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jeudi 12 juin 2008

Supergrass ~ L'Elysée Montmartre. Paris.











Premiere Partie : Medi & The Medicine Show



Ce qu’en a pensé Gilles :
« S’il y a un concert dont je n'attendais pas grand chose, c'était bien celui de Supergrass. Et cela pour deux raisons : j'étais venu surtout pour la première partie (annoncée sans certitude formelle d''ailleurs), les Anglais de SixNationStates, auteurs de l’un des meilleurs albums de l'année dernière. Et la seconde, c'est tout simplement que j'avais décroché après la sortie de « I Should Coco », ne suivant plus Supergrass que d'un œil distrait... Et j'avais tort. Ou plutôt nous avions tort, car ce soir, j'étais accompagné d'Eric, arrivé pour une fois avant moi à l'Elysée Montmartre (qui affichait sold out, les places s'étant vendues rapidement). Un petit conseil stratégique pour l'entrée, et nous voilà au premier rang, légèrement décalés sur la gauche, PEINARDS !!! Une salle qui se remplit doucement, public de tout âge mais tout de même assez jeune et évidemment largement féminin. La déception, nous l'avons tout d'abord car une affichette à l'entrée de la salle annonçait Medi & The Medicine Show en première partie, un groupe que j'ai déjà vu deux fois. Tant pis pour nous, on est là et on y reste.

Medi & The Medicine Show vont nous proposer ce soir un show pas désagréable, mais parfois trop quelconque au niveau musical, oscillant vers une musique rock variétés, facile d'accès mais pas enthousiasmante. Mais il réussit parfois à hausser le ton, offrant de bons moments. Succès d'estime.

Quelques inquiétudes avec derrière nous une doublette de jeunes japonaises, 1m50 maxi, on se demande pourquoi elles se mettent là, car avec la marche du premier rang, il est clair qu'elle ne verront pas grand chose. Mais bon, c'est comme ça. Si l'on arrive tôt, c'est pour être devant et pas pour laisser systématiquement notre place à de plus petits ou petites que nous. Supergrass sur scène, c'est 5 personnes, avec un guitariste additionnel qui va donner plus d'ampleur au groupe (de plus, il portait un superbe tee shirt de Blondie !). Gaz se trouve pratiquement en face de nous, combinaison blanche et petit chapeau noir cachant sa calvitie naissante, il a légèrement grossi mais on je le retrouve presque tel que je l'avais quitté dans les années 95. Bonne impression qui se confirme dés le premier morceau : on va avoir droit à un bon concert de rock'n'roll. Pas de frime, beaucoup de plaisir à jouer, et une bonne dose de gentillesse, Supergrass m'étonne et me séduit. C'est carré, les morceaux du dernier album que j'ai écouté en tout et pour tout une seule fois, sont présents majoritairement, et franchement, ils me font forte impression sur scène, prenant encore plus d'ampleur que sur CD. Et franchement, les compos me semblent d'un niveau vraiment élevé, ce qui est intéressant pour un groupe qui a une petite quinzaine d'années d'existence, preuve que l’on peut encore avoir de l'inspiration et que le meilleur n'est pas (toujours) derrière.

En tout cas le concert ne comporte aucun temps mort, Gaz est véritablement la pierre angulaire du groupe, encore une fois je suis réellement surpris du potentiel de Supergrass. Ils pourraient servir d'exemple à bon nombre de groupes actuels. On pourra juste regretter ce soir le son d'un niveau malheureusement trop bas. A noter l'éclairage parfait, avec des projections en fond de scène; Autre étonnement de ma part, la fraîcheur que dégage le groupe, fraîcheur musicale s'entend. C'est vraiment bon et excitant. Le rappel sera un spécial « retour vers le passé » avec Alright bien sûr, puis une surprenante version de Next To You (qu'Eric a reconnu avant moi) pour finir enfin en apothéose avec Caught By The Fuzz.

Supergrass en 2008 ? Oui, ce groupe est toujours d'actualité, et plus que jamais, je comprends maintenant pourquoi l'Elysée Montmartre a fait le plein aussi rapidement ! C'est clair que je retournerai les voir sans aucune hésitation. En attendant, je vais de ce pas aller acheter leur dernier disque et je vous conseille d'en faire de même. Voilà, 1h25 de concert enthousiasmant et qui fait du bien après deux grandes messes successives de Paris Bercy. »





photos de gilles


Supergrass est un groupe de rock anglais originaire d' Oxford. Créé en 1992, connait le succès au milieu des années 1990, en pleine période britpop avec leur 1er album "I Should Coco", qui, grâce au single "Alright" qui passe en boucle sur les ondes entre dans le top ten britannique avec 500 000 exemplaires vendus, et un million dans le monde.










Gaz Coombes - Guitar and vocals
Mick Quinn - Bass and vocals
Danny Goffey - Drums
Rob Coombes - Keyboards











La durée du concert : 0h00

AFFICHE / PROMO / FLYER





Supergrass - Alright



Supergrass - Diamond Hoo Ha Man



Supergrass - Bad Blood







Supergrass ~ L'Elysée Montmartre. Paris.








