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lundi 1 décembre 2008

The Rascals ~ La Maroquinerie. Paris.







Première Partie : MUSIC IS NOT FUN




Ce qu’en a pensé Gilles B. :

« J'ai peut-être un peu trop vite assimilé The Rascals à la doublette Arctic Monkeys/The Coral. C'est vrai qu'à l'écoute de leur premier et excellent EP “Out Of Dreams”, que j'avais acheté alors que le groupe était encore complètement inconnu (The Last Shadow Puppets n'étant pas encore né…), j'avais adoré tout en constatant l'influence prépondérante des deux groupes précédemment cités. J'avais partiellement tort. Déjà le concert des LSP avait confirmé l'influence prépondérante de Miles Kane (je suis d'ailleurs en total désaccord avec un article paru dans le dernier n° de Volume considérant Miles Kane et The Rascals comme des second couteaux). Me revoilà de nouveau à la Maroquinerie pour ce concert qui curieusement n'affiche pas sold out, il y a déjà une petite queue avec de jolies têtes blondes que j'ai déjà vues à d'autres concerts, je vais directement devant la porte de la salle. Eric me rejoint assez rapidement, puis c'est l'entrée sans bousculade, direction le devant de la scène sur la gauche, pile poil face aux amplis de Miles Kanes. La salle se remplit rapidement, Michael nous rejoint, puis c'est au tour de Robert et de Michaela de faire leur apparition.

Première partie inconnue pour ma part avec les Français de Music Is Not Fun. Ok, c'est énergique, mais pour ma part je déchante vite, car l'influence Libertines/Babyshambles est évidente, et me déplait fortement. Pas de personnalité musicale pour ce groupe, pas sûr qu'ils s'en sortent, mais bon je leur souhaite tout de même bonne chance.

Je ne sais pas trop à quoi m'attendre ce soir mais il y a un indice évident : Miles Kane est généreux et n'a pas la grosse tête, acceptant à plusieurs reprises, et toujours avec le sourire, de poser avec ses jeunes fans avant le concert sous le porche de la Maroquinerie. Rien que ça montre que le gars a su rester simple et accessible. Et dès le premier accord, on sait qui est le patron, car The Rascals c'est indéniablement Miles Kane. Tous les regards se focalisent sur sa personne, nous sommes idéalement placés ce soir avec juste dans l'axe les deux amplis Vox qui vont nous délivrer la bonne parole du rock'n'roll. Et j'avoue que l'on va être servis. Out Of Dreams ouvre le bal : le morceau qui m'a fait découvrir The Rascals, quoi de mieux ? La sonorité est bien caractéristique, Miles est campé devant nous, les jambes arquées quand il chante. Le son est proche de la perfection, la section rythmique est discrète mais terriblement efficace, particulièrement le bassiste Joe Edwards qui fournit un complément nécessaire aux arpèges ensorceleurs de Kane. Je redécouvre ce soir The Rascals, pour la troisième fois. Tout d'abord, c'était juste un disque (pardon un CD...) agréable, puis vous rentrez dedans, et vous vous dites, merde c'est vraiment bien… mais il y a toujours cette filiation Arctic/The Corals… Puis ce soir, c'est le déclic, j'ai bien réécouté le CD avant le concert, et maintenant le live. Eh bien c'est sans aucune doute que j'affirme que The Rascals ont bel et bien leur propre personnalité. C'est évident quand on entend les morceaux en live. Oui c'est Kane qui a influencé Last Shadow Puppets. Et chez lui, pas de coté folk comme avec The Coral, pas cet aspect froid que Arctic Monkeys dégagent. Non c'est chaleureux tout simplement… Et surtout je trouve beaucoup de profondeur dans leur musique, malgré l'aspect basique du trio. C'est ciselé finement, je savoure avec délicatesse chaque morceau… Et non seulement fort d'être un excellent guitariste, Miles Kane s'avère être aussi un très bon chanteur. C'est assez surprenant de voir qu'à son âge, on arrive à produire une musique aussi mature.

