Blogger Template by Blogcrowds

Affichage des articles dont le libellé est BABYSHAMBLES. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est BABYSHAMBLES. Afficher tous les articles

samedi 29 mars 2014

FESTIVAL CHORUS 2014: BABYSHAMBLES - THE JIM JONES REVUE - MADEMOISELLE K ... ~







 






FESTIVAL CHORUS 2014
 

Support Act : MADEMOISELLE K - THE JIM JONES REVUE -



Ce qu’en a pensé Émilie :  

« Sympathique programmation du festival Chorus cette année, qui sort largement du cadre franco-français habituel de l’événement. J’y avais déjà vu The Jim Jones Revue en 2012, ils reviennent, et s’ils n’annulent pas, j’aurais même le droit aux Babyshambles le même jour ! L’organisation n’annonce pas les horaires des groupes, seulement l’ordre de passage, heureusement comme les deux jouent sur la même scène, je n’aurai pas à choisir ; j’aurais certainement opté pour JJR, malheureusement trop habituée à ne pas attendre grand-chose de Pete Doherty…

Gwladys et moi nous rendons donc au festival à l’ouverture par prudence, même s’il semblerait que nous allons devoir attendre pas mal. Même pas une route à traverser pour aller à un concert, c’est quand même très appréciable ! Il y a déjà une bonne queue, une seule entrée même s’il y a donc maintenant deux scènes sur le parvis de la Défense. Mais comme il n’y a aucune fouille, cela avance vite. Pas de Magic Mirror pour moi cette année, les Babyshambles, plus ou moins headliners de cette journée, étant programmés dans une « salle » plus grande, un chapiteau plutôt impersonnel, c’est dommage mais bon, ce n’est pas le plus important. Il faudra prendre notre mal en patience, les Babyshambles ne jouant qu’à 22h40, et JJR à plus de 21 heures, mais nous avons Mademoiselle K en apéritif.
A priori très négatif pour moi, souvenirs de quelques clips en français d’il y a quelques années. Mais maintenant la plupart des chansons sont en anglais, cela passe mieux, et si l’électro dansante est tout sauf ma tasse de thé, le concert me paraîtra plutôt bien, et même Gwladys, pourtant souvent réfractaire au chant féminin, a apprécié. Annoncé comme quatuor sur sa page Wikipédia, le groupe français officie en trio ce soir, Katherine Gierak au chant et à la guitare étant accompagnée d’un guitariste et d’un batteur. La demoiselle aime être le centre d’attention, tutoie le public ce qui m’énerve au plus haut point, veille à ce que l’on remarque les petits points verts qui ornent le bout de ses seins, mais ne parle finalement pas énormément, alors ça passe. La voix est bien plus correcte que ce que j’aurais cru, l’ensemble est pro, par manque d’affinités musicales je ne pense pas que je retournerais volontairement les voir, mais je n’ai pas non plus fui en courant. Katherine finit le concert par un slam, prouvant par là-même que sa passion pour le rock n’est pas qu’un but commercial, ce que j’avais tendance à croire avant de venir. Et puis sa dédicace aux voisins qui nous emmerdent m’a bien plu, vu qu’on s’était tapé de la perceuse une bonne partie de l’aprem…

