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samedi 24 octobre 2009

PLACEBO ~ Le Zénith. Paris.











Opening : UNITED
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Ce qu’en a pensé Vik :

« Effet Placebo : Jour 1. Ça marche, juste parce qu’on y croit. "Battle for the sun", le sixième album de Placebo, a vu éclore des commentaires qui vont de la déception aux cris de « chef-d'œuvre » ; après le très controversé « Meds » de 2006, il s’agit pour moi d’un album vraiment bon. Bien sûr, il ne s’agit probablement pas là d’un opus qui va bouleverser ma vie, mais à coup sûr, d’un album qu’on écoute avec plaisir, grâce à son juste mélange de rock et d'émotion. En bref, le "médicament" de Brian Molko a fait son effet, et pas seulement sur moi... le Zénith affiche complet, six mois après le passage de Placebo à l’Olympia de Paris. Je dois préciser que jusqu'à présent, le groupe de Molko ne m’a jamais totalement déçu. Après les deux chefs d’œuvre qui ont marqué la fin des années 90, « Placebo » et « Without You I'm Nothing », le groupe a sans doute baissé en termes de qualité de création, mais il a toujours produit des albums de bon niveau, sur lesquels il y a eu toujours trois ou quatre grands morceaux. Mais je n’arrive pas à me sortir de la tête l’image du nouveau look de Brian, ainsi que celle du jeune (22 ans) Californien Steve Forrest, le nouveau batteur qui a remplacé l'historique Hewitt, qui, après 10 ans de service a quitté le groupe pour des différences musicales (??). Et il y a une question que je me pose : est-ce là une stratégie du groupe pour retrouver un public plus jeune, seul détenteur du marché de la musique, et créer une nouvelle dynamique ? Ce soir, c’est la première des trois soirées cultes au Zénith de Paris, et les ados impatients sont venus en masse, ce qui est normal pour un samedi.  L’orage a grondé cet après-midi et la foule, qui s’abrite de son mieux, profite encore de l’odeur de la pluie et du bruit des feuilles des arbres qui frissonnent dans le vent. C’est un vrai concert d’automne, mais après une heure d’attente, à 18h00, quand il commence justement à pleuvoir de nouveau, les grilles s’ouvrent enfin, sous des cris de joie.

A l'intérieure de la salle, pour nous faire patienter, on nous projette un concours de courts métrages, et un vote sera organisé sur le site officiel du groupe. Entre les projections, vont se succéder les deux premières parties de la soirée (soit une de trop, à mon avis).
 
18h45 : d’un coup, les lumières de la salle, qui n’est pas encore complète, s’éteignent, et les Suédois de United (que j’ai déjà vus à Bercy le 3 Octobre 2006) commencent leur set de 30 minutes... Un set sans intérêt et pas innovant (on n’y reconnaît même pas de pâles influences de Placebo). Je pose l’éternelle question : quel est l'intérêt d’avoir deux premières parties ? Mystère, c’est une question dont seulement l'organisateur possède la réponse. On attend la suite, en regardant le petit festival de courts métrages... sympa et relax.

19h41 : les lumières baissent de nouveau lorsque la deuxième première partie, Expatriate, un groupe australien installé en Allemagne, et précédés par une bonne rumeur, fait son entrée sur scène, une scène dont la taille est réduite par un rideau blanc indiquant le nom du groupe. Le public, d’abord calme, se réveille dans une atmosphère lourde. Le son est fort, bien calé, la guitare est explosive, mais... rien de nouveau si ce n’est un rappel des jeunes années de U2 et de Big Country. Si vous êtes en manque de souvenirs, c’est groupe pour vous. Voici une musique agréable qui n’apporte pas grande chose en 2009, mais les compositions de leur album « In The Midst of This », sont accrocheuses et peuvent s’écouter avec un certain enthousiasme. Un set court,  assez impersonnel, qui sans être exceptionnel, reste intense. Expatriate a réussi de toute évidence à chauffer un peu la salle, et nous donne rendez-vous au Nouveau Casino le 12 décembre prochain, tout en nous incitant à acheter leur disque.