Premiere Partie : Medi and the Medicine Show



Ce qu’en a pensé Eric :

«Terrible déception en arrivant devant l'Elysée Montmartre : en première partie de Supergrass ce soir, ce sera... Medi and the Medicine Show ! Raaaaahhhhh !!!! Et nous qui sommes venus seulement - ou presque - pour un hypothétique set de SixNationState, annoncé sur le net ! Je sais bien qu'il ne faut jamais rêver, mais quand même ! Bon, à défaut de pogoter comme des fous sur le gypsy punk de l'un de mes groupes préférés de ces 12 derniers mois, nous voilà donc à écouter, pépères, du blues rock millésimé 1969. L'impression de voyage dans le temps est saisissante : cheveux longs et look décontracté, Mehdi et ses acolytes ne se sont jamais remis du british blues boom et du flower power, ce qui finalement est d'une fraîcheur étonnante. Medi chante bien, le groupe groove et swingue avec une certaine élégance derrière, et surtout, il y a un indéniable plaisir à réentendre un genre de musique aussi largement oublié, enfoui dans les sables du temps. Dommage que les chansons soient pour la plupart trop insignifiantes pour permettre au groupe de transcender une première impression de groupe sympathique et un peu studieux.

Supergrass, groupe quasiment majeur en Angleterre (et au Japon, visiblement, si l'on tient compte du nombre de nippons et -ponnes dans la salle), est venu avec un matériel impressionnant : superbe rack de guitares sur la gauche, écran lumineux géant (pour l'Elysée Montmartre) dans le fond, un peu de paillettes partout pour le glamour... 21 h 00 : Gaz Coombes apparaît en scène avec ses trois acolytes... qui sont, surprise, quatre, puisque un nouveau venu, présenté plus tard comme Charly, truste le devant de la scène (J'apprendrai sur le net qu'il s'agirait d'un troisième frère Coombes, décidément, c'est une affaire de famille, Supergrass !). Gaz, il me fait penser physiquement à un mélange de Philippe Katerine (mais sans la lubricité) et de Denis Lavant (mais sans le passage sous les ponts de Paris avec Carax), habillé ce soir en droogie d'Orange Mécanique (mais sans la méchanceté violente). Juste en face de nous, il est plutôt sympa, intéressant à regarder et tout et tout. Derrière moi, une adolescente nippone de 130 centimètres de haut hurle à pleins poumons, m'enfonce ses petits coudes pointus dans les côtes et nous assourdit, Gilles B et moi, de ses cris hystériques, en tentant de survivre dans la mêlée : la vie rock'n'roll quoi ! Le concert commence par deux excellents morceaux du dernier album - décrié et visiblement peu connu et apprécié du public de fans qui nous entoure -, mais que nous, nous avons la faiblesse de bien aimer : c'est un peu lourd et gras du bide, sans prétentions (très Supergrass, ça, la simplicité, la modestie), ça ne fait pas progresser le monde d'un iota mais ça fait du bien par où ça passe... donc "Diamond Hoo Ha Man" et "Bad Blood" inaugurent bien du concert, malgré un son un peu insuffisant, tant au niveau du volume que de la clarté (problème habituel de l'Elysée, rappelons-le, d'ailleurs le sound check s'est éternisé, du fait de difficultés de balance, nous avait confié un videur à l'entrée...). Et l'heure et vingt-cinq minutes du set sera largement consacrée à cet album, ce qui frustrera légèrement, je pense, la foule des fans... mais pas nous, donc : d'ailleurs je me rends compte que j'ai complètement oublié les titres des deux premiers albums du groupe, datant quand même de plus de dix ans, et que la mémoire me reviendra (partiellement) lors du rappel... on y reviendra.



Ce qui est bien, quand on ne vient pas voir un groupe ou un artiste qu'on apprécie particulièrement, c'est qu'on est finalement moins critique, plus ouvert, et finalement plus satisfait à la fin (si je compare par exemple à la demi-frustration ressentie hier à Manu Chao). Supergrass, c'est gai, sans grande prétention, professionnel (dans le bon sens du terme) à l'anglaise, et finalement, il n'y a rien à y redire : jolie utilisation de l'écran lumineux sur certains morceaux, énergie et spontanéité, complicité entre les musiciens (particulièrement entre le trio de base, mais les frères rajoutés ne détonnent pas), public enthousiaste qui danse et bouge comme il faut, voilà un joli petit concert de rock qui ne peut que nous réjouir. J'apprécie particulièrement la belle version de "Butterfly", déjà excellent sur le disque, mais, là encore, Gilles B et moi sommes un peu seuls, on sent que les fans attendent les extraits des deux premiers albums. A un moment - tragique - je repousse d'un coup de rein la groupie nippone collée à moi, et j'ai la surprise de l'entendre se mettre à sangloter derrière moi, comme si elle venait de perdre son père et sa mère dans un tremblement de terre particulièrement dévastateur à Tokyo : c'est la honte pour moi, indéniablement, me voilà clairement identifié au premier rang comme le méchant bourreau sans coeur qui persécute les naines japonaises. Que les âmes sensibles se rassurent, ma victime se remettra vite, et réapparaîtra un morceau plus tard, toujours aussi vociférante, hululante (avec des "l" à la place des "r") pour nous labourer le dos et nous destroyer les oreilles !

On arrive au rappel, unique malheureusement, et c'est la folie générale quand Gaz enchaîne le méga-tube "Alright", puis une reprise saignante d'un early-Police, "Next To You" (rappelez-vous, avant de remplir les stades, Police était un groupe punk, si si !), et pour finir, l'imparable "Caught by the Fuzz"... Là, la mémoire m'est revenue, et je suis tout gai tout gai ! Les slammers sont déchaînés, et une fille manque de se fracasser le crâne dans un spectaculaire crash landing dans la fosse entre les barrières et la scène (ce soir, les videurs l'auront sauvée de la quadriplégie en arrêtant sa nuque à vingt centimètres du béton, oufff !). Voilà, c'est fini, et je dois dire que Gilles B et moi sommes bien contents de tout ça. Bonne soirée rock'n'roll donc, qui donne envie de réécouter un peu ce groupe á côté duquel nous sommes largement passés au cours de ces dix dernières années.»




photos de eric