L’attente est encore longue jusqu’à JJR, heureusement comme la salle se vide un peu (probablement l’attrait de Toybloïd, groupe de la nièce de Nicola Sirkis), nous pouvons nous poser sur la barrière tout à gauche. J’avais bien aimé Toybloïd en première partie de The Offspring au Bataclan en 2012, mais je dois faire l’impasse, je tiens à être bien placée. Et Gwladys encore plus, vu qu’elle verra les Babyshambles pour la première fois. Par instinct, je me lève au début du soundcheck de JJR, et je fais bien, car les gars font tout eux-mêmes.
On entendra ensuite Jim faire ses vocalises pour se chauffer la voix, avant que le quintette entre en scène sous un déluge de décibels. Septième concert de JJR pour moi (ça aurait dû être le huitième, mais j’ai zappé celui de Cergy en novembre pour diverses raisons), je suis habituée à ce que ça soit fort, mais là même avec les bouchons c’est limite… Enfin ça passe car le son reste correct, on distingue bien tous les instruments, et c’est le genre de groupe qui s’écoute à fond, mais j’aurais bien fait sans ce volume sonore quand même. Le set sera court, et la seule chanson calme sera Seven Times Around The Sun et ses chœurs a capella. Jim fera plaisir aux photographes présents sur les premiers morceaux, showman comme à son habitude. Je suis plutôt proche de Rupert, et profite à fond de ses poses de guitar hero. C’est beaucoup trop court (dans les quarante minutes), il manque pas mal de classiques (Elemental ) mais comme d’habitude avec JJR (et encore davantage avec cette setlist raccourcie), il n’y a aucun temps mort et le public que l’on aurait pu croire récalcitrant (moitié festivalier, moitié groupies de Doherty) semblera conquis. Gwladys a bien aimé, alors qu’elle n’est pas du tout branchée rock 50’s. De mon côté, c’était bien sûr gagné d’avance, j’ai souvent dit que JJR était l’un des meilleurs groupes que j’ai vu sur scène, si ce n’est LE meilleur groupe, et mon avis ne changera pas d’un iota ce soir. Mais du coup j’appréhende un peu le passage des Babyshambles derrière. Certes, j’adore leurs chansons, et j’ai trouvé pleins de petits côtés sympathiques à leur set sacrément foutraque du Zénith en octobre dernier. Mais cela reste quand même, à l’opposé de JJR, l’un des groupes les plus faibles scéniquement que j’ai eu l’occasion de voir, d’un strict point de vue musical, et puis il y a toujours l’appréhension d’avoir Pete complètement défoncé, spectacle qui peut plaire à certains, mais j’ai eu la chance de les voir deux fois dans des conditions « correctes », j’espère ne pas avoir à faire connaissance avec le Pete des tabloïds…

Gwladys espérait que les Babyshambles viendraient eux aussi pour le soundcheck, mais il ne faut pas rêver non plus. Malgré la configuration festival, la pochette du dernier album Sequel To The Prequel orne le fond de la scène. Lorsqu’à l’horaire prévu de montée sur scène, les groupies hurlent, je maudis ces gamines qui glapissent au moindre truc… jusqu’à ce que je pige que Pete est derrière le rideau, trahi par son sempiternel chapeau. Alléluia, le groupe est à l’heure et au complet !
Mick Whitnall qui est de notre côté à la guitare me paraît avoir pris un sacré coup de vieux ce soir, et Pete comme à son habitude semble un peu absent, mais le quintette des Babyshambles est bel et bien là à quelques mètres de nous, c’est déjà ça. Et d’entamer le concert sur Crumb Begging Baghead, vous n’allez pas me croire, je ne vais pas me plaindre de la setlist dans cette chronique, c’est mon morceau préféré ! J’ai peur au tout début, Pete semble bafouiller, paraît s’intéresser à tout sauf au public, mais les trente premières secondes du morceau passé, la machine se met en route, et je frôle l’extase. Mick assure sur sa guitare, empli de stoïcisme (rien à voir avec Rupert Orton) mais sacrément efficace tout de même. À droite, Drew McConnell à la basse paraît heureux comme un gosse, tout comme le jeune batteur de la formation,  Adam Falkner. Le multi-instrumentiste Stephen Large apporte une variété appréciable, permettant notamment l’ajout de cuivres. Le groupe enchaîne les tubes imparables (Pipedown, Delivery, le petit nouveau Nothing Comes To Nothing) avec une facilité déconcertante. Pete ne chante pas toujours juste, mais on n’est pas là pour ça. Le seul reproche à faire à ce début de concert, c’est le son, beaucoup, beaucoup trop fort ! Ce qui passait pour JJR gâche le plaisir sur les popsongs plus délicates des Babyshambles, c’est insoutenable sans bouchons, et après quelques morceaux, cela devient fatigant même avec des protections auditives. Et pourtant, Dieu sait que j’ai de la résistance de ce point de vue là ! On verra même une enceinte danser, bon ça c’était plutôt drôle. Dommage, on frôlait la perfection sur ce début de concert ! Encore heureux que Pete ne prend pas la guitare sur tous les morceaux. L’intermède reggae I Wish reposera un peu nos oreilles, entraînante et facile à retenir, la chanson remportera un franc succès. Le groupe n’a pas fini de me faire plaisir, jouant d’autres perles de Shotter’s Nation comme Baddie’s Boogie ou encore Side Of The Road. 


