Blogger Template by Blogcrowds

Affichage des articles dont le libellé est * Concerts de Vik. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est * Concerts de Vik. Afficher tous les articles

lundi 12 mars 2012

KOЯN ~ Le Bataclan. Paris.











THE PATH OF TOTALITY TOUR 2012
Premières Parties: J DEVIL (dj set - Jonathan Davis)



Ce qu’en a pensé Vik :

« Attention les yeux... concert unique en France, dans une petite salle, pour le groupe américain KoЯn, qui à la fin de 2011, a publié son dixième album studio, "The Path Of Totality", conçu comme un EP, annoncé sans bruit, devenu dans un laps de temps très court un des disques les plus attendus et le plus discuté de l'année. Quelle est la particularité de ce nouvel opus ? C’est la collaboration avec Noisia, Skrillex, Excision, 12th Planet, Feed Me et Kill The Noise : les gens éclairés savent que ce sont tous des DJs. Oui, ils jouent (si on peut se permettre de le dire) de la musique électronique, de l’ Electro-House au Dubstep. Un premier single "Get Up!" a suffi pour enflammer les nombreux fans restés sur leur faim, même après le précèdent "KoЯn III - Remember Who You Are", et, comme c'est souvent le cas pour les grands groupes, donner vie à des discussions vives sur la validité du projet proprement dit. Oubliez KoЯn, ou plutôt il faut pas y penser en écoutant cet album. "The Path of Totality" n’est pas un œuvre de KoЯn, mais il est indéniable qu’il est un "Album de KoЯn", où le groupe a donné forme à ses idées et à ses propres passions. Il ne fait aucun doute qu'il y a une idée commerciale, étant donné la croissance exponentielle des passionnés de musique électronique (principalement Dubstep), mais je pense que c'est un bon disque, plutôt bien réussi, un effort  expérimental intéressant  qui doit être considéré comme un projet distinct, comme une parenthèse agréable de ce genre, vulgairement appelé Nu-métal. Il fallait oser. Jonathan Davis, depuis près de vingt ans, pilote son groupe KoЯn, au gré ses envies et il fait toujours cadeau des prestations scéniques à frissons à son public fidèle avec un néo métal simple, spontané, puissant et surtout efficace. "KoЯn est mort", c'est la pensée des nombreux fans de longue date du quintette de Bakersfield.  Il a y eu le départ de Brian "Head" Welch (guitariste) et de David Silveria (batteur), l'élégance et la précision de deux musiciens hors-pairs, deux membres fondateurs, c’est vrai... les modes ont évolués, mais KoЯn reste l'un des groupes les plus révolutionnaires, qui ont aidé à créer une nouvelle image musicale à la nature extrême, apportant une nouvelle dimension. Ce lundi 12 mars, des dizaines de fans se sont réveillés avec la chanson "Are you Ready To Live ?", avec un sourire et une prise de conscience : un des concerts les plus attendus, de la nouvelle tournée, va avoir lieu ce soir au Bataclan (qui affiche naturellement complet), qui les avait accueillis le 17 juin 2009.  Ces fans se sont levés avec une bonne humeur, avec une musique qui vous excite et vous fait frémir, attendent avec impatience, dés 15h00, les heures d'ouverture de la petite salle dans la longue file d'attente assez éclectique de fidèles, des membres du fan club, rien que pour écouter une nouvelle fois "Blind",  vêtus avec un T-Shirt du groupe évoquant leurs tournées et sans oublier les basquettes ADIDAS aux pieds.

20h15 : Jonathan Davis Introduces J Devil: c’est la première partie. Sur scène, en plein milieu, une table avec un MacBook Pro, qui réunit les "samples" de plusieurs morceaux préparés à l’avance, et une petite console (quelques boutons) pour le contrôle. Jonathan (pardon, J-Devil), chanteur de KoЯn pour les non-initiés, avec des longs cheveux, maigre mais forcément chargé d’énergie, en thème avec la soirée, ouvre la danse en montrant ses talents comme DJ dans un Set de 25 minutes de musique survitaminée Dubstep avec des passages Drum n’ Bass, un peu déconcertant mais tout de même irrésistible. Le volume sonore est très élevé... les vrais fans sont un peu surpris, réticents, de voir leur idole s’éclater en sautillant et se livrer à des pas de danse sur scène de telle façon et ils ont aussi la crainte que le concert en entier soit de ce style électronique. Bien sûr, ça fait sensation de voir un concert de ce type, mis en place par un DJ qui n'est autre que Jonathan lui-même, utilisant dans sa schizophrénie J Devil comme pseudonyme, et qui se fait plaisir en offrant au public un mélange bruyant de techno et acid house avec une ardeur digne d'un garçon de vingt ans et laissant comme souvenir additif un « I love you motherfuckers! » . Personne n’aurait pensé de le voir si impliqué avec la musique électronique, en vue d’un EP solo (?!) en cours d'écriture, bien qu'il ait toujours montré un grand éclectisme musical. Naturellement on aime ou on n’aime pas, sans contester ce choix. Quelques applaudissements marquent les mots de fin « Thank you for giving me the opportunity to do this » de la part de Jonathan.

