Blogger Template by Blogcrowds

lundi 12 mai 2008

THE FLESHTONES ~ The New Christs - La Locomotive. Paris.










Première Partie: Cool Kelps






Ce qu’en a pensé Eric :


«"Il ne me manque que la parole / mais mon pedigree l'a rendu folle / beauté canine, tu m'interpelles / beauté canine, tu m'ensorcelles". Ce soir, le plus difficile, parmi la petite cinquantaine de personnes qui sont arrivés à temps pour voir les Cool Kleps euh... chanter, c'est de ne pas éclater de rire. Déjà, quand le concert a commencé, Gilles B et moi nous sommes regardés, incrédules, et avons pris une crise de fou rire. Et quand le couple fou (lui à la guitare à un doigt et au chant faux, elle à la grosse caisse et à l'orgue farfisa - notre seul bonheur) a enchaîné avec une reprise des Stooges rebaptisée "I wanna be your clebs", on a instinctivement cherché la caméra cachée : il devait s'agir d'un gag. Après coup, je me suis senti même (un peu) mal : je me suis rendu compte que si personne ne m'avait dit à 18 ans que je jouais mal de la guitare et que je chantais comme un pied, j'aurais pu me retrouver comme ça à 50 ans à casser les couilles de spectateurs qui ne le méritent pas, et à massacrer "Gloria" un soir de mai, à la Locomotive. Gêne, pitié, tristesse... Quelle palette de sensations rock'n'roll ce soir ! 40 minutes surréalistes !

Ensuite, un pur shot de rock dur avec The New Christs, second groupe de Rob Younger, le chanteur de Radio Birdman : 55 minutes de plaisir, un groupe carré, incisif, qui sait jouer fort et puissant, avec un guitariste assez remarquable, et la belle voix de Younger par là-dessus. Ne manquent que quelques compositions un peu plus saillantes qui pourraient permettre à The New Christs de faire la différence... En tous cas, voilà un type de musique qui paraît ce soir éternel, dans son évidence et l'excitation physique qu'elle provoque. Et on finit par une reprise saignante des Who, "The Seeker", que je mets du temps à reconnaître - d'ailleurs je crois que je n'avais pas entendu ce morceau depuis 1971, donc j'ai des excuses, non ?

Ce qui est sympa avec les groupes "garage" (racourci facile, mais que nous emprunterons néanmoins), c'est que le bon esprit règne partout, dans la salle, sur la scène, avant, pendant et après le set. Milhizer, Streng - tous deux inchangés ou presque depuis les concerts "mythiques' (si si !) du Palace de 82 et 83 - viennent régulièrement se mêler aux spectateurs pour regarder les groupes qui les précèdent, Zaremba discute avec les fans - tous d'un certain âge, il faut bien le reconnaître -, se ballade pendant les derniers réglages (l'orgue semble donner quelques inquiétudes...). La Locomotive ne semble pas très remplie, mais il va s'avérer très vite que la configuration public-salle sera tout-à-fait optimale ce soir : suffisamment de gens pour l'ambiance, pas trop pour empêcher nos amis les Fleshtones de faire leur show "total" qui, comme on le sait (?), se déroule en grande partie dans la salle... Depuis leur entrée en scène en traversant le public jusqu'à leur final, une heure quinze plus tard, en retraversant la salle (après avoir joué un morceau en "acoustique" dans l'entrée - pas de sortie dans la rue ce soir !), les Fleshtones passeront une bonne partie de leur temps à monter et descendre de scène, à aller se coltiner physiquement avec leurs fans (certains d'ailleurs assz gratinés, mais je suppose qu'il est normal qu'un groupe aussi "festif" draine son lot d'excités et d'allumés en tous genres) : non seulement le guitariste Keith Streng fera d'incessant allers et retours sans cesser de jouer (miracle des petits transmetteurs qui confèrent aux musiciens une liberté totale), mais surtout Zaremba organisera les happenings les plus délirants avec ses fans, qu'il traite d'ailleurs avec la joyeuse brutalité qui prévaut en général en francs camarades. C'est ainsi qu'on verra, outre le traditionnel envahissement de la scène par quelques spectateurs, les musiciens mettre en scène leur propre remplacement au pied levé par des gens désignés dans la salle (ce qui leur permet à eux aussi de voir "The Fleshtones" depuis la fosse !), et surtout un hilarant concours de pompes entre Zaremba et un spectateur. Bref, on l'aura compris, les Fleshtones ne sont pas devenus tristes et sérieux avec l'âge, et ils paraissent même physiquement en pleine forme, avec leurs rituels incessants, hilarants et photogéniques : chorégraphies simultanées, poses rock'n'rolliennes, escalades de la batterie, défilés "bon enfants" en chantant La La La, rien n'a changé depuis 25 ans, mais tout reste pourtant spontané, frais, réjouissant. Les Fleshtones ont à la fois le Rock'n'Roll et le spectacle dans le sang, au point que l'on s'étonne même encore de cette énergie, de cette joie de vivre, de cette gentillesse finalement.


