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jeudi 22 avril 2010

CRYSTAL ANTLERS ~ El Moby Dick Club. Madrid. Espagne.













Opening : TIMES NEW VIKING




Ce qu’en a pensé Eric :

« Ce soir, après la sophistication grand public pour stades de Mika, et l'expérimentation arty pour intellectuels de Sonic Youth, on arrive à l'autre bout du spectre : une toute petite salle (le joli Moby Dick Club) pour deux groupes qui font dans ce qu'on appelle le "lo fi", c'est à dire la version américaine et DIY de l'éthique punk... Son basique, production évacuée, enregistrement à la maison, technique rudimentaire, la musique dans ce qu'elle a de plus "près des gens", sans filtre ni maquillage. Ce qu'il y a de dur avec le lo-fi, c'est qu'on est tellement habitués au "poli" de la culture de masse comme de l'art officiel qu'il faut souvent un peu d'efforts pour reconnaître les "perles dans la fange". Mais ce qu'il y a de bien avec le lo-fi, c'est que lorsque talent il y a, il nous touche beaucoup plus "au cœur" et "à l'âme"... ce qui, de nos jours, devient un véritable luxe !

Voilà donc pourquoi je suis là pour cette soirée qui s'annonce longue, avec deux groupes qui partagent la tête d'affiche. Je connais un peu l'un des deux, Crystal Antlers, souvent qualifié de Nirvana psychédélique, à cause des hurlements du chanteur qui évoquent Cobain au plus mal, et du son de l'orgue qui lorgne du côté des Doors. Quant à l'autre, Times New Viking (merveilleux nom de groupe en forme de jeu de mot avec la police de caractères "Times New Roman"), je ne l'ai jamais écouté, mais il m'a été chaudement recommandé par mon ami Gilles B.

Oui, la soirée s'annonce longue, d'autant que l'ouverture des portes est retardée d'une petite demi-heure, pour cause d'arrivée tardive de TNV (on nous annonce aussi que Crystal Antlers est par contre toujours perdu dans les bars madrilènes !). Heureusement qu'il fait beau (mais frais), l'attente n'est donc pas désagréable... On voit d'ailleurs arriver (et on en est soulagés) les musiciens de Crystal Antlers qui débarquent d'un van avec une partie de leur matériel... Pas sûr qu'il y ait un sound check ce soir !

New Times Viking est en fait un trio, dans une configuration peu ordinaire : un guitariste renfermé et concentré (Jared Phillips) qui déchaîne le tonnerre sur son Marshall poussé à fond ; un batteur qui chante et qui met l'ambiance (Adam Elliott) ; une jolie organiste qui chante aussi (Beth Murphy). Tous trois ont l'allure banale (ou le manque absolu de style...) de l'Amérique moyenne, trompant donc bien leur monde.... Le volume sonore est terrifiant dans cette petite salle, et tout le monde recule d'un pas en s'empressant d'enfiler boules quiès et bouchons auditifs... Sauf moi bien sûr qui, fidèle à mes principes qui me dictent mon attitude depuis plus de 30 ans, me laissent planter à 2 mètres du Marshall qui fume presque. Et la musique dans tout cela ? Eh bien, une sorte de punk rock hardcore parsemé de mélodies pop un peu rachitiques, construit sur la combinaison des deux voix (masculine et féminine) et sur les riffs énervés, ultra-saturés de Jared. L'aspect passablement déconstruit de nombre de morceaux bride quand même la fulgurance dont on sent le groupe capable... Mais bon, on est bien d'accord depuis le début que c'est le principe même de cette musique, pas de concessions faites aux plaisirs faciles ! En un peu plus de 45 minutes, NTV enchaînera 21 morceaux sans une pause pour nous laisser applaudir, et sans vraie communication avec nous : car si Adam, le batteur, parle beaucoup, c'est toujours sur les riffs de son acolyte, ce qui rend tous ses petits discours incompréhensibles, de toute manière... A la fin, je demande poliment la set list à Jared qui démonte son matériel, et je dois dire que le jeune homme, que je félicite chaudement pour sa prestation apocalyptique, est beaucoup plus agréable que son attitude scénique ne le laissait présager.