L'attente est énervante, le public se fait de plus en plus impatient et la chaleur monte (toujours par manque de climatisation !  Le bar du Bataclan se remplit), et toutes les 5 minutes se lèvent des chœurs pour acclamer l'arrivée de la bande, et comme d'habitude il y a une ovation pour le pied spectral du micro, appelé affectueusement "The Bitch", de Jonathan, qu'il utilise depuis plusieurs années (pour le profane le micro est une forme d'espèce d’Alien version féminine, et il a été conçu par H J Giger).

21h06: Tout est prêt, après les derniers interventions des roadies, pour le show de KoЯn. La salle s'enflamme de cris d’un public jeune et bien chaud, un frisson dans la peau puis une clameur parcourt la fosse et le balcon, lorsque les lumières baissent d'intensité et s'éteignent tandis que les projecteurs scintillent la scène dans tous les sens. Les bras se lèvent et la fosse qui est très compacte se réveille ! Une lumière bleue sombre, qui est soudainement projetée devant nos yeux, quelques stroboscopes ici et là, confèrent une atmosphère nébuleuse, presque surréel, à cette scène décorée par des panneaux de miroirs LED, horizontales et verticales, en Plexiglas (qui refléterons des couleurs lors de l'exécution des morceaux de Dubstep) entourent la batterie à double caisse, comportant le logo "KoЯn" à l’effigie de l'album "The Path Of Totality" . C’est sobre dans l’ensemble, pas inventif mais de classe. L’intro d'une durée de 2 minutes, une musique mélancolique, planante et mystérieuse, démarre et le public, acclament et applaudissent, essaye d’immortaliser ce moment sur son Mobile. Le groupe de Bakersfield, habillés comme des pirates, arrive dans une semi-pénombre, prêt à chauffer le public et chaque musicien, détendu et avec le sourire, fait progressivement son apparition : en premier Ray, le batteur, puis le mythique Fieldy avec sa basse et ses cordes vertes fluorescentes, fier de son T-shirt blanc avec la mention "Nothing But Trbl", ensuite les discrets Wes Geer (guitare) et Zac Baird (claviers/piano) à coté de la batterie, aussi Munky qui immédiatement règle la double pédale de sa guitare à sept cordes et bien sûr le dernier, toujours en noir, Jonathan pour le chant. Ils sont six, sous les acclamations.

Les ventilos entrent en action sans bruit. Un peu d’électro, la frappe brutale de la caisse est de plus en plus fort et voici la basse incessante de Fieldy... « We want you to have an incredible fucking NIIIIIIIIIIIIIIIGHTT !!!». Beaucoup de gens s’attendait à un concert en harmonie avec la phénomène électro-dance développé en première partie et à la place ils ont été submergés dés l’ouverture par cinq chansons qui remontent aux premiers albums et rarement jouées en live ces dernières années. Une surprise pour les fans de longue date qui sont devenus fous, en consomment leurs cordes vocales avec la même vitesse qui avait lieu dans la seconde moitié des 90s, jouent les singes sautant dans cette fosse qui s’embrase. KoЯn a mis en marche son rouleau compresseur et attaque avec énergie par "Predictable", puis "Lies", il enchaine avec "Too Many Puppies", la très belle "No Place To Hide" avec son refrain « I have no place to run and hide, I have no place to hide which I like »  reprit par le public et "Helmet in the Bush". Tout fonctionne parfaitement. Korn élève un mur impressionnant du son, avec une section rythmique de granit, et une attention méticuleuse aux sons sur lesquels s’engage la voix de Jonathan, le leader. Le son est équilibré et fort en faisant place à la sonorité typique du groupe dans toute sa puissance: basse lourde en slap, guitare nu-metal et le nouveau batteur Ray, maintenant membre à part entière de la formation, qui s'avère être bien formé techniquement et surtout, capable de frapper très fort, pendant que Jonathan est impeccable comme toujours, avec ses tons de voix sans équivoques, impossibles à confondre, étouffés et en souffrances dans les moments les plus difficiles et puis libres de puissance dans les chœurs majestueux. L’agressivité du style m’a semblé en quelque sorte un peu moins foulé, peut-être plus mature, mais gagnante en densité... on a l’impression de redécouvrir le groupe à ses débuts. La Setlist, donc, conforme aux dates précédentes de la tournée, est divisé en trois parties distinctes: la première est une série de morceaux historiques et peu jouées, la seconde  est consacré au nouvel album et la troisième pour les chansons les plus célèbres, une sorte de Greatest Hits Live.

