Première Partie: Joe Gideon & The Sharks
« Quatrième concert de la semaine à la Maroquinerie, avec les Français exilés en Angleterre de Underground Railroad. Gilles P m'accompagne, il n’y a pas foule lorsque j'arrive à la Maro, cela sent le concert confidentiel malheureusement. Je dis « malheureusement » car ce groupe fait partie des rares à pouvoir faire une carrière internationale, tant par leur style de musique et leur compositions que par le fait de s'exprimer en Anglais. Mais j'avoue que moi-même je n'ai découvert le groupe qu’il y a quelques mois, sûrement grâce à une campagne de pub mieux ciblée à l'occasion de la sortie de leur deuxième opus, « Stick And Stones » (remarquable au demeurant). Les fans de guitares et de bruit auraient du se trouver là ce soir... On parle d'un chiffre de 51 pré-ventes avant la soirée, fort heureusement la salle sera tout de même confortablement remplie, à notre grand plaisir. On se bouscule pas pour être devant, les gens préférant s'assoir sur les marches entourant la salle, cela nous permet de discuter tranquillement avec Robert et Brigitte (et accessoirement d'aller boire un coup).
Robert m'a prévenu : la première partie, Joe Gideon And The Shark, lui a semblé assez prometteuse, on va bien voir. Et justement les voilà qui débarquent sur scène, dans un silence de cathédrale : lui (Gideon), sobrement vêtu, prend place en face de nous, Fender Mustang en main, elle (Viva), se place derrière ses fûts, look enfantin avec sa barbotteuse léopard (ou son pyjama ?). On se dit : « encore un duo, du sous White Stripes... », bref on craint le pire, et puis de suite, c'est la bonne surprise. Viva joue bizarrement, une sorte de clown bizarre, désarticulé, elle crée des samples en poussant des onomatopées que Kate et Cindy des B52's n'auraient pas désavouées, un rythme assez lancinant et hypnotique s'installe, c’est du blues rock non identifié, avec un chant - ou plutôt un phrasé - à la Lou Reed ou parfois à la Eddie Argos, rien n'est conforme à de la musique "normale", et c'est tout simplement surprenant. Quand Gideon nous raconte une histoires accompagné de musique, tout le monde comprend, pas besoin de parler Anglais. Viva, elle, virevolte derrière ses fûts telle une poupée animée, Gilles P me dira même plus tard dans la soirée que l'on aurait dit un clone du Steven Tyler des années 70 dans son attitude générale. Joe Gideon & The Shark me surprendront tout au long du concert, jamais lassant ni répétitif, ce que l'on peut généralement craindre d'un duo de ce genre, et au final ils recevront une ovation méritée du public. Ils semblent d'ailleurs presque surpris, mais nous les Français, si nous ne sommes pas le pays du rock'n'roll (hélas...), nous avons parfois le bon goût de reconnaitre le talent d'artistes qui ailleurs ne seront pas reconnus comme tels, c'est notre exception culturel à nous. Belle découverte que ce groupe qui, dans sa formule et dans son style de musique, pourrait faire penser à des Américains, mais non, c'est de Londres que viennent nos deux doux extra-terrestres. Pas de CD pour l'instant, je ne sais d'ailleurs pas ce que cela peut donner leur musique en dehors du contexte de la scène, mais je vais suivre le groupe dans le futur.
Entracte pour préparer le matériel du prochain groupe ; comme je l'ai dit, la salle est maintenant correctement remplie, d’un public assez discret et plutôt jeune. Underground Railroad se présentent enfin sur scène, sous des applaudissements plutôt discrets, on sent les gens sur la réserve (je ne sais pas pourquoi), cela fait une impression bizarre. Et c'est dur de rompre la glace car le groupe est lui aussi du genre discret et pas trop démonstratif, seul le batteur/chanteur Raphael Mura s’y essaie. Mais pour cela, il n'y a qu'une solution, la musique. Le désavantage d'être placé au premier rang, c'est que l'on ne distingue pas forcément les finesses de chaque chanson, à moins de les connaître par cœur, et c'est vrai que la guitare stridente de Marion a surement gommé certaines mélodies que l'on retrouve surtout dans le (splendide) deuxième album « Stick & Stones » : si j'ai réussi à discerné les nuances de chaque morceau, je reconnais que c'est difficile pour la personne qui ne les connait pas à l’avance. Le concert sera principalement axé sur ce second album, et aussi sur un EP à paraître dans quelques mois à priori, un EP qui sera constitué d'après ce que j'ai entendu ce soir de brûlots du même niveau que leur production passée, c'est à dire du tout bon. J'adore les morceaux 25 et Sticks & Stones, qui débuteront le concert (surtout 25 