Par rapport au Zénith, le coup de mou de milieu de concert avec des titres que je trouve personnellement plus faibles, comme UnBilo Titled, ne se fera pas trop sentir. Pete ne carbure bien sûr pas à l’eau et lorsqu’il essaiera de retirer sa veste APRÈS avoir mis sa guitare, un roadie devra lui venir en aide, idem après qu’il ait réussi à emmêler son fil de micro en un insoluble imbroglio. Mais au final, on a plus l’impression d’avoir en face de nous un gosse de dix ans qu’un mec défoncé, ses cheveux commencent à grisonner mais son sourire, lui, est celui d’un enfant qui ouvre ses jouets un matin de Noël. C’est touchant, cette envie de jouer évidente et cette complicité entre les membres du groupe, dommage que la drogue vienne parfois tout gâcher, mais ce soir c’était parfait. Bon, parfait, le mot est peut-être un peu fort, les intros sont toutes méconnaissables car Pete reste incapable de suivre la setlist, et le groupe doit s’adapter. Mais au final, on reconnaît toujours la chanson après quelques instants de flottement. Et puis du coup, je peux me dire que Pete a volontairement déplacé Crumb Begging Baghead, prévue plus tard, en ouverture de set, rien que pour moi ;-)

Un concert des Babyshambles n’en serait pas vraiment un sans les facéties de Peter, un nouveau chapeau lui ayant été offert, il essaye les deux, nous demande notre avis, et décide de garder le nouveau. Tant mieux, j’aime l’harmonie des couleurs, le précédent qui était marron n’allait pas trop avec son costume noir de mon point de vue. Un costume qui lui est d’ailleurs un peu grand, on le verra de temps à autre remonter un peu son pantalon. C’est étrange car j’ai au contraire trouvé qu’il avait pris du poids, ce qui n’est pas un mal, lui qui a d’habitude l’air si chétif. Le vieux chapeau marron finira dans le public, certains ont dû s’entretuer à ce moment. Pete jouera aussi à la corde à sauter avec son fil de micro, me rappelant fortement Eddie Argos à cet instant, les deux chanteurs partageant leur haute stature et leur côté so british. En moins amusant, on a eu les mégots jetés dans le public, et j’ai craint que le pied de micro ne suive, crainte heureusement infondée. Mais bon, il faut bien qu’il joue un peu à la rock star aussi.

On approche de la fin, même si le groupe était à l’heure, une chanson passera à la trappe parmi celles prévues sur la setlist (toutes les autres seront jouées même si tout était dans le désordre, je ne suis d’ailleurs même pas certaine de l’ordre au final). Malheureusement, la petite oubliée sera 8 Dead Boys, et merde je me plains quand même finalement. Drew fait signe à Pete qu’il faut conclure, nous n’aurons donc pas de rappel, le groupe attaquant son hymne fétiche, Fuck Forever. Ceci après que Pete nous ait annoncé « Bon, ça suffit » ce qui me fera littéralement éclater de rire, pas encore au point le français, dit comme cela on aurait cru entendre « bon, vous me faites chier, encore une et je me casse » alors qu’il voulait certainement tout simplement dire que ce serait la dernière chanson. On te pardonne Pete, même si tu la massacres à l’occasion, on sait que tu adores la langue française, même si des fois, on aimerait peut-être que tu passes à autre chose (le nombre de fois où on a eu le riff d’intro des Copains d’Abord ce soir dépasse l’entendement). 