Et la musique ? Bon, admettons-le, la musique n'a jamais été le point le plus marquant des Fleshtones, immense groupe de scène (l'un des meilleurs ayant jamais existé ? On le disait dans les années 80...) mais véritable nain discographique : du rock'n'roll garage, dansant, énergique, agressif parfois (mais trop), gai toujours. Avec des riffs éternels, évidents, des mélodies simples à chanter en choeur même quand c'est la première fois qu'on les entend. Pour moi, le moment magique a été "Way Down South", chanté de sa voix hilarante de crécelle par Keith Streng, le plus sympathique de la bande, d'abord parce qu'il s'agissait de l'un des 5 ou 6 morceaux que je connaissais / que j'ai reconnu, mais surtout parce que c'est la chanson qui a mis le feu au show ce soir, au bout d'une vingtaine de minutes : avant, on était à un concert de rock, après on était à un concert DES FLESHTONES !!!! Après, le délire ne s'est plus arrêté, et la musique n'avait plus autant d'importance.


Lorsqu'à minuit et quart, il a été temps d'arrêter les frais, nous nous sentions tous avec une bonne vingtaine d'années de moins, ce qui n'est pas rien, non ? Gilles B et moi sommes aller échanger quelques mots avec Zaremba qui signait des autographes au stand de merchandising, pour lui rappeler le souvenir des débuts parisiens au Palace (le bougre se rappelait encore de la première partie des Dogs !), avant de sortir respirer l'air doux de la nuit de Pigalle. Sha La La La ! Sha La La la ! (qu'y a-t-il d'autre à ajouter après ça ?). »



photos de eric


The Fleshtones ~ The New Christs - La Locomotive. Paris.










Première Partie: Cool Kelps







Ce qu’en a pensé Gilles B.:
 
« Vous n'avez pas la forme ? Une petite déprime ? Moi, j'ai un remède pour vous, une bonne giclée de Fleshtones et vous retrouverez votre bonne humeur. Mais parfois, il faut endurer quelques épreuves. Et ce soir l'épreuve s'appelle Cool Kleps... Rien que le nom.... Et en plus on nous avait prévenu, un gentil inconnu nous avait laissé un message sur le blog : "pas de bol quand même de se taper ça"... Mais nous, inconscients, nous ne nous doutions pas du danger... de la chose... c'est pire que chez Carpenter ou Cronenberg, Cool Kleps, ça vous fout les boules...Vous ne pouvez pas imaginer, il faut le voir et surtout l'ENTENDRE... On parle entre nous parfois de « pathétique », eh bien c'est le mot ce soir, une poignée de personnes à l'intérieur de la Loco (eh oui, pas nombreux car pour une fois ils ont ouvert les portes à l'heure, les gens ne sont pas habitués)... donc, une poignée de gus – inconscients, dont Eric et Philippe M -, plutôt contents pour l'instant, bonnes vibrations, une petite bière pour se rafraichir et puis.... c'est l'apparition sur scène d'un couple, elle s'assied derrière l'orgue Farfisa, équipé d'un kit de batterie sommaire qu'elle actionnera avec ses pieds, lui à la guitare, visage lunaire plutôt gentil... et là, mes mains se crispent sur la barrière, je regarde Eric et j'éclate de rire, un fou rire, un vrai, je ne peux pas m'en empêcher... Je n'en crois pas mes yeux et mes oreilles. Le gentil fou chante complètement faux, au début on croit que c'est une blague, mais non, même pas, il y croit. Il chante faux et il joue mal de la guitare !!! Des accords sommaires et quand il se risque à un solo, j'éclate de rire une nouvelle fois. Mais le mieux quand même, ce sont les paroles des chansons. La première parle il me semble de papier peint qui tombe du mur, ou quelque chose dans le genre, une autre (un sommet celle-là) nous parle de la "beauté canine" (jetez un coup d'oeil sur le compte rendu d'Eric, il n'a pas pu s'empêcher de noter les paroles sur place). De grands moments de poésie, moi je vous le dis. L'apothéose bien sûr avec la reprise des Stooges, je vous le donne en mille, Emile ? I WANNA BE YOUR KLEPS !!!! Je ne croyais pas qu'ils oseraient mais si, ils l'ont fait ! Et pour nous achever, un petit Gloria des familles. Heureusement que le son du Farfisa donnait quand même un sens à ce concert. Pas mal non plus la petite diatribe sur l'industrie du disque et sur Johnny ! Ah oui, nous avons aussi eu droit à une descente dans la fosse (parmi les 10 pékins qui traînaient), notre homme est venu frotter sa guitare sur la barrière, à mes pieds (comme un chien qui a envie de pisser). Comique et pitoyable à la fois, j'étais presque gêné pour le coup. Pour vous donner une image, lui dans Astérix il jouerait le rôle du barde Assurancetourix... On ne sait plus trop quoi penser, on hésite entre la consternation et la pitié.