21h14 : la salle du Zénith est maintenant bondée. La foule est de plus en plus dense au pied de la scène. Il fait noir, la folie plane et le début de concert est hystérique, car la foule manifeste ses ardeurs. Sur une musique douce et hypnotique, l’image d’une éclipse de soleil, surgie de nulle part, brille en plein centre de la scène, illustrant le concept du nouvel album, tout en permettant l’arrivée discret des membres de Placebo (on est loin du power trio, maintenant ils sont six) : Brian est habillé tout en noir (avec au passage une nouvelle coupe de cheveux), tandis que le grand et mince Stefan porte un costume argenté. Le rideau blanc, qui a servi à la projection, s’effondre brutalement sur les planches, tourbillonnant dans un nuage de lumières en fond de scène, faisant frémir le public qui crie. Les premières notes de guitare de For What it’s Worth font claquer les mains, et les paroles de Moko nous mordent  « The end of the century, I said my goodbyes... », tandis que les pixels d'un écran placé en arrière-plan forment un tourbillon d’images. C'est jouissif, comme un souffle épique débordant d'énergie. Au cri de « Got no friends, got no lover » se déchaîne un pogo général qui semble même inquiéter Molko. C’est tétanisant, tout le monde chante en chœur et frappe dans les mains ! Le concert “The Battle For The Sun” commence par l'artillerie lourde. Le volume est à fond, le son est direct et puissant. Steve, le batteur, se déchaîne immédiatement, alors que Stefan est concentré sur sa basse endiablée : on prend une grosse claque en pleine figure ! Une ouverture avec un rock simple, sans artifices électroniques, mais plus efficace (mais aussi sans le charisme emblématique du groupe…) : c’est pour moi la meilleure chanson de l'album « Battle For The Sun »... L'écran vidéo de ce light show impressionnant transmet des flashs visuels qui évoquent à un vieux jeu de flipper (clignotants rouges, mots “Game Over”,  “Insert Coin” et “Crédit: 0”").

On s'aperçoit immédiatement que le style du groupe a changé, Placebo est devenu certainement un peu plus “pétillant”, avec des accents pop, qui font que la chanson en est presque dansante. J’ai ce petit sentiment étrange de voir sur scène le nouveau line-up de Placebo, après le départ du batteur, et à sa place un autre Steve, les cheveux blonds platine et le torse musclé recouvert de tatouages, comme un surfeur de Santa Monica... C’est sûrement parce que j’ai une relation de fan avec le groupe, depuis son origine et son premier concert de 31 minutes (c’était le 20 février 1996 au POPB, avec David Bowie).

La décoration de la scène est simple, la couleur blanche domine partout, même pour les amplis Marshall… La suite du show, devant un public déjà en sueur, est confiée aux nouvelles chansons. Dans un enchaînement plutôt bien choisi, arrive Ashtray Heart (c'était le nom du groupe avant de s'appeler Placebo), et après un court « Merci et bonsoir », c’est l'accrocheur Battle For The Sun, avec un passage au violon étonnant  de Fiona Brice, et ensuite Speak In Tongues. Il semble évident que le groupe a abandonné l'obscurité, qui avait caractérisée toute leur production jusqu'à « Meds », en faveur d’une musique plus ensoleillée et insouciante. Et en cela, le nouveau batteur a apporté beaucoup, même sur les arrangements de chansons anciennes, comme Soulmates, contribuant à un nouveau Placebo-sound. Il a apporté du soleil dans le groupe, et semble avoir influencé de manière positive l'humeur froide des deux autres membres du groupe. Mais tous sont soucieux de nous offrir une prestation ultra professionnelle, très travaillée, d’où l'improvisation est exclue.

Le concert s’envole alors vers un vrai plaisir, avec des réorchestrations en béton, à couper le souffle et sans fioritures, dans une ambiance fulgurante. Suit une version rêveuse et pleine d'émotion de Follow The Cops Back Home, pendant que Brian remercie en français le public qui chante avec lui. Quelqu’un crie d’un ton désespéré « Briiiaannnn je t'aime... », et Brian de répondre avec un léger sourire « Félicitations, vous connaissez mon prénom »

On recommence lentement à sauter sur les notes très reconnaissables de l’ouverture de Every You, Every Me.  La version est chaude et énergique, avec ce riff d’ouverture capable d'enflammer et de faire exploser un baril de poudre : on est loin du morceau original, c’est bien plus r’n’r avec la frappe forte et précise de Steven qui doit être assis sur des ressorts tant il dégage de l’énergie. Chaque coup de baguette fait s’envoler sa mèche blonde, tandis que Stefan enlève sa veste brillante et se déchaîne, son corps ondulant dans des poses sexuelles avec sa basse. Les couplets semblent trop courts pour contenir tout ce que Brian veut chanter. Special needs, qui suit, nous donne des frissons et restera l’un des grands moments de la soirée. Le leader de Placebo est aujourd'hui un personnage totalement différent de celui qui s’amusait à faire parler de lui et de ses orientations sexuelles dans les journaux. Aujourd'hui, il est un chanteur mature, capable de transmettre de la chaleur et d’impliquer les spectateurs seulement grâce à la puissance de son regard. Impossible de dire qu’il s’agit de la même personne, on est loin des excès du début de sa carrière, et des clichés de rock star androgyne et maudite.

