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jeudi 22 novembre 2007

LUKE ~ L'Olympia. Paris.








Première Partie : Alexandre Varlet



Ce qu’en a pensé Vik :

« Luke, je les attendais : un disque de platine, deux ans de tournées, cinq nominations aux Victoires de la musique, et après plusieurs mois d'hibernation, ils ressortent leurs guitares du placard ! Luke est devenu le groupe français au sommet de la scène rock, et c’est encore un groupe de Bordeaux (comme Noir Désir, comme Eiffel). Un nouvel album « Les enfants de Saturne », qui affiche encore un rock dans la pure tradition du genre, et qui promet d'être explosif en live, là où Luke prend sa véritable dimension ! Ce sera mon sixième concert de ces écorchés vifs ! Et on annonce complet ce soir. Après avoir jeté un coup d’œil rapide sur l’enseigne rouge et les lettres géantes sur la façade de l’Olympia, j'entre dans la salle juste à l'heure (place numérotée réservée), et le temps de me placer sur la mezzanine, de constater que le public dans la fosse est jeune, le concert commence déjà.

20h05 : Alexandre Varlet assure la première partie, et il est vraiment heureux d'être sur scène. Les musiciens… pas de batteur, seulement un guitariste de bon niveau. Voici un duo complètement atypique, avec un son puissant, une voix grave et charmeuse, proche de celle de Jean-Louis Murat, un style influencé par Joy Division et le Gun Club… mais loin d'être original d'un point de vue musical… Malgré un set énergique et une présence scénique indéniable (le déhanché assez particulier et la gestuelle évoquent Ian Curtis), les chansons ne m’ont pas vraiment convaincu, faute de textes à la hauteur. Toutefois une partie du public a l'air d'accrocher, certains connaissent même les paroles. En tous cas, le chanteur est sympa a un peu d'humour, avec ses refrains aux relents sioux, et il a créé un vrai dialogue avec son public. Pas d’ennui donc pendant les quarante minutes de ce set.

Quelques rangements et installations et la pénombre se fait enfin. Il est 21h10, cette fois ça y est, c’est Luke qui arrive sur scène, un intro spatiale, la silhouette de Thomas Boulard, le chanteur, tout de noir vêtu, se découpant en contre-jour sur des spots de lumières blanche. Le groupe attaque d’un air décidé le premier single du nouvel album, A l'intérieur, avec un son saturé et grave, des touches noise : un morceau très rock, limite heavy, qui pose une atmosphère lourde et fait immédiatement décoller le concert. Si Thomas, guitariste rythmique charismatique, est mis en lumière, les autres membres ne sont pas en reste : eux aussi occupent l’espace scénique, et le groupe fait preuve d'une vraie cohésion sur scène. Thomas est au centre, à sa droite, sur la même ligne, se place le bassiste Damien (un transfuge de Eiffel). A sa gauche, le guitariste JP (transfuge d’Autour de Lucie), tandis que le batteur Romain (le rescapé), est derrière, au centre, mais sur un petit piédestal. De la formation d’origine ne subsiste en fait que Thomas, chaque album entraîne un changement de line-up.

A toute vitesse, on enclenche La nuit et le jour, son jeu énergique et son chant harangueur. L’électricité se répand tout au long du morceau. Lancée sur cet élan, la foule va s’emporter : certains dansent le pogo, d'autres se remuent de gauche à droite ! Le public est sous le choc de ce son dévastateur, mais est bien décidé à accompagner… et le rejoindra définitivement sur La terre ferme… « Faut-il prier pour des eaux claires, et que quelqu'un m'entende, pour ce qu'il me reste à être… Amenez-moi en mer, amenez-moi en mer, amenez-moi en mer, A l'abri de l'Enfer à l'abri du bon dieu, A l'abri du Bon Dieu! ». On en tressaute de plaisir devant la qualité du texte. Autour de moi tout le monde sourit, et les accompagne en reprenant les paroles. Le son est vraiment très fort, ce qui nous fait perdre la moitié des paroles, mais accentue le côté rock de la chanson. La voix rauque de Thomas, chanteur de Luke, qui évoque toujours Bertrand Cantat, emporte l’adhésion totale du public. L'apport de JP est indéniable, avec ses subtilités de son de guitare, ses lâchers de soli de haute volée, et sa gestuelle qui me rappelle celle de Nick McCarthy (Franz Ferdinand) ou de Serge Teyssot-Gay (Noir Désir). Ses riffs sont bien léchés, il sourit, il saute, il extériorise enfin véritablement le plaisir qu'il prend à être là.