Pendant un peu plus d'une heure, je me suis donc rassasié de ces petits bijoux que sont Bond Girl avec ses fulgurances et ses changements de rythme, je me suis remis à penser aux Shadows quand j'ai écouté Does Your Husband, mais des Shadows dépoussiérés et lyriques, j'ai craqué sur le fabuleux Stockings To Suit, je n’ai tout simplement pas vu le temps passer pendant ce concert, tellement j'était absorbé par la musique qui me parlait et qui avait un sens pour moi. Comment ne pas ressentir d'émotions quand vous écoutez How Do I End This, encore un morceau fantastique… J'avoue humblement ne pas avoir reconnu la reprise d'Echo & The Bunnymen (All That Jazz) mais Eric lui, fan de la première heure, l'avait reconnu tout de suite. Alors était-ce le concert parfait ? Pas vraiment, car j'ai été surpris de voir un public attentif bien sûr, mais pas plus agité que cela. Oui j'aurais aimé un peu plus d'agitation dans la salle. Et pour conclure je dirais que si la reprise du Instant Karma de Lennon était au niveau émotionnel une bonne chose, elle fut tout de même moins réussie du point de vue de l'interprétation, assez approximative, qui jurait presque avec le reste du set.

Mais cela n'est rien par rapport à la très bonne impression que m'a laissé la performance du groupe, pleine et enthousiasmante. On est loin du tirage de gueule permanent qu'affiche son ami Alex Turner lors de ses concerts avec les Monkeys et cela fait bien plaisir. Alors maintenant, l'avenir nous dira si le groupe réussira a survivre dans l'ombre des Arctic et des Last Shadows Puppets, deux groupes qui malheureusement peuvent, non pas décrédibiliser, mais tout au moins condamner The Rascals à un certain anonymat. Belle soirée et belle réussite que ce concert. »





The Rascals est un groupe britannique de rock indépendant. Le leader du groupe, Miles Kane, fait aussi parti du groupe The Last Shadow Puppets avec Alex Turner des Arctic Monkeys.

(http://www.myspace.com/rascalmusic)












Miles Kane : Vocal & Guitar
Joe Edwards : Bass
Greg Mighall : Drums














Out Of Dreams (Out Of Dreams EP - 2007)
Bond Girl (Rascalize - 2008)
Freakbeat Phantom (Rascalize - 2008)
Does Your Husband Know, That You're On The Run? (Rascalize - 2008)
How Do I End This? (Rascalize - 2008)
People Watching (Rascalize - 2008)
Stockings To Suit (Rascalize - 2008)
Fear Invicted Into The Perfect Stranger (Rascalize - 2008)
Chills And Fever (New Song)
I'd Be Lying To You (Rascalize - 2008)
Better In The Shadows (B Side - 2008)
Diamond Trip (New Song)
All That Jazz (Echo & The Bunnymen Cover)
I'll Give You Sympathy (Rascalize - 2008)
Is It Too Late? (Out Of Dreams EP - 2007)

Encore

Instant Karma (John Lennon Cover)




La durée du concert : 1h05

AFFICHE / PROMO / FLYER




The Rascals - Out Of Dreams



The Rascals - Suspicious Wit



The Rascals - Freakbeat Phantom


The Rascals ~ La Maroquinerie. Paris.







Première Partie :
MUSIC IS NOT FUN




Ce qu’en a pensé Eric :

« Le chanteur de Music Is Not Fun plie soigneusement sa veste avant le set, et Robert s'indigne : "Pas très rock'n'roll, tout ça". Le guitariste gratouille quelques accords, et Gilles soupire, consterné : "Libertines, Baby shambles... L'horreur !". Bon, tous deux auront quand même (un peu) tort : les lyonnais de MINF font bien leur boulot, les guitares sont saignantes, il y a quelques montées en puissance qui sont loin d'être désagréables, on sent que l'adrénaline pourrait être là, les influences sont variées mais discrètes (Johnny Thunders ? Replacements ? Libertines, ouuuaais !). Il manque une vraie voix pour soutenir les mélodies naissantes, et sans doute un peu de cohérence (voir l'épisode assez mauvais où tout le monde change d'instruments et où, d'un coup, on a l'impression d'avoir affaire à des fans d'Oasis ou de Kasabian). Curieusement, je suis le seul de notre bande à apprécier ! Où est passée notre indulgence envers les "petits jeunes qui débutent" ? Gilles B serait-il perdu pour le rock'n'roll, à force de fantasmer sur les folkeuses à voix éthérée ? Et le pire, c'est que c'est moi qui me fait chambrer ! Au secours !