Et derrière ce Brian en grande forme, il y a un Stefan Olsdal irrésistible. Pendant tout le concert, il sera le véritable showman du groupe, parcourant la scène, brandissant sa guitare pour exciter le public, en sautant et se tordant. Il est à lui seul un spectacle dans le spectacle. Côté visuel, les écrans sont impressionnants (5 écrans géants, dont 2 en haut de la scène) et bien utilisés. Un bon choix de lumières, insistantes, envahissantes, tout comme la musique de Placebo. Des images sur de grands écrans : des yeux, des mannequins, hommes, femmes, dont les visages se fondent avec celui de Brian, des guitares, des tambours et des messages. Le tout créé seulement pour nous éblouir ! Et une précision musicale importante : les guitares sont changées systématiquement à chaque fin de morceau... Brian est un vrai maniaque Sa voix se maintien à un excellent niveau pour toute la durée du concert, et l'utilisation des trois musiciens additionnels a beaucoup apporté à l’interprétation des morceaux, qui sont joués sans omettre un seul son par rapport aux versions du disque.

Une quarantaine de minutes ont passé, Breathe Underwater vient de se terminer sous la joie, quand Brian, énervé, parle au micro – non sans arrogance - pour rétablir le calme « Madame et Messieurs... lalala le cercle... vous êtes vraiment chiants en train de vous bagarrer pendant qu’on joue. Nous aimerions que cet endroit collectif soit quelque chose de simple et sain pour tout le monde. Ceux qui ont le tempérament chaud, on a tous chaud ce soir... calmez-vous sinon on arrête! Ok, est-ce que je me suis fait bien comprendre ?  » Certain vont être choqués de cette réaction, mais la fosse dans l’ensemble approuve l’intervention : « No violence at a Placebo show !»,  même si ce style de musique rock est fait aussi pour le pogo.  On continue avec Because I Want You, une chanson qui semble se prêter à des disputes.

Pendant que sur les écrans défilent certains images du groupe en direct, The Never-Ending Why, l’hymne ensoleillée nous offre encore une autre émotion. Nous allons vers la conclusion de la première partie avec l’extraordinaire Meds, dans une version douce, presque a capella, au début et à la fin, mais particulièrement rythmée au milieu, qui montre que l’ajout d'un nouveau batteur a apporté une sève différente mais vitale au groupe. Puis Brian ajoute « C’est n’est pas un adieu, vous savez ce que je vais dire... », et voilà le départ du 17ème morceau, la cerise sur le gâteau de l’album « Meds », Song To Say Goodbye... la voix transporte le public : « And the voice that made me cry, It's a song to say goodbye... » : ainsi se termine ce set de 1h16, plein de délices sonores, sur un déluge sonique et... sur un au revoir souriant, avant que le groupe quitte la scène. On continue à crier, à applaudir... « Pla-ce-bo, Pla-ce-bo, Pla-ce-bo... »

Le fait que Brian soit un homme de parole, je n'en ai jamais douté... alors le voici de retour sur scène pour les rappels. Sous les écrans qui clignotent à nouveau, brisés par des vagues colorées intermittentes, ce sera un joli Bright Lights (extrait encore du nouvel album) suivi des classiques : Special K, avec le public qui chante des « Palapapapalalala », et le magnifique The Bitter End qui a conservé sa puissance, avec une bonne basse et une frappe étonnante. Le public est insatiable, pendant que les projecteurs balayent la salle et un autre rappel, programmé, démarre immédiatement. On y a glissé un titre inédit, Trigger Happy, un Infra-red dansant, et on finit sur un Taste In Me puissant. Les instruments sont posés,  des baguettes s’envolent, et le groupe se réunit au centre de la scène, tous ensemble, les bras sur les épaules, à la façon d'une troupe de théâtre, saluant le public. Brian balaye la salle du regard et salue longuement ses fans, pour les remercier de toutes ces années de fidélité. Le show est malheureusement terminé.


Flash de lumières, musique et couleurs ont alterné sans relâche jusqu'à 23h00, moment où les amplificateurs ont fait silence, nous laissant le goût d'avoir retrouvé au sommet de sa forme l’un de mes groupes préférés, avec une acoustique presque parfaite et de nouveaux morceaux aux rythmes accrocheurs. Une setlist de 23 titres, comme rares sont les groupes qui en font : du lourd, sans mélancolie ni discours de Brian (il doit être stressé), une grande ambiance pendant 1h42 de décibels formatés. D’accord, ils n’ont pas joué Pure Morning, Teenege Angst ni Nancy Boy, mais cela fait longtemps que ces chansons sont disparu de leurs sets. Si vous aimez Placebo (parce qu'on les aime ou on le déteste, c’est un vrai système binaire sans voie moyenne : humainement, scientifiquement testé sur votre peau), vous savez où passeront vos sous... le prochain concert, c’est demain, mais c’est complet.
 