La température monte d’un cran dès les premières notes d’un Soledad scandé jusqu’à plus soif. La basse de Damien, face à son ampli Marshall pour nous sortir des effets de plus bel effet, en rallonge la durée et lui donne une atmosphère planante! Le public, dopé par une belle énergie communicative, rugit de plaisir. «Crie, juste pour voir ! » hurle alors Thomas… Impossible de ne pas succomber au mordant du groupe. La basse entraîne rapidement dans son sillon Comme un homme qui démarre fort, avec une efficacité remarquable, c'est très carré, c’est encore un tube. Un seul jour, l’une de mes préférées avec son refrain entraînant, ses riffs efficaces qui restent en tête, fait à merveille la joie des premiers rangs… « D'un seul trait, d'une seule flamme, Essuie-toi sur le diable... ». Le groupe reste fidèle à lui-même, chaque membre est à sa place, tout est parfaitement ordonné. Ils n'ont même pas besoin de se regarder tant ils sont dans leur univers. Il y a longtemps, morceau d’ouverture des « Enfants de Saturne », avec ses guitares écorchées, réarrangées pour porter le son vers un maximum d’intensité : « J'ai l'espoir qui bouge et l'enfer qui ronge, Egayez ma source ou égorgez mes songes, J'brûlerai c'que je vois ». Puis, Je suis Cuba", dans une version plus saturée… « Viens donc danser sur la mort, Viens donc danser sur ma voix, Je suis cette douleur en plein corps »… des morceaux qui trouvent leur pleine puissance en live! Une atmosphère chaude, avec des noirs tombant brutalement, avec des spots de lumière qui balayent la surface de salle, avec des flashes hypnotiques envoyés en pleine face du public à chaque fois que le mot "Cuba" est prononcé, afin de créer une impression de chaleur oppressante, étouffante et invivable, en rappel des Tropiques.

Une partie acoustique ? Romain descend de son piédestal et récupère la basse, Thomas place des sièges sur la scène et Damien met un Mélodica sur ses genoux. D'où vient le vent, la jolie ballade du dernier album, débute sous les applaudissements d’un public ravi, qui attendait ce morceau. La chanson se termine laissant l’auditoire émerveillé, JP et Damien sont dans la lumière et une groupie crie : « Thomas on t’aime ». Après Le pays où « le bleu est noir et où on avale les siècles pour les recracher aussi sec », un « Merci beaucoup ». Immédiatement Romain, le batteur donne le ton d'un son très rock, c’est J’ai oublié, jolie mélodie avec des chœurs bien placés, des guitares saturées, des breaks significatifs, laissant la lourde guitare de JP gouverner seule. Même les lumières sortent de l'ordinaire! Un véritable dialogue de guitares s’est établi avec la section rythmique, hypnotique, qui martèle. Les morceaux sont allongés, déstructurés, pour le plus grand plaisir d’une fosse en pleine ébullition. Une série de riffs font le lien avec Tout va bien : au comble de l’affolement… même les éclairages respirent l’urgence. « Je vais vous parler d’une jeune fille » annonce Thomas, et il enchaîne d’une voix rêche, à la limite de la cassure : Zoé, ballade langoureuse, chanson d'amour qui fait retomber la chaleur, tout devient calme et le titre s’étire presque dans la douleur sur le son déchirant d’un solo de guitare de JP. L’émotion s’installe, les briquets ne sont plus là, mais les lumières des portables sont bien présents. « Merci pour elle », avec un grand sourire.

Et le rock revient avec La petite France, et toujours JP aux manettes. Ils ne sont pas bavards sur scène, mais cela ne change en rien leur prestation : il y a du feu dans ce rock français. « Vous êtes pressés ? No ? Ca tombe bien nous non plus, c’est cool et là maintenant c’est le Regggggae ! », en intro de "La transparente", reggae blanc déglingué, trempé par son rythme de basse. On retrouve ensuite le Luke qu’on aime avec ses riffs acides sur Hasta siempre, qui chauffe au maximum la salle avec ses cœurs « hasta siempre camarade, ne m'oublie pas », c’est un vrai hymne, c'est la pure folie dans la fosse et tout le monde est levé, ça saute dans tous les sens, mais le set se termine sur un bref « Merci Paris ». Ils nous quittent sous les cris désespérés des fans. Pas le temps de respirer donc pendant ce cet, car Luke a enchainé ses chansons de leur nouvel album sur un rythme effréné, et ce n’est pas fini.