Petite pause. L‘éclairage en vert domine la scène et les LED de toute les nuances de couleurs entrent en fonction pour la deuxième partie réservée à "The Path of Totality": 5 chansons efficaces. La caisse claire triggée avec ses cymbales bien serrés de Ray est prête pour l'emploi. "Narcissistic Cannibal", second single du nouvel album,  explose,  nous offrant l’un des plus beau moment de concert avec le refrain en chœur et la silhouette de Jonathan en contre-jour. Les vagues sonores du synth de Zac se fondent à la perfection avec le son de la guitare Ibanez de Munky. Enfin, la musique devient plus audacieuse et les sons plus violents, le chœur est toujours strictement mélodique, quoique dépourvue de cette menace qu’on attend, moins de riffs de guitare mais plus de richesse harmonique dans le travail de Munky. On est étonnés de toute cette énergie que la chanson dégage sans être perplexes et de toutes ces notes qui reportent ce grand groupe au sommet de leur carrière. Suit "Chaos Lives In Everything" avec un refrain élargi, mélodique et mélancolique, où la basse et la batterie syncopée se mélangent dans un groove classique; une chanson dans laquelle la voix troublante de Jonathan repose son style "comptine", sur des envolées de synthé accompagné d'un riff sympa et un growhl / dubstep. On continue avec "My Wall"
 et "Get Up", premier single désormais célèbre, de loin le plus dynamique et énergique et certainement le meilleur de l'album. C'est le deuxième moment fort de ce set. Le riff est d'une violence absurde, ainsi que la voix du chœur, mais la vraie force de la musique sont ses changements de rythmes synthé - guitare. Cette chanson est ce qu’on appelle une vraie bombe. La fosse s'agite comme une marée et la chorale "Shut the fuck up, get up" à tue-tête prend possession de la salle. On termine sur le sublime "Way Too Far", chanson sombre et lourde qui parvient à trouver une certaine originalité dans le verset grave et inspiré « Sometimes I just take things, Way Too Far. Irrational feeling, I just try too hard 'cause...», martelée et violente avec un chœur spectral en double voix avec le charismatique Munky. Il y a à dire que, contrairement à leurs versions en studio, ces chansons sont moins "électros" mais plus engageantes et conformes à la musicalité corrosive et crue de KoЯn.

Nouvelle petite pause. L‘éclairage en bleu domine la scène et les LED font éclater la même couleur mais aussi le jaune et le blanc pour la troisième partie réservée à "The Hits": 4 chansons seulement mais on retrouve le KoЯn des débuts. Le point culminant vient, comme par hasard, lors de l'intro grandiloquente de "Here to Stay" avec une sonorité lourde suivie de près par "Freak on a Leash", qui est également traité avec un arrangement très différent de l'original. De haut de ses tambours, Ray maintient les rythmes serrés avec puissance, Fieldy, en sautillant sur place, claque les slaps les plus fous sur sa basse non accordée à ras de terre et il ressort un son dévastateur, Munky réalise des riffs tranchants, nerveux et instables, Jonathan attaché à son micro se met en valeur avec sa voix versatile et charismatique. Il fait une chaleur horrible. Le public brûlant est maintenant pleinement impliqué, et la sueur qui commence à couler sur son front ne fait qu’intensifier son plaisir : pogo et slams en continu et on ne les voit pas à chaque concert. "Falling Away From Me" nous rappelle pourquoi KoЯn est parmi les mâitres du nu-métal, avec son refrain agressif « Beating me down ,Beating me, beating me ,Down, down ,Into the ground... » chanté par tous. Après la reprise exagérée (dans tous les sens), mais agréable de Pink Floyd "Another Brick in the Wall" avec un grand solo  de Munky (David Gilmour reste difficile à imiter !)... « Goodbye cruel world, I’m leaving you today, goodbye, goodbye, goodbye... » et le groupe prend la direction des coulisses, sous les applaudissements d'un public totalement conquis, pour quelques minutes.