Fuck Forever donc conclut en beauté un set plus que convaincant. En dehors du son pourri et des intros un peu foireuses, je citerai dans les points négatifs la montée sur scène d’un fan un peu cinglé qui m’aura bien fait peur (encore une sécurité plus que limite, le gars voulait juste serrer Pete dans ses bras et celui-ci s’exécuta de bonne grâce, mais ça aurait pu être dangereux). Et Gwladys se plaindra de l’absence de Farmer’s Daughter, comme quoi je ne suis pas la seule obsédée côté setlist sur cette Terre ! Mais un très bon concert dans son ensemble, frôlant même la perfection si on s’en tient aux standards des Babyshambles, capables du meilleur comme du pire. Ce que le groupe perd en qualité musicale (mais leurs morceaux restent quand même de sacrés tubes aux mélodies accrocheuses), il le gagne en spontanéité et en naturel, ce qui est assez rare par les temps qui courent pour être souligné.

J’ai appris après coup que les membres de JJR ont signé des autographes au stand de merch, je suis un peu déçue mais j’ai déjà des dédicaces de Jim et Rupert, et le concert des Babyshambles ce soir valait le fait de rester sur la barrière pour s’assurer une bonne place (de toute façon, Jim me fait peur :D). Nous sommes plus que fatiguées par cette longue soirée et le volume sonore excessif, mais c’était excellent et j’ai hâte de connaître le programme de l’année prochaine. Merci aux organisateurs de Chorus pour cette programmation et les petits plus (absence de fouille, vestiaire gratuit) qui font du festival un endroit convivial et agréable (même si j’espère l’année prochaine me rendre au Magic Mirror plutôt qu’au chapiteau). Et par pitié, baissez un peu le son…
»





photos de Yann Busson


Mademoiselle K est un groupe français de rock, composé de quatre membres, emmenés par Katerine Gierak.

(http://www.mademoisellek.fr/)
(https://www.facebook.com/01mademoisellek?hc_location=timeline)


---

The Jim Jones Revue est un groupe londonien aux tendances rock 'n' roll et garage formé en 2007. Leurs inspirations viennent tout droit de leurs idoles : Little Richard, MC5, Chuck Berry, The Sonics, Jerry Lee Lewis... C'est de la France que le buzz a démarré. 

(http://www.jimjonesrevue.com/website/home)
(http://www.facebook.com/thejimjonesrevue)
 
---

Babyshambles est un groupe de rock anglais originaire de Londres, formé en 2003 par Peter Doherty, ancien membre des Libertines. 

(http://babyshambles.net/)
(https://fr-fr.facebook.com/babyshambles)


2006 : Ça me vexe
2008 : Jamais la paix
2009 : Live
2011 : Jouer dehors



Albums Studio
The Jim Jones Revue (Punk Rock Blues Records) (2008)
Burning Your House Down (Punk Rock Blues Records / PIAS Recordings) (2010)
The Savage Heart (2012)

Compilations

Here To Save Your Soul (Punk Rock Blues Records) (2009)
Down in Albion (2005)
Shotter's Nation (2007)
Sequel to the Prequel (2013)



MADEMOISELLE K


Katerine Gierak : Vocal & guitar
Pierre-Antoine Combard dit « Peter » : Guitar
Pierre Louis Basset dit « Pilou » : Bass & Backing Vocals
David Boutherre : Drums & Backing Vocal




THE JIM JONES REVUE 

Jim Jones : Vocal & Guitar
Rupert Orton : Guitar
Henri Herbert : Keyboard
Gavin Jay : Bas
Nick Jones : Drums

 

BABYSHAMBLES

Pete Doherty – lead vocals, rhythm guitar, sitar, lyrics (2003–present)
Mick Whitnall – lead guitar, lyrics (2006–present)
Drew McConnell – bass guitar, backing vocals (2004–present)
Adam Falkner – drums and percussion (2013–present)

