honey In The Sand et bien sur James, l'album « My Maudlin Career » est à l'honneur ce soir. Une belle surprise aussi que ces passages à la trompette qui donneront un aspect plus impétueux et plus dansant à leur musique. Mais l’un des plus beaux moments sera lorsque le groupe interprétera Lloyd, I'm Ready To Be Heartbroken. Ce soir, c'était la preuve que simplicité + bonnes chansons font un concert réussi et joyeux : c'est ce sentiment qui ressort lorsque on écoute Camera Obscura.

Presque une heure de concert pour les Ecossais, je suis content qu'ils ne m'aient pas déçu, bien au contraire. Mais maintenant s'annonce ce qui devrait être la tête d'affiche de la soirée, The Kills. Je commence à voir un tas de jeunes filles clones d'Alison Moshart (on l'appelle de moins en moins VV) se masser devant nous, et bientôt la fosse sera pour la première fois en l'espace de deux jours archi-pleine, preuve que l'attraction du soir est bien The Kills.

Autant le dire tout de suite, ce concert restera pour moi une grande déception. Le groupe n'est plus que l'ombre de ce qu'il a été. Tout d'abord par la musique, beaucoup moins abrasive et rude que par le passé, « Midnight Boom » restant pour moi un album mineur dans la carrière du groupe, même si ça aura été paradoxalement celui qui leur aura apporté le plus de succès me semble-t-il… Et puis ce soir, on se demande bien où est passée la complicité qui animait le groupe par le passé ? Disparue, tout simplement. Alison fait son show habituel, toujours aussi féline et agitée, je le reconnais, mais cette fois je n'ai aucun frisson à l'écoute des morceaux qui composent le set, malgré un UA Fever qui aura pu faire illusion en début de concert. Une set list d’où d'ailleurs ont disparu presque tous les anciens morceaux : quand je pense qu'ils ne jouent même plus Cat Claw !!! La version de Fried My Little Brains sera passable, sans plus. Et puis c'est quoi, ces problèmes durant l'intro de No Wow dont nous n'aurons droit qu'a une minute avant que Hotel attaque un nouveau morceau ? Pas de liant donc, une Alison trop souvent à la guitare je trouve, et surtout un set de 45 minutes ce qui frise l'escroquerie pour un groupe supposé être en tête d'affiche. Le set se termine donc sur une version quelconque de I Put A Spell On You, et les deux jeunes gens s'éclipsent presque comme des voleurs, fini les finales torrides qui les voyaient s'affronter à genoux et en nage, les yeux dans les yeux. Je suis d'ailleurs surpris de la complaisance dont nombre de journaux ou autres sites web font preuve vis a vis de ce groupe, comme si on ne pouvait pas en dire du mal. Pour ma part, j'adorais The Kills qui nous ont donné quelques grands concerts dans le passé, mais j'ai la forte impression qu'une page est tournée : manque d'inspiration ou envie de faire autre chose ? En tout cas, j'ai un peu de mal à voir de l'avenir à The Kills… mais j'espère me tromper.

On sent tout de même que le public est frustré après cette performance en demi-teinte, d'ailleurs une partie quitte tout simplement le devant de la scène pour aller boire ou tout simplement sortir de l'enceinte du festival. Mais moi, j'ai encore un groupe qui m'intéresse fortement, contrairement à mes camarades qui ne sont pas vraiment fans de la Canadienne Peaches.

Peaches, je l'avais vue il y a quelques mois à la Cigale avec son groupe Sweet Machine, et j'avoue que j'avais bien aimé le show. Et ce soir, aux alentours d'une heure du matin, elle est venue nous prouver qu'elle n'avait pas perdu son sens du spectacle. La foule est quand même restée nombreuse pour la voir jouer, et c'est sous l'aspect d'une sorte de pastèque géante ou d'une espèce d'insecte ventru et rond comme un ballon de foot que la "diva" fait son apparition. « It's electro time now !! »… Parmi le groupe l'accompagnant (Sweet Machine), une autre diva blonde, clone de Nico en version trash et sexy, c'est Saskia qui manie aussi bien les manches (des guitares) que le clavier de son synthé. Le couple ainsi formé - j'allais presque dire la belle et la laide - est l'élément moteur du show. L'électro est bien sûr reine ce soir, on a le droit de ne pas aimer, mais il faut bien avouer qu'il y a du spectacle. Peaches n'a pas peur du ridicule, car, outre ses tenues excentriques et outrancières, elle arbore une coupe de cheveux digne des sommets des années 80. Moi, ce que j'apprécie chez Peaches c'est que c'est vivant, tout simplement. Et la musique n'est pas si mauvaise, surtout quand on passe de l'électro à des chansons beaucoup plus rock ou glam rock, avec Saskia Hahn en grande prêtresse de la guitare. Et enfin, Peaches, elle, elle a des couilles ! C'est la seule à marcher sur la foule puis à se faire porter sur le dos tout en chantant parfaitement juste, elle a réussi à illuminer et enflammer cette fin de soirée.