Juste à temps pour reprendre le souffle et le rappel arrive sous l’hystérie général avec une dominante de couleur rouge. L’ouverture est confiée, et nous le comprenons par la présence de la cornemuse sur l'épaule de Jonathan (oui il a son kilt), à une version stratosphérique de "Shoots and Ladders", sur laquelle se griffe la reprise  "One" de Metallica, et qui anticipe le puissant "Got the Life", un autre hit du groupe. La dernière chanson, qui conclut ensuite le spectacle de ce groupe, encore avec une forme éblouissante et un effet live dévastateur, est le très acclamé "Blind", le tout premier single, un véritable hymne nu-metal ne montrent pas ses 18 ans de vie, qui commence lentement... une coupure de son micro (on entend que les amplis et les retours...) lors de l'intro du batteur mais plusieurs seconds après, malgré ce problème non résolu, se déchaine sous le cris  « Are you ready? » de Jonathan, contenter d'alpaguer ses fans. L’explosion totale, tellement souhaitée, arrive « I can't see, I can't see, I'm goin' blind... » même si on n’entend pas Jonathan chanter (c'est pas grave le public connait les paroles) et c'est un réel carnage impossible à décrire. Nombreux médiators et baguettes, feront le remerciement du groupe au public. Munky sera le dernier à quitter la scène avec un grand sourire aux lèvres et un « Thanks, Au revoir! ». Longue ovation.

1h20 de concert (comme d’habitude) dans la fournaise du Bataclan, sans pauses entre les 17 morceaux, dont 5 extraits du dernier album, une sorte de "Greatest Hits" qui a fait le bonheur des fans mais un peu bordélique. Un groupe en excellente forme est la donnée sensible du retour de KoЯn au Bataclan avec une prestation presque irréprochable (seule critique le manque d'interactivité avec le public) et encore un groupe très puissant et compact grâce à la mise en place d’une Setlist savamment choisie de leur répertoire sans jamais donner le sentiment de vouloir créer de la nostalgie. Mes attentes étaient un peu incertaines au début du concert, mais je dois dire que finalement KoЯn a réussi à être passionnant et l'ambiance générale a été très positive avec de nombreux moments forts sous des lumières de folie et des hurlements incessants, malgré les problèmes techniques de fin.  KoЯn has been a band eighteen motherfucking years... but it was AMAZING! C’était encore une fois un bon concert endiablé de musique violente et vivante, dont seulement le métal a les secrets, qui donne du plaisir à ceux qui la reçoivent.

...
Tortured by my memories
Of what I left behind

Shut the fuck up, get up
Shut the fuck up, get up
Shut the fuck up, get up.
»





photos de


Korn (habituellement typographié KoЯn pour coller au logo officiel) est considéré comme le groupe à l'origine du mouvement que l'on appelle néo metal, avec Deftones. Le groupe a été fondé en 1993 à Bakersfield, banlieue de Los Angeles. Groupe forgé à la scène, KoЯn sort son premier album (KOЯN) homonyme de manière quelque peu confidentielle en 1994. Il connaît progressivement un engouement certain et KoЯn devient la figure de proue des nouveaux groupes de néo metal, aux côtés des Deftones, System of a Down, Slipknot, Linkin Park, ...



Albums studio
    •    1994 : Korn
    •    1996 : Life Is Peachy
    •    1998 : Follow the Leader
    •    1999 : Issues
    •    2002 : Untouchables
    •    2003 : Take a Look in the Mirror
    •    2005 : See You on the Other Side
    •    2007 : Untitled
    •    2010 : Korn III : Remember Who You Are
    •    2011 : The Path Of Totality

Albums live
    •    2006 : Live & Rare
    •    2007 : MTV Unplugged: Korn

Compilations
    •    2004 : Greatest Hits Vol.1
    •    2008 : The Very Best Of Korn
    •    2009 : CollEctED




KOЯN

•    Jonathan Davis – lead vocals (1993–present)
    •    James "Munky" Shaffer  – guitars (1993–present)
    •    Reginald "Fieldy" Arvizu – bass (1993–present)
    •    Ray Luzier – drums, percussion (2007–present)

TOURING
Wes Geer – guitar (2010–present)
Zac Baird – keyboard, piano, backing vocals (2006–present)


La Setlist du Concert
KOЯN

 (Old and Rarities)
Predictable (Korn - 1994)
Lies (Korn - 1994)
Jam > Too Many Puppies (Primus Cover - Rhinoplasty Ep - 1998 ) >
No Place to Hide (Single - Life Is Peachy - 1996)
Helmet in the Bush (Korn - 1994)