THE SETLIST
BABYSHAMBLES

Crumb Begging Baghead (Shotter's Nation – 2007)
Pipedown (Down in Albion – 2005)
Delivery (Shotter's Nation – 2007)
Nothing Comes To Nothing (Sequel To The Prequel – 2013)
I Wish (The Blinding Ep – 2006)
Baddie’s Boogie (Shotter's Nation – 2007)
UnBilo Titled (Shotter's Nation – 2007)
Side Of The Road (Shotter's Nation – 2007)
Fall From Grace (Sequel To The Prequel – 2013)
Maybelline (Sequel To The Prequel – 2013)
Penguins (Sequel To The Prequel – 2013)
Fireman (Sequel To The Prequel – 2013)
Killamangiro (Down in Albion – 2005)
Dr. No (Sequel To The Prequel – 2013)
Unstookie Titled (Shotter's Nation – 2007)
Fuck Forever (Down in Albion – 2005)



 Time Set : 1h00

AFFICHE / PROMO / FLYER
 






jeudi 3 octobre 2013

BABYSHAMBLES ~ Le Zenith. Paris.


 


 




 SEQUEL TO THE PREQUEL TOUR 2013
 
Support Act : HILL VALLEY


Ce qu’en a pensé Émilie :

« Après la quasi-perfection de l’Olympia des Pixies lundi soir, je peux vous dire que je traîne les pieds pour le Zénith des Babyshambles. Je les ai vus une seule et unique fois, à la Fête de l’Humanité en 2008. Ce n’était pas un massacre comme ils savent apparemment faire parfois, mais ce n’était pas non plus le concert du siècle. Cela dit, comme j’aime beaucoup leurs albums, j’ai décidé de ne pas faire l’impasse, et me voilà en route. À mon arrivée, les gradins du Zénith sont déjà bien remplis au centre, et je n’ai pas très envie d’aller sur les côtés (encore moins en fosse, vu mon état : pharyngite + dent de sagesse arrachée la veille, ce qui ne m’aide pas du tout à me sentir motivée). Mais je repère quelques sièges libres tout en haut derrière la console son, et à ma grande surprise, il est autorisé de s’y asseoir. Inconvénient : je suis presque aussi loin de la scène qu’il est possible de le faire dans cette salle. Avantage : pas de spectateurs devant moi, la vue est clairement dégagée, et je suis pile en face. De surcroît, la dame à l’entrée n’autorise pas les gens à venir s’accouder à la barrière qui se trouve derrière la console, donc aucune gêne visuelle, à aucun moment de la soirée.

On commence avec les Français de Hill Valley. Je vais éviter de m’étendre sur leur performance, pas trop mon truc. Je n’aimais pas la voix du chanteur, et faire asseoir la fosse, Eddie Argos l’a fait avant lui. Sa manière de tutoyer le public me faisait penser à Frank Dubosc, et ce n’est pas le genre de chose qui allait me mettre de bonne humeur. Musicalement, ça se veut bourrin, mais ça reste électro (cela dit, je n’ai pas vu de claviers sur scène, alors que j’en ai définitivement entendu un : bon, étant donné mon éloignement, on va leur laisser le bénéfice du doute…). Pour couronner le tout, c’est très fort, je n’ai décidément pas de chance de ce point de vue-là ces derniers temps. Pourtant, là, je ne suis pas collée dans les enceintes…

Le chanteur aura au moins eu le mérite de nous rassurer sur la présence de Mister Doherty. À 21 heures, la scène semble prête, le fond à l’effigie du dernier album en date, Sequel to the Prequel, est dévoilé (très belle pochette, signée Damien Hirst)… ah mais non, fausse alerte, les roadies continuent de s’activer. Trente minutes plus tard, le groupe fait son entrée. Un retard finalement raisonnable vu le palmarès pas très glorieux de la bande de ce point de vue, mais forcément, avec Pete, l’attente s’accompagne forcément d’un doute sur la tenue ou non du concert, et s’avère tout de suite plus stressante. Pour ma part, j’étais carrément partie en me disant que peut-être le concert n’aurait pas lieu, pour limiter ma déception. Je le reconnais, je n’en attendais pas vraiment grand-chose de ce concert. Alors, verdict ?

