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lundi 24 mai 2010

WIRE ~ La Maroquinerie. Paris.











Opening: APSE

Ce qu’en a pensé Gilles B. :

« Deux options ce soir, aller soit au Point Ephémère voir Quasi, soit à la Maroquinerie pour Wire, groupe rescapé de l’épopée punk de 1976, qui n’a jamais réussi à s’imposer comme l’un des grands de cette époque, mais qui jouit tout de même d’une sorte d’aura et d’un sentiment d’authenticité. Wire, je n’en ai aucun souvenirs, malgré le fait que j’ai dû les voir en 1981 ou 1982, lors d’une première partie. C’est l’occasion rêvée de me racheter ce soir et de redécouvrir ce groupe. En arrivant aux abords de la salle, dans le patio du restaurant, je croise des vieux punks plutôt pitoyables dans leur tenue presque d’époque : à 55 ans, est-ce bien raisonnable ? Heureusement que le ridicule ne tue pas… Après avoir passé un petit moment au bar, c’est l’heure de rentrer dans la salle, je me dirige vers la droite de la scène. Quelques amis m’ont rejoint, Michael et Yves, ainsi que Michaela et Joëlle, les deux charmantes photographes, le temps sera moins long en attendant le passage des groupes.

Quand APSE prend possession de la scène, c’est malheureusement devant un public encore clairsemé, une grosse partie des spectateurs préférant boire à la terrasse du resto, dommage… Dommage, oui, car APSE est un bon groupe, qui propose une sorte de post-punk joué avec urgence, et bien sûr ce qui frappe tout de suite, c’est son chanteur : au choix, il peut paraître irritant dans sa manière de chanter tel un Léo Ferré qui aurait croisé Ian Curtis, ou au contraire séduire par son authenticité. Il est en permanence agité d’une sorte d’épilepsie, il est dans son truc, c’est un hyper actif qui n’a cesse de tripatouiller les pédales qui sont à ses pieds. Un anxieux, apparemment, quand on le regarde. Et cela apporte beaucoup à la musique du groupe, entêtante et parfois froide, mais que j’ai trouvée pour ma part véritablement excitante. Le groupe se produit à six sur scène, autant dire que cela fait tout de même du bruit, surtout que le batteur nous gratifie d’une frappe ultra lourde et puissante. La voix aussi est particulière, elle me fait penser à celle du chanteur de Oh No Ono : on aime ou on exècre, je trouve quant à moi qu’elle est le parfait reflet de la musique du groupe. Les 39 minutes du set m’ont tout simplement beaucoup plu. A noter le t-shirt du chanteur à l’effigie du Brian Johnston Massacre.

Dommage tout de même que plus de la moitié du public n’ait pas assisté au set de APSE, mais en général cette moitié-là n’est pas vraiment faite d’amoureux de la musique, juste de gens qui viennent en dilettante, la plupart du temps.

Place maintenant à Wire, et contrairement au concert de Madrid qu’Eric avait vu il y a quelques mois, pas de seconde guitariste mais UN second guitariste. C’est sûr que quand on voit Wire, on constate que le poids des années est passé par là, surtout en ce qui concerne le batteur qui fait véritablement vieux ! (Malgré cela, il assurera tout le long du concert une frappe assez chirurgicale…). Le mieux conservé du lot, c’est sans conteste le bassiste, qui au début du concert fera tourner l’éclairagiste en bourrique en lui intimant sans cesse de mettre des tons bleus, puis blancs, etc. Humour anglais, sans doute. De Colin Newman, je ne sais pas trop quoi dire, le temps a fait son œuvre, même si le bonhomme se porte bien ; par contre, le chevalet avec les paroles de chaque chanson, ça craint tout de même. Ce qui me choque et m’ennuie, ce sont les temps morts entre les morceaux, là ou cela devrait être enchainé à vitesse grand V. Musicalement, il n’y a pas grand-chose à dire, cela ressemble un peu aux Buzzcocks, avec un coté beaucoup plus froid, et malheureusement on comprend vite pourquoi Wire a toujours fait partie de la seconde division : les compositions qui, hormis 2 ou 3 morceaux, ne cassent pas vraiment la baraque. C’est propre, avec un gros son, rien à dire sur l’interprétation, mais franchement est-ce raisonnable de faire du punk à plus de 50 ans ? Rares sont les groupes qui peuvent encore y prétendre, éventuellement les Stranglers grâce à un JJ Burnel toujours en forme, mais ce soir on n’y croit pas. Punk Is Not Dead ? Pas si sûr…  Attention, le concert n’est pas foncièrement désagréable, mais on sent le pilotage automatique, cela fait 35 ans que les mecs jouent, alors pensez bien que la rage… elle est loin, hélas. Oui la rage, c’est cela qui manque à tous ces anciens groupes. Heureusement, le final sera tout de même d’un autre ordre, avec deux ou trois anciens morceaux de bonne facture, et en fermant les yeux, on pouvait prétendre à de l’excitation. Un seul rappel au programme d’ailleurs, les gens quittent rapidement la salle sans en redemander plus. Et nos vieux punks pitoyables? Eh bien, ils étaient derrière la barrière, sur l’espèce de mezzanine entourant la fosse. Ils reviendront certainement pour le prochain concert de… UK SUBS par exemple…

