Blogger Template by Blogcrowds

mercredi 15 octobre 2008

Of Montreal ~ L'Elysée Montmartre. Paris.










Première Partie : MAX TUNDRA




Ce qu’en a pensé Eric :

« Il y a des jours où tout va mal, entre le boulot prise de tête, l'avion qui atterrit au mauvais terminal et 1 h 30 d'embouteillages pour arriver enfin à l'Elysée Montmartre, à 20 h 30 : pas sûr que le "mood" soit aux excès de "gaudriole" de Kevin Barnes. Sans oublier la sensation étrange de ne pas être au tout premier rang avec les potes, mais avec ce léger "recul" par rapport à l'action que procure le fait d'être placé à quelques mètres en retrait de la scène - oh rien de grave, mais l'impression n'est plus exactement la même...

On nous a annoncé dans la presse un Of Montreal sensiblement plus expérimental, tordu, voire largement déjanté, mais le souvenir de l'assez extraordinaire concert (glam rock et kraut rock) de la Maro nous laisse encore espérer qu'il ne s'agisse là que de délires de journalistes en mal de sensations pour vendre leurs torchons ("ah ouais, dis, il paraît que Kevin Barnes est entré sur scène à New York en slip sur un cheval blanc !" "Noooon ?"). Et puis, si, tout compte fait, Kevin Barnes a bien effectué un virage à angle droit après "Hissing Fauna...", et a visiblement décidé de sacrifier sa popularité naissante sur l'autel de ses délires. Nous aurons donc droit ce soir à une heure et demi de concert / spectacle quasi indescriptible, entre petit théâtre kitsch qui fleure bon l'Amérique profonde en pleine transgression (les faunes nus qui se font une orgie de fruits, une sorte de sommet quand même !) et - trop rares - stridences qui rappellent quand même combien Of Montreal pourrait un grand groupe (excitant) si Kevin Barnes en avait envie, et arrêtait de jouer à touche pipi. Pour tout dire, certains d'entre nous (Robert ?...) se sont ennuyés pendant les longs délires instrumentaux qui rappellent largement Frank Zappa en pleine période sous acide, d'autres (Clément ?...) se sont réjouis d'assister à quelque chose d'aussi radicalement différent, hors mode, j'men foutiste et pourtant appliqué à la fois (... car, vu de près, Kevin Barnes est tout sauf déjanté, il est au contraire extrêmement concentré sur son "oeuvre", sans une ombre de second degré ! Qui a dit malheureusement ?). Moi, soudainement de bonne humeur, j'ai adoré la séance chez le coiffeur - on coupe des mèches à un roadie, on les lèche, puis on les distribue aux premiers rangs... pour qu'ils fassent pareil ?), et aussi les apparitions surexcitées des spectres noirs, comme une indication un peu superfétatoire que, maintenant, pendant au moins deux minutes trente, ça allait être rock'n'roll. Car, je l'ai dit, Of Montreal sait être rock'n'roll : preuve en est un morceau terrassant, tout de furie électrique, joué en début de set, qui m'a laissé tout frissonnant, tout ému...


Mis à part quelques éclairs donc, qu'on me permettra d'avoir trouvés trop rares (un beau passage avec quatre (4 !) guitares déchaînées, la puissance de frappe lorsque les deux batteurs cognaient de concert, mais aussi, pour détendre l'atmosphère et faire plaisir aux filles hurlantes un peu partout dans la salle, une poignée de morceaux funs / funkys entre Prince et Scissor Sisters...), la musique que joue actuellement Of Montreal sur scène, c'est à dire l'intégralité de son dernier album (je le sais, je l'ai acheté à la fin au stand de merchandising et l'ai écouté en rentrant en voiture) est une sorte de symphonie continue constituée de fragments baroques, assemblés envers et contre toute logique, alternant le génial et le pénible, le céleste et le grotesque. On se serait crus revenus aux années 70, quelque part entre les grands happenings conceptuels post-hippies et le prog rock qui croyait au théâtre comme renouvellement et prolongement de la musique. Bref, un truc assez dingue quand même, souvent indescriptible dans son aspect foutoir sans queue ni tête, qui reste malheureusement un tantinet trop contrôlé pour pouvoir basculer dans une véritable folie, qui fasse oublier cette naïveté qui transparaît régulièrement derrière ces mises en scène outrancières.