 
Les Anglais ouvrent sur Pipedown, je remue déjà sur ma chaise grâce à cet excellent morceau du premier album, mais le volume sonore est toujours à la limite du supportable. Avec la Kinksienne Delivery et la petite nouvelle Nothing Comes To Nothing, le quatuor à présent quintette avec l’addition du multi-instrumentiste Stephen Large, maintient le cap. On continue dans la nouveauté avec Fall From Grace, comme je n’en suis pas très fan, je décide de tester les bouchons sur celle-là, et à ma grande surprise, sous le déluge de décibels, le son est très bon ! J’ai même regretté de ne pas les avoir sortis plus tôt. Une autre nouveauté, puis une B side, le groupe ne fait pas dans la facilité, mais assure. Rien à voir avec leur récent passage au Grand Journal, pas franchement bon (par la faute de Pete, le reste du groupe ayant par contre bien progressé). Après une touche de reggae grâce à Beg, Steal or Borrow, Killamangiro réveille le public. Pas pour longtemps, puisque Pete décide à présent de s’offrir un petit intermède solo acoustique. Pas forcément désagréable, mais pas vraiment à sa place non plus dans un concert étiqueté Babyshambles. L’une desdanseuses de Peter, Céline, viendra le rejoindre au chant pour interpréter une composition inédite, Dust On The Road, avant une cover des Libertines. J’aime bien, mais je préfère quand même que le groupe revienne. La coupure acoustique a rabaissé mon intérêt, mais une sublime version de la jazzy There She Goes va me faire revenir dans le concert. Pourtant, d’après la chronique du bassiste Drew McConnell dans le Huffington Post, la chanson n’était pas prévue, le nouveau batteur Adam Falkner la connaissant à peine, mais Pete n’en faisant qu’à sa tête, le groupe a dû s’aligner. Et il l’a fait de fort belle manière. Alors ce n’est pas non plus la perfection absolue, mais si l’on excepte les montées (mal maîtrisées) de Pete dans les aigus et sa désagréable manie de marquer le rythme de la chanson en tapotant dans son micro, on y était presque, quand même. Et le groupe ne s’arrête pas là, faisant danser le public sur un I Wish d’anthologie, pendant lequel les oh oh oh oh du titre sont repris en chœur par un Zénith certes loin d’être complet, mais suffisamment rempli pour qu’il y ait de l’ambiance (je les entendrai même encore dans le métro, ces fameux oh oh). J’aurai le droit à un dernier grand moment sur 8 Dead Boys, l’un de mes morceaux préférés, avant qu’arrive le rappel.

Après une très belle intro au clavier de Stephen qui est décidément un excellent musicien, les ballerines de Pete sont de retour pour un titre solo de la star de la soirée (qui se verra offrir par ses fans un… soutien-gorge qu’il accrochera sur son pied de micro), mais le groupe au complet interprète le titre, heureusement serais-je tentée de dire. Pete veut faire plaisir au public parisien, il tente d’imiter le chanteur de Hill Valley pour faire asseoir la fosse, avec difficulté car plusieurs années de vie parisienne n’auront pas rendu son français parfait, loin de là. Il ne se décourage pas et enchaîne avec un massacre en règle de la Marseillaise, que j’ai trouvé plaisant pour ma part (peut-être pas dans le sens premier du terme, disons que j’étais écroulée de rire sur mon siège). Mais l’intention est louable, et Pete en rajoute même une couche avec Les Copains D’Abord. Doherty en roue libre dans toute sa splendeur. L’exercice n’est pas maîtrisé du tout, c’est le moins que l’on puisse dire, mais le côté spontané et « what the fuck » du truc remonte le niveau, et j’ai sincèrement bien aimé ce passage. Et les « je t’aime Drew, je t’aime Mick » étaient franchement adorables.