Drôle d’impression en sortant de la salle, je ne m’arrête pas au merchandising, j’ai l’impression d’avoir déjà presque oublié cette soirée. Non décidemment, le punk n’est pas fait pour être joué par des personnes âgées. »
photos de gilles b



Wire est un groupe de rock britannique formé en 1976. Sa musique peut être rattachée à divers courants, notamment punk rock, post-punk et art rock, avec parfois un penchant marqué pour l'expérimentation musicale. Wire est souvent considéré comme un élément décisif du courant post-punk, en particulier en raison de leur son richement travaillé et atmosphérique, de leurs thèmes lyriques assez obscurs et, à un moindre degré, de leur position politique situationniste. Le groupe continue à fonctionner de manière intermittente.

(http://www.myspace.com/wirehq)




Pink Flag (1977)
Chairs Missing (1978)
154 (1979)
The Ideal Copy (87)
A Bell Is a Cup...Until It Is Struck (1988)
Manscape (1990)
The Drill (1991)
The First Letter (1991)
Send (2003)
Object 47 (2008)






Colin Newman (guitare, voix)
Graham Lewis (guitare basse, voix)
Robert Gotobed (percussions)
+
Margaret Fiedler McGinnis (guitare)










La Setlist du Concert
WIRE

SMASH
BECAUSE
ADVANTAGE IN HEIGHT
MEKON HEADMAN
UP FROM ABOVE
NOW WAS
ONE OF US
PLEASE TAKE
KIDNEY BINGOS
DRILL
TEN
GERMAN SHEPHERDS
MOREOVER
106 BEATS THAT
TWO PEOPLE IN ROOM
SPENT
:::
HE KNOWS
PINK FLAG
THE 15TH
MAP REF
UNDERWATER EXPERIENCES
:::
LD
XXX

La durée du concert : 1h15

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AU REVOIR SIMONE ~ El Ramdall Music Live. Madrid.
















Ce qu’en a pensé Eric :

« Si je suis là ce soir, dans un Ramdall Music Club aux trois quart pleins d’adolescentes solitaires et rêveuses à ma droite et de couples d’amoureux enlacés, sans parler de l’inévitable contingent de jeunes américains qui viennent soigner leur mal du pays au concert de Au Revoir Simone, peut-être pas vraiment à ma place, c’est la faute, la très grande faute de mon ami Gilles. Je me suis assez exprimé sur le sujet pour qu’il soit clair que la « dream pop », ce n’est pas ma tasse de thé, moi qui fait plutôt dans la pop couillue et éméchée (Kaiser Chiefs) ou dans le désespoir post gothique (Editors) – LOL comme on écrit de nos jours. Mais Gilles m’a tellement parlé de ces trois grâces new-yorkaises, qui l’enchantent de leurs mélopées tendres et de leurs synthés « vintage » à chacun de leurs passages à Paris, que je ne pouvais décemment résister à l’annonce de ce concert madrilène… Et ce d’autant plus que l’écoute de leur beau dernier album, « Still Night, Still Light », m’avait rapidement convaincu qu’il ne fallait décidément pas que je m’en tienne à mes préjugés.

Je suis arrivé comme toujours trop tôt au 38 de la Calle Ferraz, et je suis le premier sur place alors que Madrid profite des 30 degrés qui sont descendus sur la ville après des mois de mauvais temps. Rapidement, heureusement, je retrouve des visages connus, comme ceux d’Inés et de son chéri, Pépé, que j’ai rencontrés à Benjamin Biolay, ce qui me permet de me sentir moins seul. On va d’ailleurs écluser un gin tonic à l’un des trois bars de la salle qui se remplit très, très lentement : il n’y a pas de raison de paniquer, il suffit de surveiller la scène – à trois pas de là – du coin de l’œil pour assurer le premier rang.