Ils reviennent pour le rappel, « Vous en voulez encore ? » crie Thomas… et voilà que s’enchaînent Les enfants de Saturne" (le morceau titre de leur dernier opus), particulièrement corrosif en live, soutenu par des déferlantes de lumières et avec un son qui ne laisse personne indifférent, avec cette guitare qui explose quand il le faut. Suit Stella, chanson très pop qui fait aussi figure de tube avec son air posé, entêtant en diable. Les « Stella oh oh » fusent pendant plusieurs minutes à la fin du morceau ! Si tu veux, folk/rock inspiré voit un échange d'instruments entre Damien et Romain, et rajoute un grain de folie pour terminer. Le quatuor ne s’attarde pas plus, et quitte de nouveau la scène, laissant la foule à bout de souffle.

Luke revient ensuite, écourtant rapidement les applaudissements, pour un second rappel : ça repart de plus en plus belle avec la mythique et tant attendue Sentinelle, réorchestrée, sur laquelle souffle un vent de folie : c’est à ce moment que la marée humaine s'enflamme… Un grand pogo endiablé a éclaté dans la fosse pendant que Thomas, déchaîné, chante « Ravale donc ta rengaine, ravale donc tes sanglots, de l'amour ou de la haine, qui donc aura bon dos... », ce qui propulse le public dans une sorte de démence... C'est avec les Paradis Rouges, une excellente chanson, que le concert se terminera, en beauté, sur un dernier accord de guitare. Applaudissements et remerciements mutuels entre le groupe et le public : le groupe ne veut pas quitter la scène et le public ne veut pas quitter la fosse. Une standing ovation méritée. Voilà c'est déjà fini, encore quelques salutations et les voilà partis...

Concert coup de point ! Deux rappels, c'est toujours plaisant ! Luke, qui se démarque petit à petit de son influence Noir Désir, a livré ce soir une performance exemplaire, endiablée, avec une énergie énorme, chaque musicien apportant sa personnalité sonore. Ce soir j’ai respiré un rock qui sent vraiment très fort le soufre. Ce set bien pensé et ordonné a vu Luke reprendre quasiment toutes les chansons du dernier album, ainsi du précédent (le second)… mais il n’y a eu aucune trace de leur tout premier. Luke fait du rock, peut-être pas révolutionnaire, mais en tous cas bien mieux que Plastiscines ou Naast, eux pourtant adulés par la critique « Rock & Folk ». C’est vrai qu’il n’y a plus de Noir Désir (pour le moment… ?), mais le flambeau du rock bordelais a été repris. En résume : Luke, sur scène, c'est quelque chose de flamboyant, même teinté de « Noir » ! Mais pour la suite de la tournée en 2008, je serai encore là ! »

« …Peut-être qu'un jour sans efforts,
il sera si bon d'avoir su…
»




photos de



Le groupe Luke est né à la fin des années 90, autour du chanteur et compositeur bordelais Thomas Boulard. Avec ses compositions à mi-chemin entre la pop nerveuse de Placebo et le rock enfiévré de Noir Désir, le succès du groupe doit sans doute autant à ses compositions accrocheuses qu’au vide laissé par le groupe de Bertrand Cantat, suite à son incarcération. Nominations aux Victoires de la musique 2005 : groupe ou artiste révélation du public, groupe ou artiste révélation scène, album de pop/rock de l'année.

2001 : La Vie presque
2004 : La Tête en arrière
2005 : La Tête en arrière (With an additional 5 songs)
2007 : Les Enfants de Saturne
2010 : D'autre Part

EP
2000 : Je n'éclaire que moi




Thomas Boulard (chant, guitare)
Damien Lefèvre (basse)
Jean-Pierre Ensuque (guitare)
Romain Viallon (batterie)

La Setlist du Concert
LUKE


A l’intérieur (Les Enfants De Saturne – 2007)
La nuit et le jour (Les Enfants De Saturne – 2007)
La terre ferme (Les Enfants De Saturne – 2007)
Soledad (La Tête En Arrière – 2005)
Comme un homme (La Tête En Arrière – 2005)
Un seul jour (Les Enfants De Saturne – 2007)
Il y a longtemps (Les Enfants De Saturne – 2007)
Je suis Cuba (Les Enfants De Saturne – 2007)
D’où vient le vent (Les Enfants De Saturne – 2007)
Le pays (Les Enfants De Saturne – 2007)
J’ai oublié (Les Enfants De Saturne – 2007)
Tout va bien (La Tête En Arrière – 2005)
Zoé (La Tête En Arrière – 2005)
Petite France (La Tête En Arrière – 2005)
La transparente (Les Enfants De Saturne – 2007)
Hasta siempre (La Tête En Arrière – 2005)