L'entracte permet le changement complet de tout le matériel, à l'exception d'une partie de la batterie qui est, me semble-t-il complétée par des caisses claires et cymbales différentes... Sur la droite de la scène, j'ai désormais devant moi des percussions, et l'ampli Fender du guitariste qui a remplacé le gros Marshall... Mais je suis déjà sourd, de toute manière !

Le Moby Dick Club est maintenant bien rempli pour Crystal Antlers, ce qui fait quand même plaisir à voir : au final, il y a vraiment un public rock à Madrid, même pour des artistes aussi peu connus, malgré la petite taille de la ville (ce n'est quand même pas Paris, ni Londres !). Mais ce qui me frappe d'abord lorsque les 5 musiciens de Crystal Antlers montent sur scène, c'est que Johnny Bell, le bassiste chanteur (hurleur plutôt) - ayant revêtu un gilet de chantier sans doute dérobé au cours de leur ballade dans Madrid, gilet qu'il jettera à la fin du concert dans la foule - est un quasi sosie de... Jack Black ! A part cela, il y a, comme chez Times New Viking, une jolie fille aux claviers, mais je ne la verrai pas beaucoup d'où je suis placé, sur la droite, et, particularité intéressante (cela fait un peu "raciste" de le signaler, mais ce n'est pas si courant dans le rock indie...), il y a un percussionniste black - d'ailleurs bien allumé - en face de moi. J'attendais deux claviers, mais le sixième musicien de Crystal Antlers n'est pas là : pas grave, Cora Foxx assurera très bien toute seule l'ambiance "Farfisa" qui caractérise le groupe ! Deux évidences dès les premières mesures du concert : comme sur l'album, "Tentacles", la musique de Crystal Antlers est en permanence dans la zone rouge, celle de l'hystérie (même un peu désamorcée par le fameux son "low-fi", comprenez en l'occurrence "pourrave") : ensuite, par rapport à la froide impassibilité de Times New Viking, on a maintenant droit à un groupe "déchaîné", qui "vit" intensément sa musique. Et ça fait du bien ! Oui, les 50 minutes qui vont suivre vont être intenses, et finalement assez généreuses, même s'il règne quand même dans cette musique un sentiment d'uniformité qui finit par gêner un peu. On finit d'ailleurs par s'engourdir un peu sous cette lave brûlante qui se déverse en continuité de la guitare d'Andrew King, juste en face de moi, et il faut les quelques morceaux un peu plus singuliers de Crystal Antlers pour nous secouer un peu : Andrew, la meilleure "chanson" du dernier album, une chanson presque facile, et surtout, le dévorant Tentacles, brûlot grunge qui montre que Crystal Antlers pourrait être un groupe qui cogne sans merci, s'il ne préférait pas les morceaux plus complexes. On finit en effet par une longue plage à la fois hypnotique et brûlante, qui aurait sans doute dû servir de rappel, sauf que la salle doit "fermer" pour se transformer en night club et que Crystal Antlers, du fait du retard pris, a accéléré un peu son set. Je discute un moment avec Andrew quand il vient me serrer la main et que je le complimente pour l'intensité de leur set.

Au final, même si je ne dirai pas que j'ai vu ce soir deux groupes "géniaux", j'ai quand même constaté la vitalité et la créativité de la musique actuelle, en tout cas dans sa frange la plus "avant-gardiste". Une bonne conclusion donc pour cette semaine riche en sensations musicales variées...  »





photos de eric





Times New Viking est un groupe d’indie rock lo-fi originiare de Columbus dans l’Ohio. Maîtres du DIY, le groupe compose une musique pop saturée un peu crade.


(http://www.myspace.com/timesnewviking)




Crystal Antlers est un groupe de lo- fi rock,  avec un mélange de noise, grunge et psychédélisme 70s, de Long Beach, California, qui s’est fait connaître en 2008.


(http://www.myspace.com/crystalantlers)
 

 

 •    EP (2008) (self-released)
    •    Tentacles (2009)






 •    Johnny Bell – bass, woodwinds, vocals
    •    Andrew King – guitar
    •    Cora Foxx – organ
    •    Kevin Stuart – drums
    •    Damian Edwards – percussion
    •    Errol Davis – guitar, organ






TIMES NEW VIKING




La durée du concert : 0h46

CRYSTAL ANTLERS 




La durée du concert : 0h52


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THEE SILVER MT ZION ~ L'Alhambra. Paris.