Au final, j'ai forcément regretté - comme une grande partie du public, je suppose - que les superbes chansons de "Hissing Fauna" aient été aussi rares, jusqu'à ce que Kevin Barnes, en guise de dernier rappel non programmé, nous fasse généreusement cadeau d'une version inattendue de "Smells Like Teen Spirit", à la fois fidèle au nihilisme Cobainien et presque grandie par la munificence de l'interprétation un tantinet lyrique (deux batteries donc, et trois guitares, ça décapait !). On s'est donc retrouvés un peu cons, quand les lumières se sont rallumées, guère capables de savoir à quoi véritablement on avait assisté ce soir...


PS : Kevin, j'ai été déçu encore une fois ce soir, tu as encore gardé ton slip. Il faut que tu saches que tes fans français sont frustrés de n'avoir pas pu admirer ton anatomie, que la légende veut que tu dévoiles régulièrement aux States. Allez, laisse-toi un peu plus aller, la prochaine fois ! »






photos de eric



Of Montreal ~ L'Elysée Montmartre. Paris.











Première Partie : MAX TUNDRA




Ce qu’en a pensé Gilles :

« Clairement, il n'était pas question de manquer ce concert de Of Montréal, même s’il était programmé à l'Elysée Montmartre, qui n'est pas franchement ma salle de concert préférée (quoi que certains concerts récents m’aient réconcilié avec elle). La question est de savoir à quel show nous allons assister ce soir ? Le concert de la Maroquinerie m'avait laissé une excellente impression, surtout au niveau purement musical. Etonnamment, il y a peu de circulation, du coup j'arrive tranquillement sur place avant 18h30, Philippe M est déjà là, ainsi qu'une vingtaine de personnes maximum. Nous sommes rejoints par Livie, il ne manque plus qu'Eric, mais pour lui, ce sera le parcours du combattant pour nous rejoindre juste avant le concert de Of Montréal. Ouverture des portes relativement tôt, et c'est bien ainsi, cela évite toute cohue. On se place au premier rang, cette fois légèrement décalés sur la droite (guitare oblige). On est bien ce soir, l'ambiance est cool, encore une fois il y a beaucoup de jeunes femmes dans le public, et plus particulièrement au premier rang. Avec Philippe, on remonte sérieusement la moyenne d'âge (cent ans à nous deux, au bas mot...). On passe un bon moment en attendant la première partie, en discutant avec Robert et Michaela qui ont fait leur apparition.

Bon c'est quoi la première partie ? On ne s'en est pas inquiété jusque là, mais à la vue des 2 claviers presque en face de nous, on se doute qu'il ne s'agit pas d'un groupe. Plutôt d'un artiste solo. Ou d’une artiste. Pas de bol, c'est un artiste... une sorte de DJ... anglais... roastbeef, comme il le dit lui même. Roastbeef aimant les Français. Bon, maintenant il faut en venir au vif du sujet. Le concert n'a pas commencé depuis plus de quelques secondes que je suis pris d'un fou rire inexplicable...ou plutôt si, bien explicable. Comment décrire l'énergumène en face de nous (heu, son nom c'est Max Tundra, au fait...) ? Moi, je vais commencer par l'appeler DJ Roastbeef (on a bien DJ Moule en France). Le mec est ahurissant de par son manque de talent, son manque de tout en vérité. Sauf de culot. Il joue (faux) sur deux claviers en même temps, il chante (archi-faux) aussi, il essaie (désespérément) de passer pour John Travolta (c'était quelque chose, ses pas de danse !). Et de plus, monsieur est multi-instrumentiste (cela va de la flute au mélodica en passant par la guitare électrique, une Danelectro SVP !!!). Bref, le mec est ridicule, mais il ne s'en aperçoit même pas. Et le look, j'avais oublié... eh ben il n’en a pas, de look. Il s'encourage lui même à chaque fin de morceau, en gros il se crée sa propre audience. Si le fou rire ne m'a pas quitté pendant le premier quart d'heure, j'avoue que cela a laissé place à de la perplexité. Est-ce possible ? Est-ce réel ? Ai-je mangé des champignons hallucinogènes avant de partir au concert ? Que nenni, this is the real life !!! Le pire (on ne le découvrira qu'à la fin du concert), c'est que le dénommé Max Tundra a un stand de merchandising presque plus important que Of Montréal !!! Si, si, il a même plusieurs disques à son actif. Hallucinant, quoi ! Avec Philippe, on s'est fait la réflexion qu'il aurait été digne d'une première partie des Stranglers, comme il y en avait dans le passé. Bon, ce moment d'égarement passé (40 minutes quand même), on préfère en rigoler, au moins cela fera des anecdotes à raconter.