Il y a trois ans, j'avais quitté les concerts de la tournée "Meds" au POPB (les 2 et 3 Octobre 2006)  avec un goût un peu amer dans la bouche : un groupe devenu monotone, en mesure de nous offrir seulement une étincelle de grande musique dans un contexte peu enthousiasmant, un grupe ayant perdu son âme et sa spontanéité.  Aujourd'hui, je quitte le concert d’un groupe nouveau avec encore dans les oreilles le plaisir et les émotions d’un show vraiment très excitant. Pour ma part, sortir de la salle du Zénith avec l’envie de crier à l'infini « Someone call the ambulance, there’s gonna be an accident » et avec une pensée fixe que « Soulmates dry your eyes and soulmates never die » est une sensation merveilleuse... que je veux retrouver encore demain soir.


... No one cares when you’re down in the gutter
Got no friends got no lover
For what it’s worth
Got no lover »








photos de akilene, vogisa, titemariyn, bruno



Expatriate est un groupe de rock indépendant australien crée en 2005 et basé à Berlin depuis 2008, qui doit son nom à l'enfance indonésienne de leur chanteur. Un rock mélodique teinté de 80’s.


(http://www.myspace.com/expatriateband)




Placebo est un groupe de rock alternatif créé en 1994 à Londres et originellement appelé Ashtray Heart, La musique et les textes de Placebo se distinguent par une inclination romantique exacerbée. Autrefois allié à une imagerie provocante et excessive, ce romantisme exubérant s'inscrit désormais dans une attitude bien plus introvertie. Opérant un changement progressif de son image et de sa musique, adoucissant le punk-rock de ses débuts avant d'incorporer des samples, Placebo a gagné une reconnaissance internationale et est connu du grand public pour ses titres Pure Morning, Every You Every Me, Special K, The Bitter End ou encore Meds. Le nouvel album Battle for the Sun est sorti le 8 juin 2009.


(http://www.myspace.com/placebo)




    •    2005: Lovers Ie Strange EP
    •    2005: Play a Part EP
•    2007: In the Midst of This








* Placebo (1996)
* Without You I'm Nothing (1998)
* Black Market Music (2000)
* Sleeping with Ghosts (2003)
* Meds (2006)
* Battle for the Sun (2009)










Ben King (Vocal / Guitar)

Chris Kollias (Drums)

Damian Press (Keyboards / Guitar)

David Molland (Bass)











Brian Molko: Vocal & Guitar

Stefan Olsdal: Bass

Steve Forrest: Drums
+
Additional live lineup members are:



* Bill Lloyd (1999-present) – guitar, bass guitar, keyboards, piano (touring and studio)

* Fiona Brice (2008-present) – violin, keyboards, theremin, backing vocals

* Nick Gavrilovich (2009-present) – keyboards, guitar, backing vocals








Miracle Mile

Blackbird

Aviation At Home

Gotta Get Home

Crazy

The Space Between

Shooting Star

Get Out, Give In 

La durée du concert : 0h30



  1.    For What It's Worth (Battle For The Sun - 2009)
    2.    Ashtray Heart (Battle For The Sun - 2009)
    3.    Battle For The Sun (Battle For The Sun - 2009)
    4.    Soulmates (Live - 2003)
    5.    Speak In Tongues (Battle For The Sun - 2009)
    6.    Follow The Cops Back Home (Meds - 2006)
    7.    Every You Every Me (Without You I'm Nothing - 1998)
    8.    Special Needs (Sleeping with Ghosts - 2003)
    9.    Breathe Underwater (Battle For The Sun - 2009)
    10.    Because I Want You (Meds - 2006)
    11.    Twenty Years (Single - 2004)
    12.    Julien (Battle For The Sun - 2009)
    13.    The Never-Ending Why (Battle For The Sun - 2009)
    14.    Blind (Meds - 2006)
    15.    Devil In The Details (Battle for the Sun - 2009)
    16.    Meds (Meds - 2006)
    17.    Song To Say Goodbye (Meds - 2006)

        Encore 1


    18.    Bright Lights (Battle For The Sun - 2009)
    19.    Special K (Black Market Music - 2000)
    20.    The Bitter End(Sleeping with Ghosts - 2003)


        Encore 2


    21.    Trigger Happy (New Song)
    22.    Infra-red (Meds -2006)
    23.    Taste In Men (Black Market Music - 2000)


La durée du concert : 1h40


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