En attendant The New Christs, on aperçoit Peter Zaremba qui discute dans la fosse, il semble connaître tout le monde, il faut dire que les gens présents ce soir sont pour la plupart des fans assez anciens, vu la moyenne d'âge approximative. Mais pas trop le temps de se remettre de nos émotions que The New Christs prennent déjà possession de la scène. Les choses sérieuses commencent. Et ce n'est pas pour rire !! Du rock'n'roll aux accents garage, nous allons être servis copieusement. Entre un Rob Younger particulièrement en forme et en voix (j'ai d'ailleurs trouvé le show de ce soir largement supérieur à celui de Radio Birdman que j'avais vu il y a maintenant 2 ans) et un guitariste soliste redoutablement efficace, le tout emmené par une grosse rythmique : il est clair que l'on ne s'est pas ennuyé, j'ai même été assez impressionné par leur performance, pas de temps mort, l'esprit des Stooges est là, même si les compos ne sont tout de même pas au niveau de leurs glorieux ainés ! Gros moment de rock'n'roll, pur et sans concession... et à l'encontre des modes. Et j'ai remarqué que les musiciens prenaient plaisir à jouer, tout simplement. Un beau set de 55 minutes qui se terminera en rappel par une reprise des Who, The Seeker, excellente au demeurant. Très bonne surprise, je ne m'attendais pas à un show aussi bon.