(New Korn)
Narcissistic Cannibal (Single - The Path of Totality - 2011)
Chaos Lives in Everything (The Path of Totality - 2011)
My Wall (The Path of Totality - 2011)
Get Up! (Single - The Path of Totality - 2011)
Way Too Far (The Path of Totality - 2011)

(Hits)
Here to Stay (Single - Untouchables - 2002)
Freak on a Leash (Single - Follow The Leader - 1998)
Falling Away From Me (Single - Issues - 1999)
Another Brick in the Wall Part 2 (Pink Floyd Cover - The Wall - 1979) (Greatest Hits /Vol.1 [Best of] - 2004)

Encore 1

Shoots and Ladders (Single - Korn - 1994) > One (Metallica Cover -...And Justice for All - 1988)
Got the Life (Single - Follow The Leader - 1998)

Encore 2

Blind (Single - Korn - 1994)


La durée du concert : 1h20

AFFICHE / PROMO / FLYER
 




























mercredi 25 janvier 2012

THE BLACK KEYS ~ Le Zenith. Paris.










EL CAMINO TOUR 2012
Première Partie : PORTUGAL THE MAN

Ce qu’en a pensé Vik :

« Si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle cela dépend si vous êtes parmi ceux qui détiennent le précieux billet pour le concert de The Black Keys au Zénith qui affiche complet ce soir. Pas de billet ? Eh bien ... vous pouvez seulement espérer que certains de vos ami en possèdent un de plus pour vous, parce que c'est un concert à ne pas manquer pour rien au monde. The Black Keys  est un duo sacré indie blues-rock qui joue comme une bande entière avec un son contagieux et irrésistible. Assister à un concert de Daniel Auerbach (voix et guitare) et Patrick Carney (batterie), est une expérience unique: un bain d'adrénaline avec des sons et des mélodies accrocheuses allant du folk au blues, du soul au funk, du country au rock sans négliger, toutefois, une source d'innovation. Pour certains, le groupe ressemble à un White Stripes plus technique, mais pour beaucoup de gens il est seulement The Black Keys, le groupe de garage de l’Ohio le plus important au monde et... qui peut encore grandir. Sûrement il est capable de satisfaire un large public d’auditeur de musique mais avec le plaisir des leurs vidéos promotionnelles leur nom n'est plus dans la bouche de quelques-uns. Le groupe, acclamé par la critique et leu public, semble s’amuser. Au mois de décembre dernier, on a eu "El Camino", leur septième album en moins de dix ans, devenu l'un des meilleurs cadeaux de Noël qu’on peut faire à un ami ou à un amoureux de la bonne musique et immédiatement placé parmi les meilleurs cds de l'année. Si je devais dire que c'est un chef-d'œuvre ou un album mémorable, j'exagérerai vraiment trop... il n'y a presque rien du charme des albums précédents d'avant "Brothers", il y a peu de surprises, sans parler des émotions, mais c'est du rock puissant, bien construit, bien fait, bien joué. Les riffs de guitare se suivent les uns après les autres, pénètrent lentement dans la tête et accompagnent la journée. L'Artwork est réalisé avec une photo d’un Minivan vintage (Chrysler), avec un bootklet intérieur, comportant encore une autre vingtaine de véhicules neufs et usagés, digne d’un revue style Auto-journal... l’opus est enregistré a Nashville, la patrie du country, avec le producteur Danger Mouse, déjà aux manettes de "Attack & Release"(2008) et du chanceux "Brothers"(2010). Dix ans après The Black Keys a toujours ce feu qui s'irradie dans sa splendeur et on peut dire qu'ils ont trouvé la formule magique. Tradition et présent ont trouvé leur fusion, et le groupe est un des derniers bastions d'un certain type de R'n'R, joué avec passion sur la route pour la route. Nostalgique, anti étoiles et Américain d'excellence... mais surtout, très bon. Leur nouveau single “Lonely Boy” bourdonnant comme aux vieux jours, propulsé par un maigre battement des tambours et le hurle d’une six-cordes qui crache un sec riff assassin et irrésistible, à moitié entre le blues de la Chess Records di Chicago et le funk 70s, est la meilleur carte de visite pour justifier l’achat de l’album "El Camino", flagrante dans sa simplicité, qui montre qu'il est encore possible de surprendre et d'inspirer le R'n'R, sans y sacrifier l'esprit révolutionnaire, avec une qualité incontestable. Impossible de ne pas tomber amoureux de ce damné Rock rugueux et dépouillé.