La Maro est pleine de pisseuses de 14 ans, ce qui en soi n'est pas une surprise, et est même plutôt agréable (même si sur la sono, c'est logiquement la BO de Pulp Fiction qui déclenche des cris d'entousiasme du public, signe qui ne trompe pas...), mais notre petite bande, un peu dispersée, est là, fidèle au poste. On a tous suffisamment apprécié Miles Kane à l'Olympia lors du concert des Last Shadow Puppets pour attendre beaucoup de ses Rascals ce soir (très bel album, en plus, une fois franchie la barre des ressemblances...).

Miles Kane a tout du bon garçon, bon élève, bon musicien, connaissant ses classiques et fidèle à la tradition musicale de Liverpool, sa ville : sonner comme les guitaristes légendaires des sixties et reprendre Echo and the Bunnymen (version parfaite de "All that Jazz") et John Lennon (version moins euh... parfaite de "Instant Karma" !), c'est son truc. Guitariste brillantissime - installés à 35 cms de lui, nous nous perdons dans la contemplation de ses doigts qui virevoltent sur sa Gibson -, compositeur doué - faudra-t-il redire combien "Rascalize" est un très bon disque une fois qu'on a accepté de l'écouter ? -, il EST The Rascals. Même si les deux autres membres du trio assurent une section rythmique puissante qui sait enclencher le turbo chaque fois qu'il le faut, tous les regards sont scotchés (dans le noir ! Bonjour la lumière ! Tout simplement, la scène était éteinte ce soir !) sur Miles, sa guitare, sa boîte à effets - impressionnante.

Le concert démarre doucement - ce qui ne veut pas dire pas bien ! - avec une poignée de morceaux exécutés brillamment, et de manière assez fidèle à l'album (même si Clément se plaindra de l'absence d'un passage à la guitare de "Does your husband know...", mais Clément, c'est un spécialiste qui perçoit des trucs que nous, simples mortels, ignorons !). C'est au bout d'une vingtaine de minutes que les choses sérieuses arrivent, alors que Miles se lance dans l'une de ces accélérations frénétiques dont il a le secret ("It's a whorehouse in here ! It's a whorehouse in here !") : on passe alors du BON concert à l'EXCELLENT concert, et on y restera pendant les 40 minutes qui suivront, pleines jusqu'à la gueule de mélodies subtiles mais rayonnantes, d'arpèges métalliques et de riffs tranchants (comme on dit dans ces cas-là). Miles sourit de plus en plus, se fait chambrer par des mancuniens éméchés qui viennent visiblement par leurs cris troubler sa concentration, et nous livre un set impeccable de 65 minutes, avec la quasi intégralité de son album et son EP, plus les reprises sus-citées et une ou deux chansons inédites (à retenir "Chills and Fever", très réussie).

La salle exulte mais reste relativement sage, on danse et on chante sans trop bousculer son voisin. Ce qui m'amène à ma seule interrogation : qu'est-ce qui fait que, malgré tant d'excellence et d'énergie, malgré un son aussi fort que magnifiquement équilibré (rare à la Maro d'entendre aussi clairement la voix quand la guitare joue aussi fort...), on ne soit jamais passé à un concert EXCEPTIONNEL ? Qu'on n'ait pas basculé une seule petite fois dans l'hystérie, qu'on n'aie pas ressenti cet orgasme total qui est la marque des moments inoubliables ? Est-ce qu'on en revient au fait que Miles soit un garçon un peu trop sage, trop appliqué, finalement, pour lâcher complètement la bride de sa musique et laisser le délire le (nous) gagner ? Bah, ce garçon a un tel talent que, selon le terme consacré, l'avenir lui appartient... Et nous, nous voici avec un groupe-fétiche de plus !»



photos de eric