Toujours pas d'Eric en vue, il devait arriver vers 20h, mais il semblerait que la circulation soit plus intense que prévu. Il est maintenant presque 20h45, Eric vient d'arriver, juste à temps pour voir les musiciens de Of Montréal apparaître sur scène. Look glam, on dirait un croisement entre Roxy Music du début, Au Bonheur des Dames ou Captain Sensible des Damned pour le look, l'organiste est en tutu avec des bottines à talons, chic tout cela. Ce que j'apprécie particulièrement ce soir, c'est que la scène est entièrement dégagée devant nous, aucun retour qui pourrait nous gêner. Mais cela aura quand même un effet négatif. Mais revenons à nos musiciens, le groupe est sur scène, on attend avec curiosité l'arrivée de Kevin Barnes, et on n'est pas déçu, surtout pour ceux qui n'ont jamais vu le groupe sur scène. C'est dans les bras de 2 créatures que l'on pourrait croire sorties de Star Wars qu'il fait son apparition (bon, a priori il s'agirait de Buddha...). Ce soir, ce sera théâtral semble-t-il. Et en effet, à partir de ce moment, plus trop le temps de respirer. Non pas véritablement à cause de la musique, mais plutôt pour suivre ce qui se passe sur scène. Chaque chanson est l'objet d'un scénario, avec différents personnages sur scène, ainsi que des projections sur un grand écran. Et la musique... Eh bien déjà un mauvais point pour le son, j'entends mal la voix de Kevin Barnes (le problème d'absence de retours), et le reste de l'orchestre me semble assez sous-amplifié. Mais tout cela s'arrangera tout de même au fur et à mesure de l'évolution du concert. On est emportés dans un tourbillon d'images, mais ma surprise vient de la musique. Evidemment je me doutais qu'il n’allait pas rejouer « Hissing Fauna... » en entier, mais ce soir, c'est particulier : une succession de chansons, sans vraiment de refrains ou de lignes mélodiques que l'on puisse retenir, une sorte de digression musicale, cela part dans tout les sens, et j'avoue que cela déroute pas mal. On est assez loin de l'aspect glam rock et seventies que j'avais ressenti à la Maroquinerie. Bien sûr, le spectacle est là, mais musicalement, c'est dur dur. D'ailleurs j'ai même du mal à reconnaitre les morceaux de « The Sunlandic Twins », seul So Begins Our Alabee sonne familier à mes oreilles. Enfin du connu et jouissif musicalement parlant avec le premier extrait de « Hissing Fauna » (Rejecter).Sur scène, des personnages continuent d'apparaitre, ce sont maintenant des sortes d'hommes araignées tout en noir qui arpentent la scène accroupis. Kevin Barnes alterne les passages à la guitare, et je le trouve personnellement beaucoup plus à l'aise qu'à la Maroquinerie, la scène est aussi plus grande, c'est peut-être une explication. Mais je trouve que malgré tout cela, il est encore trop en retenue. On aimerait voir le délire absolu, le truc qui nous choque ou nous surprend. Bon, je suis exigeant, car ce soir c'est vrai qu'on en a pris plein les mirettes tout de même. Eclair de génie parmi tout ce tourment musical avec Heimdalsgate (« Come on Chemical oh oh... » ) surement mon morceau préféré après The Past Is A Grotesque Animal... qu'ils ne joueront pas !!! Et c'est bizarre, mais je le sentais dès le début du concert, ce morceau n'était pas fait pour être intégré dans le spectacle de ce soir... Vraiment dommage, car pour moi c'était pratiquement le meilleur morceau, tous groupes confondus, de l'année 2007, et ce soir, niet on n'y a pas droit !!! Reste à se consoler avec les différentes tableaux qui se déroulent devant nos yeux, les hommes aux masque à tête de mort, les scènes de mimes, plutôt bien réussis... Pendant ce temps, Kevin Barnes perd peu à peu chacun de ses vêtements. Arrive la scène où il est habillé en cardinal, avec une sorte de robe de bure rouge, qu'un homme déguisé en éléphant lui arrachera pour le laisser juste vêtu d'un slip...