20h00 : The Portugal Man, dans un anonymat presque total, est le groupe désigné pour l’ouverture de la soirée, devant une salle glaciale et demi vide. Malgré son nom leur continent d'origine n'est pas l'Europe, mais l'Amérique. Ils sont originaires de l'état de l'Alaska et plus précisément de Wasilla, la petite ville qui a vu la naissance de la carrière politique de madame Sarah Palin. C’est une bande prolifique, sept albums en cinq ans, mais qui ne m'intéresse pas beaucoup et qui sont à des années-lumière de ce que j’aime. Une formule habituelle de rock pop psychédélique et progressif qui semble s’inspirer au Magic Bus des Beatles ou aux plus récents Flaming Lips de Wayne Coyne et MGMT, avec un son riche et enveloppant mais un peu trop répétitif. Le résultat n’est pas mauvais, malgré que je m'attendais à quelque chose d'un peu "mieux", plus expérimentale et plus recherchée. Certaines envolées lumineuses de synthe avec des fumées, belles harmonies vocales, très soignées et bien insérées dans des combinaisons fluides de chansons, une voix aiguë stratégiquement lancée en falsetto... la référence la plus immédiate qui vient à l'esprit est celle de Mercury Rev. Un set pas totalement exaltant de 40 minutes en 10 chansons et un magnifique "The Woods" en clôture, avec des morceaux de leur nouvel album "In The Mountain In The Cloud" mais sans un véritable souvenir.

21h17 : mise en lumière à pleine puissance de l’espace scénique sur un décor intimiste, une batterie à ma gauche déplacée vers l'avant, près du public, en ligne avec le micro et une guitare à droite, un petit mur d’amplis et un keyboards caché. Le choix est impeccable. Le cœur de la bande de Akron, Ohio, est vraiment celui-ci, en face : batterie, chant et guitare. Dan, le chanteur et guitariste avec son visage barbu et sa veste en jeans, et Patrick, le batteur sans lunettes et son look militaire, arrivent souriants sous un intro bien rythmé un peu couvert par des cris des fans. Derrière eux, discrets, les deux musiciens de la tournée Gus Seyffert et John Wood, respectivement à la basse et au clavier. Dan se dirige vers le micro, le temps d’un salut « Hello everyone, how are you ? We are The Black Keys, thank you for the coming out tonight » et Patrick, baguettes en main s'engage pour le tapis de batterie. C’est le démarrage de The Black Keys à haute vitesse avec le premier morceau de la Setlist de la soirée... "Howlin' For You", le deuxième single de Brothers de 2010, album de maturité où le souci du son subit une forte amélioration par rapport aux précédents. Le groove est torride, explosif, du rock carré avec une pincée de Funk et les influences blues 70s du meilleur Blues Explosion.  Pour le reste c’est la voix entrainante de Dan, identique à celle du disque, qui entame « I must admit, I can't explain, All these thoughts racing, Through my brain...». Le son de la guitare est très fort et distordu avec un riff déchirant et le public réagit immédiatement, parfois il saute en pogo avec hilarité, endiablé par cette rythmique de plomb. C’est fou! Une batterie et une guitare et de blues dans les veines !

Pas le temps de reprendre le souffle car les morceaux en provenance d'El Camino passent majestueux, mieux que sur disque. Ensuite Dan change de guitare et prend sa vintage Harmony à 3 Pick Up, pendant que Patrick avec une seule gorgée boit une entière petite bouteille d’eau et les musiciens additionnels s’en vont en repos. Restant ainsi à deux sur scène Dan annonce « Now we make a few pieces, two of us...» et les choses changent en duo car le groupe transforme la théorie en pratique dans une puissante leçon explosive en démontrant la naissance de The Black Keys et qui sont les deux âmes du projet.  Il y a la composante blues de Dan et celle Rock alimentée par Patrick. Un retour en arrière dans leur formation originelle guitare-batterie avec "Thickfreakness", le classique morceau qui fait "taper du pied" en rythme dans le temps sans même qu’on puisse s'en rendre compte, ensuite "Girls On My Mind", "I’ll Be Your Man" et quand ils jouent "Your Touch" il n'y a pas personne qui ne saute pas dans cette marée démoniaque qui se déplace au rythme de blues rock simple et directe. La guitare de Dan glisse aussi rapide et déformée se lassent aller dans un jam improvisé de haut niveau avec des riffs d’une efficacité rare qui cherchent et crient Jimi Hendrix et encore plus loin en arrière éclatent à l'embouchure du Mississippi, accompagnée par le timbre très particulier d'une voix, parfois proches de celle de Caleb Followill, leader de Kings of Leon. La batterie de Patrick est moins classique, mais plus incisive, sonne puissante, énergique, avec des brusques changements de rythme, bien-amplifiée et améliorée par les ingénieurs du son du groupe. Ils s'approchent et ils jouent en regardant droit dans les yeux avec une intensité visible. La prestation est électrisante et preuve leur grand talent. C'est un plaisir de voir le duo occuper et tenir la scène avec un telle rage et autorité. Le moteur est bien réchauffé, on a l'odeur de l'essence dans les narines, et la vitesse de la machine des Black Keys est maintenant irréversible.