Voilà, pour nous, cette édition de la Route du Rock se termine, nous faisons l'impasse sur Four Tets. Il est presque 2h du matin, cette fois-ci les organisateurs ont prévu une sortie nous permettant de rejoindre Chateauneuf en quelques minutes. Le bilan est pour ma part positif, j'ai découvert un site et un festival attachant, qui prend le parti de faire venir des groupes que l'on ne voit guère dans les autres festivals, et cette programmation pointue est à mon avis la raison de la survie de ce festival à taille humaine. J'espère bien y revenir l'année prochaine, on verra quel en sera la programme dans quelques mois. »





photos de f villemin (Taste Of Indie)



Depuis 1991, La Route du Rock s’impose comme un rendez-vous estival incontournable pour les amateurs de musiques live. A St-Malo, l’un des derniers évènements musicaux de l’été accueille des festivaliers chauffés à blanc sous le soleil du mois d’août… Il se déroule en Bretagne au Fort Saint-Père à Saint-Père Marc en Poulet ainsi que sur la plage du Sillon et au Palais du Grand Large à Saint-Malo, pendant la fin de semaine du 15 août.



Annie Clark, alias St Vincent, chanteuse américaine dont l'univers évoque Feist, et qui est connue pour ses collaborations avec The Polyphonic Spree et Sufjan Stevens.


(http://www.myspace.com/stvincent)



Papercuts est américain indie pop projet, centré autour de Jason Robert Quever.

(http://www.myspace.com/thepapercuts)



Camera obscura, est un groupe de rock indépendant écossais formé en 1996 à Glasgow.

(http://www.myspace.com/cameraobscuraband)



The Kills est un groupe de garage rock, fondé en 2001. Bien que le duo était au départ timide et se craignait mutuellement, Mosshart est persuadé qu’ils sont des âmes sœurs, stupéfié par ce qu’ils ont en commun. Cette puissante unité est la raison pour laquelle ils jouent seuls tous les instruments et produisent eux même leurs enregistrements. Le duo anglo-américain est viscéralement attaché à la dimension créatrice d'un rock composé avec urgence. Refrains accrocheurs, rythmiques assouplies, chants heurtés ou voluptueux.Le duo à vif revient en 2008 avec l’envoûtant «Midnight Boom», troisième classique au tranchant de fer dans un gant de velours.

(http://www.myspace.com/thekills)



Peaches, de son vrai nom Merrill Beth Nisker, est une chanteuse de rock de Toronto (Canada). L'identité sexuelle est un thème récurrent dans la musique de Peaches. Elle se revendique comme un être sexuel, rejetant le cliché de chanteuse populaire propre. Son premier album d'electroclash, mêlant sons électroniques cheap et instruments simplistes, The Teaches of Peaches, la propulse sur la scène internationale en 2000. Elle allie rythmes minimalisés et punk attitude.

(http://www.myspace.com/peaches)


Albums

Marry Me (2007)
Actor (2009)

EPs

Ratsliveonnoevilstar (2003)
Paris Is Burning (2006)

* 2000 - Rejoicing Songs (Cassingle USA)
* 2004 - Mockingbird (Antenna Farm)
* 2007 - Can't Go Back (Gnomonsong)
* 2009 - You Can Have What You Want (Gnomonsong)


Biggest Bluest Hi Fi (2001)
Underachievers Please Try Harder (2003)
Let's Get Out Of This Country (2006)
My Maudlin Career (2009)


* Black Rooster EP, Domino Records, (2002)
* Keep on Your Mean Side, Domino Records, (2003)
* No Wow, Domino Records, (2005)
* Midnight Boom, Domino Records, (2008)


* Fancypants Hoodlum (1995, sous le nom de Merrill Nisker)
* The Teaches of Peaches (2000)
* Fatherfucker (2003)
* Impeach My Bush (2006)
* I Feel Cream (2009)










Annie Clark, alias St Vincent : Vocal & Guitar













Jason Robert Quever: Vocal & Guitar

+ Band









* Tracyanne Campbell – guitare, chant
* Carey Lander – piano, orgue, chant
* Kenny McKeeve – guitare, mandoline, harmonica, chant
* Gavin Dunbar – basse
* Lee Thomson – batterie
* Nigel Baillie – trompette, percussions














Alison "VV" Mosshart : Vocals & Guitar
Jamie "Hotel" Hince : Guitar
















Peaches: Vocal & Guitar
+ Band









Jésus Saves, I Spend
The Strangers
Black Rainbow
Dig A Pony
Actor Out Of Work
Landmines
Marry Me
Your Lips Are Red
Marrow

La durée du concert : 0h35

My Maudlin Career (My Maudlin Career - 2009)
Swans (My Maudlin Career - 2009)
Teenager (Underachievers Please Try Harder - 2003)
Let's Get Out Of This Country (Let's Get Out Of This Country - 2006)
Come Back Margaret (Let's Get Out Of This Country - 2006)
French Navy (My Maudlin Career - 2009)
Honey In The Sun (My Maudlin Career - 2009)
James (My Maudlin Career - 2009)
Lloyd I'm Ready To Be Heartbroken (Let's Get Out Of This Country - 2006)
If Looks Could Kill (Let's Get Out Of This Country - 2006)
Razzle Dazzle Rose. (Let's Get Out Of This Country - 2006)


La durée du concert : 0h45



AFFICHE / PROMO / FLYER













The Kills - No wow



The Kills - 'Cheap and Cheerful'