Et la musique ? Ben, honnêtement on subit plus que l'on apprécie. En vérité, c'est trop déstructuré pour moi. Philippe M a fait la comparaison avec Zappa, je crois qu'il a raison. Le problème, c'est que l'on n'est pas venus pour cela. Le show, oui bien sûr... mais la musique, dur quand même. Où est passé le Glam Rock ? Où est passé cet hommage aux Sparks que j'avais ressenti ? Disparus presque intégralement. Même le guitariste sur notre droite, qui m'avait fait grosse impression à la Maro, m'a semblé plus effacé ce soir. Décrire toutes les scènes serait superflu, allez je vais quand même mentionner la scène "Fruit Orgy", sorte d'orgie romaine pendant Beware Our Nubile Miscreants, pas mal du tout. Attention, je ne m'ennuie pas pendant le concert, d'ailleurs, on ne peut pas, car il faut avoir les yeux partout, mais la question qui me trotte dans la tête c'est : où est la musique ?? Tout de même une excellente surprise lors du rappel, ce sera la reprise plutôt surprenante de Smells Like Teen Spirit, férocement rock'n'roll, complètement à l'opposé de ce que l'on a vu ce soir, peut-être pour nous dire que la prochaine fois, le concert sera grunge ?

Voilà, c'est fini, à mes cotés Livie a les yeux qui pétillent, je le comprends, c'est quand même un choc de voir Of Montréal. Moi j'ai "le cul entre deux chaises", l'impression d'avoir vu un show comme on en voit rarement, voire jamais, mais d'un autre coté le sentiment que musicalement, c'était décevant. On rejoint Eric, on fait un tour au stand de merchandising, Eric hésite à acheter l'album puis il se décide tout de même. Bon, j'avoue l'avoir acheté aussi. Bel objet, chiant comme tout à ouvrir, je ne suis pas sur que je l'écouterais souvent... d'ailleurs, au moment ou j'écris ces lignes (soit 4 jours après le concert), je n’ai toujours pas osé ouvrir l'objet (en même temps, j'ai peur de ne pas pouvoir le refermer !). Quoi qu'il en soit, je retournerai voir Of Montréal, c'est un groupe de toute façon hors du commun, une excroissance physique du cerveau certainement assez encombré de Kevin Barnes. J'espère pour la prochaine fois un concert plus sobre, mais peut-être plus extrême... et surtout Kevin, donne nous du rock'n'roll, tu sais le faire et l'alliance des deux pourrait être explosive. »



A la tête d'Of Montreal se trouve un homme : Kevin Barnes, voix de cartoon et talent proportionnel à son prolifisme. Tête pensante et leader du groupe américain indie pop. Membre du collectif Elephant 6, le fantasque Barnes écrit et enregistre la grande majorité des chansons de son groupe depuis une décénnie. Bien que seul membre du groupe à l'époque, Barnes sait qu'il souhaite l'appeler Of Montreal en hommage à une ancienne petite amie arborant un tatouage Of Montreal.

Le groupe connait un succès on ne peut plus confidentiel avant de sortir des sentiers battus avec le génial Hissing Fauna are you the destroyer? dont la suite, déjà enregistrée, est attendue avec impatience.






















Kevin Barnes : Vocals, guitar
Dottie Alexander : Keys, Sundry, Vocals
James Huggins : Drums, Guitar, Synth, Vocals
Bryan Poole (aka the late b.p. helium) : Guitar, Vocals
Davey Pierce : Bass, Vocals













La durée du concert : 1h30

AFFICHE / PROMO / FLYER





of Montreal - Heimdalsgate Like A Promethean Curse



Of Montreal - Suffer For Fashion



Of Montreal - She's A Rejector (Live at Coachella 2007)