Le groupe entame maintenant Albion, morceau d’excellente facture que Pete viendra interrompre par un nouvel extrait de Marseillaise (ça commence à bien faire là) puis par un bout de Twist & Shout (cover déjà plus à sa place, mais seulement si elle avait été jouée à un autre moment). Le groupe achève le morceau, mais le mal est fait : ce qui aurait pu être un beau moment de communion avec le public a tourné à l’absurdité la plus complète. Dommage ! Une dernière nouveauté avec Fireman, et c’est l’heure du grand final sur Fuck Forever, chaotique mais sympathique.

Alors, que conclure de ce concert ? J’en suis sortie plutôt contente, mais parce que de nombreux points m’ont aidée à l’apprécier, ce qui n’était pas forcément le cas de tout le monde. Déjà j’avais des bouchons d’oreilles, et c’était un peu indispensable ce soir. Ensuite, comme je l’ai déjà dit, je n’en attendais pas grand-chose. Mais malgré la piètre opinion que j’ai de leurs prestations scéniques, j’adore une bonne partie de leur discographie, ce qui aide indéniablement à rentrer dans le concert. Enfin, j’étais loin, ce qui m’aura certainement épargné le fait de voir Pete en mauvais état. Pour toutes ces raisons, j’ai trouvé le concert franchement bon. Il ne faut pas se leurrer, si je devais ordonner tous les concerts que j’ai vus par ordre de préférence, celui-ci ne serait quand même pas très haut dans le classement (surtout que j’ai déboursé quasiment le même prix que pour les Pixies !). Mais je retiens tout de même de très bons moments (Pipedown, There She Goes, I Wish) et aussi une spontanéité finalement peu présente dans le monde des concerts en général et qui faisait bien plaisir à voir. Si l’on parvenait à faire abstraction des quelques approximations et couacs de ce soir (Albion en tête), on pouvait même trouver ce concert excellent. Pete était entièrement responsable de ces problèmes, mais c’est aussi lui qui apporte au groupe son petit grain de folie. Et à bien y réfléchir, même s’il m’énerve souvent, je ne suis pas sûre de vouloir qu’il change…
»






photos de robert gil



Babyshambles est un groupe de rock anglais originaire de Londres, formé en 2003 par Peter Doherty, ancien membre des Libertines.

Down in Albion (2005)
Shotter's Nation (2007)
Sequel to the Prequel (2013)



 BABYSHAMBLES

Pete Doherty – lead vocals, rhythm guitar, sitar, lyrics (2003–present)
Mick Whitnall – lead guitar, lyrics (2006–present)
Drew McConnell – bass guitar, backing vocals (2004–present)
Adam Falkner – drums and percussion (2013–present)
+
Stephen Large  multi instruments, keyboards

THE SETLIST

 Pipedown (Down in Albion – 2005)
Delivery (Shotter's Nation – 2007)
Nothing Comes To Nothing (Sequel To The Prequel – 2013)
Fall From Grace (Sequel To The Prequel – 2013)
Farmer’s Daughter (Sequel To The Prequel – 2013)
The Man Who Came To Stay (B side)
Beg, Steal Or Borrow (The Blinding Ep – 2006)
Killamangiro (Down in Albion – 2005)
Dust On The Road (Pete solo acoustic with Céline Cipolat)
What A Waster (Pete solo acoustic, The Libertines Cover)
Unbilo Titled (Shotter's Nation – 2007)
There She Goes (Shotter's Nation – 2007)
I Wish (The Blinding Ep – 2006)
Seven Shades Of Nothing (Sequel To The Prequel – 2013)
8 Dead Boys (Down in Albion – 2005)

Encore

For Lovers (Peter Doherty Cover)
La Marseillaise (Rouget de Lisle Cover)
Les Copains D’Abord (Georges Brassens Cover)
Albion (+ extraits de La Marseillaise, Twist And Shout) (Down in Albion – 2005 +  Rouget de Lisle, The Beatles Covers)
Fireman (Sequel To The Prequel – 2013)
Fuck Forever (Down in Albion – 2005)

 Time Set : 1h30

AFFICHE / PROMO / FLYER