Avec pas mal de retard sur un horaire déjà tardif (mais on est à Madrid), les trois jeunes et jolies filles de Au Revoir Simone montent tranquillement sur scène derrière leurs trois claviers alignés comme à la parade. Pas d’autres instruments, mis à part une basse, qui servira pendant un seul morceau entre les mains d’Erika, et aussi une étrange planche de bois qui permettra à Annie de marquer le rythme avec son pied sur deux chansons. Bon, j’ai l’air d’utiliser les prénoms des filles comme si je les connaissais bien, mais en fait je me réfère aux compte-rendus de Gilles pour ce qui est de l’attribution des prénoms (si je me trompe, blâmez-le, lui !) : de droite à gauche, vu du public, nous avons donc Annie, avec ses lunettes, qui serait la moins jolie des trois si elle n’était en fait la plus vive et la plus sexy ; au centre, Erika, la plus grande, qui est devenue blonde et est la chanteuse principale ; et enfin, à l’autre extrémité (enfin, à un mètre de là, les trois musiciennes jouant assez proches les unes des autres…) Heather, la plus jolie, sauf qu’elle est aussi la plus réservée, et qui a la plus belle voix.

Ce soir, pendant une heure bien trop courte, nos New Yorkaises sensibles vont nous interpréter l’intégralité – je crois – de l’album, avec seulement deux titres en plus, un ancien que je ne connais pas, et en dernier, une nouvelle chanson, visiblement plus pop sixties, plus gaie et peut-être commerciale, qui indique peut-être un prochain virage musical pour Au Revoir Simone. La limite de l’exercice, malgré le son impeccable qui permet de bien entendre les trois voix et les trois claviers qui se mêlent, c’est évidemment l’aspect statique du spectacle (je me lasse vite de prendre des photos…) et une indéniable uniformité de l’atmosphère, ce qui fait que la grâce certaine des chansons est quelque peu atténuée par cette (relative) monotonie. La difficulté de ce genre de musique, c’est qu’il faut qu’il se passe quelque chose du domaine du magique, pour que « ça prenne », et, je l’avoue, ça n’a pas complètement pris ce soir pour moi. Je dis pour moi, car à mon côté, Inés et son chéri paraissent transportés, dans les bras l’un de l’autre, dans un autre monde, fait de douceur et de volupté… Peut-être faut il avoir 20 ans et être amoureux pour vibrer sur cette musique intime, rêveuse, douce comme un baiser frais dans la nuit (cliché, cliché, j’ai honte !). Sur le brillant All or Nothing, le sommet de l’album, tout le monde chante doucement en chœur dans la salle, comme c’est souvent le cas à Madrid, et c’est d’un coup très beau, très léger, très sensuel.

A noter quand même aussi un certain nombre de facteurs qui n’ont pas contribué à la réussite de la soirée : d’abord, les demandes répétées d’Annie à ce que personne ne fume dans la salle (Annie parle couramment espagnol, et a péroré durant tout le spectacle), jusqu’à ce que, avant d’entamer le rappel, elle se mette littéralement en colère contre quelqu’un qui n’obtempérait pas. Même si on la comprend parfaitement, cette crise de rage a crispé la fin du concert et a conclu le set sur une note désagréable. Enfin, j’avais derrière moi deux gugusses qui ont jacassé tout au long de la soirée, rendant tout le monde autour d’eux fous : n’étant pas « chez moi », je me suis retenu de leur demander de « fermer leurs grandes gueules » (euh, comment on dit ça, en espagnol, déjà ?), mais je devais avoir une lueur de meurtre dans les yeux… Pour conclure la liste exhaustive des petits désagréments de la soirée, le service d’ordre nous a tous fait dégager de manière assez désagréable, voire brutale, à la fin, nous empêchant de nous emparer des mini-setlists posées sur les claviers, et hors d’atteinte. J’ai pensé un moment tenter un « home run », mais Pépé et Inés ont suggéré que j’allais me faire péter la tronche (du coup, j’ai appris comment on dit ça en espagnol !), j’ai donc baissé les bras…

Au final, une soirée pas assez enchantée à mon goût en compagnie de trois « nerds », comme elles s’auto-désignent constamment, une soirée assurément largement décalée par rapport aux notions classiques de ce qu’un concert rock, un spectacle « doit être ». Disons que ce genre de travail à la marge est précieux, mais nécessite pour s’épanouir des conditions parfaites, ce qui n’était pas le cas ce soir, malheureusement. »






photos de eric






Au Revoir Simone est un groupe indie pop issu de Brooklyn et formé à la fin de l’année 2003. Les deux premières sont devenues amies lors d’un voyage en train vers New York. Le nom du groupe s’inspire d’une phrase dîte par un personnage mineur (nommé Simone) dans le film Pee-Wee’s Big Adventure de Tim Burton. Une musique légère et presque enfantine,fait principalement à base de claviers, de séquenceurs et de percussions, le son d’Au Revoir Simone est dessiné par ces instruments.


(http://www.myspace.com/aurevoirsimone)






2005 : Verses of Comfort, Assurance & Salvation
2007 : The Bird of Music
2009 : Still Night, Still Light












Annie Forster : clavier et voix)

Erika Hart : clavier et voix)

Heather D’Angelo : séquenceur, claviers et voix)






NON DISPONIBLE


La durée du concert : 1h05

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