Le groupe se recompose autour du quatuor, et voici une belle version de "Little Black Submarines", qui part en douce balade pour seule voix et guitare acoustique (qui semble sortir de l’album de Dan Auerbach, "Keep It Hid" de 2009) jusqu’au milieu quand il s'élève un vent électrique, provoqué par un puissant son de guitare suivit de la frappe de la batterie de Patrick, qui ébranle la salle sans laisser aucun moyen d’échapper. La chanson change de style et le public hochant la tête prépare l'ovation. Géant! C’est vraiment difficile de ne pas penser à Led Zeppelin de l’album IV, hommage évident au classique "Stairway to Heaven". Le blues de "Next Girl " s’ensuit à la bonne place, tandis que "Chop and Change ", contenu dans la BO de "The Twilight Saga: Eclipse", est enrichi par un beau solo de keyboards et il est poursuivit aussitôt par le rock rugueux de "Money Maker". En dépit d'un son de saveur à l’ancienne, The Black Keys avec son charisme magnétique semble beaucoup plus moderne que ce qu'ils ne veulent pas apparaître, et on se demande comment es possible cette contradiction. C'est probablement parce qu’une bonne partie de ce Rock est restée ancrée à un son et un style qui a fait son temps depuis des décennies déjà mais sans sortir du cœur de nombreux fans. Vient un des moments les plus excitants de la soirée avec la chanson "Ten Cent Pistol", ballade soul, longue et lancinante, qui semble être volée d’un coffret de Marvin Gaye. L'interprétation de Dan au chant est presque sensuelle et chargée d’émotion. Avec "Same Old Thing" ensuite on est forcé à penser à Jethro Tull sans la flûte traversière (qui figure par contre sur la version studio de l’album Attack & Release de 2008) remplacé ce soir par un son de keyboards et sa tenue accrocheuse exaltée par la rythmique, Dan avec ses cordes de guitare et Patrick qui martèle les peaux de sa batterie, nous donne vraiment du plaisir. On poursuit et on arrive à une dimension plus viscérale avec "Tighten Up", single de Brothers de 2010 (l’album de la consécration) et c’est un vrai noyau de composition garage/rock qui nous est offert, un lament de blues désespérément sensuelle pour nos oreilles... « I wanted love, I needed love, Most of all, most of all...» qui ralentie dans une lente et  inexorable noyade dans le blues marécageux.

La clôture du set régulier est confiée au grand single "Lonely Boy" (trés attendu et gardé spécialement pour la fin), une chevauchée Rock, ancien style, à moitié route entre Chuck Berry et ZZ Top, qui sent l'asphalte avec l’incomparable cri gras de la guitare Hummingbird de Dan. Quatre minutes d’urgence R’n’R pour  cette chanson qui porte la tête de l'auditeur à un involontaire, mais naturel, mouvement de basculement avec un rythme et une mélodie vraiment irrésistible fait pour faire danser... et être chanté à haute voix, mot par mot « Oh, oh-oh I got a love that keeps me waiting, Oh, oh-oh I got a love that keeps me waiting, I’m a lonely boy...». Une explosion, un chœur d'appréciation qui devient ici unanime. La foule se déchaîne physiquement en plein délire, flambée de passion... tout le monde danse : les garçons, les filles, les pères, les fils... les gens qui se jettent dans la foule et  la foule les maintient à flot. Patrick frappe comme un forcené sa batterie envoûtante et Dan pousse à la limite de la rupture les cordes de sa guitare. Les fans sont en extase, ils ne comprennent plus rien, ils entendent seulement de la musique. Terminé la chanson, ovation méritée, Dan salue et remercie pour le groupe, puis tout l monde s'en va... mais c’est faux. Après quelques minutes d’applaudissements, des lumières vives de toutes les couleurs percent de nouveau l'obscurité... ils reviennent! 