Opening: Faustine Seilman





Ce qu’en a pensé Gilles B. :

« Difficile de parler d’un groupe aussi indéfinissable, dont le nom même suscite l’interrogation. Je connais très peu Thee Silver Mt Zion, j’ai juste en mémoire leur avant-dernier album, le seul que je possède, et même avec cela, je serais bien incapable de définir leur musique. Eh c’est bien pour cela que je suis à l’Alhambra ce soir, pour essayer d’éclaircir le mystère qui plane autour de ce groupe, pour essayer de comprendre.

18h30 : ouverture des portes, il y a encore peu de monde, et je me dirige au premier rang, presque plein centre. Je pensais être seul ce soir, mais à ma grande surprise, Armelle est là. La salle se remplit peu à peu, et tout compte fait, ne sera pas loin d’être pleine.


Et tout d’abord, la première partie, c’est une jeune artiste française du nom de Faustine Seilman qui va l’assurer. Elle prend place sur scène derrière un grand piano électrique, elle est entourée d’un groupe de composition classique, c'est-à-dire guitare, basse et batterie.  Il est difficile de définir son style, de la pop assez classieuse, parfois austère. Le jeu de guitare du guitariste, en l’occurrence son frère, vient apporter une touche plus colorée. Je n’ai pas grand-chose d’autre à ajouter à propos de ce show qui durera 39 minutes, si ce n’est qu’on a bien senti tout de même que la jeune femme affichait un certain trac, mais elle s’en est sorti de belle manière… même si je dois bien avouer que l’ennui guettait par moments.

Les amplis sont disposés en arc de cercle, formant ainsi une sorte de cocon protecteur, le groupe est une grande famille, et la disposition de leur matériel montre qu’ils sont soudés, même si c’est au détriment des spectateurs situés devant la scène mais sur les côtés…bizarre, tout de même. Kata vient me voir, et m’annonce tout de go qu’il n’y aura pas de set list, et que le groupe interprétera quelques morceaux d’une durée d’environ 20 minutes chacun…

Et c’est sous une ovation que les 5 membres de Thee Silver Mt Zion arrivent sur scène : en face de moi, pieds nus, la co-fondatrice du groupe et violoniste, Sophie Trudeau, qui fait face à son homologue féminine Jessica Moss, elle aussi au violon. Voilà l’une des particularités du groupe, les violons qui sont utilisés plutôt comme des instruments rythmiques, mais qui souvent marquent le ton de chaque morceau, encore plus que la guitare de Efrim Menuk, le gourou du groupe, une espèce de hippie, avec un look à la Frank Zappa (je l’ai d’ailleurs vu dehors en attendant l’ouverture des portes, et je l’avais tout d’abord pris pour un clochard !). Par chance, Efrim donne le titre de chaque morceau qu’ils vont jouer, et le concert débute par Metal Bird Part 1 & Part 2, l’un des morceaux que j’ai préféré ce soir, car le plus « cohérent », et aussi l’un des plus abrasifs, surtout dans sa première partie où le son de la guitare et celui des deux violons se mêlaient pour ne former qu’un seul et même maelstrom, le tout surmonté par la voix haute et plaintive d’Efrim. Ce premier morceau ne durera pas loin d’un quart d’heure. Puis commence la séance de questions/réponses, des séquences qui vont se dérouler après chaque morceau, comme pour que les musiciens puissent récupérer et décompresser. Car oui, certains morceaux les mettent à l’épreuve. La première question, en fait la seconde car le sujet Goodspeed Black Emperor sera vite écarté par Efrim (n’oublions pas que ce soir, c’est un public presque fanatique qui est là, un public connaissant pour la plupart l’entière discographie et la genèse du groupe, ce qui fait que, quelque part, je suis un intrus au milieu de tout cela, moi qui cherche juste à comprendre...), la première véritable question disais-je donc : « What’s the meaning of life ? » « The meaning of life ? », répond Efrim, « Beer, Pussy & Hash ! »… Le personnage, on s’en apercevra tout au long de la soirée, est doté d’un humour corrosif. Et maintenant, voici un long morceau… C’est ainsi qu’est introduit Black Waters Blowed et Engine Broke Blues, c’est parti pour plus de 20 minutes de musique parfois éprouvante : j’ai beaucoup de mal à intégrer tous ces moments de vide où les instruments chuchotent presque, puis ce sont de grandes envolées qui semblent désordonnées, les violons sont pris de folie, et la voix d’Efrim, toujours elle, semble psalmodier… D’ailleurs, par moments, j’avais l’impression d’entendre Peter Gabriel (ben oui, celui de Genesis) chanter, tant la tonalité des deux voix est parfois semblable. Difficile d’adhérer à 100% à cette musique d’une approche vraiment difficile. Par moments, je lâche le morceau, impossible de me concentrer sur la musique, il y a trop de choses qui m’échappent. Puis à d’autres, c’est magique, je me dis que, oui, ce groupe est à part, il apporte autre chose. Mais à la longue, j’ai été vaincu, c’était trop difficile pour moi qui ne connaissais en tout et pour tout qu’un seul album du groupe. Alors je subis - plutôt que j’apprécie - chaque morceau joué ce soir. Il y eu God Bless Our Dead Marines, puis plus tard There Is A Light, une autre longue fresque saluée – comme à chaque fois - par des salves d’applaudissements venant de personnes semblant particulièrement exaltées. Heureusement, le jeu des questions/réponses m’a permis à chaque fois de récupérer. Puis ce fut un ultime morceau en rappel, et le groupe c’est éclipsé après 1h47 de concert. Les deux jeunes violonistes avaient beaucoup de charme, le gourou à la guitare avait quelque chose de magnétique, mais au final je n’ai pas compris grand-chose à leur musique, j’ai buté et échoué… C’était trop ardu pour moi, ou peut-être n’ai-je pas fait assez d’effort pour comprendre, je ne sais pas.

