



Revenons à nos moutons. J’ai du mal à retenir mon impatience de voir Sonic Youth, ce groupe légendaire, sur scène, mais heureusement, ça commence à 21h30 pile comme prévu. C’est The burning spear, un très ancien morceau du tout premier album, qui ouvre les festivités. Sincèrement, on ne dirait pas que ce titre a vingt-six ans. Ni que les musiciens qui l’interprètent en ont cinquante. Thurston joue de la guitare avec des baguettes de batterie, bienvenue dans l’univers sonique déjanté des New Yorkais, dans le genre original c’est difficile de faire mieux. Puis ils ont enchaîné avec l’excellent single Bull in the heather. Jusque-là, parfait. Pourtant, ce sera pour ma part un concert en demi-teinte dans l’ensemble. La faute à une trop grande présence du mythique album “Daydream Nation” dans la setlist (pas de bol pour moi, c’est loin d’être mon préféré). Cela aura au moins eu le mérite d’accorder à Lee Ranaldo les deux seuls titres qu’il chanta ce soir-là. Mais quand on a fait quinze albums, jouer six titres du même sur un total de treize, c’est un peu limite. Sept albums seulement seront représentés, à ma grande déception. Puisque j’en suis dans les reproches, 1h15 de concert, je suis loin d’avoir eu ma dose ! Mais je pense qu’en festival, c’est malheureusement une durée « normale ». Par ailleurs, j’ai trouvé le concert assez « sage », je

Bon, je me suis défoulée, je peux à présent aborder les points positifs : l’hallucinant Pink steam et son intro à rallonge, puis Thurston qui vient poser sa voix quand on ne s’y attend plus (sans aucun doute mon titre préféré sur le dernier album), Drunken butterfly, Kim au chant, c’est toujours aussi jouissif (par rapport à la version studio pour moi puisque je n’ai pas de point de comparaison en live), et en rappel encore un vieux morceau, Shaking hell. Bien bon tout ça. Ajoutons même un Thurston visiblement heureux d’être là, nous faisant rire avec son franglais en réclamant de l’éclairage bleu car « it’s a bit too rouge » (Kim et lui sont tous deux habillés dans cette couleur).

Et pourtant, malgré ces critiques, malgré ce petit arrière-goût de “peut mieux faire”, d’inachevé, je ne regrette pas mon voyage, et je n’attends qu’une seule chose, les voir de nouveau ! Avec la sortie de leur seizième album en 2009, j’espère en avoir l’occasion, sur Paris cette fois ! Effectivement ils ont tous la cinquantaine maintenant, certains disent qu’ils devraient s’arrêter, moi je dirais plutôt « raison de plus pour continuer », quitte à avoir joué ensemble pendant les vingt-cinq dernières années, autant tourner aussi pendant les vingt-cinq prochaines. L’âge ne fait aucune différence lorsque l’on joue de la musique pour des raisons louables. Bien au contraire, c’est plus qu’appréciable d’avoir devant soi des musiciens expérimentés (et quels musiciens !) qui ont digéré leur crise d’ados depuis longtemps. Longue vie à Sonic Youth ! »


Sonic Youth est un groupe de rock indépendant fondé à New York en 1981. Clairement lié à l'éthique et à la culture punk, Sonic Youth est associé à différents courants musicaux depuis le début des années 1980 : d'abord no wave (1981-1983), puis hard-core (1983-1986), grunge (1989-1992), post-rock (1998-2001). La musique de SY peut être considérée comme une tentative de déstructuration de la pop music par l'emploi récurrent de dissonances et de distorsions dans des chansons fondées sur des mélodies pop. SY, c’est à la fois le rock expérimental, la liberté et la radicalité musicale, l’innovation et création. Un des secrets de la vitalité créatrice et de l’éternelle jeunesse de SY réside dans leur volonté d’expérimenter, d’aller toujours plus loin dans leur démarche artistique, de se réinventer et se métamorphoser perpétuellement sur le plan musical, de s’ouvrir aux musiques les plus extrêmes et les plus créatives, des musiques punk-rock au musiques concrètes. Une musique qui transcende les codes et les genres musicaux. Le groupe de Thurston Moore prévoit de sortir un 17e album l'été prochain 2009.
(http://www.myspace.com/sonicyouth)



Kim Gordon (Bass, Guitar & Vocal)
Thurston Moore (Guitare & Vocal)
Lee Ranaldo (Guitar & Vocal)
Steve Shelley (Drums)
+Thurston Moore (Guitare & Vocal)
Lee Ranaldo (Guitar & Vocal)
Steve Shelley (Drums)
Mark Ibold (from Pavement) : (Guitar, Bass)


The Burning Spear (Sonic Youth - 1982)
Bull In The Heather (Experimental Jet Set, Trash and no Star - 1994)
The Sprawl (Daydream Nation - 1988)
Cross The Breeze (Daydream Nation - 1988)
Eric's Trip (Daydream Nation - 1988)
The Wonder (Daydream Nation - 1988)
Hyperstation (Daydream Nation - 1988)
Drunken Butterfly (Dirty - 1992)
Schizophrenia (Sister - 1987)
Hey Joni (Daydream Nation -1988)
Jams Run Free (Rather Ripped - 2006)
Pink Steam (Rather Ripped - 2006)
Encore
Shaking Hell (Confusion Is Sex -1983)

Sonic Youth - Extrait de Schizophrenia au festival Les Escales 2008

Sonic Youth - Hyperstation (incomplete)
Live 09 08 2008 at Les Escales (st Nazaire - France)