d'ailleurs), la version live étant un niveau en dessous de la version studio. Assez bizarrement, je crois que le problème est venu du mixage, avec une guitare forte mais pas assez si on voulait que la musique du groupe prenne l’ampleur que l'on espérait, un mur de son à la My Bloody Valentine (enfin quand ils pouvaient jouer fort dans les années 80/90...). Mais ce que j'ai aussi retenu de ce concert, c'est la bonne tenue de tous les morceaux, que ce soit les nouveaux ou les anciens, j'ai aimé leur structure, j'ai aimé ce style musical, qu'on l'appelle « shoegazing » ou autre : j'ai évidemment beaucoup pensé à deux groupes de référence dans le genre, My Bloody Valentine bien sûr, mais aussi et surtout Sonic Youth, la voix de Marion faisant penser à celle de Kim Gordon. Marion, c’est à la fois le point fort et le point faible du groupe : le point fort car elle est l'élément sonique de la bande, le point faible (cela dit bien sûr gentiment, car elle assurait tout de même gravement) car il faudrait certainement qu'elle s'exprime plus sur scène, que son attitude soit plus communicative. D'un autre côté, je reconnais que le public parisien était plutôt mou du genou ce soir. A remarquer que l'intégralité du Sticks & Stones a été jouée avec ses points forts (outre les deux morceaux précédemment cités, je dirais Six Pieds Sous Terre et Stuff In Your Pocket). Raphael Mura apporte lui aussi une touche assez originale au groupe : la moitié du temps, il joue de la batterie debout, une main sur un clavier, l'autre maniant la baguette avec dextérité, c'est assez surprenant et original pour être signalé. En tout cas, le groupe est soudé. Au final, un bon concert d'une durée de 65 minutes, un peu gâché par le son, quelque chose clochait, je n'ai pas retrouvé ce son ample et puissant qu'il y a sur les disques, mais là, le groupe n'y peut rien.
Je vous encourage à écouter ce groupe, véritablement intéressant, et surtout pas une simple copie des groupes précédemment cités... Underground Railroad apporte une touche assez sophistiquée (Idealise me fait par exemple penser à du dEUS, c’est un avis personnel, bien sûr). J'allais oublier, le groupe avait invité pour ce concert parisien une charmante violoncelliste anglaise. Je retournerai les voir sans aucun doute, voilà un groupe Français qui, à l'instar d'un Steeple Remove, rivalise sans rougir avec les meilleurs anglos-saxons. Pour la petite info, Underground Railroad assurera la 1ère partie de Ladyhawke le 12 février au Nouveau Casino. »
Robert m'a prévenu : la première partie, Joe Gideon And The Shark, lui a semblé assez prometteuse, on va bien voir. Et justement les voilà qui débarquent sur scène, dans un silence de cathédrale : lui (Gideon), sobrement vêtu, prend place en face de nous, Fender Mustang en main, elle (Viva), se place derrière ses fûts, look enfantin avec sa barbotteuse léopard (ou son pyjama ?). On se dit : « encore un duo, du sous White Stripes... », bref on craint le pire, et puis de suite, c'est la bonne surprise. Viva joue bizarrement, une sorte de clown bizarre, désarticulé, elle crée des samples en poussant des onomatopées que Kate et Cindy des B52's n'auraient pas désavouées, un rythme assez lancinant et hypnotique s'installe, c’est du blues rock non identifié, avec un chant - ou plutôt un phrasé - à la Lou Reed ou parfois à la Eddie Argos, rien n'est conforme à de la musique "normale", et c'est tout simplement surprenant. Quand Gideon nous raconte une histoires accompagné de musique, tout le monde comprend, pas besoin de parler Anglais. Viva, elle, virevolte derrière ses fûts telle une poupée animée, Gilles P me dira même plus tard dans la soirée que l'on aurait dit un clone du Steven Tyler des années 70 dans son attitude générale. Joe Gideon & The Shark me surprendront tout au long du concert, jamais lassant ni répétitif, ce que l'on peut généralement craindre d'un duo de ce genre, et au final ils recevront une ovation méritée du public. Ils semblent d'ailleurs presque surpris, mais nous les Français, si nous ne sommes pas le pays du rock'n'roll (hélas...), nous avons parfois le bon goût de reconnaitre le talent d'artistes qui ailleurs ne seront pas reconnus comme tels, c'est notre exception culturel à nous. Belle découverte que ce groupe qui, dans sa formule et dans son style de musique, pourrait faire penser à des Américains, mais non, c'est de Londres que viennent nos deux doux extra-terrestres. Pas de CD pour l'instant, je ne sais d'ailleurs pas ce que cela peut donner leur musique en dehors du contexte de la scène, mais je vais suivre le groupe dans le futur.