Voila un concert bien étrange, je ressors de la salle presque dans le même état d’esprit qu’il y a 3 heures, c’est déconcertant car j’ai l’impression d’être passé à travers, il y a là beaucoup de frustration de n’avoir pas compris « le truc », et c’est dommage. Mais bon, je retournerai les voir s’ils passent à nouveau, en me préparant mieux, et en décortiquant plus leurs albums. »






photos de gilles b.

A Silver Mt. Zion est un groupe de post-rock canadien formé en 1999 à Montréal. Il est également connu sous d'autres appellations (A Silver Mt. Zion, The Silver Mt. Zion Memorial Orchestra & Tra-La-La Band, Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra and Tra-La-La Band with Choir and Thee Silver Mountain Reveries). D’une manière générale, A Silver Mt. Zion est considéré comme étant un groupe proche des mouvements anarchistes.

(http://www.myspace.com/asilvermtzion)



    •    2000 : He Has Left Us Alone but Shafts of Light Sometimes Grace the Corner of Our Rooms...
    •    2001 : Born into Trouble as the Sparks Fly Upward
    •    2003 : "This Is Our Punk-Rock," Thee Rusted Satellites Gather+Sing
    •    2004 : Pretty Little Lightning Paw (EP, 2004)
    •    2005 : Horses in the Sky, (Album 2005)
    •    2008 : 13 Blues for Thirteen Moons, (Album 2008)
    •    2010 : Kollaps Tradixionales , (Album 2010)






•    Efrim Menuck – guitar, piano, vocals, sound effects
    •    David Payant – drums, percussion, organ, vocals
    •    Jessica Moss – violin, vocals
    •    Sophie Trudeau – violin, vocals
    •    Thierry Amar – double bass, bass guitar








La Setlist du Concert
THEE SILVER MT ZION

I Built Myself a Metal Bird (Kollaps Tradixionales - 2010)
I Fed My Metal Bird the Wings of Other Metal Birds (Kollaps Tradixionales - 2010)
Black Waters Blowed / Engine Broke Blues (13 Blues for Thirteen Moons - 2008)
God Bless Our Dead Marines (Horses In The Sky - 2005)
Kollapz Tradixional (Thee Olde Dirty Flag) (Kollaps Tradixionales - 2010)
Collapse Traditional (For Darling) (Kollaps Tradixionales - 2010)
Kollaps Tradicional (Bury 3 Dynamos) (Kollaps Tradixionales - 2010)
There Is A Light (Kollaps Tradixionales - 2010)

Encore

There's a River in the Valley Made of Melting Snow (The “Pretty Little Lightning Paw” EP - 2004)


La durée du concert : 1h47

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