Le rappel commence avec "Everlasting Light" suivit de "She's Long Gone", encore de chansons de l’album "Brothers" à l’honneur, et ensuite les musiciens additionnels quittent la scène définitivement laissant Dan et Patrick seuls pour le grand final qui entraine l'enthousiasme dans une impressionnante croissance avec "I Got Mine", single de "Attack & Release" de 2008. « I was a movin' man, In my younger days, But I've grown out, Of my ramblin' ways... »,  c’est un Rock-Blues qui attaque comme le pire du virus et encore, une dernière fois, une partition pour guitare solo et batterie! Magnifique morceau pour une nouvelle dose d'adrénaline et un son de guitare qui ne vous laisse pas respirer. Surprise quand le rideau tombe derrière le groupe : les lumières se tamisent et avec la déflagration de la guitare se découvre derrière le groupe une grande enseigne, en écriture lumineuse à LED, de "THE BLACK KEYS". C’est la marque de fabrique et c'est la fin ! Le groupe salue et face à la scène le public manifeste sa joie avec des applaudissements nourris de plusieurs minutes pour avoir pu retrouver en Live ce duo qui incarne actuellement la vraie essence du Rock et ses racines.

1h32 de concert incisif avec une mise en scène qui n’était pas ni surprenant ni élaboré, une setlist axée sur la promotion du nouvel album (8 morceaux), qui sans nuire le passé, est le meilleur a ce jour après Brothers, mais le rock brut tenté de blues à était le thème d’une prestation électrisant et il à mordu de nouveau pour le plus grand plaisir des fans, réunis ce soir en milliers. Aujourd'hui leur garage-blues est le seul capable de remplacer en alternative le vide laissé par les White Stripes.  Au rythme de presque un album par an et en tenant compte des concerts Sold-Out est légitime de croire que The Black Keys sera bientôt de retour en France. Prochaine étape Rock en Seine ou le POPB ? En attendent, on reste sur la perspective angoissante de la sortie imminente de la deuxième partie du projet Blackroc, un nom qui nous doit donner encore beaucoup d'explications  et on peut continuer à chanter:
....
oh oh oh oh, I got a love that keeps me waiting
oh oh oh oh, I got a love that keeps me waiting
Im a lonely boy, I'm a lonely boy
oh oh oh oh, I got a love that keeps me waiting
»







The Black Keys est un groupe, un duo, de blues rock américain originaire d'Akron dans l'état de l'Ohio.Le nom du groupe provient d'un artiste schizophrène nommé Alfred McMoore que le duo connaissait et qui aurait laissé des messages incohérents sur le répondeur de leurs pères se référant à eux comme des «notes noires» quand il était en colère. Ils sont souvent comparés avec le groupe The White Stripes parce que tous deux sont des duos influencés par le blues rock ayant émergés à quelques mois d'intervalle. Pourtant, le son des Black Keys est beaucoup plus enraciné dans le blues traditionnel et moins pop rock que celui des White Stripes.



The Big Come Up (2002)
Thickfreakness (2003)
Rubber Factory (2004)
Magic Potion (2006)
Attack & Release (2008)
Brothers (2010)
El Camino (2011)




THE BLACK KEYS

Dan Auerbach - Vocal & Bass & Guitar
Patrick Carney - Drums
+ Band:
Gus Seyffert - Bass/Guitar & John Wood - Keyboard/Guitar


 La Setlist du Concert
THE BLACK KEYS




 Howlin' For You (Single - Brothers - 2010)
Sister (El Camino - 2011)
 Gold on the Ceiling (El Camino - 2011)
Strange Times (Single - Attack & Release - 2008)
Dead and Gone (El Camino - 2011)
Run Right Back (El Camino - 2011)
Thickfreakness (Thickfreakness - 2003)
Girl Is On My Mind (Single - Rubber Factory - 2004)
I'll Be Your Man (The Big Come Up - 2001)
Your Touch (Single - Magic Potion - 2006)
Little Black Submarines (El Camino - 2011)
Nova Baby (El Camino - 2011)

Next Girl (Brothers - 2010
Chop and Change (The Twilight Saga: Eclipse - 2010)
Money Maker (El Camino - 2011)
Ten Cent Pistol (Brothers - 2010)
Same Old Thing (Attack & Release - 2008)
Tighten Up (Single - Brothers - 2010)
Lonely Boy (Single - El Camino - 2011)

Encore

Everlasting Light (Brothers - 2010)
She's Long Gone (Brothers - 2010)
I Got Mine (Single - Attack & Release - 2008)


La durée du concert : 1h33

AFFICHE / PROMO / FLYER