Entracte pour préparer le matériel du prochain groupe ; comme je l'ai dit, la salle est maintenant correctement remplie, d’un public assez discret et plutôt jeune. Underground Railroad se présentent enfin sur scène, sous des applaudissements plutôt discrets, on sent les gens sur la réserve (je ne sais pas pourquoi), cela fait une impression bizarre. Et c'est dur de rompre la glace car le groupe est lui aussi du genre discret et pas trop démonstratif, seul le batteur/chanteur Raphael Mura s’y essaie. Mais pour cela, il n'y a qu'une solution, la musique. Le désavantage d'être placé au premier rang, c'est que l'on ne distingue pas forcément les finesses de chaque chanson, à moins de les connaître par cœur, et c'est vrai que la guitare stridente de Marion a surement gommé certaines mélodies que l'on retrouve surtout dans le (splendide) deuxième album « Stick & Stones » : si j'ai réussi à discerné les nuances de chaque morceau, je reconnais que c'est difficile pour la personne qui ne les connait pas à l’avance. Le concert sera principalement axé sur ce second album, et aussi sur un EP à paraître dans quelques mois à priori, un EP qui sera constitué d'après ce que j'ai entendu ce soir de brûlots du même niveau que leur production passée, c'est à dire du tout bon. J'adore les morceaux 25 et Sticks & Stones, qui débuteront le concert (surtout 25 d'ailleurs), la version live étant un niveau en dessous de la version studio. Assez bizarrement, je crois que le problème est venu du mixage, avec une guitare forte mais pas assez si on voulait que la musique du groupe prenne l’ampleur que l'on espérait, un mur de son à la My Bloody Valentine (enfin quand ils pouvaient jouer fort dans les années 80/90...). Mais ce que j'ai aussi retenu de ce concert, c'est la bonne tenue de tous les morceaux, que ce soit les nouveaux ou les anciens, j'ai aimé leur structure, j'ai aimé ce style musical, qu'on l'appelle « shoegazing » ou autre : j'ai évidemment beaucoup pensé à deux groupes de référence dans le genre, My Bloody Valentine bien sûr, mais aussi et surtout Sonic Youth, la voix de Marion faisant penser à celle de Kim Gordon. Marion, c’est à la fois le point fort et le point faible du groupe : le point fort car elle est l'élément sonique de la bande, le point faible (cela dit bien sûr gentiment, car elle assurait tout de même gravement) car il faudrait certainement qu'elle s'exprime plus sur scène, que son attitude soit plus communicative. D'un autre côté, je reconnais que le public parisien était plutôt mou du genou ce soir. A remarquer que l'intégralité du Sticks & Stones a été jouée avec ses points forts (outre les deux morceaux précédemment cités, je dirais Six Pieds Sous Terre et Stuff In Your Pocket). Raphael Mura apporte lui aussi une touche assez originale au groupe : la moitié du temps, il joue de la batterie debout, une main sur un clavier, l'autre maniant la baguette avec dextérité, c'est assez surprenant et original pour être signalé. En tout cas, le groupe est soudé. Au final, un bon concert d'une durée de 65 minutes, un peu gâché par le son, quelque chose clochait, je n'ai pas retrouvé ce son ample et puissant qu'il y a sur les disques, mais là, le groupe n'y peut rien.
Je vous encourage à écouter ce groupe, véritablement intéressant, et surtout pas une simple copie des groupes précédemment cités... Underground Railroad apporte une touche assez sophistiquée (Idealise me fait par exemple penser à du dEUS, c’est un avis personnel, bien sûr). J'allais oublier, le groupe avait invité pour ce concert parisien une charmante violoncelliste anglaise. Je retournerai les voir sans aucun doute, voilà un groupe Français qui, à l'instar d'un Steeple Remove, rivalise sans rougir avec les meilleurs anglos-saxons. Pour la petite info, Underground Railroad assurera la 1ère partie de Ladyhawke le 12 février au Nouveau Casino. »
Joe Gideon & The Shark sont un duo anglais, composé de membres de l'ancien Bikini Atoll, avec Joe Gideon (de son vrai nom Joel Gideon Seifert et sa sœur Viva.
(www.myspace.com/joegideonandtheshark)
Underground Railroad est un groupe Francais expatrie a Londres depuis 2005 ou ils ont signe sur le fameux label One little indian en 2006 ( Bjork, Queen Adreena, Alabama 3, Dan Sartain, Asobi Seksu … ). Ils ont sorti leur premier album Twisted Trees en Juin 2007 dans toute l’Europe puis ont entamme une tournee europeenne ( Royaume uni, France, Allemagne, Suisse, Autriche, Pays-bas … ) avec notament Dinosaur Junior ou The Thermals… C'est en fait le batteur qui assure la plupart des parties de chant et s'occupe aussi des quelques touches électroniques dont se pare le rock noisy. Leur nouvel album est prevu pour fin 2008.
Joe Gideon : Vocal & Guitar.
Viva Gideon : Drums, Keyboards, Guitar & Vocals
Viva Gideon : Drums, Keyboards, Guitar & Vocals
Marion Andrau : Guitar & Vocal
J.B Ganivet : Bass
Raphael Mura : Drums & Vocal
J.B Ganivet : Bass
Raphael Mura : Drums & Vocal
Joe Gideon & The Sharks - Doll
Joe Gideon & The Sharks - Doll - Live at The Macbeth Hoxton London. Oct 29th 2008.
Underground Railroad - Sticks and Stones
Underground Railroad - live at the baba yaga's hut at the corsica studios.
Underground Railroad - 25
Underground Railroad - live at the baba yaga's hut at the corsica studios.
Underground Railroad - 25