Encores 1

Les enfants de saturne (Les Enfants De Saturne – 2007)
Stella (Les Enfants De Saturne – 2007)
Si tu veux (Les Enfants De Saturne – 2007)

Encores 2

La sentinelle (La Tête En Arrière – 2005)
Paradis Rouge (Les Enfants De Saturne – 2007)


La durée du concert : 1h59

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Luke - Soledad
envoyé par Luke

Emma Pollock - La Maroquinerie. Paris.











Première partie : Sophie Hunger / Ben Weaver


Ce qu’en a pensé Gilles :



« Nombre d'entre vous ne connaissent pas Emma Pollock, je vous rassure : je ne la connaissait pas non plus il y a quelques mois encore. Et puis, à force de lire des critiques élogieuses de son album « Watch The Fireworks », j'ai tout d'abord téléchargé celui-ci, puis acheté après l'avoir écouté une ou deux fois. Et ça aura été l’une des belles surprises de 2007. Évidemment, lorsque j'ai su qu'elle passait à la Maroquinerie, j'ai tout de suite pris mon billet malgré un mois de novembre déjà bien fourni en concerts. Ce soir, je suis encore une fois seul, c'est toujours l'attente qui est longue quand vous n'avez personne avec qui converser. Ouverture des portes, je suis le premier dans la salle, bientôt rejoint par Robert Gil, on en profitera pour discuter. Surprise, le personnel de la Maro commence à installer des sièges dans la fosse, ça c'est un signe qu'il n' y a pas eu beaucoup de locations ce soir, c’est vraiment dommage pour l'artiste. Du coup, je me réfugie vers le fond de la salle, derrière les rangées de siège, pas question de rester assis ce soir.
Première partie du spectacle (il y en aura 2), c'est une artiste du nom de Sophie Hunger qui nous a proposé un set intimiste non dénué d'intérêt : une multi instrumentiste avec une belle voix, et un set bien apprécié par le public. Cette jeune femme suisse a su nous séduire avec son folk assez étrange.
Problème ce soir, il y a encore un autre groupe avant Emma, et ce sera Ben Weaver. Bon, j'ai tout simplement trouvé le set ennuyeux et dénué d'intérêt à mes yeux... toujours du folk mais j'ai pas accroché du tout. La salle a fait le plein maintenant, nous devons être une cinquantaine ce soir, c'est vraiment triste.
22h00, Emma Pollock arrive sur scène avec son groupe, c'est un petit bout de femme, assez loin de l'image qu'elle donne sur la pochette de son album, elle n'est pas vraiment jolie, tout simplement habillée d'une petite robe, de long cheveux noirs, la simplicité même. Emma nous parle en Français, elle est heureuse de jouer à Paris, de boire enfin un VRAI café. Le concert sera le reflet de l'album, avec une alternance de morceaux électriques et d'autres plus calmes à la guitare acoustique. Emma est, signalons-le au passage, une bonne musicienne. Le show débute pas If Silence Means..., suivi de Paper & Glue, très beau : c'est la caractéristique d'Emma Pollock, ses mélodies sont très belles, de la pop douce sachant parfois s'enflammer. Je suis bien derrière, je me laisse bercer tranquillement au rythme des chansons, l'album est passé en revue, je crois que c'est l’un des tout premiers concerts d'Emma en solo. Voila, le temps a filé rapidement, 60 minutes d'un plaisir tranquille. Evidemment, le gros problème dans ce genre de concert c'est qu'il manque la chaleur de la salle, car voir les 3/4 des spectateurs immobiles sur leur chaises n'encourage pas à une ambiance débridée.
Mais bravo à ce petit bout de femme, j'espère que l'avenir lui apportera de beaux espoirs. On sort forcément rapidement de la salle, j'en profite pour acheter un tee shirt, et en allant à ma voiture, je méditerai sur le fait qu'il est parfois dur d'être un artiste de nos jours. »







Emma Pollock est écossaise. Issue d’un groupe qui a hanté la scène indé de Glasgow pendant 10 ans - The Delgados -.








Emma Pollock - guitar and vocals
Jamie Savage - keyboard
Graeme Smillie - bass
Jonny Scott - drums



La durée du concert : 1h00


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Emma Pollock - Paper and Glue