La salle est maintenant correctement remplie, sans toutefois avoir fait le plein. Sur la scène, on bricole le tournevis à la main autour de l'orgue Farfisa... et, après une courte attente, c'est l'arrivée de The Fleshtones, non pas par la scène, non : ils passent tout d'abord derrière nous (nous sommes sur la barrière de gauche, en surplomb de la fosse), puis entrent dans la fosse au niveau de la console pour traverser le public et enfin monter sur scène : le ton est donné, les Fleshtones restent les Fleshtones ! Ce que je ressens immédiatement à leur écoute ? Tout simplement de la joie et de la bonne humeur, on est là pour le fun, pour danser, on rigole et on passe un super moment. Peter Zaremba et Keith Streng me semblent particulièrement en forme : Zaremba, même si ses cheveux sont devenus gris, est transformé sur scène, que ce soit devant son micro ou son orgue Farfisa. Quant à Keith, il fait déjà des aller-retours dans la fosse dès le second morceau (le groupe le suivra d'ailleurs plusieurs fois pendant le concert, Bill restant seul derrière ses fûts...). Ils font plaisir à voir et nous font plaisir, comment ne pas danser devant cette déferlante ? Ou alors pourquoi ne pas faire des pompes en compagnie de Peter Zaremba ? Ils ne tiennent pas en place, descendent une fois de plus dans la fosse en confiant leurs instruments à deux illustres inconnus qui auront le (dur) privilège d'assurer le tempo pendant ce fameux épisode des pompes. « Y'a d'la joie ! », chantait Charles Trenet, cela s'applique parfaitement à un concert des Fleshtones... 
J'avoue que je ne m'attendais pas à un aussi bon concert : on se dit toujours que le meilleur est passé (les fabuleux concerts de 1981 et 1982 au Palace)... Peut-être ! Mais le présent est fantastique, je ne regrette vraiment pas d'être là ! 28 ans après, The Fleshtones sont égaux à eux mêmes, pas lassés des tournées répétitives, du manque de succès chronique (hélas !), les fidèles sont toujours là pour aller les voir. Entre un Keith juché sur la grosse caisse et qui effectuera plusieurs sauts impressionnants, et le fameux gimmick des bras croisés (voir photo) en passant par la pyramide (voir photo aussi), rien ne nous aura été épargné (dans le bon sens du terme). Et les morceaux dans tout cela ? Eh bien ce n'est vraiment pas le plus important, pas de Shadow Line... et après ? Le fun l'emporte, les Tones n'ont jamais été de grands compositeurs, leurs chansons par contre respirent quand elles sont interprétées en live, c'est ce qu'ils font de mieux. Et bien sûr, la fin de concert est celle que l'on attend, ils descendent tous de scène pour partir au fond , du coté du bar, on reste devant la scène, que fait-on ? Vont-ils sortir à l'extérieur ? Moi, j'en profite pour monter sur scène et chiper la set list qui se trouvait sur l'orgue Farfisa... Puis on se dirige vers le bar, où les Fleshtones jouent toujours ; ils reviennent vers nous, Peter prend presque la pose devant nos appareils, après quoi ils retournent sur scène pour un dernier final !
Voila, c'était les Fleshtones, tout le monde est heureux dans la salle, c'est ça le boulot des New Yorkais, rendre les gens heureux tout simplement. 5 minutes plus tard, Eric et moi sommes devant Peter, je ne peux m'empêcher de lui faire signer mon billet, ce qu'il fait gentiment, puis je lui demande s'il se rappelle de ce fameux concert du Palace, avec les Dogs en 1981... et là il me répond, avec presque de la tristesse dans la voix, "Ah Dominique, Tony... ". Il est 0h30, on ressort de la Loco, dehors la température est douce, nous avons perdu Philippe de vue, nous sommes bien : la magie des Fleshtones a encore opéré sur nous. »


photos de gilles




The New Christs est un groupe de rock australien un groupe explosif et iconoclaste fondé au début des années 1980 par Rob Younger, figure marquante et leader du groupe, et aussi, toujours, chanteur de Radio Birdman. The New Christs font partie des groupes qui assurent avec brio la postérité du MC5 et des Stooges, avec des guitares agressives et la voix brute.

2
The Fleshtones se sont formé en 1976 dans le Queens à New York. Ils associent l’énergie Punk à un son résolument sixties (guitare Fuzz et Orgue Farfisa) avec des influences rhythm and blues, rockabilly, surf music instrumentale et bien sur une bonne dose de 60's punk. Puristes du son Rock Garage, ils se font rapidement et facilement une place parmi la scène punk et new wave de New York. Janvier 2008 voit la sortie d'un nouvel album intitulé Take a Good Look sur le label Yep Roc Records. Depuis 30 ans, ce groupe est toujours aussi bon, donne toujours autant de plaisir (et ils donnent l'impression eux-aussi de toujours éprouver le même plaisir). Les Fleshtones nous font presque croire que finalement, les années ne passent pas si vite.































Rob Younger : vocals
Christian Houllemare : bass
Mark Wilkinson : guitar
Al Creed : guitar
Nik Rieth : drums












Peter Zaremba (vocals, harmonica, & organ)
Keith Streng (guitar & vocals)
Bill Milhizer (drums & vocals)
Ken Fox (bass & vocals)









La durée du concert :
 0h55





La durée du concert : 1h15


AFFICHE / PROMO / FLYER






The New Christs -"On Top of Me" - Live at The Annandale Hotel - May 21, 2006



The Fleshtones - Shadowline



The Fleshtones - Jump, Jive & Harmonize